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Articles

Affichage des articles du avril, 2021

Writever avril, part 2

Hop, mes microproductions de la deuxième quinzaine, toujours selon le même principe, un mot donné sur lequel l'on brode un micro-récit. 16/Paille On n'avait jamais résolu le problème. Malgré les progrès des textures, le plus pratique pour la nutrition dans l'hyperespace restait les godets munis d'une paille. Les fluctuations erratiques de la pesanteur rendaient dangereuses même les barquettes de purée.   17/Toile Avec l'avènement du cinéma holographique, on n'allait plus "se faire une toile". Comme tant d'autres expressions, celle-ci avait disparu, appauvrissant d'autant le langage. et le langage se réduisant, les films (encore un mot qui n'avait plus de sens) y perdirent aussi. 18/Dévorer La bête rôdait, cherchant des proies. Arrivant en ville, elle crut avoir trouvé un terrain de chasse parfait. Les habitants ne l'entendirent pas de cette oreille, et l'initièrent à leur cuisine, frugale et délicate. Depuis, elle les prépare avec m

Curseurs

 Il m'arrive souvent d'utiliser le mot "curseur" pour parler de traduction, sans doute improprement, mais en fait je m'en fiche un peu. Ce que je veux désigner par là, c'est le fait que certains mots pourtant évidents ne recouvrent pas tout à fait la même chose lorsqu'on passe d'une langue à une autre.  Dans mon boulot, j'y suis forcément confronté avec l'anglais. C'est une langue qu'on connait tous peu ou prou, mais qui pose souvent, dans un sens ou dans l'autre, des problèmes subtils. Le plus connu est celui de la deuxième personne : l'anglais est "cette langue merveilleuse où l'on vouvoie son chien et où l'on tutoie Dieu", comme disait un de mes profs, du temps de ma jeunesse folle. L'usage a amené à utiliser en permanence les formes en "you", deuxième personne du pluriel, et plus du tout celle en "thou", singulier, qui n'ont persisté que dans le domaine religieux (et même là ça t

Tombé du ciel

 Je profite d'une collision de calendrier pour évoquer à nouveau le vol spatial. Hier, l'astronaute français Thomas Pesquet à rallié l'ISS à bord d'une capsule Crew Dragon de la société Space X. C'était son deuxième voyage en orbite, et le premier vol habité d'une capsule recyclée. Nous entrons petit à petit dans l'ère de l'espace low-cost (toutes proportions gardées bien sûr : ce genre d'expédition continue à coûter une blinde, mais les prix d'envoi d'un kilo de cosmonaute là-haut s'effondrent néanmoins). Hier marquait également le triste anniversaire du crash de Vladimir Komarov à bord de Soyouz 1. La capsule, toute nouvelle, n'était pas encore totalement au point (il y aura un autre drame quelques années plus tard, tuant trois occupant de Soyouz 11 de retour de la première station spatiale). Soyouz, c'est justement le véhicule qu'avait employé Pesquet lors de son vol précédent, et ce système (fusée + capsule) est le cheval

Destruction Derby

 Il manquait à mon tableau de chasse un grand classique en conaneries : Conan le Destructeur , suite mal aimée du film de John Milius, avec toujours Arnold Schwarzennator dans le rôle titre. J'avais dû le voir lors d'un passage télé du temps de ma jeunesse folle, et j'en avais oublié la plus grande partie, hormis la rencontre avec Grace Jones et le pétage de miroirs. Il devenait donc urgent que je m'y frotte à nouveau, et c'est chose faite. J'aurais été malin, j'aurais revu ce film avant le Red Sonja/Kalidor dont je vous causait y a pas si longtemps . Mais bon, je n'ai pas été malin sur ce coup. Donc… Donc, Conan the Destroyer , de Richard Fleischer, accessoirement le fils de Max du même nom, qui n'était pas un Mickey pour faire de la belle image qui bouge, ne jouit pas de la même réputation que l'épisode précédent. Fleischer, rappelons-le, a beaucoup donné dans le film d'aventures en costume, bien premier degré, dont les Vikings avec Kirk D

