Y a de ça un an (que ça me semble loin), j'ai eu à bosser avec des élèves de troisième sur l'entre-deux guerres, la propagande et plus généralement la culture de l'image. L'idée était de les préparer à une épreuve du brevet, qui mêlait histoire de l'art, histoire tout court, français et arts plastiques. Parmi la foule de documents qu'on nous proposait, j'en avais choisi deux pour qu'on les analyse un peu en profondeur, une peinture d'Otto Dix et une affiche nazie.
Le résultat ne m'a pas tellement surpris, mais je l'ai trouvé riche d'enseignements.
Le portrait de Sylvia von Harden leur a profondément déplu, de façon assez épidermique.
Par contre, l'esthétique de l'affiche (et ils étaient parfaitement conscients que le sujet n'était pas forcément aimable) leur convenait beaucoup plus, employait des codes qui leur étaient plus accessibles et plus agréables.
Et donc, on a travaillé là-dessus, et sur l'intentionnalité des auteurs. Qu'essayaient-ils de dire au spectateur, tout ça. Et du coup, on a causé aussi de la nature de l'art, du rapport au beau, et ainsi de suite.
Je leur ai fait comparer la compo du Dix avec le portrait de Dora Maar et d'autres, et l'affiche avec des affiches de films récentes type super-héros.
J'ai réussi (j'espère avoir réussi) à leur faire comprendre diverses petites choses. Notamment que l'art n'est pas là pour faire joli mais pour dire des choses, et qu'on passe un seuil en se posant ces questions là.
Mais aussi qu'il est plus facile de dire et de faire entendre certaines choses en se donnant des moyens, via la composition, la mise en valeur du sujet, etc. et qu'il est bon d'être conscient de ces techniques pour ne pas se faire dire n'importe quoi. (sachant que ces techniques, en tant qu'auteur, je les encourage chez les graphistes et dessinateurs qui me font mes couves, par exemple)
Je repensais à ça parce qu'on est plein dans une période où tourne à plein régime la loi de Brandolini (selon laquelle on dépense dix fois plus d'énergie à réfuter une connerie qu'à la dire), qui est l'application aux idées de ce principe esthétique. Les marchands de miracles emballeront leur came de façon séduisante et facile à consommer, c'est leur métier. Comme les propagandistes. Et c'est marrant, les officines de propagande s'emparent de la narration des marchands de miracles.
Je vous laisse en tirer vos propres conclusions.
Le résultat ne m'a pas tellement surpris, mais je l'ai trouvé riche d'enseignements.
Le portrait de Sylvia von Harden leur a profondément déplu, de façon assez épidermique.
Par contre, l'esthétique de l'affiche (et ils étaient parfaitement conscients que le sujet n'était pas forcément aimable) leur convenait beaucoup plus, employait des codes qui leur étaient plus accessibles et plus agréables.
Et donc, on a travaillé là-dessus, et sur l'intentionnalité des auteurs. Qu'essayaient-ils de dire au spectateur, tout ça. Et du coup, on a causé aussi de la nature de l'art, du rapport au beau, et ainsi de suite.
Je leur ai fait comparer la compo du Dix avec le portrait de Dora Maar et d'autres, et l'affiche avec des affiches de films récentes type super-héros.
J'ai réussi (j'espère avoir réussi) à leur faire comprendre diverses petites choses. Notamment que l'art n'est pas là pour faire joli mais pour dire des choses, et qu'on passe un seuil en se posant ces questions là.
Mais aussi qu'il est plus facile de dire et de faire entendre certaines choses en se donnant des moyens, via la composition, la mise en valeur du sujet, etc. et qu'il est bon d'être conscient de ces techniques pour ne pas se faire dire n'importe quoi. (sachant que ces techniques, en tant qu'auteur, je les encourage chez les graphistes et dessinateurs qui me font mes couves, par exemple)
Je repensais à ça parce qu'on est plein dans une période où tourne à plein régime la loi de Brandolini (selon laquelle on dépense dix fois plus d'énergie à réfuter une connerie qu'à la dire), qui est l'application aux idées de ce principe esthétique. Les marchands de miracles emballeront leur came de façon séduisante et facile à consommer, c'est leur métier. Comme les propagandistes. Et c'est marrant, les officines de propagande s'emparent de la narration des marchands de miracles.
Je vous laisse en tirer vos propres conclusions.
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