La nouvelle était tombée dans la journée : le Danemark, tout en continuant à ne pas interdire le Lars von Trier (qui demeure un de leurs principaux produits d'exportation avec le Lego), avait décidé de rendre illégal le Marmite. Le Marmite, pour ceux qui n'y auraient pas encore étés exposés, est une substance capable de mesurer à la volée votre degré de britishitude. C'est une pâte à tartiner à base de levure de bière, très amère. Pour aimer, il fait être gravement anglais, ou sacrément adepte de la cuisine de l'extrême.
Un peu plus tard dans la journée, l'ambassade danoise à Londres a fait passer un communiqué* indiquant qu'en fait, le Marmite était interdit à la vente uniquement tant que son fabriquant n'aurait pas fait une déclaration en bonne et due forme auprès des autorités sanitaires. Et c'est là que ça devient intéressant. Non, le Marmite n'est pas soumis à déclaration parce que c'est un test imparable permettant de débusquer le perfide albionais qui rôde (le Danemark n'a pas l'histoire tendue que la France a avec la Biflandie) (de fait, aux alentours de l'An Mil, le Danemark en contrôlait une bonne partie, dite de "danelaw", soumise à la loi danoise, mais par la suite, les deux nations se sont copieusement ignorées) (c'était la minute enrichissez vos connaissances inutiles avec l'onc' Niko, me remerciez pas, c'est tout naturel), non, c'est juste qu'étant à base de levure de bière, le truc est bourré ras la gueule de vitamines B.
Au point justement d'être trop riche en vitamines. Ce qui déclenche la procédure danoise.
C'est quand même cocasse. Au temps de la malbouffe, c'est généralement le fait d'être pauvre en vitamines qui est pointé du doigt. Là, c'est l'inverse. On vit dans un drôle de monde, quand même**.
*Qui m'a fort aimablement été transmis par le mystérieux Jay W., expert mondial assermenté en marmitologie pour le sud des Hauts-de-Seine
**Ce à quoi Elijah Snow répondrait "let's keep it that way", mais ça n'engage que ce vieux schnoque.
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