Accéder au contenu principal

Bateleur 4,5

Cette aventure du Bateleur, j'ai hésité à la poster. Parce qu'elle n'est pas terminée. J'ignore si elle le sera jamais, d'ailleurs, vu qu'hormis une petite passe de corrections, je n'ai pas avancé dessus depuis une bonne quinzaine d'années. Pourquoi l'ai-je laissé en plan ? Est-ce que l'histoire de fantôme me semblait trop banale, ou que je n'avais pas la clé de l'exorcisme que pratiquerait le Bateleur ? Aucune idée, en fait.


Illustration, Laurent Kircher


Lignes


Comatec se piquait deux fois par jour.
Deux fois par jour, il mesurait sa glycémie, sortait son insuline du frigo, tirait douze unités qu’il s’injectait de façon quasi machinale.
Car Comatec était diabétique.

Comatec était aussi un tueur.
Ce matin-là, il se fit sa piqûre, sortit de son appartement et descendit dans le métro. Il prit la ligne 3 jusqu’à Opéra et suivit la foule jusqu’au hall du R.E.R.. De là, il passa à nouveau les tourniquets, se posta dans un angle, juste devant les ascenseurs et attendit.
Une rame de R.E.R. arriva en station, dégorgea ses passagers et repartit. Une foule compacte se dirigea vers les ascenseurs. Comatec détailla les visages mais ne bougea pas de son poste d’observation. Il gardait son journal plié sous le bras et se tenait adossé au mur, stoïque.

Une deuxième rame lâcha sa cargaison de banlieusards. Un visage familier dans la foule, Comatec se redressa.
- Cordier !
L’interpelé se retourna, haussant le sourcil.
- Monsieur ?
Et il avança, juste dans l’angle mort des caméras de surveillance. Comatec brandit son journal. Le pistolet à ressort cracha son aiguille au curare. Cordier s’adossa au mur, l’œil hagard.
Comatec tourna le dos et remonta le tapis roulant jusqu’aux autres ascenseurs, ressortit place de l’Opéra et prit le boulevard des Italiens jusqu’à Richelieu Drouot.
Il avisa une cabine téléphonique.
- C’est moi. C’est fait. Paiement comme convenu.
Et il raccrocha.
La matinée s’annonçait belle. Comatec entra dans un bistrot, commanda un café et, pendant qu’il refroidissait, descendit dans les toilettes pour discrètement démonter son arme. Il rangea les morceaux dans la poche intérieure de sa veste de cuir.
Comatec était un garçon méthodique.

Il ne rentra pas directement chez lui. Il préférait aller traîner un peu, après le boulot. Les Halles, Saint-Michel ou les Champs, suivant l’humeur. Il sauta dans un bus qui l’emmena jusqu’aux jardins Luxembourg. Assis sur un banc, non loin du Sénat (où l'un de ses ex-commanditaires tentait de faire voter un amendement), il fuma lentement une cigarette, puis une deuxième, une troisième, et ainsi de suite jusqu’à ce que le paquet soit vide. Alors il redescendit sur le boulevard, jusqu’à la Seine, et il reprit un bus jusqu’à Réaumur, d’où il rentra chez lui.
Quand il redescendit pour prendre le journal du soir, il s’arrêta devant une poubelle à l’angle de sa rue. L’enveloppe était scotchée à l’intérieur, contenant -on le sentait au toucher- deux épaisses liasses de billets. Quarante billets de cent chaque si le commanditaire était régulier.
Le reste de la journée se passa sans incident, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

Car Comatec n'aimait pas les surprises.
 
Mais la nuit ne se passa pas sans mal.
Comatec dormait. De ce qu’on aurait pu appeler le sommeil du juste, ce sommeil réparateur auquel Comatec estimait avoir droit étant un artisan consciencieux.
Un bruit le réveilla pourtant.
Un bruit infime, un presque rien. Un craquement, tout au plus. Un chuchotis, un souffle. Tout cela à la fois, peut-être. Un bruit à la limite du seuil d’audibilité. Un bruit qui réveilla Comatec en sursaut.
Il se dressa dans son lit, jeta un regard circulaire dans sa chambre et, apparemment satisfait de l’examen, se rallongea. Mais il ne se rendormit pas : au bout de quelques instants, il se leva, alla voir dans la cuisine et regarda partout. La salle de bain subit le même examen, puis le salon.
C’est en passant devant le miroir qu’il sursauta. Dans la glace, ce n’était pas lui qui se regardait, mais Cordier, qui le fixait intensément.
Comatec n’était pourtant pas un garçon impressionnable.

