Accéder au contenu principal

Writever février, part 2

 Hop, deuxième partie des micronouvelles de février.


15/Fruit de la passion…
… mangue, troubicule éridanien, splavogoule d'antarès… pour goûter tous les parfums de glace proposés par le convertisseur de matière, même à 2 par jour, il lui faudrait 31 ans. ça tombait bien, même à vitesse relativiste, c'était la durée du trajet.
 
16/Confidence…
… était le terme qu'il employait pour les fragments de textes qu'il lâchait ici et là sur le réseau. Mis bout à bout, ils constituaient un récit étrange, la face cachée d'un monde virtuel. Peu à peu, d'aucuns recomposaient le puzzle au péril de leur santé mentale
 
17/Maldonne…
D'un geste assuré, il ramassa toutes les cartes.
-Pourquoi tu fais ça ?
-C'est pas ce qu'on dit pour invoquer la Vierge quand on a des cartes pourries ?
- …
Avant même de commencer, la partie se termina par un pugilat acharné.
 
18/Bêtises
Tout cela n'était que bêtises à son sens. Le dictateur planétaire n'avait cure des épidémies, récessions et rumeurs de guerre. Ce qui lui importait était de travailler à sa propre gloire, à l'établissement d'une dynastie éternelle.
Les bêtisent eurent sa peau, bien sûr
 
19/Chagrin d'amour
Comment oublier ? se dit le Dieu. Il se lança à corps perdu dans son travail, créant un nouvel univers pour oublier celle qui l'avait repoussé. Il y insuffla sa peine et sa solitude.
Ses créatures le maudirent pour l'éternité. Jamais il ne retrouva de compagne.
 
20/Toute seule…
… depuis ce naufrage sur un monde isolé. Elle y avait rebâti, de bric et de broc, un semblant de civilisation, bricolant les panneaux solaires de sonde et cultivant les végétaux locaux.
Paressant sous son auvent, elle entendit une voix:"dessine-moi un murglark"
 
21/Bébé
Le Prince des Ténèbres s'était à nouveau incarné sur Terre. Les archidémons se demandaient ce qui le poussait à subir cette période d'impuissance, mais à la vérité, il aimait quitter l'enfer pour se faire dorloter. c'étaient ses vacances à lui.
 
22/Je te survivrai…
… avait dit Docteur Destruction à Captain Cobalt. Et de fait, le super-vilain avait résisté à tout ce qu'il lui avait infligé. Rayons Z, Bombe Néga, mites joviennes…
Le captain se sentit vieux. Il n'était pas increvable, lui…
 
23/Fuis…
… lui avait dit le monstre en souriant de tous ses crocs. Le jeune homme crut à de la mansuétude à son égard, mais en entendant bientôt le lourd pas de course derrière lui, il comprit que l'ogre voulait surtout se donner un peu d'exercice. Le garçon accéléra.
 
24/Petit coup…
Réfugié dans les profondeurs pour échapper au chaos à la surface, il restait près des tuyaux de chaufferie pour supporter l'humidité. Un néon sale éclairait le tunnel
il entendit un bruit. On avait frappé un petit coup à l'autre bout. Puis un autre. ça approchait.
 
25/Est-ce que tu viens pour les vacances ?
avait demandé Zblorg à son collège Krumpatch. Mais ce dernier ignorait que la maison de campagne de Zblorg se situait sur Zeugma Beach, une planète aquatique. La structure cristalline délicate de Krumpatch ne résista pas aux embruns.
 
26/Hygiaphone
Les épidémies à répétition avaient amené à généraliser les systèmes de distanciation. le nouvel hygiaphone était un écran double face, donnant l'impression d'être devant une vitre, mais hermétique et équipé de caméras, coutant 7800 fois le prix d'une vitre percée.
 
27/Douanier
Après la défaite du Nécromant, le pays ténébreux avait mis en place des liens commerciaux avec les duchés alentours. Ils comprirent leur malheur instituèrent une douane.
Le seul produit d'exportation du pays noir était des amulettes. Soft power, quand tu nous tiens…
 
28/Cendrillon
"Y a à balle de princesses", se dit-il au bal. Il n'avait qu'à se servir. Mais il se méfiait : une princesse, ensuite, c'est de l'entretien, c'est un gouffre.
Il jeta son dévolu sur Cendrillon, dont il se disait qu'elle supporterait au besoin de vivre à la dure.
 
