Dans mon rêve de cette nuit, j'étais en déplacement, à l'hôtel, et au moment du petit dèj, y avait une télé dans un coin, comme souvent dans les salles à manger d'hôtel. Ce qui était bien, c'est que pour une fois, à la télé ce n'était ni Céniouze ni Béhèfème (faites une stat, les salles à manger d'hôtel c'est toujours une de ces deux chaînes), mais un documentaire. Je hausse le sourcil en reconnaissant une voix.
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Oui, c'est bien lui, arpentant un décor cyberpunk mêlant à parts égales Syd Mead et Ron Cobb, l'increvable Werner Herzog commentait l'architecture et laissait parler des gens. La force du truc, c'est qu'on devine des décors insolites et grandioses, mais que la caméra du réalisateur leur confère une aura de banalité, de normalisation.
"Je suis venu ici à la rencontre des habitants du futur, dit-il avec son accent caractéristique. J'ai dans l'idée qu'ils ont plein de trucs à me dire."
S'ensuit une galerie de personnages chelous, dans des coursives à la Abyss, sur des esplanades donnant sur des paysages à la Blade Runner, dans des ateliers clandestins où l'on bricole des puces pour donner des capacités interdites à des peones des mécacorps cherchant à s'affranchir de cette forme de servage moderne.
D'autres personnes viennent s'installer au petit-déjeuner autour de moi, des universitaires, apparemment nous sommes là pour un colloque quelconque. On commente le documentaire, en nous demandant comment il a pu aller tourner là-bas, dans le futur. L'hôtelier panique. Il avait bien mis Céniouze. Il essaie de changer de chaîne, manipulant frénétiquement la télécommande. Il n'arrive à rien. Herzog a pris le contrôle de la télé. Il nous parle en direct du futur. Visiblement, il a des choses à nous dire, lui aussi.
Je me réveille, avec en tête l'image de ce prophète déglingué, à l'accent si particulier. Cette idée me semble aussi cool que terrifiante alors que je trempe mes tartines dans mon café.

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