Accéder au contenu principal

Bateleur 4

Bon, je vois passer des questions de gens peu habitués au confinement qui se demandent quoi lire, quoi regarder, etc. De mon côté, pas grand-chose ne change et j'ai toujours autant de taf. Mais histoire de participer à l'effort de guerre, je vais poster une nouvelle inédite, tirée de mon cycle (inachevé) du Bateleur, et vous pouvez trouver les trois précédentes grâce aux libellés du blog (c'est bien foutu, quand même). Je vous demanderai un peu d'indulgence, c'est très ancien, et ça mériterai une grosse passe de rewriting dans laquelle je ne suis pas près à me lancer…

Dessin de Laurent Kircher

La dernière vie du Fauconnier



Nerveusement, Claire Pascalini alluma une nouvelle cigarette. C’était à cause de la foule. Elle l’avait raté à cause de la foule. Ou du moins elle l’espérait : il y avait trop de monde sur le parvis de Beaubourg et il n’était pas facile d’y retrouver quelqu’un, même quelqu’un de haute taille.
Elle était prête à renoncer quand elle bouscula un des jongleurs qui hantaient habituellement les lieux.
- Oh… Vous êtes Kevin, c’est ça ?
L’autre la détailla. Il était plus grand qu’elle d’une tête et n’avait pas l’air très content de la voir.
- Et vous vous êtes la femme flic, la copine de l’autre dingue.
Claire haussa le sourcil.
- L’autre dingue ? Je croyais qu’il était votre ami !
- Il me fout la trouille en ce moment, répondit-il avec une grimace. Il n’a pas l’air, comme ça, mais il est complètement jeté.
- Et où est-il, en ce moment ?
Kevin haussa les épaules.
- Comment savoir ? Je ne l’ai pas vu depuis trois jours. Difficile de savoir ce qu’il bouine, pas vrai ?
- Euh, oui, bien sûr…
La foule se fit plus pressante. Se sentant poussée loin du jongleur, Claire lui tendit une carte avec ses coordonnées.
- Appelez-moi dès que vous avez des nouvelles, c’est très important !
Impossible de savoir s’il l’avait entendue : la foule les avait séparés.

Kevin restait troublé. Il ressentait une défiance instinctive envers cette petite brunette et tout ce qu’elle représentait. Mais d’un autre côté, que le bateleur la tolère et la respecte donnait à réfléchir. Kevin n’avait connu qu’une seule autre femme dans la vie de son ami, et l’histoire s’était mal terminée. Perdu dans ses souvenirs, il contourna l’infecte fontaine animée qui fascinait tant les touristes et alla s’asseoir au pied de l’église Saint Merri.
De l’endroit où il se trouvait, il avait une vue imprenable sur le flanc du centre culturel avec ses tubulures et ses affichages géants. Des camions étaient stationnés tout autour. Si le Bateleur était venu jongler aujourd’hui, il n’aurait même pas pu accéder à son poste habituel à l’angle du bâtiment.
Comment deviner où il était, celui-là ? Pour ce que Kevin en savait, son compagnon ne quittait jamais la capitale. Il était donc quelque part derrière une des façades, ou bien sous un des trottoirs, à chercher Dieu sait quoi dans les catacombes. Le personnage l’effrayait depuis toujours, et plus encore depuis qu’il avait montré sa capacité à le manipuler. Kevin avait toujours ignoré de ses activités, en dehors des spectacles de rue. Il avait pensé à un trafic quelconque, ou un chantage élaboré, ou une escroquerie. Mais maintenant il n’était plus sûr de rien…

