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Articles

Affichage des articles du 2023

End of the road

 Bon, 2023 s'achève, année compliquée pour tout le monde, j'ai l'impression. Plein de choses vont de mal en pis, comme on dit chez les vaches, et on ne peut qu'espérer que 2024 se passe mieux. En attendant, j'ai du monde à la maison et des bouteilles pour finir ça comme il se doit. On se retrouve bientôt !

Zombie mornings

 Okay, la bouffe trop riche est fatalement la certitude de faire des rêves à la con. Invasion zombie en ville. Je monte à la supérette à l'autre bout du patelin (en côte, en plus) pour sécuriser les denrées essentielles : du pécul et de la bière. Si la supérette est assiégée de zombies, ils sont lents, et le personnel du magasin est blasé. Je passe en caisse avec mon chariot plein, puis je traverse le parking en courant pour rallier la camionnette qu'a loué un vague copain.  Il a fait fortune dans les zigouigouis pour coques de téléphone portable. Sa dernière nouveauté, qu'il m'a montrée avant de partir, c'est des ornements en or massif, mais translucide. J'ai tenté de l'interroger sur le procédé qui lui permet de les fabriquer, mais ses explications ne m'ont pas convaincu. On traverse la ville pied au plancher en emplafonnant des zombies. Il se paume parce qu'il ne connaît pas les secteur, on se réfugie dans un immeuble étroit, avec d'autres sur

On the run

 Bigrouille, un mois que j'ai pas alimenté ce blog qui commence à prendre la poussière. Faut dire qu'entre la préparation des fêtes et le boulot, je suis à la fois le nez dans le guidon et sur les chapeaux de roue. Entre les trads à faire et Le garçon avait grandi en un gast pays à finir (oui, c'est le titre officiel du projet "Perceval") (more news to come), plus les cours à donner, j'arrête pas. L'année aura été épique de ce point de vue. Le résultat est visible, ceci dit, entre le Pop Icons sur Lovecraft qui est disponible (et très beau), ma nouvelle dans le Novelliste n°7 (qui est perchée au possible), le Guide de Gotham qui arrive, plus les sorties précédentes de l'année, comme Les Exilés de la Plaine ou La Cour des Abysses , j'ai pas chômé. Et y a des trucs faits en 2023 que vous verrez arriver dès que possible.   Bref, je vais essayer de souffler quelques jours dès que je peux. En attendant, joyeuses fêtes à tous !

Low key flash

Divers hasards font que j'ai vu à une semaine d'intervalle le récent film Flash et la fin de la série Loki . Le premier s'est fait complètement défoncer à sa sortie, la deuxième a généralement de bonnes critiques. Achtung, je spoile un peu tout le bazar.    Ce qui est intéressant, c'est que les deux trucs jouent un peu avec les mêmes idées, et se trouvent dans des positions similaires par certains côtés. Les deux touchent à des notions de multivers et sont un moyen de mettre fin à un chapitre de leur univers respectifs, parfois pour des raisons  tenant plus à des vicissitudes de production qu'à la narration pure. On ignore ce que le final de Loki doit aux ennuis judiciaires de Jonathan Majors, jusque là conçu comme le prochain grand méchant du MCU. Notons que la série ne ferme aucune porte à ce niveau. Vu qu'on joue sur des variants multiversels et des paradoxes temporels, tout est encore possible. Mille fois repoussé, Flash a connu des ennuis d'écriture,

Petites News en vrac

Côté dédicace, je serai dimanche 26 toute la journée au salon Des Livres et Vous à Mancieulles/Val de Briey. C'est vers Metz. J'y animerai aussi un atelier BD à destination des plus jeunes, dans l'après-midi. Et dimanche 3 décembre je serai au Salon des Ouvrages sur la BD, à l'espace des Blancs Manteaux de Paris. (troisième raid sur le grand est après le Campus Miskatonic et une journée de formation à la prospective auprès d'élève d'une grande école où l'on enseigne la robotique) J'ai vu que le Pop Icons sur HP Lovecraft, dont je croyais qu'il sortait ces temps-ci, a en fait une date calée à début janvier. Ce sont les contributeurs du crowdfunding, qui le reçoivent maintenant. Avant moi, d'ailleurs. Si on n'avait pas organisé une avant-première au Campus Miskatonic, j'aurais même pas sûr quelle tête avait le truc. Par ailleurs, je me suis encore fait zinterviewer. Bon, le résultat est pour le coup particulièrement foutraque et bordélique.

