Accéder au contenu principal

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce, ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier, ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja, le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman.

 

On va parler de ça, aujourd'hui

Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes.

Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert Howard : Sonya de Rogatino est un personnage apparu une fois dans un récit historique consacré au siège de Vienne, et que Roy Thomas et Barry Smith ont importé dans l'âge hyborien pour lui faire vivre des aventures avec Conan. Reprise ensuite par John Buscema et surtout par Frank Thorne, cette version rebaptisée Sonja poursuit ses aventures encore de nos jours, après un long hiatus et avoir changé d'éditeur.

Forcément, elle retrouve Conan… ou pas…

J'avais commencé à voir ce film il y a… Par Crom… Trente ans déjà ? Un truc du genre… à l'occasion d'un passage télé. Et j'avais tenu… moins de dix minutes. La séquence d'origine de Sonja, et celle, qui n'en finissait pas, de Conan chevauchant sans trêve, sans arrêt, sans direction, un peu comme dans le sketch des Monty Pythons sur les sagas islandaises.

Et, je ne croyais pas dire ça un jour… Vous savez que l'immense Ennio a une place importante dans mon panthéon personnel, que sa musique fait partie intégrante de mon paysage mental. Mais s'il livre une partition tout à fait convenable, il traite visiblement le film comme un peplum italien de la grande époque. Pour plein de raisons (j'y reviendrai) ça fait sens. Mais…

RENDEZ-NOUS POLEDOURIS, PAR TOUTES LES DÉITÉS DE CIMMÉRIE !

Mais je m'égare.

Bref, trente ans plus tard, je remets le nez dans ce métrage qui ne m'avait jusqu'alors pas favorablement impressionné.

Et donc… Pas mieux. Ou pas beaucoup mieux, disons.

Revoyons l'action au ralenti : on est en 1985. Dino de Laurentiis est un peu au creux de la vague et tente de surfer sur le succès des deux premiers Conan. Un souci de droits l'empêche de pouvoir utiliser le personnage, et donc Schwarzie, qui rempilait au départ pour un simple caméo, se voit rebaptiser Kalidor, et ses séquences sont montées de façon à l'avoir un maximum à l'écran, d'où les chevauchées qui n'en finissent pas et les gros plans qui s'éternisent sans raison aucune (sans raison autre que celle de rajouter du temps d'écran pour faire d'un second rôle la co-star du film sans lui rajouter trop de scènes parlées pour ne pas avoir à la payer en conséquence). Les soucis de budget se sentent. Toute la prod est visiblement rapatriée en Italie, y compris la direction artistique. On a un costumier et décorateur qui a bien pigé que Ron Cobb avait fait un boulot aux petits oignons sur le premier Conan, et tente d'être dans l'esprit, et y arrive parfois (le temple du talisman, assez joli, les décors de la forteresse, soignés) ou se loupe dans les grandes largeurs (certains costumes, ou l'épée de Sonja semblant sortie d'une panoplie Lidl).

Comme ils n'ont même pas assez de ronds pour aller tourner à Almeria en Espagne, tout est filmé en Italie, dans la cambrousse, ce qui s'ajoute à la musique de Morricone pour donner un pur cachet western spaghetti. On s'attend confusément à plusieurs moments à voir débarquer Bud Spencer et Terrence Hill. (punaise, maintenant que j'y pense, une conannerie avec Bud Spencer et Terrence Hill, ça pourrait être rigolo. très con, mais rigolo).

 

 Sérieux, ils auraient dû reprendre les designs de Cobb

Après, le film reprend bien les origines du personnage (en tout cas celle des comics) et joue la carte du divertissement à l'ancienne. En soi, il n'est pas déplaisant.

Les problèmes commencent quand on passe aux acteurs. Brigitte Nielsen a été choisie en désespoir de cause par De Laurentiis qui l'a découverte sur une couverture de magazine à l'aéroport et l'a contactée parce qu'elle avait les qualités physiques du rôle. Ce qui est vrai. Par contre, elle n'avait jamais joué la comédie avant et ça se voit assez bien en permanence. Il faudrait lui filer un rôle de lapin pris dans les phares sur la route, un jour, par contre, parce qu'elle est pile sur ce truc-là pendant la moitié du film.