Le Bateleur n’en pouvait plus. Devant lui, les cartes étalées montraient la menace, mais sans préciser sa forme ni sa destination. Une seule chose était sûre : quelqu’un allait mourir. Il frotta ses yeux cernés, battit à nouveau le paquet, se prépara à distribuer encore une fois mais se ravisa et le rangea dans son étui de cuir. Ces tarots étaient étaient un cadeau d’un vieil ami, d’un homme qui - sans avoir été son mentor - lui avait beaucoup appris.
Étirant ses membres fatigués, le Bateleur se leva et rangea le paquet de cartes dans une des étagères encombrées qui tapissaient les murs de son repaire. Il passa la main dans ses longs cheveux pour les remettre en ordre, les ramena en queue-de-cheval puis il souleva la trappe au sol et se glissa dans les combles de ce petit théâtre du Marais qui était son seul domicile depuis des années déjà.
Il se glissa en silence entre deux poulies, évita au passage un machiniste qui sentit un courant d’air et se retourna, mais trop tard : le Bateleur s’était déjà coulé dans l’ombre et la légende du fantôme hantant les lieux s’était enrichie d’un épisode supplémentaire.

La nuit était tombée. Le Fauconnier se détourna de l’ouverture et se cala plus confortablement dans son fauteuil d’osier. L’oiseau n’était pas revenu et il se sentait seul, plus vieux et plus seul que jamais. Des pas dans le couloir l’alertèrent. Péniblement, il se leva pour aller jeter un œil par le judas et vit qui était son visiteur. Il ouvrit la porte et laissa entrer son ancien élève avant d’aller se rasseoir.
- Eh bien, jongleur… Quel vent t’amène ?
Le Bateleur ne répondit que par un sourire triste. Il cherchait l’oiseau des yeux. Le Fauconnier balaya l’air de la main d’un geste qui se voulait désinvolte.
- Non, il n’est pas là ce soir. Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter, je pense.
- Eh bien moi je pense que si, oiseleur… Tes cartes m’ont averti que quelque chose de tragique se prépare.
- Ne te fie pas trop à ces rectangles de carton, mon ami. Leurs oracles sont vagues et trompeurs. Aide plutôt un vieil homme à se mettre au lit.
Le Bateleur l’aida à se lever et à retirer sa vieille robe de chambre. Il accrocha le vêtement à une patère et borda le vieillard.
- J’aurais dû prendre une aide ménagère… J’y ai droit, parait-il.
- Eh bien fais-le !
Le vieil homme esquissa un sourire.
- Dans ce taudis ? Elle voudrait y mettre bon ordre et je ne serais plus chez moi.
Ce fut au tour du Bateleur de sourire. Il rajouta un oreiller pour que l’oiseleur puisse se tenir assis dans le lit.
- J’essaierai de te trouver quelqu’un qui fasse l’affaire. Il suffit de se mettre d’accord dès le départ et ça se passera bien. Tu veux un livre ?
- Passe-moi le Rubayat, s’il te plaît.
Le Bateleur lui tendit le recueil du poète persan.
- Ça a toujours été ton bouquin préféré, fit-il. Je t’ai toujours connu avec cette vieille édition à portée de la main.
- Khayam avait tout compris à la vie. Il était comme nous, dans le fond : il savait des choses, même s’il n’y croyait pas.
- Un peu dépressif, peut-être…
Le Fauconnier prit un air outré.
- Tu le reliras à l’occasion, jeune impudent ! Tu n’y as rien compris, toi !
- J’y repenserai la prochaine fois qu’on me paiera à boire.
Sur cette promesse, le Bateleur laissa le vieillard à sa lecture et ressortit. L’escalier de l’immeuble sentait l’humidité, et les marches grinçaient sous ses pas, malgré ses efforts pour être silencieux. Puis il émergea dans la rue, à deux pas de la Bastille et remonta tranquillement vers Beaubourg par la rue Saint Antoine encore très vivante à cette heure.

C’est rue de Rivoli qu’il croisa Kevin. Celui-ci lui jeta un regard noir, hésita, puis s’approcha.
- Ta copine fliquette veut te voir.
- Je lui manque tant que ça, qu’elle t’envoie comme entremetteuse ?
- Je dirais plutôt qu’elle a des emmerdes. Et puis est-ce que quelqu’un de normal pourrait avoir envie de voir ta gueule pour le plaisir, franchement ?
- Tu m’en veux encore, c’est ça ?
Kevin haussa les épaules et tourna les talons pour s’engager dans une ruelle. Le Bateleur le regarda s’éloigner et décida de pousser jusqu’à la préfecture de police toute proche.

