Accéder au contenu principal

Hyperespace


Bon, nous voilà déconfinés ou presque (peut-être presque trop, d'ailleurs, une rue bondée est désormais quelque chose me mettant profondément mal à l'aise) et c'est peut-être l'occasion de voyager, ne serait-ce que par l'esprit, par-delà des gouffres d'espace et de temps. Ce papier pour Fiction date de 2014, et je l'avais développé pour une conférence à Auxerre en… 2017, il me semble. Pas sûr que tout ceci soit tout à fait à jour, mais je vous le livre tel quel.



Illustration de Gewll


Hyperespace

Lénine l’a dit : « les faits sont têtus », et Einstein, vers la même époque, aurait énoncé que « tout est relatif ». Ces deux phrases sont en apparence à peu près aussi incompatibles entre elles que la physique quantique et la relativité générale. Mais il se trouve justement que la relativité est têtue. Et que cette déjà vénérable théorie, qui structure pas mal de choses dans la pensée scientifique contemporaine et même dans notre quotidien*, stipule qu’aucun objet ne peut dépasser la vitesse de la lumière. Et ça, c’est très problématique pour les auteurs de science-fiction, et particulièrement pour ceux de space opera.

« Vitesse de distorsion, monsieur Sulu ». Et l’USS Enterprise de partir à des vitesses incommensurables** à la découverte de l’espace, frontière de l’infini, de mondes étranges, de formes de vies nouvelles, d’avancer vers l’inconnu, etc. Mais dans l’univers réel, ces mondes inconnus et ces formes de vies exotiques nous sont encore à peu près inaccessibles. La distance qui nous en sépare se mesure en années-lumière, voire en dizaines, centaines ou milliers d’années-lumière. Pour situer, la lumière que nous recevons de la galaxie d’Andromède a été émise alors que nos ancêtres répondaient encore au doux nom d’australopithèques. Se rendre sur l’étoile la plus proche, dans la constellation du Centaure, nécessiterait au moins quatre ans de vol à la vitesse de la lumière, et ce, en faisant abstraction du temps d’accélération nécessaire pour atteindre cette vitesse (appelée sobrement « C », chez papy Albert), parce qu’une accélération trop brutale aurait vite fait de transformer le vaillant astronaute en pizza tex-mex, et son vaisseau avec. Sans oublier le fait*** qu’on ne dispose d’aucune motorisation nous permettant seulement d’atteindre 20 % de C. Alors, aller plus vite, c’est multiplier les problèmes théoriques autant que la vitesse elle-même.

Ça cache quequ’chose, attends-toi à des distorsions

Comme souvent, le moyen le plus simple de contourner un problème, en littérature, c’est de nier son existence. Le space opera de papa, E.E. Doc Smith en tête, ne se préoccupe aucunement des problèmes d’augmentation exponentielle de l’inertie ou de distorsions subies par le vaisseau. Ses sphères et autres cigares d’acier font le voyage vers Nevia en quelques jours grâce à un moteur qui supprime l’inertie et passez muscade. John Varley, de son côté, préfère parfois s’amuser de cette limite : « Je ne comprends pas pourquoi on n’a rien fait pour ces histoires de vitesse de la lumière. […] Mon père, pour sa part, n’y a jamais cru. Toute sa vie, il est resté convaincu que les riches disposaient d’un système plus rapide, et qu’ils le cachaient à la plèbe, par pure bassesse. » ****

Mais le câblage interne des auteurs de science-fiction est conçu de telle manière qu’ils aiment bien trouver des idées pour régler directement le problème, parce qu’ils savent qu’au passage, ils peuvent en tirer des concepts d’histoires et de péripéties.


