Accéder au contenu principal

Two guns Bob

Ça me prend à intervalles réguliers, une petite fringale de lecture de Robert E. Howard, sous diverses formes. Le déclencheur, cette fois-ci, ça a été entre autres la lecture de BDs et de Comics consacrés à Conan le Cimmérien, sa création la plus emblématique, ainsi que celle de la grosse intégrale consacrée à Red Sonja par l'éditeur US IDW, reprenant tous les épisodes écrits par Gail Simone. (c'est vachement bien, d'ailleurs, et la VF commence en octobre, je crois, dans une traduction de Stéphanie Chaptal) (donc je dis d'avance que c'est bien, sinon elle tape).


Du coup, j'ai ressorti mes vieux NéO (ils n'étaient pas bien loin, hein, dans une étagère bien visible à côté de la porte de mon bunk bureau), et via des sites d'occase et des échanges avec quelques camarades, j'ai entrepris de compléter plus ou moins mes Howard dans cette vénérable collection. Je n'avais pas, notamment, le Sonya la Rouge, et n'avais jamais lu L'Ombre du Vautour, qui introduisait un personnage bien différent de celui des comics. C'est désormais chose faite, et c'est un sacré texte. J'en ai profité pour récupérer également Vulméa le Pirate Noir et Agnès de Chastillon (merci encore, Guillaume).

Nicollet, pour beaucoup dans l'aura
que conserve encore cette collection

Du coup, ça été également l'occasion de redécouvrir les épisodes consacrés à la rouquine qui taille par Frank Thorne, qui ont récemment été réédités. Pour ceux qui l'ignoreraient, dans la foulée de l'adaptation chez Marvel des aventures de Conan, Roy Thomas a introduit le personnage apparu dans L'Ombre du Vautour, en le réinventant dans le cadre de l'Âge Hyborien. Inutile de dire qu'il ne reste pas grand-chose de la Sonya d'origine, à part sa combativité et parfois sa hauteur un peu narquoise. Je n'en avais pas lu beaucoup jusqu'ici, et je découvre avec plaisir, outre les compositions baroques de Thorne, des épisodes par les jeunes Howard Chaykin et Esteban Maroto, deux des mes chouchous graphiques depuis longtemps, quoique pas encore à la hauteur de ce qu'ils seront par la suite.



Bref, de bonnes doses d'équarrissage en règle de monstres, bandits de grand chemins et autres sorciers ténébreux.

L'occasion faisant le larron, j'en ai profité pour me prendre (enfin, me direz-vous) l'adaptation de la Fille du Géant du Gel par Robin Recht. J'en avait apprécié la puissance graphique en le feuilletant, mais là, je découvre le travail d'adaptation assez poussé auquel il s'est livré. La nouvelle d'origine tenait en une dizaine de pages, il en fait l'album le plus épais de la collection (Au-delà de la Rivière Noire aurait gagné à s'étendre ainsi, tant l'adaptation en 46 planches parait sèche en comparaison), réinventant quasiment le récit tout en en restituant la charge sensuelle. Il est décidément très fort.


Petite cerise sur le gâteau, une pin-up de Matthieu Lauffray, bien puissante, en fin d'album. Je viens d'ailleurs de prendre son Raven, une nouvelle histoire de pirates, qui sera ma prochaine lecture.

Bref, après quelques mois où j'ai beaucoup lu "en service commandé" pour bosser sur des articles, des projets divers, je retrouve une vraie lecture plaisir. Ça me fait pas de mal.

Ah tiens, et je me suis relu Cristal qui Songe, de Theodore Sturgeon, lu et apprécié à l'adolescence, mais dont je n'avais qu'un souvenir plus que flou. J'ai bien fait de ne pas remettre le nez dedans avant d'avoir fini les Canaux du Mitan, ça aurait sans doute influencé mon écriture. Mais gros plaisir, là encore.





