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Serial writer

Parmi les râleries qui agitent parfois le petit (micro) milieu de l'imaginaire littéraire français, y a un truc dont je me suis pas mêlé, parce qu'une fois encore, je trouve le débat mal posé. Je suis capable d'être très casse-burette sur la manière de poser les débats. Mal poser un débat, c'est ravaler l'homme bien plus bas que la bête, au niveau d'un intervenant Céniouze. On n'en était certes pas là, et de loin, mais les esprits s'enflamment si vite, de nos jours.   Du coup, c'est ici que je vais développer mon point de vue. Déjà parce que c'est plus cosy, y a plus la place, déjà, que sur des posts de réseaux sociaux, je peux prendre le temps de peser le moindre bout de virgule, et puis peut-être aussi (c'est même la raison principale, en vrai) je suis d'une parfaite lâcheté et le potentiel de bagarre est moindre. Bref. Le sujet de fâcherie qui ressurgit avec régularité c'est (je synthétise, paraphrase et amalgame à donf) : "Po
Articles récents

Archie

 Retour à des rêves architecturaux, ces derniers temps. Universités monstrueuses au modernisme écrasant (une réminiscence, peut-être, de ma visite de celle de Bielefeld, visitée il y a très longtemps et qui a l'air d'avoir pas mal changé depuis, si j'en crois les photos que j'ai été consulter pour vérifier si ça correspondait, peut-être était-ce le temps gris de ce jour-là mais cela m'avait semblé bien plus étouffants que ça ne l'est), centres commerciaux tentaculaires, aux escalators démesurés, arrière-lieux labyrinthiques, que ce soient caves, couloirs de service, galeries parcourues de tuyauteries et de câblages qu'on diraient conçues par un Ron Cobb sous amphétamines. J'erre là-dedans, en cherchant Dieu seul sait quoi. Ça m'a l'air important sur le moment, mais cet objectif de quête se dissipe avant même mon réveil. J'y croise des gens que je connais en vrai, d'autres que je ne connais qu'en rêve et qui me semble des synthèses chi

Sortie de piste

 Deux sorties culturelles cette semaine. C'est vrai, quoi, je ne peux pas rester confiner non stop dans mon bunker à pisser du texte. La première, ça a été l'expo sur les chamanes au musée du Quai Branly, tout à fait passionnante, avec un camarade belge. Je recommande vivement. Les motifs inspiré des expériences psychédéliques Les boissons locales à base de lianes du cru Les tableaux chamaniques Truc intéressant, ça s'achève par une expérience en réalité virtuelle proposée par Jan Kounen, qui visiblement n'est jamais redescendu depuis son film sur Blueberry. C'est conçu comme un trip et c'en est un L'autre sortie, avec une bonne partie de la tribu Lavitch, c'était le Dune part 2 de Denis Villeneuve. Y a un lien entre les deux sorties, via les visions chamaniques, ce qu'on peut rapprocher de l'épice et de ce que cela fait à la psyché de Paul Muad'dib. Par ailleurs, ça confirme ce que je pensais suite à la part 1, Villeneuve fait des choix d&#

Bilan des opérations

On m'a encore dit l'autre jour, par deux personnes non concertées, que je bossais trop. Bon, le problème c'est que d'un côté il faut quand même bouffer, et que de l'autre j'essaie de panacher l'alimentaire et le créatif. Et puis bon, ça va, quoi. Et puis j'ai fait le bilan des quinze derniers jours... La semaine dernière : - J'ai écrit la plus large part d'un roman (dont j'avais écrit le plan dans le TGV du retour d'Angoulème) - Fini une traduction (en retard) - Fini de remettre en forme, de compléter et de partiellement traduire les textes d'un atelier d'écriture - Donné deux cours Cette semaine : - J'ai fini le roman commencé le lundi précédent - Commencé à le négocier avec deux éditeurs (et bientôt un troisième) - Commencé un autre ( Mitan n°3) - Fini les corrections éditoriales d'un précédent ( Le Garçon avait grandi en un gast pays , sortie prévue en mai) - Animé une table ronde - Traduit 110 pages de comics - Écrit

Jack Kirby, ses vilains et l'équation d'anti-vie

Pour mémoire, voici le replay du live twitch d'il y a quinze jours à propos de Jack Kirby, de Darkseid et de plein de trucs !

Under a green banner

 J'en ai déjà causé ici, depuis quelque temps je me replonge pas mal dans les aventures de Hulk, tant sur des trucs récents (l'excellent run d'Al Ewing) que dans des vieilleries, comme les débuts de la série par Lee et Kirby, puis Ditko. Là, en mettant de l'ordre dans mon bunker/foutoir/bibliothèque, je suis retombé sur une pile de vieux magazines Aredit/Artima, les Gamma, la bombe qui a créé Hulk (les Artima Color ou Super Star, venant souvent prendre la suite de pockets au nom des personnages, devaient s'inventer des titres, c'est pour ça qu'il y avait aussi des albums Fils d'Odin pour Thor). C'est toujours marrant de constater à quel point l'édition des comics en France a progressé. On se plaint de plein de bricoles chez nos éditeurs modernes, et de fait il y a plein d'imperfections, plus ou moins criantes d'une maison à l'autre, mais Aredit c'était un poème, des fois. Revues pas toujours numérotées, n'indiquant nulle par