Une des solutions proposées fut l’utilisation des distorsions locales de l’espace-temps associées à ce qu’on appelle des singularités. La singularité est un objet physique assez singulier, comme son nom l’indique. Si, comme l’explique Einstein (encore lui) la gravité se manifeste par une distorsion de la structure même de l’espace-temps, la singularité est ce qui arrive quand une masse énorme se concentre en un tout petit volume, au point de dépasser les capacités de déformation du continuum. Autrement dit, quand elle fait un trou dans la trame de l’univers. C’est précisément ce qui arrive dans les célèbres trous noirs, ces cadavres d’étoiles effondrées sur elles-mêmes. Or, qui dit « trou » dans l’espace-temps dit potentiellement « traversée ». C’est le concept que développent un certain nombre de récits de science-fiction, dans lequel la singularité permet des sauts soit à grande distance, soit carrément dans des univers autres. L’univers parallèle ainsi accessible échappe à notre propos, mais signalons que c’est le type de voyage que pratiquent les héros des romans du cycle Éon, de Greg Bear, mais aussi le personnage joué par Maximilian Schell dans Le Trou noir (Gary Nelson, 1979), film que son casting de luxe suffirait à propulser au rang de chef-d’œuvre, si son scénario n’avait pas lui aussi été avalé par la singularité pour ne plus en ressortir. Dans le cadre d’un récit plus classique, la distorsion provoquée par le trou noir permet de se déplacer d’un bout à l’autre de l’univers, en un temps plus ou moins long selon les besoins du récit : c’est la technique dite du « saut collapsar » employée dans La Guerre éternelle*****, roman dont un des ressorts est le décalage temporel entre protagonistes, lié aux vitesses relativistes atteintes par leurs vaisseaux.

Le principe est également appelé « trou de ver » (wormhole, ou « pont d’Einstein Rosen », si vous tenez tant que ça à briller dans les soirées en ville) par certains physiciens, qui imaginent le soubassement du continuum comme une sorte de gruyère, ou de poutre de vieille baraque mal xylophénée, dont les galeries seraient accessibles via des singularités particulières. Mais si le wormhole est un objet assez bien défini sur le plan mathématique, force est de constater que l’on n’en a jamais observé dans la nature.

La plupart du temps, le space opera postule l’existence d’une motorisation ad hoc, qui produit la distorsion locale sans le secours d’une singularité, ou alors une singularité domestique, localisée dans un champ de confinement, comme dans le film Event Horizon (Paul W. S. Anderson, 1997). C’est ce que Star Trek appelle « vitesse de distorsion » (warp, en anglais, mais c’est aussi traduit par « hyperexponentiel » dans certaines versions québécoises), ou ce que le cycle des Villes nomades, de James Blish, nomme « tournebouloche » (traduction très, très libre de spindizzy, le terme employé dans la version originale). Le principe est toujours à peu près le même, dans ces cas-là : le vaisseau ou l’objet propulsé quitte l’espace « normal » pour pouvoir accéder à des raccourcis d’espace-temps, dans lesquels il peut sans coup férir se déplacer à des vitesses supraluminiques.



Tout faire sauter


Mais le voyage dans un espace autre, dans lequel les lois physiques sont différentes, peut poser problème. Qu’est-ce qui garantit le maintien de l’intégrité physique du voyageur et de son vaisseau ? En l’état, absolument rien. À moins de nier le problème, ou d’imaginer un champ protecteur ad hoc, rien ne s’oppose à l’explosion de l’engin spatial imprudent qui s’aventure ainsi dans l’ailleurs. La solution trouvée par certains auteurs de science-fiction, Isaac Asimov en tête, c’est le saut instantané. Il n’y a alors pas translation dans l’hyperespace, mais disparition et réapparition en deux endroits distincts de l’univers. Le vaisseau effectue un saut car justement, c’est cette absence de compatibilité des lois physiques qui conduit l’espace « autre » à le rejeter et à le réintégrer dans son continuum d’origine, à des coordonnées que l’on peut prévoir. Les conditions initiales de la translation permettent de déterminer le point de sortie. Ce qui dispense au passage de passer sous silence la nature physique de cet hyperespace – bien qu’Asimov ait laissé entendre dans « Risque », une nouvelle du Cycle des Robots, qu’il s’agissait de l’au-delà.