Bande à part

 Un truc dont je parle régulièrement en cours de BD (et j'ai dû en toucher un mot ici aussi à un moment ou un autre), c'est l'influence du format sur la narration. C'est très McLuhanien : suivant que l'on publie en revue, directement en album, avec une pagination contrainte ou libre, etc. la même histoire n'aura absolument pas la même tête. Bah, comment ? (ouais, elle est nulle, je sais)   Le manga, la BD franco-belge, le comic strip, le comic book, la BD anglaise... ont des codes narratifs subtilement ou brutalement différents. Une des raisons du succès du manga auprès des jeunes, c'est son dynamisme narratif (en tout cas dans le shonen, qui caracole en tête des ventes). Lorsqu'il y a de la bagarre, ça pète dans tous les sens de façon spectaculaire. À l'inverse, un mangaka qui veut faire dans le contemplatif peut prendre son temps, déployer sa narration, étirer le temps. Jamais un auteur de franco-belge travaillant au grand format 46 pages couleurs

Goûtons voir si le vin est bon

Bon, j'avance à grands pas sur le troisième tome de mon triptyque arthurien, consacré à Perceval. J'ai déjà le titre, encore un truc à rallonge, mais je ne vous le donnerai que lorsque le truc sera annoncé officiellement. Les éditeurs préfèrent étager ce genre de choses.    Y a encore du boulot à abattre dessus, mais je tiens le bon bout et j'ai déjà des discussions sur les corrections éditoriales concernant la première moitié. Et du coup, je vous en colle un petit extrait : Le roi attablé à l’autre extrémité de la table l’observait intensément, comme s’il attendait quelque chose de sa part. Maladroitement, Perceval leva son gobelet de vin dans sa direction pour le saluer, ne sachant que faire d’autre. Le vieux roi lui jeta un regard triste. La procession avait disparu dans l’ombre mouvante. On n’en apercevait plus que la vague lueur verte de la pierre précieuse, ou parfois dorée de la coupe. Perceval s’écarquillait les yeux pour ne pas les perdre complètement. Il se se

Niko goes to Hollywood

Dans mon rêve de cette nuit, nous nous étions donnés rendez-vous à la gare routière avec quelques copains auteurs et autrices. Nous avions un grand projet. Nous partions à la conquête d’Hollywood. Chacun s’était apprêté en conséquence et nous formions dans le car une troupe disparate, attifée, endimanchée, mais avec ses sacs à provisions pour le voyage.   Je me suis trouvé un très beau smoking, mais les chaussures me font mal aux pieds. Dans le car, je les retire pour manger mon sandwich en évitant (en essayant d’éviter) de foutre des miettes partout sur la soie noire du costard. Après un temps considérable, après avoir traversé des ponts démesurés et des déserts, nous arrivons à destination. Nous descendons dans une autre gare routière, plus ensoleillée mais aussi crade que la précédente. Nous essayons de nous orienter. Un de mes collègues avise une patrouille armée. Il veut aller demander son chemin. « Fais pas le con, lui dis-je, c’est la police de Los Angeles. » Une voiture de pat

Niko en vadrouille

 Bon, c'est reparti pour un mois et demi un peu trépidant, donc je vous file le programme. Mercredi 18 octobre, je serai en dédicace à partir de 17h30 à la  librairie la Croisée des Mondes, rue de Bellevile à Paris Je suis reçu pour une rencontre à la médiathèque de Gonnesse le samedi 21 octobre à 10h30 Je dédicacerai et participerai à une table ronde sur les Pulps au Campus Miskatonic de Verdun du 3 au 5 novembre. Dimanche 26 novembre, je serai salon du livre de Val de Briey, à Mancieulles, Grand Est, avec les éditions Leha et la librairie La Momie de Metz  Et enfin, les 1er et le 3 décembre au SOBD, Halle des Blancs Manteaux à Paris, avec les éditions La Cafetière