Il mit le phénomène sur le compte de la fatigue, de l’usure du métier… Mais n’arriva pas à se rendormir. Sur toutes les surfaces polies, sur les vitres du meuble de hi-fi, sur les carreaux de la fenêtre, sur le métal de son trophée sportif… Partout, le visage de Cordier le regardait.
Comatec plongea la tête sous l’oreiller pour y échapper. Il se rendormit dans cette atmosphère moite et chaude.
Le lendemain matin, il se réveilla de fort mauvaise humeur. Il descendit au troquet du coin, y demanda le Parisien et un expresso / verre d’eau / croissant, mais n’arriva pas à se concentrer sur les faits divers sordides ou ridicules qui s’étalaient à longueur de colonnes. Il laissa la moitié de son café et repartit se perdre en ville. Il espérait que la torpeur mécanique qui envahit le marcheur au bout de quelques kilomètres calmerait ses nerfs à vif.
Peine perdue : passé midi, il était d’une humeur massacrante et avait failli frapper un tzigane qui faisait la manche vers les Tuileries. Finalement, il rentra chez lui et pris deux Lexomil qu’il fit passer avec un grand verre du marc de raisin distillé par son grand-oncle.
L’après-midi se termina d’une façon cotonneuse. Comatec se leva et s’aperçut que ses mains tremblaient. Vit le reflet de Cordier dans une vitre… Et s’effondra en larmes.
Comatec se croyait un homme fini.




- Eh bien Karel, tu en fais une tête, on croirait que tu as vu un fantôme.
Comatec lâcha un sourire mauvais.
- Et si c’était vraiment ça ? Tu aurais l’air malin, monsieur Wire.
La nuit était tombée depuis longtemps. Comatec avait émergé d’un état semi-comateux au coucher du soleil et était redescendu en ville. Ses pas l’avaient conduit vers Odéon. Là il s’était décidé à rendre visite à monsieur Wire, un hacker professionnel de sa connaissance. Wire était un reclus qui ne vivait plus que par écrans interposés, ne voyant plus le monde que sous forme de pixels lumineux et de vitre de congélateurs, quand il se décidait à descendre acheter quelques surgelés.
- Si tu as vraiment vu un fantôme, vieux, ce n’est pas à moi qu’il faut t’adresser, lui répondit le pirate en rajustant ses lunettes polarisantes.
- Comment ça, Wire, tu connais un spécialiste ?
- Peut-être bien. Passe donc à Beaubourg, le type en question jongle souvent là-bas, pour ce que j’en sais.
- Putain, Wire, j’ai des problèmes et tu m’aiguilles sur un de ces marginaux de merde ?
- Si tu le prends de haut, alors démerde-toi et laisse-moi bosser.


L’instant d’après, Comatec était dans la rue, ne sachant plus quoi faire. Il ne croyait pas aux fantômes, et encore moins aux charlatans. Alors qu’un type aussi ancré dans son époque que Wire lui conseille d’aller voir un quelconque bateleur, ça le dépassait.
Traversant la Seine, il laissa ses pas le conduire jusqu’au centre culturel. Il n’y avait là qu’un seul jongleur, un type assez large, vêtu de cuir fatigué, aux cheveux ras.
- Hem… Un ami m’a dit que je pouvais trouver un spécialiste des fantômes, par ici.
- Faudrait en parler à l’autre dingue, ça pourrait le faire marrer.
- L’autre dingue ?
- Il doit être rue Quincanpoix, à se faire payer des bières.
- Et il ressemble à quoi, votre dingue ?
- Un grand maigre avec une queue de cheval, à peu près habillé comme moi.
Comatec repartit vers la rue Quincanpoix, de moins en moins sûr de lui.

C’est dans une espèce de bouge mal éclairé qu’il finit par le trouver. L’homme était accoudé au comptoir, en pleine discussion avec un genre d’étudiant attardé, un jeune homme poussiéreux au regard rêveur.
- Hum, excusez-moi…
L’homme à queue de cheval haussa le sourcil, l’étudiant essuya ses lunettes.
- Je… J’ai été envoyé par monsieur Wire.
- Et comment va-t-il ?
- Comme d’habitude, répondit Comatec avec un haussement d’épaules. Pizza et réseaux.
- Et que me veut-il ?
- C’est moi le demandeur. Wire m’a signalé que vous pouviez m’aider.
- Ah tiens ? Quel est votre problème ?
- Eh bien… Vous croyez aux fantômes ?
L’étudiant à lunettes rajusta son blouson.
- On en rediscutera à un meilleur moment, lâcha-t-il au jongleur.
Et il sortit en laissant de quoi payer les deux bières.