Et elle arbore une coupe des années 80 qui date instantanément le bouzin, aussi. C'était vraiment une époque pénible pour ça. (et pour plein d'autres trucs, on va pas se mentir, mais ça c'est assez haut dans la liste)

Ces machins qu'ils se foutent autour de la tête, tous, c'est vraiment pas possible

On a le plaisir de retrouver Ronald Lacey, Herr Machin dans les Aventuriers de l'Arche Perdue, qui livre livre ici une prestation honorable de sbire rigolo et pataud de méchant dans un dessin animé. Sauf qu'on est dans un film en live, mais sinon c'est exactement ça.

Paul Smith, fraichement sorti de son rôle de Rabban dans le Dune de Lynch, toujours pour le compte de De Laurentiis, se demande visiblement ce qu'il fout là et cachetonne lui-aussi, en servant de Petit Jean de service.

Craignant d'être définitivement cataloguée si elle acceptait le rôle de l'héroïne, Sandahl Bergman, vétéran du premier Conan (avec un caméo dans le deuxième) a exigé de jouer la méchante reine. Elle a l'air de bien s'amuser. C'est déjà ça. Et elle a une araignée géante de compagnie en prime (en plus de ses sbires aux casques à tête de mort).

Bref. L'histoire est méga basique, semblant tirée d'un comics (j'ai relu plein de Red Sonja ces derniers temps, et apparemment non, ça n'adapte pas un récit de l'époque, malgré la surabondance de méchantes reines dotées de pouvoirs mystiques, de sbires et de bestioles de garde) avec un talisman qui détruira le monde si l'on n'y prend garde, et que la méchante reine, défigurée par Sonja, veut utiliser pour se venger de l'univers entier. Sonja, qui doit elle venger sa famille exterminée par la reine, va désosser du sbire par paquet de douze, accompagnée de Conan Kalidor qui la gonfle mais qu'elle se voit forcée de tolérer et plus si affinités.

La scène du massacre dans le temple donne l'impression de voir celle du temple des amazones dans le film Justice League, mais en pas chorégraphié, quand d'autres combats sont de meilleure tenue. Un parallèle avec Conan, Sonja est allée s'entrainer chez les maîtres de Kitaï, elle aussi, sauf qu'ils sont désormais à moins d'une journée de cheval des lieux de l'action.

Une fois le récit lancée, les péripéties s'enchaînent et Sonja découpe un paquet de fâcheux, parfois aidée par Conan Kalidor, ce qui agace la guerrière, mais est super pour soulever des trucs lourds. Elle rencontre aussi un insupportable jeune prince déchu, chassé de son trône par la méchante reine, ainsi que le serviteur qui l'accompagne, jovial et mine de rien capable de taillader l'adversaire lui aussi.

Et toute la bande s'en va sauver le monde, avec de temps en temps des idées visuelles sympa comme la traversée du pont squelette, ou moisies comme le crocotruc mécanique dans l'eau de la caverne (et qui n'en finit pas de tourner en poussant des rugissements ridicules).

Grosso modo, c'est un scénar de D&D, et pris en tant que tel, il s'avère sympathoche. Y a de l'action, parfois pas mal chorégraphiée (tant qu'il n'y a pas trop de monde, sinon ça devient vite de la bouillie de guignols brandissant des épées comme des pancartes à la manif, toute une armée selon les organisateurs, trois pégus selon la police) et il y a même par moment des acteurs qui cabotinent assez pour faire oublier le jeu complètement à côté de la plaque de l'héroïne.

C'est un peu au premier Conan ce que Star Crash est à Star Wars, et on aurait envie de plaindre Robert E. Howard en voyant son œuvre ainsi réduite à une série Z., mais rappelons-le, ce n'est en fait que très indirectement une adaptation de Howard. Le scénario a parfois du mal à gérer le côté misandre de Sonja (assez conforme aux comics) et elle a beaucoup de mal à faire claquer ses punchlines (qui restent très éloignées de sorties à la Thyrion Lannister, mais sont dans la moyenne de celles des héros d'action de la période).

