Bon, apparemment, c'est le 16 août que sort Les Exilés de la Plaine, mon nouveau roman aux Moutons électriques. Il était temps que je rende le bon à tirer (bon, c'est fait depuis la semaine dernière).
Du coup je sais pas si vous pourrez l'emmener pour lire sur la plage. Ça vous aurait fait du bien, pourtant, vu qu'il y a tout un passage où les héros se les meulent dans la neige.
Les lecteurs des Canaux du Mitan ne seront pas complètement dépaysés. Ils retrouveront l'univers déjà développé, mais pas à la même époque. Les Exilés se déroule environ 80 ans avant. On est aussi dans un autre type de récit, qui prend la plaine un peu par l'autre bout, si je puis dire. Il y aura des dédicaces à la rentrée, notamment à la Dimension Fantastique à Paris, en septembre.
En attendant, je vous remets le résumé et un extrait :
Les guerres du vieux continent ont jeté sur d'autres rivages toutes sortes de fuyards et de déclassés. Richard Long-Bras est de ceux-là.
Il a retrouvé une forme de paix auprès d'un peuple des grandes régions boisées. Lorsqu'un de ses anciens adversaires le retrouve pour lui demander son aide, il doit néanmoins partir vers le sud, accompagné de son épouse, Chante-à-la-Forêt. La grande plaine du Mitan, lieu que Richard n'aime guère, est menacée par des envahisseurs venus des montagnes.
Mais à quoi bon un sorcier dans un lieu hostile à sa magie ? Et quels alliés trouver au bord des canaux ?
Après ses explorations arthuriennes (Trois Coracles cinglaient vers le couchant, L’ancelot avançait en armes), Alex Nikolavitch arpente l’imaginaire de la conquête d’un Nouveau Monde dans un récit empreint de l’esthétique du XVIIIe siècle. Partez à la découverte du Mitan, à travers ses immenses plaines et ses sommets enneigés où dorment des esprits voraces.
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On pouvait toujours compter sur la jovialité de Bouvier pour chasser la mélancolie, songea Duquain. Pourtant, il ne savait toujours que penser de leurs étranges compagnons de voyage. Ils mangeaient entre eux, et avaient poliment décliné les quelques invitations à partager le repas collectif. Pourtant, ils avaient accueilli Guichardin avec hospitalité et cordialité. Le maître assassin avait également accompagné l’une des chasses sur la plaine et démontré à cette occasion, sans surprise, son talent pour dépecer rapidement et proprement une bête abattue.
Duquain retourna examiner ses cartes dans sa cabine. Guichardin l’y attendait, recopiant à l’attention du Capitaine-Loyal ses relevés du nord.
« Oh, capitaine Duquain…
— Oui, père Guichardin ?
— Ils m’ont confié des feuilles de vélin pour ce travail. Ils prennent fort au sérieux la connaissance du terrain.
— Leur capitaine a commandé dans l’armée. Il sait l’importance d’une bonne carte.
— Ils disposent de dessins très précis et visiblement anciens des canaux. Certains annotés en ilérien. Rappelez-vous ce que l’on nous a dit à Salvi. Des Condottieres d’Emproigne sont remontés jusqu’ici. Et ils ont exploré la plaine, croyez-moi.
— En dehors de Salvi et Fort Bartolo, ils n’y ont laissé aucun établissement. C’est de l’histoire ancienne », grogna Duquain, irrité.
Le prêtre se pencha à nouveau sur son ouvrage.
Puis la cloche sonna.
Duquain remonta aussi vite qu’il le put l’échelle branlante ; sur le gaillard d’avant, le soldat Gonthier lui montra l’horizon encore illuminé, à l’ouest.
« Des cavaliers, capitaine.
— Les Chokchaws ne montent pas à cheval. Ce sont des nôtres ?
— Pas sûr, capitaine. Regardez. »
Gonthier lui tendit une petite lunette pliante. En bas, les hommes levaient la tête vers lui, attendant des ordres.
« En rang, arme au pied », cria Duquain en fixant la vingtaine de silhouettes qui venaient visiblement dans leur direction.
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