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Quand la Planète a ri, puis pleuré

Je me relis Planetary , qui ressort dernièrement en Urban Nomad, d'ailleurs, toutes les quelques années. C'est un comics que j'apprécie beaucoup, pour plein de raisons, depuis la sortie des premiers épisodes à la toute fin des années 90. Les circonstances récentes, le décès prématuré du dessinateur John Cassaday (il avait mon âge, bordel !) m'ont poussé à, une fois encore, me refaire l'intégrale en quelques soirées.     Planetary , pour ceux du fond qui ne suivent pas, c'est quoi ? Un comics d'une trentaine d'épisodes (en comptant les numéros spéciaux) écrit par Warren Ellis (on passera sur ses frasques, à celui-ci, en notant néanmoins qu'il semble avoir fait amende honorable) et dessiné par John Cassaday, donc. Au départ, cela raconte les aventures d'une équipe s'occupant d'archéologie du paranormal, de déterrer les secrets du monde, comme les squelettes de monstres géants, les vaisseaux aliens ou interdimensionnels échoués sur terre, l
Articles récents

Le Golgotha de la traduction

 Faire de la traduction, c'est faire des choix parfois douloureux, parfois cornéliens, parfois rigolos. Traduire des noms de personnages, ça obéit parfois à une logique, parfois c'est juste de la "localisation", et parfois ça énerve le public. On se souvient des volées de bois vert reçues pour le "Limier martien", traduction pourtant maligne du "Martian Manhunter" de chez DC, et des grogneries tournant autour des Baggins/Sacquet/Bessac suivant les versions, avec des arguments de chaque côté. Et puis y a le Golgoth. En fait je sais pas si c'est un Antirak ou un Golgoth, là Mais on s'en fout, c'est même pas la question Le Golgoth, c'est un robot méchant dans Goldorak . En fait, ce sont "les" Golgoths, ils sont produits en série et se font défoncer à peu près une fois par épisode par le prince de l'espace accouru pour défendre notre terre en danger (à dire de façon rythmée avec l'accent Pied-Noir, les vrais savent). L

Vitesse de distorsion maximale, Scotty !

 On se demande parfois à quoi servent les versants les plus spéculatifs de la science, notamment de la physique. C'est une question à laquelle toute réponse de ma part serait bien trop longue pour avoir sa place ici. Mais... Mais des recherches très théoriques et très spéculatives peuvent parfois mener à d'autres recherches bien plus concrètes mais... tout aussi spéculatives, en vrai. Mon sujet du jour, ce sont les aliens. On sait qu'ils doivent exister quelque part, c'est une question de statistique. Je vais pas revenir ici sur l'équation de Drake, qui tente de calculer la probabilité de présence d'une civilisation extraterrestre dans notre galaxie (mais les découvertes successives d'exoplanètes "habitables" permettent d'en préciser les termes) ni sur le paradoxe de Fermi, qui revient à se demander "mais si ils sont quelque part, où qu'ils sont, en vrai?" (je paraphrase) (il existe certaines solutions au paradoxe de Fermi qui son

Karel Čapek toujours vivant

 Fin septembre sort sort l'Anthologie Au boulot les robots réunie par Stéphanie Nicot et Jean-François Stitch, et publiée par Actu-SF, qui s'est relevée de ses soucis de l'an passé. Comme son nom l'indique, ça traitera des conséquences sur la notion de travail de l'arrivée de robots pilotés par des IAs de plus en plus pointues.   Couverture de Camille Ollagnier   J'y signe un texte, "patine", et une note d'accompagnement sur des ateliers d'écriture de l'an passé, consacrés à l'imaginaire robotique, menés avec l'amie Ketty Steward à l'origine de ce projet et qui signe également une nouvelle et de l'accompagnement. Y a de gros noms dedans comme Pierre Bordage, Sylvie Denis, Saul Pandelakis, Floriane Soulas, Johan Heliot et même... Fritz Leiber !

