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Articles

Affichage des articles du septembre, 2021

Writever septembre, deuxième partie

 Et voilà qui boucle le writever de septembre : 16/Métamorphose Le prince d'Euphorbe appréhendait le moment où il traversait le vide entre le tunnel et son astronef de combat. Une voix retentissait et hurlait "métamorphose" ce qu'il entendait "mets ta morphose", et il avait toujours l'impression d'oublier une pièce de son armure.   17/Imagination Son imagination foisonnante lui pesait, l'épuisait. Il visualisait des mondes entiers, dans leurs moindres détails. Ce qu'il ignorait, c'est qu'ils se matérialisaient à l'autre bout de l'univers. Lorsqu'il sombra dans l'alcool, il créa les enfers les plus atroces.   18/Utopie Il s'était taillé une belle réputation de bâtisseur d'utopies, et on l'appelait des quatre coins de la galaxie pour mettre en place des systèmes vivables. Son objectif, désormais, c'était d'en crée qui ne s'effondrent pas au bout d'une génération et demie.   19/Organique "

Sorties de la semaine

Okay, là on sent que c'est la rentrée. J'arrête pas de cavaler, entre soirées de sorties d'album (le Château des Etoiles n°6 est dans les bacs, et comme à l'accoutumée je signe les bonus de l'édition grand format, rendez-vous de calage divers pour des confs, ateliers et autres interventions, signatures à droite et à gauche, atelier BD avec des jeunes, tables rondes, etc. Rien que cette semaine, vous pourrez me retrouver à deux endroits : Jeudi 30 septembre à 19h, il y a une table ronde Dune suivie de signatures à la librairie Le Nuage Vert, rue Monge à Paris, avec Lloyd Chery et Catherine Dufour. Vendredi 1er octobre de 18 à 20h, je serai sur la chaine Twitch Doctriz , pour y causer des comics, de leurs thèmes et de leur histoire. Je comprends pas grand-chose à Twitch, mais ça devrait pas vous résister, à vous.

Coffret aux trésors

 J'en avais déjà causé un peu, mais maintenant on ne peut plus le cacher,  vu que les preuves circulent : j'ai traduit du Lovecraft. C'était six textes dans le cadre de la très grosse intégrale des éditions Mnemos, qui m'a été livrée aujourd'hui dans un très beau coffret, analogue au Clark Ashton Smith sorti il y a quelques années, et dont j'avais traduit le tome 3 (il reste à ce jour ce que j'ai accompli de plus difficile en matière de traduction, avec le Bojeffries Saga d'Alan Moore). J'ai donc pris le temps de le feuilleter. C'est de la belle ouvrage, toilé, illustré, avec du beau papier. Le gros de la traduction est assuré par David Camus, et les deux premiers volumes reprennent ceux qu'il avaient déjà publiés : Les contrées du rêve , et Les montagnes hallucinées et autres récits d'exploration , qu'il a entretemps remaniés (David est un perfectionniste). Ça représente un travail de malade. Mes propres contributions se retrouvent

Les détours de Babel

 Un truc que je continue de trouver formidable chez Isaac Babel (1894-1940), c'est sa capacité à montrer de façon très simple toute l'ambivalence complexe de la nostalgie. Juif ukrainien engagé aux côtés des Bolcheviques (puis purgé sous Staline), soldat puis journaliste, il prétend n'être entré en littérature qu'en 1924, mais il écrivait déjà précédemment comme reporter et ce travail contient les germes de tout le reste. Que ce soit dans Cavalerie Rouge , racontant son passage comme correspondant de guerre attaché à un bataillon de cosaques illettrés, les Récits d'Odessa où il puise dans ses souvenir d'enfance pour faire le portrait d'une ville, de sa population et de ses travers, et Mes premiers honoraires , récupéré l'autre jour et attaqué dans le train pour Paris, Babel porte sur le monde qui l'entoure et l'agitation de l'époque un regard toujours un peu distant, à l'ironie très discrète. Et parfois, il semble éprouver le besoin de s

