Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du mai, 2020

Et D'Une !

Une annonce en passant, pour un "mook" coédité par les éditions L'Atalante et Leha (et quelques infos bientôt sur un autre projet chez cet éditeur précis), consacré à une série de romans qui me tient particulièrement à cœur : Dune. Ce gros bouquin fait l'objet d'un financement participatif. Et, au milieu d'un sacré parterre d'auteurs que j'apprécie voire admire, j'y signe quelques petites analyses. Bref, n'hésitez pas à aller y voir.

Hyperespace

Bon, nous voilà déconfinés ou presque (peut-être presque trop, d'ailleurs, une rue bondée est désormais quelque chose me mettant profondément mal à l'aise) et c'est peut-être l'occasion de voyager, ne serait-ce que par l'esprit, par-delà des gouffres d'espace et de temps. Ce papier pour Fiction date de 2014, et je l'avais développé pour une conférence à Auxerre en… 2017, il me semble. Pas sûr que tout ceci soit tout à fait à jour, mais je vous le livre tel quel. Illustration de Gewll Hyperespace Lénine l’a dit : « les faits sont têtus », et Einstein, vers la même époque, aurait énoncé que « tout est relatif ». Ces deux phrases sont en apparence à peu près aussi incompatibles entre elles que la physique quantique et la relativité générale. Mais il se trouve justement que la relativité est têtue. Et que cette déjà vénérable théorie, qui structure pas mal de choses dans la pensée scientifique contemporaine et même dans notre quotidien*, stipule

Bateleur 5

Bon, on se remet un petit coup de Bateleur ? Là, c'est le moment où je commençais à relier plusieurs fils de ce que j'avais déjà fait (et à exploiter le personnage du Baron, créé pour une nouvelle où le Bateleur n'apparaissait pas encore et destinée à une anthologie… où elle n'a finalement pas été retenue) (je vous la posterai à l'occasion). Après celle-ci, il n'en reste plus qu'une, qui se termine quasi sur un cliffhanger. Je n'ai jamais bouclé le cycle. Entretemps, j'étais passé à autre chose, et je publiais de plus en plus de BD. Les illustrations proviennent d'ailleurs d'un projet d'adaptation en BD qui ne s'est finalement pas concrétisé non plus. illustration de Laurent Kircher Sauvez nos âmes… Si possible L’angle du centre culturel était invisible. Une dizaine de camions bouchaient la vue, prenaient la place et encombraient le passage. Le Bateleur se résigna : il devrait changer ses habitudes tant que son poste habitu

Chronique des années de Peste, livre 7

Donc, nous voilà déconfinés. Et si ce n'est pas encore la déconfiture (mais si je comprends bien l'épidémiologie de la saison, c'est d'ici dix jours qu'on verre les frémissements de la courbe), force est de constater que le "monde d'après" n'a peut-être pas encore tout à fait compris les leçons de celui d'avant. Déjà, on assiste à une offensive médiatique pour que rien ne change au niveau de l'hôpital, avec des éditorialistes qui se demandent la bouche en cœur s'il est vraiment juste d'augmenter des infirmières aux 35 heures (dans les faits, elles cumulent toutes des heures sups non payées) et des ministres des licenciements qui proposent aux salariés du privé de filer leurs RTT aux soignants (qui ne pourront de toute façon pas les prendre faute de personnel pour les remplacer). Pas un sou pour l'hôpital, donc, mais on refinance les compagnies aériennes. L'irresponsabilité de ceux qui s'intitulent fièrement responsab

La tête sur un Platon d'argent

Ça fait une paye que j'avais envie de vous expliquer dans les grandes lignes tout le mal que je pense de Platon et pourquoi. Alors, vous allez me dire "mais qu'est-ce que tu nous fais, Niko ? Platon est enseigné dans les écoles, c'est un des fondements de la pensée occidentale, quand même !"   Ben justement, et c'est bien le problème. On continue d'enseigner Platon comme l'un des fondements de la philo, et c'est un peu comme enseigner la guerre des Gaules en ne se fondant que sur les écrits de Jules César (ce qui est intéressant, sur César, c'est surtout de voir ce qu'en disent les contemporains, et c'est pas triste). Donc, quelques notations en vrac. Ceci n'a pas vocation a être un traité de philo (je n'aurais pas la prétention de jouer les philosophes) (ou alors, quand je vois ce qui s'intitule "philosophe" de nos jours, peut-être que je me respecte trop pour ça, c'est possible aussi) mais quelques re

Civilisation perdue

Je perds complètement la notion du temps, en ce moment . C'est déjà un truc sur lequel je ne suis pas bien au clair d'habitude, mais avec le confinement, ça devient effrayant. Savoir quel jour on est demande un effort mental répété. Savoir si tel truc a eu lieu il y a 4 jours ou 3 semaines relève de l'énigme. Bref, quoi de mieux pour illustrer ce délitement du temps qu'une réed d'un texte sur le temps figé, sorti dans Fiction n°20, vers 2015.   Illus de Gewll Civilisation perdue Les mains dans le cambouis, la tête dans les étoiles D'une main tremblante, il tient le bout de parchemin déchiré et à demi effacé qui l'a conduit si loin de tout. De l'autre, il écarte les dernières lianes et chasse un insecte démesuré, à l'allure malsaine, gardien chitineux de cette jungle oubliée. Puis c'est l'épiphanie, de l'autre côté du rideau de verdure : un rayon de soleil frappe les grands temples de pierre, sculptés de formes lo

Sacs à puces

Un truc qui me fait rire, dans ces théories du complot à base de nanopuces (en plus, la nanotechnologie c'est tellement has been. donnez-moi de la femto-tech ou rien, soyez un peu classieux, les mecs) c'est qu'elles butent sur un truc hyper basique et que chacun peu constater de visu tous les jours : la technologie, c'est de la merde. Alors, loin de moi l'idée de vouloir jouer les luddites et de jeter mes sabots crottés dans les machines. J'utilise pas mal de technologie. Et j'en suis même assez souvent satisfait. Mais je vous en parle, là, aujourd'hui, parce que j'ai vu passer les dernières déclarations visant à défendre l'appli Stop-Covid. Ses thuriféraires ont désormais comme élément de langage ceci : toute critique envers leur étron conçu avec le cul* est assimilable à un crime contre l'humanité. Rien que ça. Alors tous ceux qui s'y connaissent un peu sont pourtant vent debout contre ce machin dont les choix technologiques son

Bigre

Me voilà nominé au prix des imaginales, catégorie Roman Francophone. C'est carrément flatteur. Première fois que ça m'arrive, un truc pareil.   Et vous savez quoi ? Je vais jouer les blasés, là. Parce que deux détails ternissent ma joie à cette annonce. Le premier, c'est que le festival n'a pas lieu cet année (en vrai, ça m'évite d'avoir à assister à une cérémonie de remise des prix, ça me terrorise, ces machins, alors c'est pas plus mal) et que je me faisais une joie d'y aller. Le deuxième, c'est que je me retrouve en concurrence avec deux auteurs que j'apprécie énormément sur les plans personnel et professionnel. Et en fait ça me gêne terriblement de me retrouver en concurrence avec eux (sachant que je n'ai rien contre les deux autres, dont le boulot est sans doute très bien aussi). Bref. C'est curieux et ambivalent, comme sensation. (Mais je vais peut-être m'ouvrir une bibine pour fêter ça, tiens)