C'est assez rigolo, parce que c'est sporadique : de temps en temps, on me réclame une préface. Et en fait, là, cette semaine j'en suis à trois à la file, quand la précédente remontait à février (une postface, en fait, celle de Battlefields de Garth Ennis où comme de juste je parle de vomi, de punks et de membres arrachés). Et je ne sais même plus quelle était la précédente. Nexus, peut-être ? Si c'est ça, ça date, comme on dit en Égypte.
Là, je sais pas si j'ai déjà le droit de vous en parler en détail, mais je suis amené à parler de Moore à l'époque où il fait le mercenaire (et met quand même des taquets à tous les scénaristes normaux) et de Miller à l'époque où il s'autoparodie parce qu'il n'en a visiblement rien à foutre.
J'ai complètement perdu le compte du nombre de textes de ce genre que j'ai pu produire au fil des ans, essentiellement pour des comics mais aussi pour des bouquins de SF. Comme je disais, ça peut arriver en rafale comme retomber en mode calme plat pendant des mois voire un an ou deux. Je soupçonne les éditeurs de m'en commander pour se tirer de problèmes de paginations : "on a deux pages blanches, là, on en fait quoi, j'envoie chez l'imprimeur lundi?" "Attends, je demande une préface à Niko, il va nous remplir ça vite fait pour quelques sous."
Bon, j'en suis pas encore au stade de Gérard Klein (le vrai, pas l'acteur) dont toutes les préfaces ont récemment été compilées en un épais bouquin. Mais les miennes mises bout à bout, ça commence à faire du signage.
C'est un exercice que j'aime assez. On me le file à faire sur des sujets que je connais bien, et même si ça demande de faire quelques recherches quand même, ce n'est pas super compliqué à faire. Il faut donner envie au lecteur de mettre le nez dans le bouquin, mais sans spoiler, il faut recontextualiser, mais sans se livrer à un cours magistral, il faut sortir de l'anecdote marrante, mais il faut que ce soit à peu près pertinent... En vrai c'est une galère, mais c'est le genre que j'aime bien. Et puis c'est un peu prestigieux d'écrire des préfaces. Et je me mets d'autant moins de pression qu'en vrai, pas grand-monde ne les lit.
Commentaires
(tu vois, parler de ta préface donne même envie de choper le bouquin dont on ne connait même pas l'existence. Vil gredin)
et ça s'appelle l'art du teasing