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Affichage des articles du juillet, 2018

Sous quels soleils exactement ?

Ce soir, c'était la conjonction avec Mars. De notre vivant, le moment où nous serons au plus proche de la planète rouge. Bon, ça fait quand même un bon paquet de millions de kilomètres, donc on ne la voit que comme une assez grosse étoile, mais ça valait le coup d'aller y regarder (bon, on restera très proches encore quelques jours, hein, vous pouvez essayer demain, il fera beau). Du coup, j'ai pris mes jumelles et je suis allé dans un coin de mon patelin d'où on a une belle vue, et d'où l'on tourne le dos à la majeure partie de la pollution lumineuse. Et j'ai pris bien soin d'étudier une carte du ciel avant de partir. Résultat des courses, ce sont quatre planètes que j'ai pu observer ce soir. D'Est en Ouest, Mars, Saturne, Jupiter et Vénus. C'est d'ailleurs la première fois que j'ai réussi à repérer Saturne à coup sur dans le ciel, j'étais content. Et j'ai peut-être vu (mais peut-être était-ce en fait un artefact dû à mo

Trop peur de la torpeur

Et voilà que l'on s'enfonce doucement dans l'été. Enfin, doucement… souvent les températures sont tout sauf douces. Mon bureau est devenu une étuve à faire suer un Finlandais. Mais quand je sors dehors, c'est pire. Et je suis souvent déçu. Le moment où j'aurais voulu du beau temps, genre hier soir, pour monter l'éclipse à mes mômes, on a eu les seuls nuages de la semaine. Bien joué. Je sors acheter des bières à la supérette, le type devant moi est un parfait sosie de Charles Bukowski, coupe de cheveux et joues grêlées incluses. Et puis y a les moments où, pris d'un coup de folie ou victime d'obligations diverses, je dois m'infliger un voyage en train. Et donc être exposé à l'affichage en gare. Non, je ne veux pas parler des horaires incohérents, mais, une fois encore, de la publicité. Là, à l'arrêt en gare, j'ai vu une affiche dehors qui m'a estomaqué. Elle vantait fièrement un sirop contenant "85% de fruits". Or, il s

Bishop takes queen

On pourrait croire (j'aurais pu le croire moi-même) qu'après avoir bouclé Howard P. Lovecraft, Celui qui écrivait dans les ténèbres (toujours en vente en librairie, dispo le 2 septembre en version anglaise aux USA), je n'en pourrais plus de l'œuvre tentaculaire d'HPL. Mais les circonstances veulent que je continue d'en bouffer, vu que je participe à la traduction du Je suis Providence de S.T. Joshi. Et puis, en rangeant la doc et l'étagère Cthulhu, je me suis avisé que je n'avais jamais fini le recueil L'horreur dans le cimetière , qui reprend une partie des collaborations d'HPL avec d'autres écrivains. Je m'étais arrêté juste après "La chevelure de Méduse", co-écrit avec l'autrice Zealia Bishop. J'ai donc attaqué celui des trois Bishop que je n'avais pas lu, "Le tertre", qui a bonne réputation auprès des amateurs. Et dans la foulée, j'ai relu les deux autres, "Méduse", bien sûr, mais aussi &q

Phase Deux

Bon, ayé, ça me pendait au-dessus de la tête comme une épée de Damoclès rouillée attachée à l'éthique d'un député LREM, et fatalement ça m'est tombé dessus : mon éditeur (loué soit son nom, tout ça tout ça) m'a renvoyé une version relue de mon prochain bouquin. Alors j'avais déjà eu des versions relues, mais par des ami.e.s qui m'avaient déjà déblayé plein de trucs, et aux remarques desquel.le.s je pouvais opposer parfois toute la morgue et la certitude de l'auteur avec un grand H (oui, ceux qui m'ont déjà vu en vrai et debout peuvent goûter cette blague nulle et éculée), mais là, non. Ce sont les mecs qui décideront ou pas d'envoyer le machin se faire coucher sur papier à grands coups de rotatives offset. L'affaire est donc sérieuse. Et oh putain y a cinquante correctifs par page (ce qui fait un paquet de correctifs au total). Dieu sait que le bouquin a pourtant été pas mal retravaillé depuis son tout premier jet, mais ça surtout permis de déb

La valeur des chiffes face aux avaleurs de chiffres, à moins que ce ne soit l'inverse

Je suis content, ma fille a compris d'un coup la notion de "propagande silencieuse". Oh, de nos jours, la propagande est partout. il suffit de voir les dialogues de sourds autour de la directive européenne (finalement rejetée) sur le droit d'auteur. Avec d'ailleurs, dans ce dernier cas, une construction bien faux-cul d'emblée : comme elle entremêlait quelques avancées positives au milieu de grosses saloperies, ses critiques sont accusés (y compris par des vieilles badernes séniles comme Cavada, qui est la démonstration vivante des dégâts qu'induit le report perpétuel de l'âge de la retraite) de faire le jeu des grands groupes que pénaliseraient vaguement ces avancées. Bon, le filtrage automatique de tous les contenus n'est pas encore à l'ordre du jour, mais les réactions outrées au rejet de la loi démontrent bien que nous sommes face à un totalitarisme en voie de constitution. Mais la propagande plus insidieuse dont je lui ai fait prendre con

Quelques trads avant l'été

Ah, j'ai eu dans ma boite quelques bouquins que j'ai traduits. La petite gâterie, en ce moment, c'est Jimmy's Bastards, la nouvelle série de Garth Ennis. Si vous avez aimé The Boys, ce truc est pour vous. C'est la version James Bond. Qui pose la question lancinante : à force de baiser puis d'abandonner toutes les femmes qu'il croise, le héros de film d'espionnage n'a-t-il pas créé toute une légion de mômes qui lui en veulent ? C'est trash et drôle, et comme souvent chez Ennis, beaucoup plus fin qu'il n'y paraît au premier abord. C'est chez Snorgleux, éditeur marseillais hyper sympa. Lazarus, chez Glénat, arrive à son tome 6. Cette excellente série d'anticipation se permet un détour, un petit point sur la guerre commencée quelques pages auparavant, vue non pas par l'héroïne, le Lazare du titre, mais par les gens normaux, les journalistes, bidasses et parents de cet univers glauque qui nous pend au bout du nez si l'on n&