Back again

 bon, de retour sur le ouaibe après une nouvelle panne de la fibre. C'est tellement cool d'avoir une municipalité qui a fait le développement du réseau en prenant l'opérateur le moins cher. Bref. Dans l'intervalle, bossé sur un chouette roman dont je vous reparle bientôt. À propos de romans, Le garçon avait grandi en un gast pays sort en mai. En voici la 4 de couve : Élevé à l’abri des tourments et d’un monde violent, le jeune Perceval tient pourtant à le découvrir. Quittant la forêt morte où sa mère s’était réfugiée des années auparavant, il découvre de vertes collines, mais aussi des guerriers en armes chargés de défendre la paix du roi. Cette paix, pourtant, demeure fragile. Et l’arrivée de Perceval, qui méconnaît les usages, les puissances tapies et les gens, pourrait la perturber plus encore. Rappel : demain, vendredi 16 février, il y a une projo du Monde de Lovecraft chez les copains du Club de l'étoile à Paris. Avec Gilles Menegaldo et Marc Charlet, auteurs

Sur un air de Gibson

J'avais causé, au temps du Covid (temps qui n'est pas fini, loin de là, mais c'est comme plein d'autres trucs que le cyclage des news s'entend à remettre sous le tapis) d'Identification des Schémas , de William Gibson, bouquin qui m'avait fort intéressé, parce qu'à vingt ans de distance d'avec Neuromancien, le papa du cyberpunk semblait jouer délibérément avec ses propres codes. Gibson a été le premier, je crois, à comprendre que le futur qu'il avait contribué à créer deviendrait très vite un rétro-futur   J'étais un peu passé à côté du tome 2 de la trilogie, Code Source/Spook Country , dans lequel y avait de super personnages et de très bonnes idées, mais dont le propos sur la réalité augmentée m'avait semblé violemment dépassé par le réel et donc laissé de marbre. Sur ces deux tomes, j'avais par ailleurs été gêné par diverses choses dans la VF, de pur détails et broutilles, mais qui m'avaient sauté à la figure. Tel un personnag

Pourri Road

Un peu hypé par le prequel à venir de Mad Max : Fury Road, consacré à la jeunesse de Furiosa. Après avoir fait de son héros un spectateur des choses, presque un spectre de choeur grec, Miller poursuit la déconstruction de Max au point de le faire carrément disparaître de sa propre saga. C'est gonflé, mais pas complètement surprenant de sa part, quand on y réfléchit. Mad Max, à l'époque des débuts de la série, c'était un avenir crédible. Une société en décomposition qui finit par imploser, et un retour à la barbarie, celui que nous prédisait Robert E. Howard il y a un poil moins d'un siècle. Max, c'est un peu un Conan post-moderne, ou un Solomon Kane qui aurait fini par baisser les bras et sombrer dans la désillusion. Les années 70 étaient passé par là, et la trilogie initiale consacrée à Max le fou est devenue un élément culturel fort des années 80, à l'influence importante. Les tensions qu'on devinait étaient appelées à se résoudre. Le Dôme du Tonnerre, pui

Au pas de charge

 Bon, comme chaque année ou presque, voici la recension de ma virée angoumoisine.   Vendredi : 8h22, madame Lavitch ouvre un oeil et dit "tu partais à quelle heure, déjà ?" J'en ouvre un aussi et je réponds, pâteux, "à huit heures, pourquoi ?" Je réussis à ne pas rater mon train, battant des records pour me fringuer, filer à la gare et rallier Paris. Je petit-déjeune dans la voiture bar du TGV, j'arrive pour enchaîner quelques rendez-vous, dont une réu de travail sur mon prochain album qui sort en fin d'année à la Cafetière, plus d'infos sous peu. Je croise des copains (dont un copain traducteur qui nous aura fait très peur ces derniers mois mais qui reprend du poil de la bête, force à lui), je signe diverses bricoles, je file à la soirée Métal Hurlant, discussions sur des projets à venir, dîner avec La Cafetière, un passage au Mercure pour voir quelques copains, mais comme la semaine... pardon... le mois... pardon, les dix-huit derniers mois ont été

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n

Lieux-dits

 C'est toujours curieux ces distorsions des endroits que je visite en rêve, même lorsqu'ils se trouvent exister à l'état de veille. La nuit dernière, je rêvais que je donnais mon dernier cours de l'année à la MJC où, en effet, je donne des cours de BD toutes les semaines. Sauf que l'espèce de manoir bourgeois 1900 que je fréquente en vrai était ici distordu, poudlardisé, gothique en diable, et que ma salle était sous des combles inquiétants, au sommet d'un escalier branlant, quand la vraie est au premier et qu'on peut même y accéder par le grand escalier de marbre pour peu qu'on accepte un détour de quelques mètres. Illustration de Boris Dolgow pour Weird Tales   De toute façon, j'ai pas pu faire cours dans ma salle. Elle avait été réquisitionnée pour les agapes d'un quelconque comité de jumelage. Qu'à cela ne tienne, on a fait cours dehors (et en vrai, le dernier cours de l'année, fin juin, a souvent lieu dehors, pour profiter du beau te