J'ai eu une épiphanie. Genre, un bouleversement mental. Depuis toujours, je connais le mot "drokk" employé dans Judge Dredd. En tout cas depuis que je lis Judge Dredd, donc on se situe milieu des années 80, ou début de la deuxième moitié. C'est l'interjection (employée aussi à l'occasion dans Dan Dare) et, dans une interview de je ne sais plus quel auteur anglais, lue il y a longtemps, il revenait là-dessus en disant "oui, c'était pour remplacer fuck parce qu'on pouvait pas mettre des gros mots et tout le monde comprenait". Notons que dans Battlestar Galactica, ils disent "frak" et ça revient au même.
Sauf que non, les deux mots ne sont pas exactement équivalents. Le diable est dans les détails, hein ?
Frak/fuck, ça tient. C'est évident. Par contre, Drokk il a une étymologie en anglais. Et ce n'est pas fuck. Il y a en vieux norrois, la langue des vikings, un mot, "droek" qui signifie grosso modo crotte ou caca ("cac" existe en anglo-saxon pour dire précisément la même chose) (j'ai pas retrouvé le cogna de droek en vieux saxon, les moteurs de recherche sont puritains, mais je sais qu'il existe). La mauvaise poésie est ainsi dite "odinsdroek", la partie de l'hydromel de l'inspiration qui est sortie du mauvais côté d'Odin. C'est toujours classe, les mythes nordiques.
Et ça, ce vieux bandit de Pat Mills, co-créateur du personnage et rédac'chef de 2000 AD à l'époque, devait probablement le savoir.
Notons au passage que "stront", la version en francisque, a donné notre "étron". Voilà, vous êtes heureux de le savoir.


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