Le planton le regarda de travers, reconnaissant en lui un des marginaux du quartier.
- Le capitaine Pascalini, s’il vous plaît…
Le planton décrocha son téléphone et composa un numéro de poste. Deux minutes plus tard, le Bateleur s’asseyait dans un des sièges du cagibi qui servait de bureau à Claire. Celle-ci le dévisagea.
- Tu as l’air fatigué.
- Pas beaucoup dormi, ces derniers temps.
- Parce que tu dors, parfois ? J’ignorais ce détail.
Le Bateleur ne releva pas le sarcasme. Il rajusta son blouson de cuir râpé et regarda son amie dans les yeux.
- Tu me cherchais ?
- Oui. On m’a refilé une affaire qui me semble dans tes cordes. Il y a un industriel, Gérard Champenet. Tu en as entendu parler ?
- Non.
Après avoir extrait un dossier d’un tiroir, Claire en sortit une photo. Le Bateleur y jeta un œil. Champenet avait un cou de taureau et un large menton. Un visage de conquérant qui ne se pose jamais de questions.
- Jamais vu.
Claire rangea la photo, alluma une cigarette et examina son interlocuteur de la tête aux pieds. Puis elle prit une inspiration et commença son explication.
- Cet homme a fait fortune dans l’informatique. C’est un requin qui a mangé pas mal de gens moins bien armés que lui. Il n’a pas que des amis, si l’on peut dire.
- J’ai un copain qui s’occupe d’ordinateurs. Tu lui demanderas de te rancarder, même si je doute qu’il accepte de te filer un coup de main.
- Ce n’est pas d’ordinateurs qu’il s’agit, reprit Claire en fronçant le nez. Il a retrouvé un oiseau mort sur son bureau ce matin, et pense à une menace.
- La Mafia ?
- J’ai plutôt cherché vers un genre de vaudou. C’est toi le spécialiste.
Le Bateleur haussa les épaules.
- Il faudrait que je voie l’oiseau, comment il a été dépecé, tout ça. Je pourrais peut-être te dire s’il s’agit d’un rituel quelconque.
- Le faucon n’a pas été dépecé. Il était juste mort.
- Un faucon ?
Le Bateleur s’était levé d’un bond. Claire le regarda en haussant le sourcil.
- Un faucon ! Quel imbécile j’ai été !
Avant que Claire n’ait pu le retenir, il était déjà sorti du bureau.


- C’est ton fils, hein ? Ce fils dont tu m’avais avoué l’existence, mais dont tu n’aimais pas parler !
Le bateleur était entré sans frapper. Le vieil homme était à la place où il l’avait laissé, le livre ouvert sur les genoux.
- Et ne fais pas semblant de dormir ! Tu voulais passer le relais, hein ? Et il a refusé de le comprendre !
Pas de réaction. Le vieil homme était inerte. Le Bateleur s’approcha et lui toucha la main.
Elle était glaciale.
- Oracles vagues et trompeurs… Tu savais pertinemment que c’était la fin, vieux brigand… Et ton fils n’a pas voulu de ton héritage. Quel idiot j’ai été…
Il sortit le vieil homme de son lit, l’habilla et le prit sur son dos. Il était prêt à partir quand il se ravisa. Il revint vers le lit et glissa dans sa poche le petit exemplaire du Rubayat, son héritage à lui. Puis il descendit jusqu’à la Seine.
- L’eau est froide ce soir, vieil ami. Mais elle te réchauffera.
Tout en prononçant des paroles rituelles, il posa le cadavre sur l’eau, dans la position des gisants. Le corps ne coula pas. Le courant commençait à l’emporter, et le Bateleur le suivit du bord du quai, en continuant de murmurer une incantation.
Et le corps prit feu, illuminant les façades de part et d’autre du fleuve.
Le Bateleur s’arrêta de marcher et baissa la tête puis, voyant que des gens attirés par la lumière commençaient à l’observer entre leurs volets, il se glissa dans une ruelle et rentra chez lui, la tête toujours basse pendant que le Fauconnier descendait le fleuve, commençant son voyage vers l’éternité. Dans le théâtre, on jouait un vaudeville auquel le Bateleur ne prêta pas d’attention.
De retour dans son repaire des combles, il tira de nouveau les cartes. La menace était derrière, à présent, déjà enfouie dans le passé. Paris avait perdu son Fauconnier, et cette fois-ci c’était définitif. La suite ne serait pas assurée.

