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Le Football est une pourriture contre-révolutionnaire

On savait bien que le sport était un truc de Nazis, depuis au moins Leni Riefenstahl. Et on le savait bien, que le football était un truc de beaufs, une machine à abrutir les masses, à réveiller leurs plus malfaisants instincts cocardiers, racistes et grégaires. Il suffisait déjà de voir certains de nos politiciens défendre le truc, parader dans les tribunes, lui attribuer des subventions et en faire une cause nationale pour se douter qu'il y avait un renard quelque part.

Mais là, c'est tellement énorme qu'on en reste pantois. La police a dispersé à coups de matraques (121 blessés, quand même) un rassemblement de protestataires espagnols à Barcelone... Et ce n'était pas pour des raisons politiques, non, c'est que la place de Catalogne avait été réservée pour des festivités footballistiques dans le cadre de la Ligue des Champions. C'est soit d'une imbécilité crasse, soit d'un cynisme grand style. Mais c'est donc la démonstration que le football est l'allié objectif de la Réaction. Le football est la créature du Capital. Le football est l'opium du peuple, et les Narcos viennent de marquer leur territoire.

Le short et la baballe comptent plus que les cris des déclassés que le salaire mensuel de chacun des footballeurs pourrait nourrir par paquets de 1000 pendant un an.

Que la honte et l'anathème retombent sur chacun des 22 connards qui auront le front de jouer ce soir, sachant ce qu'on fait en leur nom.





Par ailleurs, oui, je suis de mauvais poil. Ma cafetière a vraiment défuncté, faut que j'en rachète une autre et j'avais pas prévu de budget pour ça. Retour au soluble tord-boyaux pour au moins quelques jours, j'en veux à l'univers entier pour la peine.

Commentaires

Zaïtchick a dit…
Lu et approuvé.
Anonyme a dit…
"le football est l'allié objectif de la Réaction." On croirait lire ça sous la plume d'un journaliste officiel du Parti, 50 ans dans le passé et de l'autre côté de l'Oural...
Personnellement, je déteste le foot. Mais je respecte tous les moyens d'identification collective qui ne sont pas contrôlés par l'Etat et/ou le Marché... C'est justement cela qui pose pb dans le foot d'ajd : ce n'est pas un sport mais une activité de mercenaires. Attaquez-vous plutôt à ça (c'est-à-dire aux vrais puissants du monde du foot) qu'aux "boeufs" et aux "Nazis" (Platini = Goebels ?), bref le peuple, qui ne cherche qu'un peu d'émulation collective et d'oublier leur train-train oppressant dans une grande fête populaire dont le foot peut leur procurer l'illusion.

Quand je lis cette chronique, spontanément, je me dis que ça fait très bourgeois moqueur et arrogant, qui distille ses remarques désobligeantes sur la "France d'en bas" qui a le tort de rechercher dans le foot des vertus nobles qui semblent ne plus exister ailleurs (mais qui n'existent plus dans le sport-business non plus) : esprit de corps, fraternité, courage, humilité, honnêteté, fierté collective, patriotisme (et oui, ce n'est pas encore un mot interdit hein)... Bref, ce que l'on retrouve habituellement chez les super-héros qui nous font tant rêver.

Julien
Alex Nikolavitch a dit…
"fierté collective", c'est déjà un truc que j'ai du mal à piger, sur le principe. c'est un truc assez sale, pour moi, à la base.

et dès l'âge de cinq ans, j'avais pigé que les "valeurs du sport", elles n'existaient que dans le discours. J'avais sous les yeux tous les jours, en cours de récré, les fans de foot, qui n'étaient ni courageux, ni honnêtes, ni humbles, mais qu'est-ce qu'ils étaient fiers, ces connards, ça la fierté ils connaissaient.

après, justement, le foot ne concernerait que la "France d'en bas", ce serait un moindre mal. Mais ça entraine pas mal de gesticulations de la part de l'élite, qui m'ont l'air tout aussi déconnectée des valeurs du truc. Le pastaga au PMU, c'est très "France d'en bas", aussi. et on ne me voit jamais brocarder le PMU, alors qu'il ne me viendrait pas à l'idée de remplir une grille, même quand je vais boire mon café au bar PMU du coin. Les gens que je côtoie là-bas n'ont pas le côté agressif des supporters peinturlurés à écharpe, qu'on sent en effet en mal d'émotion collective, comme si cette communion les justifiaient et justifiait leur prosélytisme bruyant et les hurlements dans la rue. c'est marrant, on ne retrouve pas ça dans la pétanque, la pèche à la ligne. et après, les trucs de gladiateurs de la "France d'en haut", comme le tennis, me font le même effet que le foot. les gesticulations (et les solutions proposées) autour de l'agrandissement nécessaire de Roland Garros sont à vomir.

