Accéder au contenu principal

Writever février part 1

Nouvelle volée de micro-nouvelles…

Et cette fois-ci, tout commence par des chansons !

 

 

1/Il était une fois…
… un conteur qui captivait ses auditeurs : ses récits ne concernaient pas un passé lointain et indéterminé, mais un avenir très précis et relativement proche. Quand ses récits commencèrent à se réaliser, il fut mis à mort, de peur de ce qu'il dirait ensuite.

2/L'aventurier…
… s'acharnait à aller là où la main de l'homme n'avait jamais mis le pied. Il y avait toujours de bonnes raison à ce que ces coins fussent inexplorés, mais il n'en avait cure. Jusqu'à ce qu'une de ces raisons le dévore, n'en laissant que les dents.
 
3/Un autre monde…
… s'ouvrait à lui. Méditation et ascèse rigoureuses lui avaient enfin ouvert le troisième œil. Son corps astral se détacha et pénétra sur cet autre plan d'existence.
Une entité lumineuse de tourna vers lui.
"T'es pas d'ici, toi. Tes papiers", lui dit-elle.
 
4/Combien de temps…
… avant que cela ne craque ? Noé attendait, sur la passerelle de son arche. Il attendit longtemps, sous les quolibets de la foule.
Ce sont ses descendants qui ont inventé, dans les services météo, l'option "prévisions dans l'heure"
 
5/"Cas Zéro"
L'étiquette le suivit longtemps. Il avait été le cas zéro, l'origine de tout, celui sur qui on pouvait faire reposer le poids de la faute, du désastre.
Mais, il le maintint jusqu'à sa mort, sa salade de pangolin sur lit de chiroptères aurait dû lui valoir des étoiles
 
6/J'ai vu…
… disaient-ils tous, mais aucun ne décrivait la même chose. Plus qu'un mystère, il y avait là une profonde anomalie.
L'inspecteur savait que l'enquête serait longue, si le réel se délitait une fois encore. Lui-même sentait son être se fragmenter en plusieurs versions
 
7/Ça…
… c'était la goutte d'eau.
Enfin, façon de parler : le réchauffement avait fait déborder les océans, semant le chaos sur les côtes puis sur toute la planète.
Il s'arrangea pour être de la première colonie lunaire. Là-haut, au moins, il n'y avait pas une goutte de flotte.
 
8/La groupie…
…le suivait partout, jaillissait où il ne l'attendait pas, le surprenait. C'était d'autant plus curieux que lui-même n'était qu'un maitre programme de sécurité défendant des systèmes militaires et même pas une star dans ce domaine… "bah, où est le mal?" se dit-il
 
9/Résiste…
…se disait-il.
Mais le courant était trop fort. Il lutta un instant puis se laissa emporter vers la cascade de l'arc en ciel.
Il se réveilla au Valhalla, ignorant s'il était mort tué par le fleuve, ou si l'arc en ciel l'y avait amené vivant.
Nul ne le renseigna.
 
10/Antisocial…
…c'est ainsi que l'avait qualifié le juge.
Ce n'était pourtant pas sa faute à lui s'il refusait l'interaction avec les boites vocales automatisées et les robots que tout un chacun employait désormais pour protéger son intimité. Il lui fallait voir, sentir, parler
 
11/Etats d'âmes…
…était le nom donné désormais au monde d'après suite à la révolution. Les anciennes dénominations furent jugées manichéenne et ringardes. Anges, démons, élus et damnés étaient regroupés sous le terme "états d'amiens". Il leur fallut une éternité pour s'y faire.
 
12/Mistral Gagnant
Il avait profité du mistral pour prendre de la vitesse. Ses ailes se gonflèrent. Jusqu'alors, il ignorait s'il pourrait faire confiance à ce costume grotesque.
Il parvint à échapper à ses poursuivants.
Mais pas au clocher de l'église, dressé sur sa trajectoire.
 
13/Nuit de folie…
… c'était ce que promettait le prospectus de la société Virtual Madness. Le casque et les électrodes permettaient de revivre toutes les sensations d'une bamboche du tonnerre.
Y compris la gueule de bois le lendemain matin, résistant à toutes les aspirines.
 
14/Oh l'amour…
… il n'y avait plus que ça qui comptait à ses yeux, qu'importent la distance et, parfois l'incompréhension mutuelle. Il guettait les messages et, quand ils se matérialisaient sur l'écran, se sentait un peu moins seul.
 
 
 
 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Vlad Tepes, dit Dracula

" Vous allez vous manger entre vous. Ou bien partir lutter contre les Turcs. " (Dracula, 1430 -1476) Dracula... Le surnom du prince des Valaques est devenu au fil du temps synonyme d'horreur et de canines pointues, principalement sous l'impulsion d'un écrivain irlandais, Bram Stoker, qui le dégrada d'ailleurs au point de le faire passer pour un comte, un bien triste destin pour un voïévode qui fit trembler l'empire qui faisait trembler l'Europe chrétienne. Tout se serait pourtant bien passé s'il n'avait pas été élevé à la cour du Sultan, comme cela se pratiquait à l'époque. En effet, il fut avec son demi-frère Radu otage des Turcs, afin de garantir la coopération de la famille, son père Vlad Dracul étant devenu par la force des choses le fantoche de l'envahisseur (le père se révolta pourtant et y laissa la vie. Mircea, le grand-frère, tenta le coup à son tour avec le même résultat. il est intéressant de noter que les otages

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Banzaï, comme disent les sioux dans les films de cape et d'épée

Hop, pour bien finir le mois, un petit coup de Crusades, tome 3 (non, on n'a pas encore déterminé le titre de l'épisode à ce stade). C'est toujours écrit par Nikolavitch (moi), Izu (lui) et dessiné par Zhang Xiaoyu (l'autre*). *je dis l'autre, parce qu'il existe aussi une Zhang Xiaoyu qui est un genre de star de l'internet en Chine pour des raisons de photos dévêtues, si j'ai bien tout compris)

Super-traumas de destruction massive

On le sait tous, pour peu qu'on ait un peu mis le nez dans les illustrés racontant les aventures de l'un ou l'autre super-slip combattant au nom de la vérité, de la justice ou de quoi que ce soit du même genre : leur origine est généralement lié à un traumatisme personnel plus qu'à l'obtention des pouvoirs. Pas de Spider-man s'interrogeant sur ses responsabilité sans la mort de l'Oncle Ben. Pas de Batman en croisade, sacrifiant sa vie dorée de milliardaire à une guerre sans fin sans l'agression subie par Thomas et Martha Wayne. Pas de Billy Butcher sans le viol de Rebecca et ses conséquences. (oui, bon, Butcher n'est pas exactement un super-héros, je sais). Pas de Docteur Strange sans la perte de sa dextérité de chirurgien qui l'a conduit à chercher des solutions drastiques et irrationnelles et à se remettre totalement en question sur le plan personnel. Pas de Wolverine en quête de lui-même sans les tripatouillages du projet

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n