What's next

Très vite fait, je vous liste mes prochaines dédicaces, conférences et tables rondes prévues : Aujourd'hui, mardi 21 septembre, je serai à partir de 19h00 à la librairie ICI, 25 boulevard Poissonnière à Paris, avec l'équipe de Tout sur Dune . (il s'agit bien entendu de la réédition améliorée du mook Dune sorti l'an passé)   Jeudi 30 septembre, toujours avec l'équipe de Tout sur Dune , je serai à la librairie Le Nuage Vert, rue Monge à Paris. Dimanche 10 octobre, au salon du livre d'Orange. Du jeudi 14 au dimanche 17 octobre, aux Imaginales d'Epinal.   Le dimanche 24 octobre à Paris, je devrai participer à un événement autour du tome 3 de la Trilogie de Hurle , La Maison aux Mille Détours , je vous en reparle d'ici là. Le jeudi 28 octobre, au Campus Miskatonic de Verdun pour une conférence H.P. Lovecraft des Pulps aux Comics . Du vendredi 29 au dimanche 31 octobre, aux Utopiales de Nantes, où je participerai à trois tables rondes. Il y aura aussi en cour

Writever septembre, première partie

 Et voici mes micro-nouvelles de la quinzaine : 1/Université Le département "sciences du non-vivant" de l'université Miskatonic avait défrayé la chronique: le nouveau maître de conférence était un zombie d'Haïti. Les conservateurs de la ville hurlèrent à l'infiltration woke dans une matière tenue jusque là par un nécromancien.   2/Fabulation Le Tartarin (Tn) était devenu une unité de mesure normalisée de fabulation allant de zéro, la vérité, à 100, défini en compilant des autobiographies d'hommes politiques. Les gens équipèrent leur télé d'un Tartascope. en période d'élection, ces engins brûlaient vite.   3/Sens D'après la Relativité, il n'y avait pas de direction "privilégiée" dans l'univers. Lorsqu'on découvrit qu'il était en rotation, cela changea tout. Voler à contre-sens à une vitesse suffisante permettait de violer diverses lois physiques.   4/Interstices C'était le gibier ultime, la proie initiatique. Les Thörgl

La villa du verre brisé

 Dans mon rêve de cette nuit, j'étais soldat, engagé dans une guerre un peu étrange, évoquant dans son cadre et ses uniformes la difficile unification de l'Italie, mais avec en sus d'énormes dirigeables et d'élégants biplans. Bien entendu, je n'étais pas avec la crème des pilotes, mais en bas avec la piétaille. Je portais l'uniforme gris de je ne sais quelle faction, et nous combattions des blancs, dont je crois me souvenir qu'ils étaient loyalistes, mais je ne sais pas envers qui ni quoi. Nous progressions dans un paysage méditerranéen, des pentes couvertes de garrigue, nous réfugiant dès que nous le pouvions derrière les murs de palais et de villas vidés de leurs occupants, nous cachant à l'ombre des haies d'ifs. Le pilonnage adverse semblait tomber à l'aveugle, et nous épargnait peu ou prou. Peut-être visait-il une autre unité, considérée comme plus dangereuse que notre petite bande. Nous trouvâmes une grande villa visiblement abandonnée dans

Suite cathartique

 Le sujet de la note d'hier me renvoie à quelque chose de plus large. Je le disais, je suis fasciné depuis un bail par la figure de Cuchulainn, et le roman de Camille Leboulanger vient interroger frontalement les raisons de cette fascination. J'ai déjà écrit sur le sujet : le héros, notamment le guerrier, se met en marge du corps social. Nombre de cultures prévoient des rites de purifications au retour de ceux qui ont versé le sang, et des marques indiquant la nature de ces personnages. Encore de nos jours, l'uniforme et ses colifichets séparent le soldat du "civil", le mettant à part, par nature, de la civilisation, dont la nature est justement de réduire les conflits violents et de les cantonner, pour le meilleur ou pour le pire, à la marge, ou d'en réduire l'impact via des formalismes divers qui vont des affrontements sportifs aux rituels judiciaires. On sait à quel point la figure d'Achille a influencé tout l'imaginaire militaire antique, de la

