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Articles

Affichage des articles du juillet, 2023

writever juillet, part 2

Deuxième partie du mois de juillet...       16. Le mage Grodobert avait eu une intuition. Il étudia la combinatoire, établit des tableaux, et parvint à produire un éphéméride des moments les moins dangereux ou les plus efficaces pour invoquer tel et tel démon. pour ce faire, il avait dépouillé son propre journal, puis compilé méticuleusement les notes de tous ses prédécesseurs. Ses successeurs contestèrent ses travaux. Une telle rationalisation de l'art de la sorcellerie leur semblait un contresens.   17. La grande faille de l'alchimie, c'est le caractère solitaire de ses adeptes. Chacun fait son truc dans son coin. Pourtant, Sarouwilf était parvenu à réunir quelques confrères, qui se passaient leurs recettes, ingrédients et appareils. Le Grand Art connut une forme d'âge d'or, jusqu'à ce que lors d'une réunion, Glontrand transforme une grande quantité de plomb en plutonium. Le cratère de Marcassonne est désormais un lieu maudit, peuplé de créatures contrefai

V for quoi déjà?

 Je parlais hier de mes réceptions à la boîte aux lettres, mais la veille j'avais eu un paquet moins volumineux, contenant les actes du colloque sur Vertigo qui date de... wah, cinq ans ou presque, pour le quart de siècle d'existence du label. Ça ne nous rajeunit pas, tout ça. En tout cas c'était  chouette. Et donc, tout a été compilé, dont ma conf introductive "Archéologie d'un label", y a aussi l'entretien avec Frank Quitely. Ce n'est pas une somme sur le sujet, il s'agit d'actes de colloque universitaire, bien sûr, et c'est donc plus bordélique qu'une monographie, mais il y a plein d'éclairages intéressants, de questions, d'analyses poussées. Je suis assez content, donc. La fiche sur le site de l'éditeur

Facteurs d'ouverture

Le livreur Chronissimo d'ici a tendance à bourrer les gros colis dans la boite plutôt que de venir toquer à ma porte. Quand il a la main trop lourde, ça coince le clapet de la boîte aux lettres et c'est alors impossible d'ouvrir simplement.  En général, je sais faire levier au bon endroit avec le bon outil de jardinage que j'ai déjà tordu à ce petit jeu-là et qui désormais ne sert plus qu'à ça, mais là, non. C'est encore plus mort de la dignité d'un ministre. Je suis d'autant plus déçu qu'a priori, d'après mes calculs et la taille du bordel, je me dis que ce sont les exemplaires de mon nouveau roman, celui qui sort le 16 août dans toutes les bonnes librairies. Y a donc un côté tantalesque à l'affaire. Faut avoir vécu les affres et l'excitation de la réception de ses propres bouquins pour comprendre (les affres parce que ouais, quand j'en reçois un, s'il reste même une seule coquille dedans, je tombe dessus au moment où je l'ou

La loi du marché

 Dans la série des lieux que je vois en rêve et dont je n'arrive pas à déterminer la source dans l'univers de la veille, il y a ce vieux marché. Deux rues parallèles, bordées de maison en granit, descendent dans la vieille ville et constituent, en bas, les deux bords d'une place carrée, en légère pente. On est visiblement dans une ville de province qui a connu des jours meilleurs, même pas une sous-préfecture mais un patelin de pas plus de 15000 âmes. Je crois qu'une rivière serpente en bas. Je descends l'une ou l'autre des deux rues pour me rendre sur la place, y croisant des gens farfelus. Je rêve assez souvent que je vais y faire des emplettes. Il y a une allée transversale, couverte à l'aide d'une de ces toiles épaisses à renforts de bois, avec des marchands de légumes et des traiteurs vendant tout plein de trucs bien gras et appétissant, des espèces de crêpes épaisses fourrées à plein de choses, accompagnées de cafés parfumés. Un peu plus haut, hors

Farniente

 Bon, ayé, je viens de finir un gros truc (sur HPL, encore) dont je vous reparlerai cet automne et me voilà techniquement en vacances : mon dernier atelier de l'année a eu lieu samedi, mes prochaines traductions à rendre, c'est pour fin août, donc il y a un côté absence de pression qui a quelque chose de neuf et de bienvenu, vu que depuis décembre j'ai rendu une quinzaine de trads, dont des grosses, un roman, le plus gros que j'aie jamais fait (il sort le 16 août), des palanquées d'articles. Ouf.   Faut dire ce qui est Au niveau boulot je me suis mis une super trempe Enfin presque. Le truc que je viens de finir, il faut encore le relire et le mettre en forme. C'est relativement peinard, en vrai. Et c'est l'occasion de me mettre sérieusement à mon "Perceval" (j'ai le vrai titre, encore un truc allitérant à rallonge, validé par l'éditeur mais pas encore officialisé, donc ce sera la surprise). J'ai 10 ou 12 % du bouquin dans la boite,