Prophètes en leur pays

 Bon, j'ai été faire un tour par chez moi. Chez mes ancêtres, je veux dire. Dans ce pays qui serait richissime si la caillasse était une ressource monétisable, ce pays où je n'avais pas remis les pieds depuis très longtemps, notamment parce que sa désintégration m'avait fait trop mal, ce pays dont je n'ai jamais correctement parlé la langue, et ça ne s'est pas arrangé avec le temps, mais ce pays qui pourtant, je m'en suis aperçu dès que j'en ai revu les montagnes arides où l'on tournait jadis des westerns, me coule dans les veines malgré tout. En vrai, ce que j'appelle mon pays n'a que faire des frontières administratives. Pour moi, il s'agit de quelques kilomètres autour d'un plan d'eau sur lequel personne ne s'accorde vraiment pour savoir si c'est un lac ou un bras de mer, et dont les deux bords... étaient chacun de l'autre bord pendant la guerre. Sauf que j'ai toujours eu de la famille des deux côtés. J'y ai emm

Traduttore, traditore et tradition

 Ça m'a frappé comme un pare-brise interceptant un moucheron. La semaine prochaine, j'en serai à un quart de siècle de traduction professionnelle. Paye ton putain de coup de vieux. De là où je me tiens assis au moment où j'écris ces lignes, j'ai dans mon champ de vision (et pourtant mon ophtalmo me dit que j'ai un champ visuel assez niqué) plus d'une cent-cinquantaine de bouquins dont j'ai signé la trad. J'ai calculé à la louche que je suis à plus d'un demi millier de bouquins, mais ça fait des années que j'ai perdu le compte, en fait. Si en plus on rajoute les multiples rééditions, intégrales et autres, ça devient absolument vertigineux. Surtout, ce qui me sidère, c'est la variété de la chose. Certes, le super-héros s'est longtemps taillé la part du lion, mais il y a aussi du polar, du recueil de contes, des encyclopédies, des romans jeunesse, des classiques de la littérature de genre, des adaptations de jeux vidéo... Et ce, sans compter

Monnaie de singe

 J'ai pas encore beaucoup causé d'IA par ici. Je me tiens à l'écart de la hype. J'ai été regarder comment ça marchait, j'ai vu des trucs intéressant, des trucs bien moches, pour un boulot compliqué on a testé les nouveaux trucs de traduction automatique (et il a fallu repasser derrière à la truelle tant ça avait besoin de replâtrage) (malgré tout, on a constaté les progrès étonnants dans ce domaine).   J'ai ricané comme tout le monde en voyant ces types essayer de montrer que l'IA pouvait faire mieux que les grands peintres (un mec avait refait Nighthawks de Hopper en expliquant qu'il ne comprenait pas pourquoi ce tableau était un classique, passant complètement à côté du travail sur la lumière blafarde et les couleurs tristes exprimant la solitude profonde des personnages, et il était tellement fier de se ridiculiser publiquement, ce garçon). Ensuite, j'ai été passablement amusé par les gens qui expliquaient doctement que créer des prompts étaient u

But the days grow short when you reach September

 Alors, septembre promet d'être dense. J'ai deux sorties et... deux sorties. Deux bouquins dans les bacs et deux salons où je vais aller traîner mes bottes. Aux Moutons électriques, il y aura la réédition augmentée de Cosmonautes ! , cette fois sous couverture du toujours excellent Melchior Ascaride. Chez Actu-SF, je serai au sommaire de l'anthologie Au boulot les robots ! réunie par Stéphanie Nicot. De supers auteurs au sommaire, plus des papiers de fond par des chercheurs sur l'évolution de la robotique et du travail. Ça va être vachement bien. Les salons, ce sera Étrange Grande les 7 et 8 septembre, dans le Grand Est. Pas sûr que j'aurai les nouveautés du mois (elles sortent une quizaine de jours après) mais il y aura notamment Le garçon avait grandi en un gast pays et mes autres romans aux Moutons. N'hésitez pas à tester le reste, notamment les Exilés de la plaine . J'ai l'impression qu'on n'a pas beaucoup parlé de ce bouquin et c'est d