Motion Pictes

 Je reviens quand même assez souvent sur Robert E. Howard dans ces colonnes. J'ai pas mal parlé de Red Sonja , et encore dernièrement , souvent de Conan , et j'avais causé des adaptations de Solomon Kane et de Kull . Mais je ne crois pas avoir évoqué un autre héros de Howard, un peu moins connu, qui est Bran Mak Morn. Héros d'une poignée de nouvelles publiées dans Weird Tales , Bran est donné comme le "dernier roi des Pictes" et mène une résistance désespérée contre les Romains. Il est l'illustration des idées d'Howard voyant le barbare comme plus noble que les civilisés (conception qui lui vaudra d'ailleurs quelques passes d'armes épistolaires avec son camarade Lovecraft, qui lui se plaçait résolument dans le camp des Romains). La fin de ses aventures a d'ailleurs quelque chose de lovecraftien : elle voit le roi invoquer d'immondes créatures, les "Vers de la terre" pour venger ses compagnons, sachant qu'il risque d'y lai

Writever Avril, part 1

Hop, une petite fournée de writevers… Il faudrait aussi que je collationne les micro-nouvelles réalisées dans le cadre d'Hebdocubes. Y en a des bien marrantes… 1/Chaud On sonna au sauna. Sonné dans ses sanies, Sonny s'en fut simuler une syncope. C'est pas fini, saucisse ? siffla Cindy. Elle le souffleta et Sonny s'y sentit. La suite est trop chaude pour être citée, désolé. 2/Crochet "à l'abordage, rebuts de fond de cale !" Le capitaine vociférait. Ces parodies de combat naval, où ils attaquaient indifféremment pécaris et opossums, lui semblaient un moyen d'entretenir le moral de l'équipage depuis qu'ils avaient échoué sur l'île imaginaire.   3/Patron ? -Oui ? -Et pour la planète qui reste, on fait quoi ? -Ah, je l'avais oubliée, celle-la. Tu n'as qu'à foutre les concepts abandonnés. -Ça roule, patron. Et c'est ainsi que les tardigrades, ornithorynques et autres humains héritèrent de la terre.   4/Chaîne Il descendit dans les

J'aime les panoramas

 Ah, une sortie toute récente (genre vendredi dernier) m'amène à vous reparler de traductions de comics. Il s'agit de Panorama , de Michel Fiffe, chez Delirium. Voilà un truc assez atypique, qui m'a bien sorti de ma zone de confort. Chez Delirium, j'ai déjà fait deux Corben, l'un en post-apo et l'autre en heroïc-fantasy, était c'était assez simple, même si Corben a un ton et des univers bien à lui, ça ne pose que peu de difficultés en soi. De même, Vietnam Journal, quoique nécessitant de se plonger dans le langage et l'argot militaire de l'époque (ce qui a amené de grandes discussions avec l'éditeur, pour caler au mieux tout ça), c'est du récit de guerre, un genre dans lequel j'ai déjà donné (notamment en traduisant Garth Ennis, qui a souvent donné dans ce style). Panorama , c'est… autre chose. Il y a là-dedans les affres de l'adolescence, les amours compliquées, du social, toutes choses sur lesquelles j'ai moins travaillé, p

Sous le masque

 J'en parlais dernièrement, les Moutons électriques ont lancé la souscription de Super Héros : Sous le Masque , un gros bouquin où il est, comme vous vous en doutez, largement question de super-héros. Cela se présente sous la forme d'une grosse anthologie d'articles, par tout un tas de gens pointus sur ces sujets. J'y signe un papier sur la façon dont les éditeurs gèrent l'écoulement du temps dans leurs publications, et leur façon de régler le décalage qui apparait forcément entre le temps du récit et celui du monde extérieur. Voici le sommaire complet : Et le lien de la souscription. Vous noterez que c'est l'occasion aussi, en fonction de notre niveau de souscription, de récupérer tout plein de trucs plus anciens : un pack avec Mythe & Super-héros , par exemple, ou un autre avec des tirages de têtes de romans des Moutons, dont mes Trois Coracles . Un autre pack permet d'avoir Apocalypses ! et Cosmonautes ! qui commencent à être assez anciens et de