- Alors, dites-moi tout.
- Je… Je suis poursuivi par une image.
- Une image, fit le Bateleur. De quel genre ?
- L’image d’un…
Comatec prit une inspiration.
- L’image d’un homme mort.
Le Bateleur fit signe au barman de ramener deux bières. Comatec repoussa la sienne.
- D’un homme que vous avez tué, compléta le jongleur.
- Pardon ?
- Cela se lit dans vos yeux.
Comatec ne répondit pas, se contentant de baisser la tête.
- Je vais néanmoins vous aider.
Le Bateleur finit sa bière et entama celle que son interlocuteur avait refusée.
- Vous me devrez un service en échange, bien entendu.
- Un service… Bien sûr. Quel genre de service ?
- Je ne sais pas encore. Vous me devrez ce service. Quand j’en aurai besoin je ferai appel à vous.

Quelques instants plus tard, Comatec et le Bateleur arrivaient devant l’appartement du tueur. Le jongleur contempla intensément l’immeuble, semblant humer l’air nocturne. Puis il fit un signe de tête à son compagnon et ils entrèrent. Le Bateleur ne prononça pas un mot pendant qu’ils montaient les escaliers. Ils pénétrèrent dans l’appartement et là encore le Bateleur se fit observateur, froidement critique. Et là encore il huma l’air autour de lui.
Puis il s’assit dans le canapé, l’air songeur.
- Vous avez du métier, non ?
- Pardon ?
- Du kilométrage, je veux dire… Ce n’était pas votre premier… contrat ?
- Non, pas le premier, répondit Comatec.
Le Bateleur fit la moue.
- Votre fantôme n’est pas seul.
- Vous êtes médium ? Ou bien garagiste ? J’arrive pour faire régler les freins et vous voulez changer le carbu, c’est ça ?
Le Bateleur esquissa un sourire.
- Non. Le seul fantôme à poser problème est le dernier. Les autres n’ont pas été surpris de finir comme ça. Ils connaissaient les règles du jeu. Pas lui.
- Pardon ?
- Qui était-ce ?
Comatec haussa les épaules.
- Je n’en sais rien. J’ai reçu l’enveloppe, comme d’habitude, et j’ai rempli le contrat.
Le Bateleur se releva et se dirigea vers la porte.
- Alors cherchez à savoir. Et quand vous saurez, revenez me voir. On me trouve généralement devant Beaubourg.
Comatec ne savait plus quoi penser.

Le jongleur de lui inspirait qu’une confiance très limitée. Il avait, il est vrai, fait un certain nombre de déductions habiles. Mais Comatec n’aimait pas traiter avec ce genre de personnages. Et pourtant…
Pourtant, il avait mis le doigt sur un point intéressant. Cordier n’avait pas le profil des contrats habituels. Trop tranquille. Trop normal. Et surtout, pas assez traqué. Cordier n’était pas un truand, pas un espion, pas une balance, pas même un comptable véreux, Cordier n’était personne. Comatec se décida à téléphoner à Monsieur Wire.
- Michel Cordier, mort hier matin. Je veux tout savoir. Qui il était, ce qu’il faisait, s’il était dans des coups tordus.
- Tu te remets au boulot ? Ça va mieux ?
- Non, justement. Mais ton jongleur m’a aiguillé…
- Je te rappelle dans une heure.

… à suivre ?


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Rebooteux

 Bon, on a profité de l'été pour se faire des sorties cinés avec la tribu Lavitch. Et comme il y a un tropisme comics par ici, ça a été Superman et Fantastic Four.     Pas grand-chose à dire sur le FF , qui est dans la moyenne des films Marvel en termes de scénar, mais bénéficie d'une belle direction artistique et d'un ton qui, pour le coup, colle assez avec ce qu'on était en droit d'attendre d'un film sur le quatuor le plus emblématique des comics, et qu'aucun des films précédents qui leur étaient consacrés n'arrivait à approcher (à part peut-être un peu le Corman, mais on reconnaîtra que c'est un cas particulier). Pas le film de l'année, mais un moment fun et coloré. On notera que prendre une actrice qui s'appelle Kirby pour faire le personnage le plus stanleesque de la bande ne manque pas d'ironie, mais elle fait bien le job, donc...  Fun et coloré, ce sont aussi des mots qui viennent à l'esprit en voyant le Superman , James Gunn ...

Fils de...