Monumentale erreur

 Hier, il a fallut que j'aille sur Paris, j'avais rendez-vous avec un illustrateur pour causer d'un projet à lui, il avait besoin d'une consultation, et en même temps comme on s'était pas vus depuis le covid c'était l'occase de manger un coup et de boire un bout, à moins que ce ne fût l'inverse. Bref. Je me disais "bon, y a pas d'épreuves d'athlétisme à St Mich', les Jeux n'ont pas encore commencé, c'est peinard." Ha ! Quelle gourde je fais. Non, non, la joyeuse bande des "qui aurait pu prévoir ?" a pris les devant. Ils installent des trucs partout, pratiquement toutes les rues donnant sur la Seine sont barrées, tout le monde zigzague dans tous les sens, un délire. Jacques Tati réveille-toi, ils sont devenus fous et tu aurais pu en tirer un bout de pellicule absurde comme tu savais si bien faire. Mais là encore, ça allait. Bon, on s'est retrouvés malgré tout, on s'est posés, on a becqueté, on a causé, on a

E viva España

 Bon, petit plaisir, l'éditeur espagnol vient de m'envoyer son tirage limité de L'Ange du Prolétariat , avec plein de petits goodies. Là-bas, l'album est en 6e place des ventes pour l'année 2023. C'est Felix Ruiz, le dessinateur, qui a piloté cette édition.   Bon, le colis était au nom de Nikolavitch, comme le facteur remplaçant est pas doué et n'a pas réussi à ouvrir la boîte aux lettres, il a laissé un avis (j'étais chez moi, mais... bref) et il a fallu que je fasse valoir mon identité au bureau de poste, avec un tirage papier de ma fiche à la BNF et de mon profil Urssaf pour prouver qui j'étais. J'avais l'impression d'être Peter Parker dans cet épisode où un type fait un chèque au nom de Spider-man pour le remercier de l'avoir sauver. Le jour où je fais refaire ma carte d'identité, faudra quand même que je règle ça. Par ailleurs, c'est l'occasion de signaler qu'en septembre ressort Cosmonautes ! en poche, sous couve

À quel saint se vouer

 Le petit salon à Quimperlé était très chouette, j'ai signé pas mal de bouquins dont Le garçon avait grandi en un gast pays , qui clôture ma trilogie arthurienne. On m'a signalé au passage (mais comme j'étais occupé en dédicace, j'ai pas pu allé la voir) une statue de Saint Gunthiern présente à l'abbaye du coin. Pourquoi on m'en a causé et pourquoi j'en cause ici ? Tout simplement parce que la légende locale voudrait qu'il s'agisse de Vortigern, roi en Grande Bretagne, qui se serait réfugié en Petite Bretagne après avoir été vaincu par Uther Pendragon. Ce n'est pas la biographie officielle du bonhomme (en théorie il est bien fils de roi, mais n'a jamais régné lui--même) mais dans le pays on raconte ça. On est venu m'en parler à cause de Gordiern, antagoniste d'Uther dans Trois Coracles cinglaient vers le Couchant , qui est aussi Vortigern. J'avais choisi cette forme de son nom parce que Vortigern, c'est le nom que lui donnaien

Space bourrins

 Le truc curieux avec les nouvelles plateformes, c'est qu'on a accès à plein de trucs, mais qu'on en profite d'abord pour revoir des films qu'on n'a pas vu depuis longtemps. L'autre soir, je me suis refait Le Treizième Guerrier , par exemple. C'est un film que j'aime beaucoup, et un des rares trucs de fantasy de la fin des années 90 à ne pas avoir été immédiatement ringardisé par la sortie des Seigneur des Anneaux à parti de 2001.   Et là, hier, ça a été Aliens . La plateforme avait la version courte, celle sortie initialement au cinéma, que je n'avais pas revue depuis... allez, on va dire une trentaine d'années. Et mon dernier visionnage de la version longue doit bien avoir quinze ans facile. De mémoire, j'avais remis le nez devant pour choper une citation de la VF dont j'avais besoin pour une trad. Marrant de revoir ce film dans son jus, et de noter à quel point il semble manquer quelque chose désormais : la référence à la fille de