La Berge 2

 Je parlais dernièrement de ce quai ancien et sympathique sur lequel mes songes me portent souvent, et dont je n'arrive pas à trouver de contrepartie dans le monde réel. Un autre bord de fleuve qui hante mes rêves, mais dont la source est plus évidente, se trouve à Paris, dans ma tête, quand je m'y trouve, c'est quelque part entre Saint Michel et le Jardin des Plantes. À ceci près que certaines des rues perpendiculaires au fleuve sont occupées en leur milieu par d'étroits canaux, qui forment un réseau un peu plus haut, avec de petites écluses.   Les petites rues transversales sont sympa, avec des arcades, de chouettes librairies, de petits restaus. Un peu plus haut, une fac, qui semble mixer Censier et Jussieu, mais en joli. Là, la géographie se délite un peu, elle n'est plus la même d'un rêve à l'autre. Le large et long boulevard est parfois une avenue très cossue et passante, parfois un truc sordide et bien plus inquiétant, aux devantures en déréliction fe

Lancer de Fhtagn

 Bon, le financement participatif pour le Pop Icons consacré à Lovecraft (textes de ma pomme) est lancé ! C'est conçu comme une introduction au bonhomme et à son oeuvre, c'est richement illustré, c'est fait pour être accessible.   Le lien du financement participatif    

La berge

 Il est étrange, ce quai. Très large, séparant le fleuve des maisons trapues en pierre, pavé, la voiture n'y a semble-t-il pas cours. J'y déambule souvent, en rêve. Il ne correspond que par minuscules bribes à des lieux réels. L'espèce de marécage ou de vasière, en amont, qui marque le confluent avec une rivière paresseuse, ressemble peut-être partiellement à un bout de bras de mer que je connais, mais qui est loin de toute ville d'importance. Diverses rampes et volées de marche permettent de descendre jusqu'à l'eau. Souvent, pour rejoindre des canots amarrés, parfois des péniches ou de plus gros navires arrivés là Dieu sait comment. Suivant les rêves qui m'y conduisent, il peut y avoir des bouquinistes, des guinguettes, une digue séparant l'immense fleuve de la vasière, de l'activité de transbordement, voire même de la bagarre, mais ces éléments n'apparaissent pas systématiquement, et d'une fois sur l'autre les lieux évoluent. Parfois, j

Pré-face

 J'en parlais y a quelques temps, parfois il m'arrive de commettre de l'accompagnement éditorial pour des bouquins, que ce soient des comics ou des romans de SF. En novembre sortent deux vieux trucs des années 90 sur lesquels on m'a demandé de faire des bafouilles contextuelles, du texte permettant de resituer les oeuvres. Le premier c'est le Batman Spawn de 1994, où l'on retrouve une dream team de la décennie précédente, le tandem Frank Miller/Klaus Janson. Sauf que c'est séparément. Miller, ici, écrit un épisode dessinée par Todd McFarlane, tandis que Jason dessine l'épisode coécrit par Doug Moench, Alan Grant et Chuck Dixon (qui étaient les auteurs réguliers de Batman à l'époque). Troisième fois que je traduis du Miller (après le Bad Boy avec Simon Bisley, et son épisode de Spawn écrit juste avant cette rencontre au sommet). Il est déjà quasiment dans la veine parodique de son All Star Batman & Robin . C'est une curiosité plus qu'aut

