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Le jour le plus court

 Ayé, voilà le solstice, d'une certaine façon le dernier jour de l'année, ceux qui restent, les résiduels, se consacrant avant tout aux agapes, flonflons, mails "je ne suis pas au bureau actuellement, mais je traiterai votre message en rentrant le 03/01", cadals et gueules de bois divers. Ce soir, Jupiter et Saturne conjonctionnent gaillardement dans le Capricorne et Mars continue de faire de la figuration dans les Poissons. J'ignore si cela a un sens quelconque, hormis que la conjonction des deux astres les plus massifs du système est un bon moyen d'expliquer à ceux que ça intéresse les phénomènes optiques liés à la parallaxe vu que la plus lente des deux double dans le ciel la plus rapide.

En entendant mes bêtises, y a Kepler qui pleure

Toujours est-il que nous entrons dans l'équivalent grégorien de ce que les Mayas appelaient Uayeb, le lit de l'année, ces jours au statut particulier dans leur calendrier. Venant à l'issue de l'année du Pangolin, réputée néfaste entre toutes (mais en grattant un peu, vous trouvez des années tout aussi néfastes, si ce n'est plus, aux 14e et 15e siècles, voire au tournant entre les 12 et 13e siècles avant notre ère, et je ne parle même pas de l'époque de Justinien ou de 755, commencement de la fin piteuse de la dynastie Tang (on n'étudie pas trop ça à l'école par chez nous, mais dans le genre carnage, la période se pose-là).

Bref, les paris courent toujours à propos d'un bouquet final à base d'invasion zombie, de chute de météore, de vampires de l'espace, de pénurie de fromage ou de transmutation du Président en super-sayan. Choisis ton poison, camarade, moi j'ai fait provision de bières et de pinard pour faire face à la période. Et j'ai ressorti mon vieux et fidèle bracelet maya anti fin du monde, toujours utile dans des périodes de ce genre, on ne sait jamais.

Commentaires

Jean-Paul Jennequin a dit…
Et le fromage ? Pas e provision de fromage ?
Alex Nikolavitch a dit…
ça j'ai réapprovisionné ce matin !

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Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

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Pourtant, que la montagne est belle

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Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

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Ecritures, majuscules et paroles

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Jésus, Marie, Joseph...

Alors l'internet était en panne chez moi. Ça m'arrive rarement, mais ça arrive parfois. Après moult manipes ésotériques, j'ai réussi à remettre tout en route, quoique de façon vacillante. Et là, pouf, mail de Fef, le scénariste de  Métal Maniax . Ça fait quelques temps qu'il s'amuse à poster sur son blog des reprises improbables. Et parfois, il m'en envoie la primeur, car il sait que je suis un grand pervers amateur de ce genre de trucs, un fan de Light my Fire en Flamenco, de One Vision en techno nazie et autres Beat It en merengue cubain. Et là, bref, il m'a envoyé encore un truc lamentable dans le genre, du Metallica en celtique, et alors que normalement, je ne devrais même pas trop faire le con avec mon internet vacillant et qu'en plus j'ai du boulot, et fatalement, malgré tout, j'ai fourbi une riposte. Et puis, comme souvent dans ces cas-là, un clic sur un lien en entraine un autre, et on se retrouve... à aller plus loin, trop loin, éternell

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