Par contre, histoire de donner dans un genre un peu adulte, on a quelques seins à l'air et quelques têtes qui volent en gros plan. Histoire de montrer que ça rigole pas, puisque l'humour tombe généralement à plat.

On va pas se mentir, c'est assez raté. Mais c'est tellement couillon que ça en devient distrayant. Ça cite tout ce que ça peut, du Temple Maudit au Seigneur des Anneaux, sur un mode bien entendu complètement mineur. Les acteurs jouent comme des tanches, Schwarzennator en tête, tellement ils ont l'air perdus dans le machin, et les bonnes idées restent trop rares.

Et j'ai curieusement pas détesté, malgré tout. Après un mois de mars un peu rude et un mois d'avril qui s'annonce de la même pâte, c'était pile ce qu'il me fallait pour buller gentiment devant mon écran. Mais si vous voulez vous frotter à la guerrière incendiaire, rabattez-vous quand même plutôt sur les comics. Ça tombe bien, y a un tome scénaristé par Gail Simone qui vient de sortir en VF, dans une traduction qui doit pas être mal vu qu'elle est signée Stéphanie Chaptal (je préfère dire du bien d'elle, là, parce que j'ai des boulots rédactionnels à lui rendre, je suis déjà à la bourre, et j'ai peur qu'elle me tape, alors je flagorne un peu à toutes fins utiles).

Un de ces quatre, faudra quand même que je me revoie Conan le Destructeur. Je viendrai vous en parler ici même quand ça arrivera.


Commentaires

Zaïtchick a dit…
Conan le Destructeur, c'est comme Red Sonja, ça a un petit côté peplum (relativement) fauché sans prise de tête. C'est mis en boite par Richard Fleicher, le vétéran qui nous a donné les Vikings avec Kirk Douglas et Tony Curtis, donc ça se laisse voir sans déplaisir comme un B-movie distrayant. Et puis, dans Conan le Destructeur, y a Sarah Douglas en méchante reine voluptueusement empalée par un démon lovecraftien, alors...
Alex Nikolavitch a dit…
HAHAHA
je crois en avoir vu qu'une demi-heure, de Conan le destructeur.
mais dit comme ça, ça donne envie, en effet.
Victoria Jersey a dit…
"une conannerie avec Bud Spencer et Terrence Hill, ça pourrait être rigolo."

Quoi, tu ne connais pas Siegfried l'Invincible ?

https://cinedweller.com/wp-content/uploads/2019/07/terence-hill-siegfried-linvincible-cinedweller.jpg

(OK, si on fait abstraction de la Flying Jacket qui transforme Terence Hill en Musclor, c'est plus une Nibelunguerie qu'une conanerie, mais quand même...)
Alex Nikolavitch a dit…
OH MON DIEU !!!!

non,je connaissais pas !!!!!!

mon cosmos intérieur vient d'exploser
Lledelwin a dit…
Personnellement, quand j'ai revu Red Sonja, je l'ai trouvé excellent à tout niveau : prise de son, prise de vue, scénario, jeu des acteurs, etc.
Non, je ne venais pas de faire un AVC ni d'ingérer l'intégralité de la production mensuelle des labo locaux en LSD, la cinématèque proposait une soirée thématique "film d'exploitation, barbares en slip, sous-conans italien" composée de 2 opus :
1) Ator l'Invincible (Siegfried, Dar, Ator... on s'emmerde pas pour les quali, on recycle).
2) Red Sonja / la légende de Kalidor.

Ator : je m'attendais pas à grand chose et j'ai pas été déçue. On est sur le niveau "projet de fin d'année tourné dans le fond de la propriété, en embarquant les parents comme figurants".
C'est nul. C'est mou. Dieu que c'est mou. Cela dit, un point que ne relève pas la critique de Nanarland (que j'ai lu après la scéance ciné) c'est que le film est un strip-tease très très lent de son héros : au début, il porte un pantalon de fourrure, des bottes, un gilet, une chemise et il fini en mini-pagne contractuel et jambière de fourrure. Comme si on tentait de compenser le manque de cascades et de combat épiques par des cm² de peau visible à l'écran.
J'adore aussi le fait que l'affiche du film s'emmerde absolument pas à tenter un poil de cohérence : elle annonce un héros blond (ok même s'il est beaucoup moins large de torse), un tigre à dent de sabre (...non. t'as un ourson à la place) et une sidekick brune (elle est peroxydée).