Que les gens apprécient le spectacle, je peux comprendre (même si le foot est un spectacle que fondamentalement je ne comprends pas). mais c'est tout ce qu'il y a autour, les interviews d'avant match et d'après match qui ressassent les mêmes platitudes au mot près, d'une année sur l'autre, d'un match et d'une équipe sur l'autre, et qui prennent la place de vraies infos.

alors oui, je m'amuse à prendre des accents pravdiens pour en parler dans ma chro, parce qu'en plus, là, le foot prétexte à violences policières m'a choqué. et semble n'avoir choqué personne dans les milieux footballistiques.
Anonyme a dit…
Le foot n'est pas mauvais en lui-même, c'est l'argent qui l'a pourri jusqu'à la moelle... Malheureusement, le foot est un effet, le symptôme d'un modèle social qu'on peut raisonnablement considérer comme pourri, pas une cause, et on verrait les mêmes comportements idiots sans le foot, les "masses trouvent toujours le moyen de rêver (ou de tout casser, pour la minorité imbécile.
Alex Nikolavitch a dit…
"pas mauvais en soi", on pourrait dire la même chose de la Religion, du communisme, du téléphone portable, de TF1, de la bagnole ou des concombres espagnols*.




*oui, bon, je sais, ils ont été disculpés, les concombes espagnols. mais sinon, le reste, je maintiens.
Anonyme a dit…
<< "fierté collective", c'est déjà un truc que j'ai du mal à piger, sur le principe. c'est un truc assez sale, pour moi, à la base. >>

Ah bon ? A la publication d'un comic, tu n'es pas fier de l'effort accompli si le résultat est un succès ? Faut pas dire n'importe quoi non plus... La fierté collective, c'est le contraire de l'individualisme : c'est la reconnaissance que tout seul tu ne t'en serais pas sorti, mais que grâce à la coopération avec les autres tu as accompli quelque chose de bien. Autrement dit : sans humilité personnelle, pas de fierté collective.

<< et dès l'âge de cinq ans, j'avais pigé que les "valeurs du sport", elles n'existaient que dans le discours. J'avais sous les yeux tous les jours, en cours de récré, les fans de foot, qui n'étaient ni courageux, ni honnêtes, ni humbles, mais qu'est-ce qu'ils étaient fiers, ces connards, ça la fierté ils connaissaient. >>

Oui, c'est vrai, je l'ai constaté également, on l'a tous vu à l'école. Mais c'est pas l'esprit du sport qui est en cause, c'est plutôt l'esprit narcissique de la société libérale dans laquelle on vit, qui pousse chacun à croire qu'il est potentiellement une star, donc qu'il peut d'ores et déjà commencé à chier sur son voisin.

Pour le reste, je suis d'accord avec ce que tu dis, je trouve ça très débile les types qui mettent des faux casques d'Astérix sur la tête dans les tribunes, mais après ce n'est qu'une conséquence (je rejoins l'auteur du commentaire anonyme), pas une cause du "mal" : les gens recherchent à travers le foot ce que la société n'offre plus, cad des repères d'identification collective. Là est le vrai problème.

Julien
Alex Nikolavitch a dit…
je maintiens ce que je dis pour "fierté collective". quand je suis fier d'un travail d'équipe auquel j'ai participé, le "collectif", c'est au max, cinq personnes. des gens que je connais, avec qui j'ai bossé dur pour le résultat. c'est une fierté partagée et légitime.

mais je peux pas m'identifier à 20000 gusses qui se lèvent d'un bond en hurlant pour une réussite qui n'est même pas de leur fait.

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