Writever juillet, part 1

Hop, une petite giclée de micro-nouvelles, sur des thèmes d'actualité, parce qu'il faut bien, aussi, des fois. 1. "Non, mais la relation client, quand on est nécromancien, c'est la plaie. Les morts-vivants et les spectres sont toujours en train de se plaindre et de réclamer. On voit les collègues en burn-out, ceux qui finissent par boire leurs propres potions, ou qui s'emmurent vivants. On les voit. On se demande ce qu'attendent les autorités ducales pour réguler ce marché."   2. La Karma Corp. s'occupait de réincarnation optimisée. Contre espèces sonnantes et trébuchante, elle pouvait transférer votre mauvais karma sur des employés payés pour ça. Puis un  des ingénieurs eut une idée géniale pour économiser. On envoya le mauvais Karma sur des traders et des secrétaires d'état. Pour eux, ça ne faisait plus aucune différence. Ils étaient déjà voués à se réincarner dans un corps de lombric, de toute façon.    3. "Comment ça, encore une invasion d

Avec le temps

 Ah, c'est jour de défilé. Il risque d'être beau, aujourd'hui, vu qu'on commémore les trente ans de la mort de Léo, c'est le jour férié du Ferré. C'est donc d'un mauvais goût achevé que de mettre en place des marches militaires millimétrées et les descentes sur la chaussée des Champs de la Maréchaussée en uniforme du dimanche. Mais le bon goût n'étouffant pas un état dont les caciques sont des Bruno "Renflement Brun" Lemaire et Marlène "c'est pas grave, ce ne sont que quelques millions dilapidés pour arroser les copains" Schiappa, on aura probablement le déploiement habituel et anachronique digne de la Place Rouge dans les années 50 ou d'une république bananière de calibre réglementaire. C'est toujours curieux de voir l'état de droite prétendre commémorer les sans-culottes. Non, Marlène, pas comme ça. Que voulez-vous, je n'ai guère de compassion pour les compassés, peu d'appétence pour ceux qui nous voient avan

Ça cause dans le poste (again)

 J'ai pas mal répondu à des interviews et des podcasts, ces derniers temps. C'était même un peu le mode rafale. Histoire de, je répercute tout ça ici. Hommage Collatéral a fait un gros podcast sur Cthulhu, avec Steph Chaptal, Alain T. Puysségur et ma pomme. J'ai été interviewé avec Camille Salomon pour La cour des abysses, sur Superpouvoir. Et Céline Badaroux m'a invité dans son émission "et toi, comment tu écris ?" Et un podcast de Radio Mi-go, la chaîne de l'association Miskatonic, avec Camille Salomon et Cheapo (en embuscade), arrive bientôt !

Dick Pick

 Hier soir, je suis passé au Club de l'Etoile, salle de ciné parisienne où je commence à avoir mes petites habitudes et où il m'arrive d'animer des soirées (la dernière en date c'était celle sur le Dark Knight de Miller). Là, j'y allais incognito pour un nouveau format lancé par la chaîne Intercut , une sorte de cinéclub avec un twist : en arrivant, on ignore quel film on va voir. Les spectateurs disposent seulement de quelques indices. Hier, c'était Moby Dick . Je ne l'avais pas revu depuis... trente ans au moins. Ça a été l'occasion de me le remettre dans les yeux et les oreilles. D'ailleurs, le film comme le roman, je ne les avais regardé/lu qu'en VF à l'époque. Ce que je connaissais de la VO, c'était l'adaptation magistrale en BD par Bill Sienkiewicz, sortie au tout début des années 90 (et dont la VF est dispo chez Delcourt), qui m'avait donné un peu accès à la langue de la chose. Il faut absolument que je corrige cette lacu

Les mains dans le cambouis

Il est intéressant, ce moment où l'on s'aperçoit qu'on est en train d'écrire de la merde, et qu'en essayant d'arranger le coup, on ne faut que l'étaler. Là, si on est un peu malin, on se dit que c'est le moment d'arrêter de pisser du texte pour le reste de la journée.   Dessin de Chaz Truog dans Animal Man Pour autant, on n'arrête pas de bosser. On commence par noter précisément où ça déconne, pour tout réparer le lendemain matin avant de se remettre à écrire. Dans le cas tout frais de l'accident industriel qui a inspiré cette notule, le problème naît essentiellement d'essayer d'insérer un traitement thématique dans un essai construit à la base comme chronologique (je vous reparlerai plus en détail de ce bouquin dès qu'il sera annoncé officiellement), ce qui implique de tricher et de jouer au bonneteau avec certains trucs. Dans ces cas-là, se louper est immédiatement calamistrophique. Et là, je suis en plein dedans. Mais bon