Un bouquin qui a du chien

Je vous l'avais dit à ce moment-là, je crois, mais j'ai profité de mon passage à Redon pour y prendre et m'y faire dédicacer Le Chien du Forgeron , de Camille Leboulanger, roman sorti cet été aux éditions Argyll . Je l'attendais de pied ferme, ce bouquin, depuis son annonce au printemps dernier. Forcément que je l'attendais. Quel sujet ! Pour ceux qui ne le sauraient pas, "le chien du forgeron" est une expression désignant un guerrier légendaire irlandais de l'âge du fer, Cuchulainn, auquel sont consacrés toutes sortes de poèmes épiques, regroupés dans le "Cycle d'Ulster", et que certaines de ses aventures et nombre de ses traits de caractère ont conduit à rapprocher d'Achille . Tout ce qui touche à ce personnage finalement assez méconnu a quelque chose de passionnant mais aussi d'étrange et d'atroce. Les plus acérés d'entre vous auront remarqué que ce n'est pas la première fois que je parle de lui (le lien ci-dessus l

Voiries de l'information

 J'en avais causé cet été, j'ai été victime d'une grosse panne d'internet qui m'a handicapé pendant plus de trois semaines. Ce sont des aléas contre lesquels il est difficile de se prémunir. Ça a été réglé, on pouvait passer à autre chose. Sauf que... Sauf que j'ai remarqué un phénomène qui m'a remis le nez dedans. Mais revoyons l'action au ralenti. Par une belle matinée de juillet, j'allume mon ordi, et pas d'internet.  Je contrôle ma box, elle est allumée, mais n'arrive plus à établir la connexion. Je vérifie tous les câbles, ça ne vient pas de chez moi. Du coup, je vais voir au bout de la rue, là où se trouve l'armoire de la fibre. J'y découvre un technicien en train de sortir tous les racks. Je lui pose la question, et il me répond que tout est normal, il y a une mise à jour matérielle, il change un certain nombre de pièces. Tout sera fini avant midi. Jusque là, pas de souci. Mais dans l'après-midi, toujours pas d'internet

Les dormeurs doivent se réveiller

Je participe à deux gros événements dans les semaines à venir. Le Dune Festival, aux Batignoles, avec C'est Plus que de la SF, et j'ouvre le Campus Miskatonic à Verdun. Le dimanche 19 septembre à 11h30, je participerai à une table ronde sur les Harkonnen dans le cadre du Dune Festival (à l'occasion de la sortie du film dont vous avez probablement entendu parler si vous n'étiez pas en retraite dans un sietch reculé) avec Thomas Spok, Catherine Dufour et Juan Asensio. Il y aura toutes sortes de tables rondes tout le week end, dont, la veille, une masterclass de Siudmak. Jeudi 28 octobre, j'ouvre le Campus Miskatonic avec un atelier BD pour les jeunes, une séance de dédicaces, et une conférence Lovecraft, des Pulps aux Comics le soir. Je ne pourrai hélas pas être présent le reste du week end, je dois aussi participer aux Utopiales à Nantes, mais ça je vous en reparlerai.

Et ça continue, Arthur et Arthur

 Tiens, je suis pas sûr d'en avoir causé, mais j'ai quelques pages dans le numéro spécial de Geek le Mag consacré à Kaamelott, à l'occasion vous vous en doutez de la sortie du film. Je n'y cause que peu de cinéma (hormis pour faire un tour d'horizon des films arthuriens précédents, et causer designs d'armures) mais surtout de la constitution graduelle du mythe de la Table Ronde à partir de sources disparates, parfois fumeuses et surtout peu cohérentes entre elles. Je reviens aussi sur les figures féminines de la légende, et il y a bien sûr à en dire. Je n'aurai pas eu l'occasion d'évoquer The Green Knight , film sorti bien après le bouclage et c'est assez dommage, j'aurais tendance à le recommander vivement. Bâti sur un rythme très contemplatif et lent, il prodigue moult images somptueuses, et met en scène l'errance d'un chevalier ne sachant trop quel doit être son destin. D'une certaine façon, c'est ce que j'essaie de fa