 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Deux-ception

 C'est complètement bizarre. Je rêve de façon récurrente d'un festival de BD qui a lieu dans une ville qui n'existe pas. L'endroit où je signe est dans un chapiteau, sur les hauteurs de la ville (un peu comme la Bulle New York à Angoulème) mais entre cet endroit et la gare routière en contrebas par laquelle j'arrive, il y a un éperon rocheux avec des restes de forteresse médiévale, ça redescend ensuite en pente assez raide, pas toujours construite, jusqu'à une cuvette où il y a les restaus, bars et hôtels où j'ai mes habitudes. L'hôtel de luxe est vraiment foutu comme ça sauf que la rue sur la droite est en très forte pente Hormis l'avenue sur laquelle donne l'hôtel de luxe (où je vais boire des coups dans jamais y loger, même en rêve je suis un loser), tout le reste du quartier c'est de la ruelle. La géographie des lieues est persistante d'un rêve à l'autre, je sais naviguer dans ce quartier. Là, cette nuit, la particularité c'ét

En passant par l'Halloween avec mes gros sabots

 Marrant de voir que, si Halloween n'a pas forcément pris sous nos latitudes dans sa forme canonique, avec des hordes d'enfants quêtant les bonbons (j'en croise chaque année, mais en groupes clairsemés et restreints), on voit par contre fleurir dans les semaines qui précèdent les Top 5, 10 ou 50 de films d'horreur, les marathons des mêmes et ainsi de suite. Ce qui est marrant c'est de voir dans le lot des trucs comme The Purge/American Nightmare , qui ne sont pas basés sur le surnaturel, mais dont le côté carnavalesque colle bien à la saison. Je suis pas preneur de la série, pas plus que des Saw , parce que ça m'emmerde un peu, tout comme à force les histoires de serial killers en série. Je suis retombé y a quelques semaines sur le Hannibal de Ridley Scott et si j'aime le casting, si plastiquement y a de très belles choses, c'est un film qui m'ennuie passablement et que je trouve vain. Alors que j'aime bien la série avec Mads Mikkelsen, le film

Matin et brouillard

On sent qu'on s'enfonce dans l'automne. C'est la troisième matinée en quelques jours où le fleuve est couvert d'une brume épaisse qui rend invisible le rideau d'arbres de l'autre côté, et fantomatique tout ce qui est tapi sur les quais : voiture, bancs, panneaux. Tout a un contraste bizarre, même la surface de l'eau, entre gris foncé et blanc laiteux, alors qu'elle est marronnasse depuis les inondations en aval, le mois dernier. Une grosse barge vient de passer, j'entends encore vaguement dans le lointain son énorme moteur diesel. Son sillage est magnifique, dans cette lumière étrange, des lignes d'ondulations obliques venant s'écraser, puis rebondir sur le bord, les creux bien sombre, les crêtes presque lumineuses. Elles rebondissent, se croisent avec celles qui arrivent, et le jeu de l'interférence commence. Certaines disparaissent d'un coup, d'autres se démultiplient en vaguelettes plus petites, mais conservant leur orienta

But the days grow short when you reach September

 Alors, septembre promet d'être dense. J'ai deux sorties et... deux sorties. Deux bouquins dans les bacs et deux salons où je vais aller traîner mes bottes. Aux Moutons électriques, il y aura la réédition augmentée de Cosmonautes ! , cette fois sous couverture du toujours excellent Melchior Ascaride. Chez Actu-SF, je serai au sommaire de l'anthologie Au boulot les robots ! réunie par Stéphanie Nicot. De supers auteurs au sommaire, plus des papiers de fond par des chercheurs sur l'évolution de la robotique et du travail. Ça va être vachement bien. Les salons, ce sera Étrange Grande les 7 et 8 septembre, dans le Grand Est. Pas sûr que j'aurai les nouveautés du mois (elles sortent une quizaine de jours après) mais il y aura notamment Le garçon avait grandi en un gast pays et mes autres romans aux Moutons. N'hésitez pas à tester le reste, notamment les Exilés de la plaine . J'ai l'impression qu'on n'a pas beaucoup parlé de ce bouquin et c'est d