Ça n'arrête jamais

 Bon, cet aprème, j'ai pas retrouvé ma motivation. Alors que ce matin, j'avais bien bossé, j'ai une traduction à finir dans la semaine, j'en ai dépoté pas mal ces derniers jours, mais là je calais. Ce sont des choses qui arrivent. Je soupçonne ma motivation d'être crunchée entre deux bouquins que j'ai déplacés. Alors, vous me direz, j'ai un Perceval à finir. Qui est très loin d'être fini. Mais l'avancer, là, ça veut dire reculer. J'ai un bout déjà fait que je tiens à remanier avant de continuer le récit. Et là, bon, les deux bouquins, le truc aplati entre, vous voyez de quoi je veux dire. Quand c'est comme ça, je vais marcher sur le quai, je m'oxygène un peu, et puis je fouille mes dossiers et je peux gratter, selon, le scénar de BD sur Villon qui me trotte dans la tête depuis des années, ou celui sur Gilgamesh, voire les bidules expérimentaux qui ne sont même pas conçus en vue de publication, mais à titre d'exercice intellectuel. To

Fhtagn toujours

 Bon, il me semble vous avoir teasé à plusieurs reprises un nouveau projet autour de Lovecraft. Les choses se précisent. Il s'agit du nouveau tome de la collection Pop Icons, et un kickstarter va bientôt démarrer. L'adresse du preview sur Kickstarter. Et sinon, une gentille critique des Exilés de la Plaine.

Slave to the rythm

 Non je ne vais pas vous parler de Grace Jones, je vous rassure tout de suite. On n'est plus dans les années 80, quand même. En fait, mon sujet du jour concerne un conseil d'écriture que je vois passer assez fréquemment : écrivez tous les jours. C'était même une devise que le père Zola avait au fronton de sa cheminée (je sais pas si les cheminées ont des frontons, je vais pas aller vérifier, en vrai je m'en contre-carre le coquillard) (en latin, parce que bon, tout est mieux en latin). Et... Et si j'en parle, c'est parce que je suis... disons croyant mais pas trop pratiquant. Ou avec une pratique tellement foutraque de la chose que ça vaut peut-être le coup d'en causer un poil. En vrai, il se passe pas un jour sans que je ne pisse quelque chose sur le clavier (oui, faut que je rebosse mes métaphores, on y pensera), que ce soit un bout d'article, une note de blog comme celle-ci, un bout de scénar, de nouvelle ou de roman ou un gros bout de traduction. D&#

Signé Niko

Bon, c'est la rentrée, avec sa bruine et sa grisaille, et le retour des réunions ici et là pour mettre en place les activités de l'année.   Et puis, comme j'ai de l'actu, les libraires, festivals et médiathèques me tirent par la manche. Donc : Vendredi 8 septembre à partir de 18h, je serai à la Dimension Fantastique, à Paris, avec Christophe Guillemain. À noter, la librairie s'est déplacée d'une centaine de mètres, elle se trouve désormais rue Chabrol, ça donne en haut de la rue d'Hauteville. Je ferai peut-être un saut à Octogônes, à Lyon, le dimanche 1er octobre sur le stand des éditions Leha. Mercredi 18 octobre, je serai en dédicace à la Croisée des Mondes, rue de Bellevile à Paris, (et non pas le 6 comme annoncé précédemment / à confirmer) Je suis reçu pour une rencontre à la médiathèque de Gonnesse le samedi 21 octobre au matin. Et comme de juste, je viendrai traîner mes bottes au Campus Miskatonic de Verdun du 3 au 5 novembre. Voilà pour l'instan

Les derniers du culte

 Pour des raisons compliquées de discussions diverses et de visionnage de conférences par des spécialistes qui donnaient des éclairages intéressants sur le sujet, j'ai remis le nez dans certains prophètes mineurs de l'Ancien Testament. Ce qui est l'occasion d'une homélie du dimanche, ce qui tombe toujours bien. Ces gens là avaient une tablette connectée au cloud C'est fou quand on y pense C'est assez curieux, les Prophètes. La plupart de leurs textes sont des écrits de circonstance, correspondant à un événement politique qui leur semblait crucial et aurait été oublié sans eux. Un roi qui se déculotte trop vite devant les Assyriens, un autre qui va privilégier tel clan de prêtres par rapport à tel autre, etc. Les fulminations contre Moab ou Edom nous parlent peu, ces peuples n'ont pas pesé bien lourd face à certaines tempêtes de l'Histoire. Les condamnations de Guilgal ou Beth-Aven non plus, je connais peu de gens capables de situer ces villes sur une car

