Le roman de chevalerie a eu, au Moyen Âge, ses grands. On mentionnera bien entendu en tête de liste des gens comme Wolfram von Eschenbach, Chrétien de Troyes ou Thomas Mallory, dont les textes arthuriens font encore référence aujourd'hui.
Rusta le Pisan est sans doute moins connu. Son nom n'évoque plus grand-chose de nos jours. Pourtant, il était à l'époque un auteur renommé, écrivant en Français, et dont les ouvrages se retrouvaient jusque dans la bibliothèque d'Henry III d'Angleterre. On peut mentionner dans sa riche production un Tristan, un Palamède, un Merlin, un Saint Graal, un Lancelot et un Guiron le Courtois, oubliés de nos jours, mais fort lus à l'époque. Gageons d'ailleurs (je n'ai pas été vérifier) que quelques uns de ses textes faisaient partie de la bibliothèque de certain hidalgo de la Manche.
Toujours est-il que le Grand-Œuvre de Rusta n'a pas été publié sous son nom. Pourtant, c'est un livre qui a changé le monde. Certes, Rusta n'en fut que l'adaptateur, le nègre, prenant en note les souvenirs de voyage d'un autre. Mais ces souvenirs, il les compila, les embellit, les embrouilla, parfois, leur donna une tournure à la poésie caractéristique, ses erreurs d'interprétation ajoutant à la force d'évocation d'un ouvrage qui fit date.
Il faut dire que celui qui dicta ses mémoires à notre nègre Pisan était un Vénitien d'origine dalmate, un certain Marco Polo, et que le Devisement du Monde, ou Livre des Merveilles, fut deux siècles plus tard le livre de chevet d'un Génois présumé (encore que d'aucuns le croient Portuguais) naviguant sous pavillon espagnol, un dénommé Christophe Colomb.
On ignore si Rusta était, comme Polo, en résidence surveillée à Gènes quand il recueillit les confessions du voyageur (certains auteurs l'ont affirmé, pour ma part, je n'y crois pas). C'était surtout, à mon sens, un badaud, un type qui passait par là et qui, flairant la belle source d'inspiration, attiré par la renommée de "Messer Millioni", est allé l'écouter. Pour notre plus grand bonheur (et indirectement le plus grand malheur des Indiens d'Amérique, mais c'est une autre histoire), puisque les mémoires du Vénitien, qui ne voyait pas l'intérêt d'écrire le récit de ses aventures, ont pu ainsi nous parvenir presque intactes. Presque, parce que les vocables chinois (ou asiatiques, mais rendus en Mandarin ou en Mongol par les interlocuteurs de Polo), restitués par un Vénitien à un Pisan qui les retranscrivait en Français, en deviennent illisibles, même s'ils sont en retour chargés d'un mystère et d'une magie certains.
Rusta le Pisan est sans doute moins connu. Son nom n'évoque plus grand-chose de nos jours. Pourtant, il était à l'époque un auteur renommé, écrivant en Français, et dont les ouvrages se retrouvaient jusque dans la bibliothèque d'Henry III d'Angleterre. On peut mentionner dans sa riche production un Tristan, un Palamède, un Merlin, un Saint Graal, un Lancelot et un Guiron le Courtois, oubliés de nos jours, mais fort lus à l'époque. Gageons d'ailleurs (je n'ai pas été vérifier) que quelques uns de ses textes faisaient partie de la bibliothèque de certain hidalgo de la Manche.
Toujours est-il que le Grand-Œuvre de Rusta n'a pas été publié sous son nom. Pourtant, c'est un livre qui a changé le monde. Certes, Rusta n'en fut que l'adaptateur, le nègre, prenant en note les souvenirs de voyage d'un autre. Mais ces souvenirs, il les compila, les embellit, les embrouilla, parfois, leur donna une tournure à la poésie caractéristique, ses erreurs d'interprétation ajoutant à la force d'évocation d'un ouvrage qui fit date.
Il faut dire que celui qui dicta ses mémoires à notre nègre Pisan était un Vénitien d'origine dalmate, un certain Marco Polo, et que le Devisement du Monde, ou Livre des Merveilles, fut deux siècles plus tard le livre de chevet d'un Génois présumé (encore que d'aucuns le croient Portuguais) naviguant sous pavillon espagnol, un dénommé Christophe Colomb.
On ignore si Rusta était, comme Polo, en résidence surveillée à Gènes quand il recueillit les confessions du voyageur (certains auteurs l'ont affirmé, pour ma part, je n'y crois pas). C'était surtout, à mon sens, un badaud, un type qui passait par là et qui, flairant la belle source d'inspiration, attiré par la renommée de "Messer Millioni", est allé l'écouter. Pour notre plus grand bonheur (et indirectement le plus grand malheur des Indiens d'Amérique, mais c'est une autre histoire), puisque les mémoires du Vénitien, qui ne voyait pas l'intérêt d'écrire le récit de ses aventures, ont pu ainsi nous parvenir presque intactes. Presque, parce que les vocables chinois (ou asiatiques, mais rendus en Mandarin ou en Mongol par les interlocuteurs de Polo), restitués par un Vénitien à un Pisan qui les retranscrivait en Français, en deviennent illisibles, même s'ils sont en retour chargés d'un mystère et d'une magie certains.
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