Collisions

 Depuis le début du mois, j'ai levé le pied sur la traduction. Faut dire que j'en ai livré une palanquée ces derniers temps. Et qu'il faudra que je m'y remette impérativement la semaine prochaine. Le fait est, ça m'amène à reprendre un bon rythme d'écriture, après plusieurs mois chaotiques de ce point de vue. Là, j'avance sur divers boulots rédactionnels, dont un très gros, mais j'ai également bouclé quelques articles sur la légende arthurienne, une commande qui est la façon passive-agressive qu'a l'univers de me rappeler que j'ai un bouquin à finir dans ce contexte. Waterhouse, toujours parfait pour illustrer des sujets de ce genre L'un des sujets à traiter était la place de la femme dans la légende arthurienne. Ça tombe bien, j'avais accumulé des notes, vu que si, dans les Trois Coracles , ces dames ont une portion congrue, m'attaquer à Lancelot m'amène à rééquilibrer passablement les choses. Rien qu'avec la Dame du Lac

Scullystique

Dans mon rêve de cette nuit, on zappait devant la télé avec une de mes filles, et on est tombés sur une série télé bizarre, de la première moitié des années 90, juste avant X-Files, apparemment, et dans mon rêve, je me souvenais vaguement qu'elle n'avait connu qu'une saison. L'héroïne était un détective privé en jean et blouson de cuir, joué par Gillian Anderson, menant des enquêtes dans des banlieues en déréliction. Elle était affublée d'un chien, une espèce de bâtard assez immonde, baveux et très affectueux. Et donc, un énorme flingue modèle Dirty Harry glissé sous le blouson, elle crapahutait entre des maisons délavées, dans des zones industrielles, des tunnels à demi inondés. Les flics se méfiaient d'elles. Les pauvres gens l'appelaient à leur secours. Ça avait l'air intéressant. Dans un univers parallèle quelconque, cette série télé existe. Au réveil, je me prends à regretter que ce ne soit pas le cas dans le nôtre.

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H

Quelques news

 Bon, j'en parlais hier vite fait, et donc voilà, y a eu du taf d'abattu dans plein de domaines. Déjà, les Moutons électriques lancent un beau bouquin du même genre que Celtes ! sorti cet hiver et auquel j'avais participé, sur les super-héros, sous la direction de Victor Lopez. J'y signe un gros article sur les reboots et crises dans les comics, et la façon dont c'est un moyen imparfait de gérer l'écoulement du temps, mais pas mauvais, puisqu'il n'existe aucune solution complètement satisfaisante à ce problème précis. Il y aura bientôt un crowdfunding pour ce gros bouquin (avec tout plein de super intervenants) et je vous en reparle très bientôt. Pour les Moutons toujours, j'avance, lentement, mais j'avance sur la suite des Trois Coracles . Et L'île de Peter ressort en poche aujourd'hui ! Chez Ynnis, je participe aux Mythes de Lovecraft , avec tout plein d'intervenants de haute volée aussi. Ce bouquin fera un point sur l'impact

Writever Mars, part 2

Peu de posts sur la War Zone ce mois-ci, plusieurs facteurs m'ayant amené à me concentrer sur une grosse traduction et divers boulots rédactionnels dont je vous parlerai bientôt. De même, j'ai levé le pied sur les vidéos, mais la prochaine arrive bientôt, et c'est un nouveau format ! 16/Rayon Tous les relevés étaient formels, la circonférence de la planète Yuggoth ne valait pas 2πR. C'était le premier monde non euclidien répertorié.   17/Guerre Ils étaient partis au combat la fleur au mousquet. Après tout, leur avait-on dit, la survie du royaume en dépendait. La bataille leur fut fatale. Pourtant, suite à sa politique diplomatique habile menée en coulisses, le royaume perdura trois siècles encore.   18/Glace Le Pan-galactic Ice Bar servait 14.476.217 parfums de glace différents afin d'accommoder tous les palais, même ceux des Schrlogs de Betelgeuse. Seuls les hipsters parisiens faisaient la moue, arrivant toujours avec de nouvelles demandes improbables.   19/Masse L