Un truc qui me fait rire, dans ces théories du complot à base de nanopuces (en plus, la nanotechnologie c'est tellement has been. donnez-moi de la femto-tech ou rien, soyez un peu classieux, les mecs) c'est qu'elles butent sur un truc hyper basique et que chacun peu constater de visu tous les jours : la technologie, c'est de la merde.
Alors, loin de moi l'idée de vouloir jouer les luddites et de jeter mes sabots crottés dans les machines. J'utilise pas mal de technologie. Et j'en suis même assez souvent satisfait.
Mais je vous en parle, là, aujourd'hui, parce que j'ai vu passer les dernières déclarations visant à défendre l'appli Stop-Covid. Ses thuriféraires ont désormais comme élément de langage ceci : toute critique envers leur étron conçu avec le cul* est assimilable à un crime contre l'humanité. Rien que ça. Alors tous ceux qui s'y connaissent un peu sont pourtant vent debout contre ce machin dont les choix technologiques sont tous plus merdeux les uns que les autres (mais complètement français, histoire de rassurer) (genre "ne craignez rien, madame, c'est français, c'est la police française"). Et même si les choix n'étaient pas pétés au départ, la précipitation avec laquelle c'est fait condamne d'emblée la machin. La dernière fois que l'état a foncé dans le tas, ça a donné Parcoursup. (et quand il prend son temps, ça a donné Socrate ou Louvois) (les gens qui ont eu affaire à ces trucs en parlent encore avec des larmes de sang dans la voix). M. Blanquer a eu raison (pour une fois) en disant que les sites pornos avaient de meilleurs informaticiens que les services de l'état. Ils payent mieux, et leurs cahiers des charges sont cohérents. Parce que les décisionnaires d'ici d'y connaissent rien. Il suffit d'entendre Monsieur O., le grand manitou du numérique gouvernemental pour se rendre compte du degré de ramasse intégrale de ces gens.
Donc une théorie du complot basée sur des puces de l'état qui seraient assez bien conçues pour nous contrôler, nous pister, nous manipuler, nous espionner… à ce stade c'est juste risible. Il faudrait envoyer aux Kerguelen et en slip toute la classe politique à une poignée d'exceptions près pour espérer que ça puisse ressembler un jour à quelque chose.
Et dans le secteur privé, c'est pas forcément beaucoup mieux. Sans parler des trucs genre les informaticiens de Boeing, qu'on exposera sous cloche à Sèvres le jour où on se sera mis d'accord sur une unité de mesure internationale de la gabegie, on peut noter que plein de ces théories à la con impliquent Bill Gates.
Et là, un peu de sérieux. Quiconque a utilisé n'importe quel logiciel Microsoft ces trente dernières années saura que toute théorie du complot basée sur du matos sorti de chez Bill Gates sera moins efficace qu'une tentative de coup d'état menée par l'amicale des planteurs d'artichauts de Pleumeur-Bodou. Entre les machins pas compatibles avec eux-mêmes d'une version sur l'autre, les formats propriétaires introduits de façon complètement gratuite, les plantades et les erreurs stratégiques fondamentales, on n'est plus dans la science-fiction mais carrément dans la fantasy la plus débridée.
C'est donner beaucoup de crédit à des peigne-culs.
*oui, pléonasme, je sais.
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