Comme je le disais hier, j'ai tendance désormais à passer ma pause post-prandiale à bouquiner sur l'escalier extérieur, histoire de profiter du soleil. Et si, à midi, le soleil l'éclaire totalement, plus on avance, et plus l'ombre du mur ouest recouvre les marches, ce qui fait que peu après 14 heures, l'escalier n'est plus illuminé.
Ça a l'air tout con et banal, dit comme ça, mais c'est le genre de constatations qui ont fait avancer la science des astres.
Ça a l'air tout con et banal, dit comme ça, mais c'est le genre de constatations qui ont fait avancer la science des astres.
L'observatoire de Samarcande
Car si, maintenant, nous disposons de télescopes assistés par ordinateur, voire de satellites avec gyroscopes et tout le toutim, ça n'a pas toujours été le cas. En des temps plus héroïques, il a fallu trouver d'autres solutions, et l'astronomie de ces époques lointaines, c'était déjà costaud.
Et l'une de ces solutions, ça a été le coup de l'escalier. L'idée est simple : une volée de marche, et autour, des points de repère. Et donc, on peut suivre de nuit en nuit la trajectoire des planètes ou étoiles en les positionnant de façon remarquablement précise, grâce à quelques opérations mathématiques. C'est une version géante d'un astrolabe.
Dit comme ça, ça a l'air fruste, mais quand le vizir voulut réformer le calendrier persan, c'est un dispositif de ce genre, construit à ses cotes, que demanda le vieux Khayyam. Et avec ça, il a produit un calcul de la durée de l'année plus précis et plus proche de l'année solaire réelle que ne l'est le système grégorien. (il est possible que la précision des observations de Vénus par les Mayas aient été basées sur des techniques de ce genre).
Bien sûr, ce système a ses limites. On ne peut travailler que sur des astres visibles à l'œil nu. Mais l'apport de la lunette astronomique, ça n'a pas été initialement un gain de précision dans le positionnement, mais le grossissement permettant de voir par exemple les satellites de Jupiter. L'autre grosse avancée, c'est l'horloge mécanique, qui permet de donner des horaires plus précis aux observations (le calcul des longitudes, à l'époque de la marine à voile, progresse d'un coup grâce à cette invention).
Voilà, une petite note montrant qu'on peut faire déjà des choses sans gros matos…
Commentaires
"Ca me rappelle la visite de l'observatoire de Jaïpur en Inde: des escaliers qui mènent nulle part, des murs et des boules bizarres. Tout ça construit par un Moghol au... XVIIIème siècle"
Photo en prime : http://www.t-o-m-b-o-l-o.eu/wp-content/uploads/2012/12/25806794869d25b37da8by.jpg?fbclid=IwAR2GT94sNClnuh7kQT9yleBuY_SRxa2XwT790KSBOybty_NzgAFmzsLB7SI