Une petite note sur une de ces questions de mythologie qui me travaillent parfois. Je ne sais pas si je vais éclairer le sujet ou encore plus l'embrouiller, vous me direz. Mon sujet du jour, c'est Loki.  Loki, c'est canoniquement (si l'on peut dire vu la complexité des sources) le fils de Laufey. Et, mine de rien, c'est un truc à creuser. Chez Marvel, Laufey est représenté comme un Jotun, un géant. Et, dans la mythologie nordique, le père de Loki est bien un géant. Sauf que... Sauf que le père de Loki, en vrai, c'est un certain Farbauti, en effet géant de son état. Un Jotun, un des terribles géants du gel. Et, dans la poésie scaldique la plus ancienne, le dieu de la malice est généralement appelé fils de Farbauti. Laufey, c'est sa mère. Et, dans des textes un peu plus tardifs comme les Eddas, il est plus souvent appelé fils de Laufey. Alors, pourquoi ? En vrai, je n'en sais rien. Cette notule n'est qu'un moyen de réfléchir à haute voix, ou plutôt...

Romulus et Rémus sont dans un vaisseau

 Comme il y a des domaines sur lesquels je suis toujours un poil à la bourre, j'ai enfin vu Alien : Romulus . J'avais eu l'intention d'y aller en salle, mais pour des problèmes d'emploi du temps, ça ne s'était pas fait. Et de toute façon, vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, j'avais signé l'avis de décès de la licence Alien il y a déjà quelques années. Bon, hier soir, après avoir passé quelques heures en recherches perso sur des sujets obscurs (le proto-canon paulinien de Marcion, ça vous parle ? Probablement pas), je me suis calé devant la télé, et en fouillant dans les menus des plateformes, je suis tombé sur Romulus et je me suis dit : allez. Y a quinze jours, en faisant la même démarche, j'étais tombé sur le documentaire de Werner Herzog sur Bokassa. Pas exactement le même délire. Je ne m'attendais pas à grand-chose. J'avais vu passer des critiques pas très sympa. Ceci dit, les bandes annonces m'avaient fait envie : décor...

Boy-scouts go home !

 Bon, je suis plus débordé que je ne l'aurais cru en cette période. Du coup, une autre rediff, un article datant d'il y a cinq ans. Au moment où Superman se retrouve à faire équipe avec Guy Gardner à l'écran, c'est peut-être le moment de ressorti celui-ci. Les super-héros sont des gentils propres sur eux affrontant des méchants ridicules, avec une dialectique générale qui est, selon le cas, celle du match de catch ou de la cour de récré. C’est en tout cas l’image qu’en a une large partie du grand public. Certains, notamment Superman, correspondent assez à ce cliché. D’autres héros s’avèrent moins lisses, et contre toute attente, ça ne date pas d’hier : aux origines des super-héros, dans les années 1930-40, on est même très loin de cette image de boy-scouts. Les héros de pulps, ancêtres directs des super-héros, boivent et courent la gueuse comme Conan, massacrent à tour de bras, comme le Shadow ou lavent le cerveau de leurs adversaires comme Doc Savage. Superman, tel que...

La pataphysique, science ultime

 Bon, c'est l'été. Un peu claqué pour trop mettre à jour ce blog, mais si j'en aurais un peu plus le temps que les mois précédents, mais là, justement, je souffle un peu (enfin presque, y a encore des petites urgences qui popent ici et là, mais j'y consacre pas plus de deux heures par jour, le reste c'est me remettre à écrire, bouger, faire mon ménage, etc.) Bref, je me suis dit que j'allais fouiller dans les étagères surchargées voir s'il y avait pas des trucs sympas que vous auriez peut-être loupés. Ici, un papier d'il y a déjà huit ans sur... la pataphysique.     Le geek, et plus encore son frère le nerd, a parfois une affinité avec la technologie, et assez souvent avec les sciences. Le personnage du nerd fort en science (alors que le « jock », son ennemi héréditaire, est fort en sport) est depuis longtemps un habitué de nos productions pop-culturelles préférées. Et, tout comme l’obsession du geek face à ses univers préféré, la démarche de la science ...

Dans la vallée, oho, de l'IA

 J'en avais déjà parlé ici , le contenu généré par IA (ou pour mieux dire, par LLM) envahit tout. Je bloque à vue des dizaines de chaînes par semaine pour ne pas polluer mes recommandations, mais il en pope tous les jours, avec du contenu de très basse qualité, fabriqué à la chaîne pour causer histoire ou science ou cinéma avec des textes assez nuls et des images collées au petit bonheur la chance, pour lequel je ne veux pas utiliser de bande passante ni perdre mon temps.   Ça me permet de faire un tri, d'avoir des vidéos d'assez bonne qualité. J'y tiens, depuis des années c'est ce qui remplace la télé pour moi. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas le problème. Plein de gens consomment ça parce que ça leur suffit, visiblement. Je suis lancé dans cette réflexion en prenant un train de banlieue ce matin. Un vieux regardait une vidéo de ce genre sans écouteurs (ça aussi, ça m'agace) et du coup, comme il était à deux places de moi, j'ai pu en ...