Claire s’était assise sur le bord de la fontaine animée et fumait cigarette sur cigarette. La journée n’était pas encore bien avancée, et les touristes étaient peu nombreux. Seuls les travaux du centre culturel apportaient un peu d’animation. Ça manquait d’un bon jongleur.
Il arrivait, justement, le sac à l’épaule. Il avait l’air malheureux.
Elle se porta à sa rencontre.
- Ça n’a vraiment pas l’air d’aller.
Le Bateleur haussa les épaules.
- Ton Champenet est un imbécile, Claire. Il n’a pas à s’inquiéter à propos du faucon, je t’assure.
Le femme policier le regarda sans comprendre.
- Tu veux bien arrêter de jouer le mystère ?
- Il n’y a pas de mystère. Ce faucon n’était pas une menace mais un message. Si Champenet avait été digne de le recevoir, l’oiseau serait arrivé vivant sur son bureau. Maintenant il est trop tard.
Le Bateleur sortit ses quilles et commença à les envoyer en l’air. Claire le regarda jongler un instant, puis regagna son bureau sans savoir comment classer l’affaire.

Commentaires

Tororo a dit…
Bel effort, merci!
Pourtant, je ne me sens pas beaucoup plus gai ni plus optimiste après cette lecture... reviendra-t-il un jour, le temps des bateaux-carnavals?
Alex Nikolavitch a dit…
Oui, j'admets que ce n'est pas d'une folle gaité. Ça a été écrit y a un bail, à une époque où je n'allais pas magnifiquement bien.

je dois avoir encore deux textes de la saga du Bateleur, plus un début, inachevé, et un récit concernant le Baron. J'ai jamais terminé tout ça, mais j'avais mis en place toute une mythologie que je voulais dévoiler par petites touches.

Bref.

Quant aux Bateaux-Carnavals, ça viendra vite, avec la sortie des Canaux du Mitan, vers… Hum… quand les librairies rouvriront, j'imagine.

Posts les plus consultés de ce blog

Medium

 Un truc que je fais de temps en temps, c'est de la médiation culturelle. Ce n'est pas mon métier, mais je connais suffisamment bien un certain nombre de sujets pour qu'on fasse appel à moi, parfois, pour accompagner des groupes scolaires dans des expos, des trucs comme ça. Là, on m'a appelé un peu à l'arrache pour accompagner une animation interactive sur les mangas, et notamment les mangas de sport, avec des groupes de centres de loisirs. Bon, c'est pas ma discipline de prédilection, j'ai révisé un peu vite fait. Le truc, c'est qu'on m'en a causé la semaine passée. La personne qui devait s'en charger était pas trop sur d'elle. La mairie du coin (dans une banlieue un poil sensible) voyait pas le truc bien s'emmancher, la patronne d'une asso où je donne des cours l'a su, a balancé mon nom, m'a prévenu... Et c'en était resté là. Je restais à dispo au cas où. On m'a rappelé ce matin "bon, on va avoir besoin de t...

Le grand livre des songes

 Encore un rêve où je passais voir un de mes éditeurs. Et bien sûr, celui que j'allais voir n'existe pas à l'état de veille, on sent dans la disposition des locaux, dans les gens présents, dans le type de bouquins un mix de six ou sept maisons avec lesquelles j'ai pu travailler à des titres divers (et même un peu d'une agence de presse où j'avais bossé du temps de ma jeunesse folle). Et, bien sûr, je ne repars pas sans que des gars bossant là-bas ne me filent une poignée de bouquins à emporter. Y avait des comics de Green Lantern, un roman, un truc sur Nightwing, un roman graphique à l'ambiance bizarre mettant en parallèle diverses guerres. Je repars, je m'aperçois que j'ai oublié de demander une nouveauté qui m'intéressait particulièrement, un autre roman graphique. Ça vient de fermer, mais la porte principale n'a pas encore été verrouillée. Je passe la tête, j'appelle. J'ai ma lourde pile de bouquins sous le bras. Clic. C'était ...

