J'avais entendu pis que pendre des films Alien versus Predator. Ce qui me chagrinait, je dois bien le dire, tant j'avais pu apprécier les comics que j'avais pu lire sur le sujet, et le jeu vidéo avec lequel je m'étais bien amusé en mon temps (ah, les bastons en réseau dans le métro ou dans l'immeuble de bureaux, c'était de la balle) (et de la grenade, aussi) (et de la griffe) (et du laser).
J'appréciait trop la saga Alien, et les films Predator*, pour vouloir tenter ces films dont on ne me disait qu'ils n'étaient pas au niveau de leurs modèles. Et la façon dont Prometheus démontrait avec brio (ou plutôt, justement, avec une formidable absence d'icelui) qu'on pouvait très facilement bousiller cet univers m'avait convaincu qu'il valait peut-être mieux ne pas insister, et que la dernière incarnation valable sur grand écran des bestioles était probablement Pitch Black.
Et puis du coup j'avais pas tenté de les voir, les AvP.
Mais, dans ces périodes où j'ai vraiment trop de boulot au point que ça me stérilise la tête, j'ai un penchant immodéré pour les films lamentables, comme vous l'avez sans doute remarqué à la lecture de ce blog, ces derniers temps. Et donc, dans ces moments où je ne suis plus moi-même, où la fatigue me ravage les neurones qu'il me reste et qui ne sont pas encore totalement disjonctés par l'abus de café, je me suis infligé les dernières incarnation pelliculaires de ces concepts.
Et je partais d'un a priori forcément défavorable, parce que c'est comme si je te dis, t'es un Alien mais t'as pas de Ripley, ça le fait pas.
* Particulièrement Predator 2, souvent décrié, mais que je trouve très classe. Contrairement à la plupart des gens, mon problème avec ce film n'était pas "il est où Schwarzie", mais "il est où Mel Gibson". Sans doute qu'il était trop vieux pour ces conneries.
** Oui, c'était aussi un moyen de masquer des budgets pas toujours au top, mais le montage permettait de rendre la chose efficace. Ici, avec un montage michaelbaysque, ça devient pire qu'illisible.
J'appréciait trop la saga Alien, et les films Predator*, pour vouloir tenter ces films dont on ne me disait qu'ils n'étaient pas au niveau de leurs modèles. Et la façon dont Prometheus démontrait avec brio (ou plutôt, justement, avec une formidable absence d'icelui) qu'on pouvait très facilement bousiller cet univers m'avait convaincu qu'il valait peut-être mieux ne pas insister, et que la dernière incarnation valable sur grand écran des bestioles était probablement Pitch Black.
Et puis du coup j'avais pas tenté de les voir, les AvP.
Mais, dans ces périodes où j'ai vraiment trop de boulot au point que ça me stérilise la tête, j'ai un penchant immodéré pour les films lamentables, comme vous l'avez sans doute remarqué à la lecture de ce blog, ces derniers temps. Et donc, dans ces moments où je ne suis plus moi-même, où la fatigue me ravage les neurones qu'il me reste et qui ne sont pas encore totalement disjonctés par l'abus de café, je me suis infligé les dernières incarnation pelliculaires de ces concepts.
Et je partais d'un a priori forcément défavorable, parce que c'est comme si je te dis, t'es un Alien mais t'as pas de Ripley, ça le fait pas.
Non mais allô, quoi.
Et de fait, le premier AvP est, il faut bien le reconnaitre, un film très con. Oh, on sent bien un réelle bonne volonté (hop, on ressort Bishop, ou en tout cas son modèle humain, et on nomme un des personnages Verheiden, en hommage au scénariste qui le premier avait télescopé les deux licences, et les décors de la pyramide sortent directement du jeu), mais le manque de rigueur est patent. L'intérieur du vaisseau des Predators est un intérieur générique de vaisseau de SF, alors que Predator 2 avait montré que les extraterrestres chasseurs avaient un goût esthétique qui les éloignait quand même pas mal du look coursive métallique et néons qui brillent. Les Aliens ont un cycle de vie ultra accéléré qui leur permet de passer du stade d'oeuf implanté dans un hôte à celui d'adulte énorme et en pleine possession de ses moyens en... Si j'en juge par la grammaire cinématographique de la chose et par le comportement des persos... En moins de deux heures. Ils ont dû bouffer les glands de Panoramix, ceux qui accélèrent la croissance. Et ça, ce ne sont que les bourdes par rapport à la logique de la série. Parce que le guignol qui dit que les Aztèques comptaient en base 10 et donc que le temple a un cycle de dix minutes, je ne sais pas où il est allé à l'école, mais c'est sans doute chez Dan Brown. Parce que justement, les Aztèques comptaient en base 20, et leur système de comptage du temps ignorait royalement la minute. Accessoirement, si la civilisation à l'origine de la pyramide est l'ancêtre à la fois des Egyptien, des Cambodgiens et des Mésoaméricains, alors on n'a probablement pas affaire à des Aztèques, mais plus probablement à des Mayas voire à des Olmèques. Qui comptaient eux aussi en base 20 d'ailleurs. Et puis on découvre qu'en plus de voir dans l'infrarouge, les casques des Predators font aussi les rayons X, le scanner et l'IRM. C'est vachement pratique, mais pas remboursé par la Sécu, à m'a connaissance. On sent le rajout présent uniquement pour donner visuellement des explications aux spectateurs malcomprenants.