Commentaires

Surahki a dit…
La Fille du Gel,c'est la nouvelle d'Howard qui m'a le moins plu de l'univers de Conan le musculeux (Je suis en train de me faire l'intégrale de chez Bragelonne), et quand j'ai vu l'adaptation en magasin, je me suis vraiment fait la réflexion "Comment peut-on tirer un album complet d'une histoire aussi faible ?"
Et je dois avouer que le survol que j'en ai fait ne m'a pas plus convaincu...
Alex Nikolavitch a dit…
en développant et en partant du principe qu'il faut envoyer du bois côté paysages en grand angle.

après, j'en parlais sur Bruce Lit, Gess a tiré un album très agréable des Mangeurs d'Hommes de Zamboula, une histoire que je trouve à la base franchement mauvaise (et qui fait d'autant plus mal qu'elle a été écrite après la Rivière Noire, qui est un petit bijou)

Posts les plus consultés de ce blog

Une chronique de merde

J'ai eu une épiphanie. Genre, un bouleversement mental. Depuis toujours, je connais le mot "drokk" employé dans Judge Dredd. En tout cas depuis que je lis Judge Dredd, donc on se situe milieu des années 80, ou début de la deuxième moitié. C'est l'interjection classique de la série (employée aussi à l'occasion dans Dan Dare) et, dans une interview de je ne sais plus quel auteur anglais, lue il y a longtemps, il revenait là-dessus en disant "oui, c'était pour remplacer fuck parce qu'on pouvait pas mettre des gros mots et tout le monde comprenait". Notons que dans Battlestar Galactica, ils disent "frak" et ça revient au même.   Sauf  que non, les deux mots ne sont pas exactement équivalents. Le diable est dans les détails, hein ? Frak/fuck, ça tient. C'est évident. Par contre, Drokk il a une étymologie en anglais. Et ce n'est pas fuck. Il y a en vieux norrois, la langue des vikings, un mot, "droek" qui signifie grosso...

Ïa, ïa, spam !

Bon, vous connaissez tous les spams d'arnaque nigériane où la veuve d'un ministre sollicite votre aide pour sortir du pognon d'un pays d'Afrique en échange d'une partie du pactole, pour pouvoir vous escroquer en grand. C'est un classique, tellement éculé que ça a fini par se tasser, je reçois surtout ces temps-ci des trucs pour des assurances auto sans malus ou les nouveaux kits de sécurité pour le cas de panne sur autoroute et des machins du genre, c'est dire si ces trucs sont ciblés. Y a aussi de temps en temps des mails d'Ukrainiennes et de Biélorusses qui cherchent l'amour et tout ça, et qu'on devine poster leur texte bancal d'un cybercafé de Conakry. Ça se raréfie, ceci dit, les démembrements de fermes à bots ayant porté un peu de fruit.   Mais là, j'en ai eu un beau. Et la structure du truc montre qu'il a été généré par IA. On me sollicite pour un club de lecture. Très bien, on me sollicite aussi pour des médiathèques des salons...

Faire son trou

 Pour diverses raisons, je me suis revu récemment Le Trou Noir, film de SF produit par Disney à un moment où la boîte va pas très bien et essaie plein de trucs. Cette période donnera également Tron , Taram , Le Dragon du lac de feu ... Tous plein de films sortant du canon habituel de la maison et qui vont se planter, mais sont restés gravés dans la tête de ceux qui les ont vus.     Le vaisseau pète la classe   Le Trou Noir , il part avec de très lourds handicaps. Il sort après des années de development hell. Lancé dans la foulée de 2001 et pour surfer sur la vague des films catastrophe, il finit par sortir la même année qu' Alien et Star Trek 1 . Si ce truc était sorti en même temps que La bataille de la planète des singes , il aurait pu sérieusement cartonner.   Maximilian Schell aussi en Nemo de l'espace  Parce qu'il a plein de qualités, hein, un super casting (même si la moitié des acteurs n'ont pas l'air de croire une seconde à leurs répliques (film...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin, ...

Visions d'ailleurs

 Une petite note ne passant pour signaler la sortie d' Alan Moore : Visions , chez les copains de Komics Initiative, un recueil de petites choses inédites par chez nous du Wookiee de Northampton. Couve du toujours excellent Laurent Lefeuvre Pourquoi j'en cause ? Ben déjà parce que Alan Moore, raison qui se suffit à elle-même, je crois, mais surtout, ce recueil contient l'essai Writing for Comics , dont j'assure la traduction, qui n'est absolument pas un manuel à l'usage du scénariste de BD voulant appliquer les recettes du maître tel une ménagère achetant un bouquin de Paul Bocuse parce qu'elle doit recevoir à Noël, mais une sorte d'ovni philosophique, mi méditation désabusée sur ce qu'est ou devrait être la bande dessinée en tant que médium, mi exhortation à refuser les facilités de l'écriture, et à dépoussiérer les méthodes. Ce n'est absolument pas une méthode clé en main, donc. D'autant que Moore déteste cordialement les méthodes clé e...

