Bon, nous revoilà une fois encore dans l'expectative de la parole présidentielle, alors que bruisse la rumeur, alors que la télévision invite encore, en boucle, ceux qui se sont trompés à tout coup et ont trompé les autres, et que les mea culpas sont aux abonnés absents, remplacé par les circonlocutions de ceux qui, au mépris de l'évidence, affirment qu'il était impossible de voir venir ce que les gens de terrain annonçaient depuis deux mois.
dessin de Julien Noirel
Mais, on le sait désormais, ces gens ne connaissent pas l'échec, seulement "des choses qui ne marchent pas", et, sur le fond, ils ne valent pas mieux qu'un Trump, n'existant que dans l'irresponsabilité, l'insulte et la rodomontade. Qui cela peut-il tromper, sérieusement ? Pire encore, le ban et l'arrière ban des ratés s'en vient faire étalage de sa bêtise. On en est à convoquer sur les plateaux d'anciens présidents de clubs de foot, virés avec pertes et fracas pour leur incompétence, pour quérir leur conseil. Les théories les plus fumeuses fleurissent. Et à l'arrivée, ce sont toujours les mêmes qui payent de leur vie la bêtise et la rapacité de gens qui se sont autoproclamés "élite de la nation" et l'ont dépecée gaillardement.
Je n'écouterai pas le pauvre Rastignac du Touquet, je peux déjà prédire l'emballage compassé de son oraison funèbre involontaire à sa propre politique. Je peux prédire, sans grand risque de me tromper, ses exhortations misérables, sa manière de se défausser, et l'insulte voilée, les yeux dans ceux des caméras, adressée à ceux qui sont sur le pont depuis des mois et en crèvent.
Non, j'irai sans doute profiter du vent sur les quais, dans le respect des horaires réglementaires, pour aller regarder les canards sous la lune, si la lune daigne se montrer.
Commentaires
faut suivre, des fois.
par contre, j'ai point vu les canards.