Grognards

 Le combo de l'apocalypse, pour moi, c'est manger épicé quand il fait lourd et orageux. C'est la garantie d'une nuit fiévreuse aux limites du cauchemar. Là, j'étais un soldat napoléonien, une estafette chargée de passer des messages à droite et à gauche, notamment à une position d'artillerie un peu excentrée. Ça castagnait ferme. Charges de cavalerie, décharges de mousquets, tirs de canon, engueulades, fumées, pluie de bouillasse et de caillasse. Et à me réveiller toutes les quelques minutes, en sueur, sachant très bien que ce n'est qu'un rêve, mais continuant à batailler dans ma tête alors que je contemple le plafond avant de sombrer à nouveau. Et ainsi de suite pendant plusieurs heures, jusqu'à  ce que j'aille me servir un café. De la canonnade plein les méninges, mal au crâne, plein de boulot et du monde. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer aujourd'hui, hein ?

Combinazione

Oeuvrer dans un genre défini, la fantasy, le polar ou la SF, par exemple, c'est travailler avec certains codes. Chacun de nous, même non-lecteur, a une image très claire, sans doute trop d'ailleurs, de ce que sont ces trois genres (et il y en a d'autres, hein, comme la romance, le roman régional, le roman historique, mais parlons de ce que je connais le mieux, voulez-vous?) et c'est justement en grande partie à cause de ces codes. C'est le même principe qui fait que vous ne confondez généralement pas le rap, la musique baroque, la polka et l'électro-blues guatémaltèque qui a fait la joie des hipsters pendant 6 ou 8 mois. Notons qu'à la question "c'est quoi le Jazz", Charles Mingus répondait "je ne sais pas et je m'en fous". Mais quels sont-ils, ces codes de genres ? À quoi reconnaît-on la fantasy ou la SF ? On connaît la boutade de Spinrad : "la science-fiction c'est tout ce qui est publié sous l'étiquette science-fic

Cry me a river

 J'ai un peu enchaîné, en fait. Entre le bouclage des Exilés de la plaine qui a été épique (la semaine prochaine chez vos libraires), le truc sur Lovecraft dont je ne peux pas encore parler plus avant mais dont vous aurez des nouvelles avant novembre, et l'idée à la con de roman que je viens de boucler en trois semaines (et je relis le truc, du coup, et ce rythme implique visiblement un gros taf de relecture derrière. S'il y a une fluidité qui me plaît bien dans le résultat, y a des scories qui surnagent, ça pique. Show me the Monet Et puis, au détour d'une négo avec un confrère qui veut me recruter pour donner des cours dans son asso, j'ai eu droit à un petit repas d'affaires dans une guinguette sur une île de la Seine, à quelques encâblures de chez moi. Ça fait vingt ans que je suis dans le coin, et j'avais jamais testé l'endroit. Grave erreur de ma part. La traversée en bac est marrante (et l'on découvre que certains bras moins fréquentés de la S

La vie moderne

 Gros travaux en ville par chez moi. La rue principale est bloquée. Alors, par rue principale, il faut bien comprendre que la ville est ancienne et que cette artère a été tracée au moyen-âge, bien avant la construction du donjon millénaire (ou presque, à une vache près) qui surplombe le quartier. C'est à dire qu'elle a été conçue pour les charrettes à ânes.   Depuis des années, comme c'est un passage quasi obligé pour rallier la grande artère nord-sud qui traverse toute la commune, et qu'en plus c'est LA rue commerçante à 3 km à la ronde, les municipalités successives ont tout tenté pour fluidifier le machin. C'est en sens unique, mais il y a des camions de livraisons et des bus qui l'empruntent, et il suffit dès lors d'un type garé un peu de travers pour générer un bouchon de trois à quatre kilomètres derrière. Je vous jure. Et puis là, nouveau plan de circulation et on en profite au passage pour changer une partie du réseau de flotte qui datait de...