Du coup, Red Sonja, c'était en comparaison un vrai chef d'oeuvre.
Alex Nikolavitch a dit…
Fleischer sait y faire quand même, mais on sent que le projet est mal conçu.

par contre, dans le genre terrible, le Barbarians sorti à l'époque fait très fort.

Posts les plus consultés de ce blog

Pourtant, que la montagne est belle

 Très vite fait, je signale en passant que je devrais passer demain, lundi, dans le Book Club de France Culture avec Christophe Thill. On y causera de l'édition du manuscrit des Montagnes Hallucinées chez les Saints Pères.   (Edit : ça demeure conditionnel, je suis là en remplacement de David Camus, au cas où son état ne lui permettrait pas d'assurer l'émission) Toujours fascinant de voir ce genre d'objet, surtout quand on connaît les pattes de mouches de Lovecraft (qui détestait cordialement taper à la machine). Mais, très souvent dans ce genre de cas, ce sont les ratures et les repentirs qui sont parlants : ils nous donnent accès aux processus de pensée d'un auteur. Bref, faut que je révise un peu. Fun fact, le texte a été publié à l'époque grâce à l'entregent de Julius Schwartz, qui était agent littéraire et qui a représenté les intérêts de Lovecraft pendant quelques mois. Ce même Julius Schwart qui, vingt ans plus tard, présidait en temps qu'éditeur

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

L'Empereur-Dieu de Dune saga l'autre

Hop, suite et fin des redifs à propos de Dune. Si jamais je me fends d'un "les hérétiques", ce sera de l'inédit. Le précédent épisode de notre grande série sur la série de Frank Herbert avait évoqué l'aspect manipulatoire de la narration dans  Dune , cette façon d'arriver à créer dans l'esprit du lecteur des motifs qui ne sont pas dans le texte initial. La manipulation est patente dans le domaine du mysticisme. Demandez à dix lecteurs de  Dune  si  Dune  est une série mystique, au moins neuf vous répondront "oui" sans ambage, considérant que ça va de soi. Il y a même des bonnes sœurs. C'est à s'y tromper, forcément. Et, un fois encore, le vieil Herbert (on oubliera charitablement le jeune Herbert et son sbire Kevin J. en personne) les aura roulés dans la farine. Dune  est une série dont l'aspect mystique est une illusion habile, un savant effet de manche. Certains personnages de la série sont mystiques. Certaines

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Edward Alexander Crowley, dit Aleister Crowley, dit Maître Thérion, dit Lord Boleskine, dit La Bête 666, dit Chioa Khan

" Le client a généralement tort, mais les statistiques démontrent qu'il n'est pas rentable d'aller le lui dire. " (Aleister Crowley, 1875-1947) S'il y a un exemple qui démontre le côté contre productif du bachotage religieux dans l'éducation des enfants, c'est bien Aleister Crowley. Bible en main, son père était un de ces protestants fanatiques que seul le monde anglo-saxon semble pouvoir produire, qui tentait d'endoctriner son entourage. Il est d'ailleurs à noter que papa Crowley ne commença à prêcher qu'après avoir pris sa retraite, alors qu'il avait fait une magnifique et lucrative carrière de brasseur. Comme quoi il n'y a rien de pire que les gens qui font leur retour à Dieu sur le tard, après une vie vouée à l'extension du péché. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la greffe n'a pas pris. Même en laissant de côté l'autobiographie de Crowley, largement sujette à caution (comme toute autobiographie,

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

"Il est en conférence"

Ah, tiens, je vois que la médiathèque d'Antibes a mis en ligne ma conférence du mois de novembre dernier sur "Les villes rêvées des comics". Bon, il en manque les cinq ou six premières minutes, visiblement. Rien de bien grave, ceci dit, je m'y bornais à noter que la ville en tant que telle comme sujet de fiction commence avec le roman populaire du type Les Mystères de Paris .

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n