Beware the blob

La perversion alimentaire prend parfois des allures d'apostolat suicidaire. Que ce soit en termes de picole ou de bouffe, il m'arrive de taper dans le bizarre et de tenter des expériences qui tétaniseraient d'effroi une créature lovecraftienne. Comme on a les amis qu'on mérite, et que j'ai dû commettre des ignominies sans nom dans une vie antérieure, certain de mes amis, camarades et autres proches ont aussi leur bouffées culinaro-délirantes. C'est ainsi que certain libraire sévissant dans une grande enseigne vendant de la culture neuve et d'occasion dans le quartier étudiant de Paris m'a initié à toutes sortes de pickles qui arrachent la gueule et à des boissons polonaises que même les Polonaises évitent de prendre au petit déjeuner. C'est aussi ce douteux personnage (ou un ami commun exilé, je ne sais plus, il y a des traumas que l'esprit humain tente miséricordieusement de brouiller) qui m'avait fait découvrir la pâte à tartiner au spe...

The road to the War Zone

Il m'arrive parfois de mettre le nez sur la provenance gougueule de mes lecteurs : le système de ce blog me permet en effet de savoir quelles requêtes gougueule ont amené ici les gens qui ne me connaissaient pas (parce que les gens qui me connaissent ont depuis longtemps l'adresse de la War Zone, vous vous en doutez*). Et à chaque fois, je suis surpris, et souvent atterré. Que "Alex Nikolavitch" ou "War Zone" (mais parfois, visiblement, il s'agit de gens cherchant des infos sur la suite d'un jeu vidéo, je crois) ou Crusades caracolent en tête des requête, c'est un peu normal. Fulchibar aussi (si vous ne savez pas ce qu'est le fulchibar, ne vous en faites pas, nous non plus, mais c'est justement à ça que tient le concept) (et puis le fulchibar, ça ne s'explique pas. ça se vit). Les noms de personnalités évoquées dans ces pages servent aussi de point d'entrée, comme Vlad Drakul, Frédéric Lefebvre, Makhno, Tesla ou Crowley. C'est...

Tombent les renards en feu

Ça faisait des années que j'utilisais et que je défendais Firefox, ce navigateur internet qui est le très lointain héritier de l'antédiluvien Netscape. L'outil était puissant, rapide, efficace, des lieux devant l'immonde Explorer. Mais depuis les mises à jour de cet été, tout déconne. Gestion du Java complètement aléatoire, persistances d'affichage anormales, perte de la prise en compte de balises HTML pourtant classiques... Et à chaque nouvelle mise à jour, je me prends à espérer que ces problèmes seront réglés, et à chaque nouvelle mise à jour, c'est pire. Tout se passe comme si la Mozilla Corporation, éditeur du logiciel, était devenue Microsoft de la grande époque. Firefox 6.0 sur Mac, c'est un merdier total. Et la version 5, sortie deux mois plus tôt, déconnait déjà dans les grandes largeurs. J'envisage très sérieusement de passer à un autre navigateur. Je n'aime pas ça : j'ai mes habitudes, mes paramétrages, mes kilos de signets, et il v...

Trop de la Bal

 Bon, parmi les petits plaisirs angoumoisins, hormis les moments passés avec des amis et amies qu'on voit trop peu, hormis les bouteilles, hormis les expos d'originaux, il y a aussi fouiller dans les bacs. C'est ainsi que j'ai mis la main à vil prix sur un Savage Sword of Conan dans la collection Hachette. Je dois avoir dix ou douze de ces bouquins réimprimant au départ les aventures des années 70, publiées à l'époque en noir et blanc et en magazine, du célèbre Cimmérien de Robert E. Howard, souvent pris pour lire dans le train, quand j'en chopais un à la gare. Autant dire que ma collection est salement dépareillée. Mais comme ce sont à chaque fois des récits complets, ça n'a guère d'importance. En fait, c'est typiquement la série dans laquelle vous pouvez taper au pif sans trop de risque de déception.      Celui-ci, le n°5, je m'en voulais de l'avoir raté et je n'avais pas réussi à remettre la main dessus par la suite. Graphiquement y a...