Quand la Planète a ri, puis pleuré

Je me relis Planetary , qui ressort dernièrement en Urban Nomad, d'ailleurs, toutes les quelques années. C'est un comics que j'apprécie beaucoup, pour plein de raisons, depuis la sortie des premiers épisodes à la toute fin des années 90. Les circonstances récentes, le décès prématuré du dessinateur John Cassaday (il avait mon âge, bordel !) m'ont poussé à, une fois encore, me refaire l'intégrale en quelques soirées.     Planetary , pour ceux du fond qui ne suivent pas, c'est quoi ? Un comics d'une trentaine d'épisodes (en comptant les numéros spéciaux) écrit par Warren Ellis (on passera sur ses frasques, à celui-ci, en notant néanmoins qu'il semble avoir fait amende honorable) et dessiné par John Cassaday, donc. Au départ, cela raconte les aventures d'une équipe s'occupant d'archéologie du paranormal, de déterrer les secrets du monde, comme les squelettes de monstres géants, les vaisseaux aliens ou interdimensionnels échoués sur terre, l

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo

Qu'elle était verte ma vallée

 Un truc intéressant, quand on anime (ou co-anime) des ateliers de prospective dans un cadre institutionnel, c'est qu'on a l'occasion de causer avec des gens de profils très différents, travaillant dans des cadres parfois opposés. L'un des gros sujets évoqués, ce sont les conséquences du changement climatique au niveau environnemental et humain. Et les adaptations nécessaires. Oui, Mad Max est une possibilité d'adaptation Pas la plus positive, ceci dit   Là, tout dernièrement, j'ai croisé dans ce cadre des gens du monde associatif, du travail social et du travail sur l'environnement. Lors d'un travail préliminaire, on a essayé de situer chacun sur un gradient de pessimisme quant à l'avenir. Les gens du monde associatif et les travailleurs sociaux étaient étonnamment optimistes. Ils voient quotidiennement toutes sortes de bonnes volontés, un intérêt croissant et de mieux en mieux informé sur ces questions. Ils ont conscience de l'énorme travail qu

Monnaie de singe

 J'ai pas encore beaucoup causé d'IA par ici. Je me tiens à l'écart de la hype. J'ai été regarder comment ça marchait, j'ai vu des trucs intéressant, des trucs bien moches, pour un boulot compliqué on a testé les nouveaux trucs de traduction automatique (et il a fallu repasser derrière à la truelle tant ça avait besoin de replâtrage) (malgré tout, on a constaté les progrès étonnants dans ce domaine).   J'ai ricané comme tout le monde en voyant ces types essayer de montrer que l'IA pouvait faire mieux que les grands peintres (un mec avait refait Nighthawks de Hopper en expliquant qu'il ne comprenait pas pourquoi ce tableau était un classique, passant complètement à côté du travail sur la lumière blafarde et les couleurs tristes exprimant la solitude profonde des personnages, et il était tellement fier de se ridiculiser publiquement, ce garçon). Ensuite, j'ai été passablement amusé par les gens qui expliquaient doctement que créer des prompts étaient u

Qu'ils sont vilains !

En théorie de la narration existe un concept important qui est celui d'antagoniste. L'antagoniste est un des moteurs essentiels de l'histoire, il est à la fois le mur qui bloque le héros dans sa progression, et l'aiguillon qui l'oblige à avancer. L'antagoniste peut être externe, c'est l'adversaire, le cas le plus évident, mais il peut aussi être interne : c'est le manque de confiance en lui-même de Dumbo qui est son pire ennemi, et pas forcément les moqueurs du cirque, et le plus grand ennemi de Tony Stark, tous les lecteurs de comics le savent, ce n'est pas le Mandarin, c'est lui même. Après, l'ennemi est à la fois un ennemi extérieur et intérieur tout en même temps, mais ça c'est l'histoire de Superior Spider-man et c'est de la triche.  Tout est une question de ne pas miser sur le mauvais cheval Mais revoyons l'action au ralenti. L'antagoniste a toujours existé, dans tous les récits du monde. Comme le s

Karel Čapek toujours vivant

 Fin septembre sort sort l'Anthologie Au boulot les robots réunie par Stéphanie Nicot et Jean-François Stitch, et publiée par Actu-SF, qui s'est relevée de ses soucis de l'an passé. Comme son nom l'indique, ça traitera des conséquences sur la notion de travail de l'arrivée de robots pilotés par des IAs de plus en plus pointues.   Couverture de Camille Ollagnier   J'y signe un texte, "patine", et une note d'accompagnement sur des ateliers d'écriture de l'an passé, consacrés à l'imaginaire robotique, menés avec l'amie Ketty Steward à l'origine de ce projet et qui signe également une nouvelle et de l'accompagnement. Y a de gros noms dedans comme Pierre Bordage, Sylvie Denis, Saul Pandelakis, Floriane Soulas, Johan Heliot et même... Fritz Leiber !