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Affichage des articles du février, 2023

Vol au-dessus d'un nid de Niko

Ah, longtemps que je n'avais pas fait un rêve carcéral. Des rêves d'enfermements, ça m'arrive souvent, mais ils ont un caractère accidentel, il s'agit souvent de déambulations interminables dans des espaces fermés et oppressants* dont je ne parviens pas à sortir, des centres commerciaux gigantesques et abandonnés, dont les couloirs techniques constituent un dédale déglingué.   Non, là, c'était différent. J'étais embastillé dans une institution psychiatrique. On m'y avait expédié parce qu'apparemment, le fait que je me considère comme un genre d'auteur et d'écrivain était le signe d'un trouble profond. Le fait que je fasse ce genre de rêve pourrait être d'ailleurs lui aussi le signe d'un trouble profond, genre syndrome de l'imposteur qui tel Cthulhu se réveille et s'ébroue. Le fait que je sois à la bourre sur à peu près TOUT ce que j'ai à faire dans les mois à venir doit probablement jouer un rôle là-dedans. Au moins, les l

Tête de pioche

 Toujours intéressant, en atelier BD, de filer à des jeunes des pages de scénars inédits. Des BD écrites mais jamais réalisées ni publiées, j'en ai plein mes tiroirs, et je ressors ce matos à intervalles réguliers pour bricoler dedans. Je vous jure, cette image a un rapport avec ce que je raconte   Là, j'ai donc, dans le cadre d'un exercice de storyboard, filé des pages de continuité dialoguée à mes jeunes élèves, qui s'en sont emparés chacun à sa façon. Le but n'est bien entendu pas de taper de la planche complète, juste de la faire au brouillon et d'apprivoiser l'exercice de la mise en place d'éléments graphiques à partir d'un texte assez succinct. Un de mes petits gars, un garçon discret et très sympa branché humour noir et heroic fantasy a pris la scène d'ouverture d'un polar, d'une histoire de gangsters. Dans les premières pages, le protagoniste est attaché à une chaise et se fait malmener par des gros bras d'un gang rival. Le sc

Insolite et grandiose

 Un des gros intérêts des catalogues d'expo du Musée d'Angoulème, outre le plaisir des yeux, c'est leur caractère d'outil pédagogique. Comme je donne depuis des années des cours de BD, je ramène ce genre de documents à mes élèves. C'est une chose de leur inculquer les bases du dessin et de la narration, mais il est important de leur donner une perspective historique sur le médium. Qui plus est, les planches y sont présentées dans leur jus, avec le jaunissement du papier, les repentirs, les coups de blanc, les bricolages. Ça permet d'accéder à une partie du processus créatif.   L'île des morts par Druillet Aujourd'hui, du coup, c'était le catalogue de l'expo Druillet de cette année (j'ai un peu galéré pour le choper, il a été très vite épuisé sur le festival). Druillet, les jeunes connaissent pas, et c'est effectivement daté, c'est une SF psychédélique assez caractéristique des années 70. C'est quand même l'occasion de leur en

War, uh ? What is it good for ?

 On pourrait se dire qu'un blog appelé "War Zone" devrait être un truc vachement vénère. Et donc je vois d'ici votre déception en me voyant plutôt prodiguer des considérations érudites sur des sujets obscurs, des calembours sans visibilité et autres trucs somme toute assez inoffensifs. La vérité, c'est que je me suis assagi avec l'âge : la toute première incarnation de la War Zone, c'était y a 30 ans dans le fanzine Heroes et c'était effectivement un déversoir à mauvaise humeur. C'était un billet régulier sur des choses qui m'agaçaient dans les comics. Essayons donc aujourd'hui de sacrifier aux mânes de ce glorieux ancêtres (oui, glorieux apparemment : je suis surpris de loin en loin par d'anciens lecteurs de ce truc qui m'abordent en festival, ça fait toujours bizarre) je vais non pas me livrer à un billet énervé, mais causer de comics de guerre. Oui, je suis taquin comme ça. Il y a un paradoxe, dans les oeuvres sur la guerre, c&#