Corps ben

 À intervalles réguliers, je me retrouve à bosser sur Corben. J'avais traduit les deux Monde mutant (avec un pincement au coeur : un endroit du même nom, mais au pluriel, était ma librairie de comics préférée, du temps de ma jeunesse folle), puis Murky World , un récit supplémentaire pour Esprit des morts , son recueil inspiré d'Edgar Poe (il avait raison d'aller piocher là-dedans, je l'ai toujours dit, c'est dans le vieux Poe qu'on fait la meilleure... mais je m'égare).   Beaucoup plus récemment, j'ai fait le tome 3 de Den, Les enfants du feu , dont l'édition collector vient de sortir de presses et l'édition courante sera en librairie à la rentrée. Un peu plus tard, il y aura Dimwood , son tout dernier récit, achevé peu de temps avant sa mort. Je recommande assez, c'est complètement chelou, Dimwood . Alors, Corben, vous allez me dire, c'est chelou. Et vous aurez raison. Il y a toujours chez lui un caractère grotesque, boursouflé, quand l...

En avant, marche !

Ça faisait longtemps, non, les homélies du dimanche ? Faut dire que j'ai enchaîné des gros trucs depuis septembre. Vous avez déjà vu un des résultats avec le bouquin sur Tolkien, mais d'autres choses vont arriver. Bref, je remettais le nez dans les vieux textes, parce que ça fait pas de mal, des fois, quand on est surmené et que j'écoute aussi les conférences du Collège de France sur l'exégèse biblique et tout ça. C'est le genre de trucs qui me requinquent quand je fais une pause. Et forcément, ça remet en route le ciboulot. Les rouages grincent au début, mais...  Vous vous rappelez peut-être de ma vieille réflexion sur  le Dieu qui "se promenait dans le jardin au souffle du jour" , il y a déjà... pfou, trop longtemps. un petit Edmund Dulac, parce que bon c'est toujours bien, Dulac   J'aime bien cette image de la Genèse, avec son petit côté presque bucolique et très incarné, les restes d'une vision moins abstraite et moins cosmique de Dieu, une...

Ressortie

 Les éditions Delcourt ressortent Torso , un des premiers gros projets de Brian M. Bendis, avant qu'il ne devienne une star suite à ses travaux chez Marvel, Daredevil et Alias en tête, puis ne se crame les ailes à devenir grand manitou des Avengers et des X-Men . Bendis est très bon dans un domaine, celui du polar à échelle humaine, et beaucoup moins dans les grandes conflagrations super-héroïques. Torso , ça relève de la première catégorie. Je pense que c'est justement le genre de bouquin qui a conduit Joe Quesada à lui confier Daredevil , d'ailleurs, c'est là que l'auteur s'impose aux yeux de tous. Le sujet est chouette, déjà : une des premières grosses affaires de tueurs en série en Amérique, le tueur aux Torses (ou Boucher de Cleveland , dans la version romancée par Max Allan Collins, auteur dont j'ai déjà parlé dans le coin). Particularité, au moment des sinistres exploits du tueur, la sécurité publique de la ville vient d'être confiée au célèbre...

Fais tourner le juin

Bon, il est temps que je sorte un peu de mon bunker. Ça tombe bien, je suis invité à deux événements que je connais. Le samedi 31 mai et le dimanche 1er juin, je serai au Geek Up Festival des Clayes sous Bois (78). C'est dans un part, y a des animations, d'autres auteurs, j'aurai un peu de stock de mes bouquins chez les Moutons électriques, et normalement y aura des exemplaires du Pop Icons Tolkien.  Le dimanche 15 juin après-midi, je serai au Salon des auteurs du coin, à la péniche Story Boat de Conflans Ste Honorine (78). Super cadre, c'est très cosy et ça vaut le coup de passer même en coup de vent parce qu'il y a de belles balades à faire aux alentours. Voilà, c'est tout pour l'instant, je sais pas encore trop comment ça va se passer pour la suite, mes prochaines dates sont en octobre, à Marmande et à Limoges. Je vous tiens au courant d'ici là.