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En avril, ne te découvre pas fébrile

Bon, il parait que l'aventure est au coin de la rue, mais en ces temps de confinement, encore faut-il y accéder, au coin de la rue.

Mais c'est l'occasion, du coup, de vivre des aventures passionnantes (ou qu'on tente de rendre telles) dans sa propre cuisine. D'où toutes ces vidéos qui jaillissent depuis quelques semaines dans lesquelles les gens apprennent à faire du pain, etc.

La mystérieuse marée noire s'étend vers le sud du Brésil | Les Echos

Et puis il y a moi, dont la vie quotidienne a un petit quelque chose de film avec Pierre Richard. Donc de vraies aventures, mais avec toujours un petit côté navrant.

Ceux qui me connaissent savent que je carbure au café. Du coup, la cafetière à la maison tourne pas mal, et la quête du détartrant parfait, dans mon patelin où l'eau est calcaire, est l'aventure de ma vie. Mais ce n'est pas de cette aventure là que je souhaitais vous entretenir dans cette homélie déjà longuette et, on va pas se mentir, relativement dépourvue d'intérêt.

Hier, peu avant midi, je constate que la cafetière est vide. Mais il est trop tôt ou trop tard pour que j'en remette. Je déjeune, je me remets au taf, et d'un coup je m'avise que je n'ai pas pris de café après manger, avec tout ça. Qu'à cela ne tienne, je remplis l'appareil, je le mets en route, et je me recolle devant mon clavier pour abattre un peu de boulot encore. Le breuvage noir n'en sera que plus mérité.

Quand je retourne dans la cuisine, c'est pour découvrir une marée noire sur le plan de travail. Mon épouse (qui ne boit pas de café) m'avait gentiment mis le machin en route en sortant de table. Du coup, la cafetière était déjà pleine, et le presque un litre et demi de flotte que j'avais rajouté dans le réservoir est passé, mais s'est répandu tout autour. Bien joué, Lavitch. En journée, je soupèse le truc pour vérifier. Là, après le repas, vu que j'avais contrôlé la chose peu de temps avant de passer à table… Je devrais faire une checklist, tiens, comme dans les avions.

Bref, je débarrasse le plan de travail, j'éponge, j'essuie, je nettoie, je me sers un godet, et je retourne tafer. Une fois le godet vide, je retourne en cuisine réapprovisionner, et surprise, par terre, sur le carrelage, une énorme flaque de café. Elle n'a pas pu m'échapper à la précédente session de ménage, elle est forcément arrivée après. Je contrôle l'appareil, le plan de travail, pas une goutte nulle part.

Bref, je serpillerise, comme dirait l'auteur de Druuna, je remets tout en place, et c'est reparti pour une demi heure de traduction. Et quand je retourne remplir ma tasse…

Re-flaque.

Là, ça demandait quand même analyse. Et j'ai pigé. Quand ça a débordé sur le plan de travail, ça s'est accumulé à l'angle du mur, ça a coulé derrière le meuble, ça s'est accumulé en dessous, et comme en bas du meuble y a une sorte de plinthe en granit… Et du coup, la flaque acculée en dessous coulait quasi goutte à goutte par le très léger jour entre la plinthe et le joint du carrelage. J'ai tout réépongé, c'est revenu deux fois encore. Mon après-midi a été rythmé par ces raids dans la cuisine.

Je vis une existence palpitante.

C'est quand la trêve des confineurs, nom de Dieu d'un bordel à queue, putain ????

Commentaires

soyouz a dit…
Ahahahahahah ... Avec Patrick, vous êtes les Chevalier et Laspallès des traducteurs. Vous savez raconter des choses banales comme nul autre !
Merci pour ce moment ... de rire et de sourire.

Bon confinage.
Alex Nikolavitch a dit…
Cette semaine, j'aurai donc été traité de Jean Roucas, d'Edouard Philippe, et maintenant de Chevalier et Laspallès.

bon.

ma tristitude est totale.
soyouz a dit…
Non,pas les deux. Choisis-en un ou arrange-toi avec Patrick.

(Jean Roucas ????)
Alex Nikolavitch a dit…
Soy ?

Trois mots.

"Gros", "Chien", et "Noir."

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