On se demande pourquoi, Madame Lavitch préfère que ce soit moi qui fasse bosser l'Histoire à la petite. Genre comme si j'y connaissais quelque chose. Bref, là, dans les trucs transmis par la maitresse, y avait un cours sur la Troisième République. Et donc, je lui ai fait décortiquer les pages envoyées par internet. Quelle ne fut pas pas surprise de découvrir qu'une bonne demi page était consacrée à la Commune.
Il faut savoir que, quand j'avais l'âge de la miss (ça ne me rajeunit pas), la Commune était pas un truc qu'on étudiait à l'école. Je me souviens qu'il avait été question du Siège de Paris, avec une zoulie gravure de Gambetta montant à bord de son ballon, et puis on passait à Jules Ferry et ensuite à la Première Guerre Mondiale. Même en Troisième, on n'a pas fait la Commune, alors en CM2, c'était même pas pensable. D'ailleurs, j'imagine mal à présent ma maitresse de l'époque, une bonne femme un peu réac, s'étendre sur ce sujet. De fait, la Commune, c'est un truc dont j'ai découvert l'existence en lisant… Michael Moorcock, qui y consacre un chapitre de La Défonce Glogauer (Breakfast in the Ruins, en VO), lu vers 17 ans. J'ai ensuite creusé un peu le sujet, que des potes militants m'ont permis d'approfondir. Et c'est encore plus tard (en lisant Jean-Bernard Pouy le qualifier de "meringue maléfique" dans Spinoza encule Hegel) que j'ai appris le sens de la basilique du Sacré Cœur dans tout ça. Le souvenir ne s'est pas perdu, il est devenu le mythe souterrain d'une frange de la population qui refusait d'oublier.
Bref, j'ai expliqué la Commune et sa répression à la petite, et cette damnatio memoriae qui la frappa longtemps. Difficile, dans un pays où il y a encore pas mal d'avenues au nom de ce gros salopard de Thiers d'évoquer le sujet sans rappeler le péché originel de la Troisième République…
Bref. Et en sortant prendre le soleil devant la maison, j'ai vu passer un gros hélico de la gendarmerie, surveillant visiblement que le confinement est respecté. Thiers et ses canons sur les fortifs… une leçon qu'il faut bien se garder d'oublier, oui, par les temps qui courent.
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Pour approfondir le sujet, il faut aller en Suisse :
https://www.rts.ch/archives/dossiers/henri-guillemin/3477764-la-commune-de-paris.html