L'éternel retour

 Bon, c'est l"heure de notre traditionnelle minute d'expression gueuledeboitesque de fin janvier début février. Mon ressenti (page de Marvano à l'expo SF) (c'est toujours un moment fort de voir les originaux de pages tellement frappantes qu'elles se sont gravées à vie dans votre tête) Jeudi : Je n'avais pas prévu d'arriver le jeudi, au départ. Après cinq mois de boulot ultra-intense, déjà à genoux avant même le festival, je me disais qu'une édition plus ramassée à mon niveau serait plus appropriée. Divers événements en amont m'amènent à avancer largement mon arrivée. Il y a une réunion de calage sur un projet qui doit se faire là-bas, plutôt en début de festival. Dont acte. Ça m'amène à prendre les billets un peu au dernier moment, de prendre les billets qui restent en fonction du tarif aussi, donc là j'ai un changement, ça cavale, et je suis en décalé, ça aura son importance. Quand j'avais commencé à préparer mon planning, j'ava...

à Angoulème en dédicaces

Le festival d'Angoulème approche, c'est pour la fin du mois. Il faut commencer à s'organiser. Alors si vous avez un agenda,  notez donc ça : En plus de mes passages au stand des éditions La Cafetière, bulle New York, je serai en dédicaces sur l'espace Champ de Mars au stand du MOTIF. Vendredi 27 de 17 à 19 heures Samedi 28 de 14 à 16 heures Dimanche 29 de 12 à 14 heures Venez nombreux !

Space jesuit ecolo on the run !

Dans mon rêve de cette nuit, j'étais un Jésuite de l'espace chargé d'étudier l'écologie d'une planète nouvellement découverte. Sauf que des colons avaient accidentellement introduit des espèces terriennes et étaient en train de bousiller l'écosystème, du coup. Au camp de base numéro 4, je me souviens distinctement avoir expliqué à un cosmonaute "les charmes et les lapins se sont magnifiquement adaptés, hélas". Le tout dans un décor insolite et grandiose de forêt extraterrestre dont des morceaux commençaient de plus en plus à ressembler au bois de Meudon, me demandez pas pourquoi. Le truc, c'est qu'en me réveillant, il me semble que cette histoire de jésuite écolo n'est pas qu'une production enfiévrée de mon esprit malade. Il me semble avoir lu un roman de SF dans le genre. J'ai de bons souvenirs du Cas de Conscience de James Blish, du père Carmody créé par P.J. Farmer,et il y a des jésuites dans Hypérion de Dan Simmons. Je précis...

Burton is back !

Tiens, petite surprise dans ma boite aux lettres ce matin, il semblerait qu' Aux Sources du Nil , mon album sorti il y a déjà quelques années et consacré à Richard Burton (le vrai, pas l'acteur) ressorte sous une nouvelle couverture dans la collection Le Monde sur les grands personnages historiques. Je n'ai aucune idée de la date à laquelle il sera en kiosque, mais apparemment, il sera immédiatement suivi par Le Voyage à la Mecque , une autre aventure de ce baroudeur infatigable au caractère approximatif (respectivement, n°40 et 41 de la collec'). Edit (et Marcel) : apparemment, il est déjà dispo. Les deux albums avaient été coécrits avec Christian Clot (qui signe aussi le dossier explicatif, en fin de bouquin), et le premier dessiné par Dim-D et le second par Lionel Marty. Bref, c'est l'occasion pour ceux qui ne les auraient pas lu de redécouvrir ces albums, et au besoin de faire connaissance avec un explorateur assez impressionnant.