Edward Alexander Crowley, dit Aleister Crowley, dit Maître Thérion, dit Lord Boleskine, dit La Bête 666, dit Chioa Khan

" Le client a généralement tort, mais les statistiques démontrent qu'il n'est pas rentable d'aller le lui dire. " (Aleister Crowley, 1875-1947) S'il y a un exemple qui démontre le côté contre productif du bachotage religieux dans l'éducation des enfants, c'est bien Aleister Crowley. Bible en main, son père était un de ces protestants fanatiques que seul le monde anglo-saxon semble pouvoir produire, qui tentait d'endoctriner son entourage. Il est d'ailleurs à noter que papa Crowley ne commença à prêcher qu'après avoir pris sa retraite, alors qu'il avait fait une magnifique et lucrative carrière de brasseur. Comme quoi il n'y a rien de pire que les gens qui font leur retour à Dieu sur le tard, après une vie vouée à l'extension du péché. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la greffe n'a pas pris. Même en laissant de côté l'autobiographie de Crowley, largement sujette à caution (comme toute autobiographie, ...

Le mythe du surhomme, la peur du sursinge, l'oubli du crâne d'œuf de l'UMP

Ha ha ha ! Enfin reçu mon petit colis avec mes exemplaires de Mythe & super-héros , excellent ouvrage signé par moi qui sera mis en vente ce mois-ci dans toutes les bonnes librairies et peut-être même quelques autres. Au passage, c'est l'occasion d'écouter ici une intervention de mon estimable éditeur, André-François Ruaud, des Moutons Electriques . C'est pas souvent qu'on dit autant de trucs gentils sur moi comme ça, alors ça m'émeut. (Uriel, s'il te plait, avant de proférer des saloperies, là, essaie de respecter la magie du moment, quoi, merde). Par ailleurs, c'est aussi aujourd'hui que j'ai appris, sur un blog connu consacré aux arts séquentiels, qu'Edmond Tourriol avait peur de King Kong quand il était petit. Cette nouvelle me heurte au plus profond de mon être. Comment peut-on avoir peur de King Kong, qui était l'être le plus cool de l'univers ? Il faisait du catch avec des tyrannosaures, putain ! Des foutus T-Rex qu'...

King of the train station. Ou pas.

J'étais sur Paris pour traiter des paperasses chez un de mes éditeurs. En ressortant, je me suis aperçu que je n'avais pas mangé. Comme j'allais prendre mon train Gare Saint Lazare, je me suis dit "tiens, puisque tout le monde parle du nouveau Burger King qui a ouvert le mois dernier, je vais y prendre un truc, je verrai si c'est si bon qu'on dit". Alors techniquement, du temps d'avant la fermeture des anciens Burger King, j'avais déjà mangé des Whooper , et de fait, oui, c'était pas mal, mais ce lointain souvenir n'évoque pas non plus un orgasme gustatif. C'était pas mal, point. Mais je me disais que c'était l'occasion de retester. En vingt ans, le goût s'affine et évolue. ("le goût s'affine". Putain, on parle de burgers, là, quand même, pas de caviar. enfin bref, c'est le raisonnement que j'ai tenu en arrivant à la gare). Et donc, ayant un peu de temps devant moi avant mon train, je sors du métro,...

Bonneteau sémantique

Bon, même si j'ai pas vraiment d'éditeur en ce moment, pour les raisons que vous savez (si vous êtes éditeur et que je vous ai pas encore embêté en vous envoyant mes trucs, manifestez-vous), je continue à écrire.   Avec le temps, j'en ai déjà causé, je suis devenu de plus en plus "jardinier", en ce sens que quand je commence à écrire, je n'ai plus qu'un plan très succinct, indiquant juste la direction du récit et ses grosses balises et je me laisse porter par les situations et les personnages. Bon, une des raisons, c'est que quand je faisais des plans détaillés, j'en foutais la moitié au panier en cours de route. Une autre, c'est que je me fais plus confiance, à force. Là où j'ai changé mon fusil d'épaule, c'est que le truc sur lequel je bosse en ce moment est un roman d'anticipation (développant l'univers posé dans quelques unes de mes nouvelles, on retrouve d'ailleurs un personnage) et pas de fantasy. Mon plan se rédui...