En vous souhaitant bonne réception

 Bon, les cartons étaient gros, le livreur chronissimo (peut-être pas le même que la semaine passée) m'a déposé mes exemplaires des Exilés de la plaine en venant frapper à ma porte. J'étais en train de faire ma toilette, et j'ai enfilé un jean à l'arrache pour aller ouvrir. Ce bouquin, c'est l'aboutissement de pile deux ans. Ça faisait longtemps qu'un bouquin ne m'avait pas pris autant de temps. J'ai une furieuse tendance à ne pas vouloir faire deux fois le même bouquin, même lorsqu'ils s'insèrent dans une même série. J'essaie de changer de ton, d'angle, de technique narrative. Du coup, ça implique aussi de changer de méthode d'écriture. Alors, je ne suis pas à la base quelqu'un de très méthodique, j'ai besoin d'une certaine dose de bordélitude pour pouvoir fonctionner. Mon bureau et mon emploi du temps sont des foutoirs indémerdables et ça me va bien au teint. Alors, vous allez me dire, et à raison, que la méthode,

writever juillet, part 2

Deuxième partie du mois de juillet...       16. Le mage Grodobert avait eu une intuition. Il étudia la combinatoire, établit des tableaux, et parvint à produire un éphéméride des moments les moins dangereux ou les plus efficaces pour invoquer tel et tel démon. pour ce faire, il avait dépouillé son propre journal, puis compilé méticuleusement les notes de tous ses prédécesseurs. Ses successeurs contestèrent ses travaux. Une telle rationalisation de l'art de la sorcellerie leur semblait un contresens.   17. La grande faille de l'alchimie, c'est le caractère solitaire de ses adeptes. Chacun fait son truc dans son coin. Pourtant, Sarouwilf était parvenu à réunir quelques confrères, qui se passaient leurs recettes, ingrédients et appareils. Le Grand Art connut une forme d'âge d'or, jusqu'à ce que lors d'une réunion, Glontrand transforme une grande quantité de plomb en plutonium. Le cratère de Marcassonne est désormais un lieu maudit, peuplé de créatures contrefai

V for quoi déjà?

 Je parlais hier de mes réceptions à la boîte aux lettres, mais la veille j'avais eu un paquet moins volumineux, contenant les actes du colloque sur Vertigo qui date de... wah, cinq ans ou presque, pour le quart de siècle d'existence du label. Ça ne nous rajeunit pas, tout ça. En tout cas c'était  chouette. Et donc, tout a été compilé, dont ma conf introductive "Archéologie d'un label", y a aussi l'entretien avec Frank Quitely. Ce n'est pas une somme sur le sujet, il s'agit d'actes de colloque universitaire, bien sûr, et c'est donc plus bordélique qu'une monographie, mais il y a plein d'éclairages intéressants, de questions, d'analyses poussées. Je suis assez content, donc. La fiche sur le site de l'éditeur

Facteurs d'ouverture

Le livreur Chronissimo d'ici a tendance à bourrer les gros colis dans la boite plutôt que de venir toquer à ma porte. Quand il a la main trop lourde, ça coince le clapet de la boîte aux lettres et c'est alors impossible d'ouvrir simplement.  En général, je sais faire levier au bon endroit avec le bon outil de jardinage que j'ai déjà tordu à ce petit jeu-là et qui désormais ne sert plus qu'à ça, mais là, non. C'est encore plus mort de la dignité d'un ministre. Je suis d'autant plus déçu qu'a priori, d'après mes calculs et la taille du bordel, je me dis que ce sont les exemplaires de mon nouveau roman, celui qui sort le 16 août dans toutes les bonnes librairies. Y a donc un côté tantalesque à l'affaire. Faut avoir vécu les affres et l'excitation de la réception de ses propres bouquins pour comprendre (les affres parce que ouais, quand j'en reçois un, s'il reste même une seule coquille dedans, je tombe dessus au moment où je l'ou