Tiens, l'Espagne se fait son printemps arabe. Modalités relativement similaires, mais contexte différent : l'Espagne est censée être une démocratie normale, avec élections libres et multipartisme. La contagion de ce genre de mouvements de côté-ci de la Méditerranée fait quand même un peu tache. Encore, ça aurait été la Grèce, mauvais élève sous tous rapports*. Mais non : l'Espagne faisait figure d'espèce de miracle européen, le pays qui était sorti du Franquisme et de l'arriération économique pour se hisser aux standards de l'Union en moins de vingt ans. L'alternance politique y est quasi de règle. Et pourtant, le peuple conteste un système qui met toujours les deux mêmes partis au pouvoir, avec les mêmes combines, les mêmes gens, les mêmes effets de manche, les mêmes coups tordus, et le même manque de redistribution.
Quels vilains ingrats, le peuple. C'est qu'il refuserait de se laisser tondre sans rien dire, en plus !
Heureusement que notre pays à une démocratie moderne et saine, pas oligarchique du tout, avec un rapport éclairé à ses médias et à son opinion, n'est-ce pas ?
*Même en histoire, ils sont nuls. Quand la Macédoine a voulu son siège à l'ONU, des abrutis ont manifesté avec des panneaux "Alexandre était Grec". Ce qui est un furieux contresens quand on voit ce qu'en pensaient les Athéniens de l'époque, ils considéraient les Macédoniens comme des demi-barbares qui s'étaient immiscés par la force dans la politique grecque et ne méritaient aucune considération.
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