Et puis LE concept du film :
l'Alien écossais
Hormis ces (nombreux) détails, le film est quand même distrayant. On a, à défaut de Ripley, une Riplette qui fait bonne figure (mais évite de citer son modèle en traitant la reine Alien de bitch. Elle préfère citer Schwarzie en traitant le Predator d'ugly motherf*cker). C'est punchy, y a des idées rigolotes, deux trois belles scènes. Et le contexte antarctique permet de justifier la connaissance des entreprises Weyland de l'existence des aliens tout en conservant l'ignorance du grand public. Film couillon, donc, mais pas déplaisant. Mieux foutu, ça aurait pu faire un honnête succédané d'un film des Montagnes Hallucinées. Sauf que non, mais on voit que ce film est là, en germe, avec les Predators dans le rôle des Anciens, et les Aliens dans celui des immondes Shoggoths.
C'est donc un peu plus confiant que j'abordais AvP Requiem, censé en être la suite. Et là, j'ai pris la mesure de la fourberie des producteurs. Après un film pas si mal, ils nous balancent... Un truc totalement improbable. Mais revoyons l'action au ralenti.
Le vaisseau des Predators du premier film se plante dans le Colorado. Et les Aliens infectent la population. Et donc, un genre de Predator flic vient faire le ménage dans le patelin. Ni les enfants ni les chiens ni les femmes enceintes ne sont épargnés, ce qui serait un bon point, mais...
Mais avait-on besoin d'une vague romance adolescente dans un Alien ? Je veux dire, c'est déjà un crossover avec Predator. Y avait-il vraiment une nécessité absolue d'y ajouter les clichés des films de type slasher, avec le groupe d'ados, le triangle amoureux, et la scène qui commence en lorgnant vers le torride et qui se finit dans le sang et les boyaux ?
En fait, je crois que non.
Si le premier AVP nous présente "l'ancêtre" de Bishop, le second nous balance un possible ancêtre de Dallas, le capitaine du Nostromo dans le premier Alien. Et le personnage est tellement antipathique qu'on aurait préféré qu'il s'appelle autrement.
Sinon, le cycle de vie des Aliens s'est encore accéléré, puisque maintenant, ils atteignent l'âge adulte en quelque chose comme un petit quart d'heure. Mais je dois dire que la temporalité du film est curieuse. Les journées semblent passer en douze minutes, et les nuits durer vachement longtemps. J'ignorais que le Colorado était si proche du cercle polaire, pour ma part. Mais ça a un avantage : les scènes nocturnes mal éclairées permettent de masquer l'insuffisance totale du budget. On ne voit rien. Jamais. Ce qui était un effet de dramatisation** dans la saga Alien devient ici un affreux cache misère.
Bon, j'ai quand même réussi à trouver une image
où on voit un peu les monstres.
Y en a pas des masses.
La nouvelle Riplette (pas la même que dans le film précédent) est inexistante, les tentatives de dramatisation tombent presque toutes à plat. Le gadget du Predator, un acide rongeant même les Aliens résistants à l'acide est ridicule : il arrive même à ronger l'eau de la piscine, ça sent le très mauvais plot device de scénariste qui a kiffé Nikita et qui ne veut pas spoiler la bombe atomique finale. C'est un téléfilm de M6, quoi. Et pas un bon.
Du coup, c'est vraiment déprimé que j'ai tenté Predators, avec Adrian Brody. Et pour le coup, là, j'ai vraiment été agréablement surpris. Les acteurs sont pas mal (sauf Fishburne, qui cachetonne dans un rôle pourri de pur personnage fonction à deux balles), le script, sans être un chef d'œuvre, arrive à faire monter la tension et ménage deux ou trois surprises sympa (et une surprise ratée : on devine très vite qu'il y a un truc qui cloche avec le "toubib"). Il ne rechigne pas à se vautrer dans des tas de clichés, mais cite intelligemment le premier Predator. La fin est aigre-douce. Et puis on revient au sources de la série, au style Chasses du Comte Zaroff sous testostérone. Franchement, ce n'est pas le film du siècle, mais c'est un bon actioneer bourrin bien rythmé, ce que le premier AvP parvient presque à être, mais que le deuxième échoue totalement à même évoquer.
* Particulièrement Predator 2, souvent décrié, mais que je trouve très classe. Contrairement à la plupart des gens, mon problème avec ce film n'était pas "il est où Schwarzie", mais "il est où Mel Gibson". Sans doute qu'il était trop vieux pour ces conneries.
** Oui, c'était aussi un moyen de masquer des budgets pas toujours au top, mais le montage permettait de rendre la chose efficace. Ici, avec un montage michaelbaysque, ça devient pire qu'illisible.
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