Dans la bande dessinée Valérian, agent spatio-temporel, de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, le saut dans l’espace-temps permet de choisir des coordonnées non seulement en d’autres points de l’espace, mais aussi du temps, ce qui génère parfois d’amusants paradoxes temporels, sur lesquels sont construits quelques-uns des plus beaux chapitres de la série. L’hyperespace est représenté par un très bel effet de trame mécanographique qui en montre la nature mystérieuse (et peut-être granulaire, comme semblent le démontrer les recherches de nos physiciens).


Espace-temps, suspends ton vol


Mais la question soulevée par ces distorsions de l’espace-temps (et, accessoirement, par l’accès à d’éventuels univers parallèles qu’elles peuvent impliquer) est celle des dimensions de l’espace-temps, par-delà les « trois dimensions d’espace et une de temps » reconnues par l’expérience. Dans quelle géométrie s'opère donc la distorsion ? En bonnes pratiques relativistes, ce qu’on manipule mathématiquement comme une quatrième dimension, c’est, en simplifiant, la vitesse d’écoulement du temps. La distorsion de l’espace dans un espace-temps relativiste se perçoit comme un ralentissement local du temps (il s’écoule moins vite en apesanteur que sous une gravité intense). Cependant, voyager en utilisant cette distorsion, c’est voyager non pas dans l’espace-temps, mais dans ses replis spatiaux et non temporels, ce qui suppose des dimensions spatiales supplémentaires. Ces dimensions qui sont alors très précisément ce qu’on appelle, en termes géométriques, l’hyperespace. (Deux dimensions définissent une surface, trois un espace, quatre un hyperespace, et s’il y a un mot pour définir un espace à cinq dimensions, écrivez à la revue, qui transmettra.)

Se pose alors l’irritant problème du cadre théorique de ces dimensions bonus, cadeau Bonux que Dieu aurait caché dans le grand paquet de lessive de la réalité. La théorie des cordes, pour ne citer qu’elle, prévoit tout un tas de dimensions en plus des quatre dimensions d’espace-temps que nous pratiquons quotidiennement (onze, vingt-six, voire N, selon les versions). Hélas, la théorie prévoit également qu’elles soient repliées sur elles-mêmes : quand bien même on s’en servirait pour dépasser la vitesse de la lumière, il faut bien admettre que quand on ne se déplace à très hautes vitesses que sur des distances équivalant à la longueur de Planck******, on n’est guère avancé.



Vers l’infini, et au-delà !


Malgré tout, la science ne nous empêche pas totalement de rêver, comme le démontre Miguel Alcubierre, et ce sans contrevenir aux équations de la relativité générale. Si un objet mobile ne peut pas dépasser la vitesse de la lumière dans un espace-temps normal, il n’a qu’à embarquer sa portion d’espace-temps local à la vitesse de la lumière, ce qui lui permettra de rester fixe dans son environnement proche. Le principe est approximativement le même quand deux galaxies s’éloignent à grande vitesse, poussées non pas par une énergie quelconque, mais par la dilatation de l’espace-temps lui-même. C’est ce qui fait qu’une partie de l’univers lointain est inaccessible à la vue : son espace-temps s’éloigne du nôtre à une vitesse supérieure à celle de la lumière, sans pour autant violer la sacro-sainte règle d’Einstein. Sur le papier, le système Alcubierre est génialement simple. La distorsion locale se présente comme une vague d’espace-temps à l’avant du vaisseau, sur laquelle il « surfe ». Seule petite difficulté, il faut que cette vague déforme l’espace-temps en sens inverse des déformations qu’il subit sous l’influence des masses et de leur gravité (ou pour mieux dire, en sens inverse de la gravité elle-même). Pour y arriver, il suffit de générer des masses négatives. Et ça, pour l’instant, on ne sait pas tellement faire, et on ne sait même pas vraiment par où commencer. Les meilleures pistes nous entraînent du côté des mystérieuses matière et énergie noires, mais comme on ignore encore leur nature exacte, voire leur nature inexacte, le problème reste étonnamment complexe. Et pourtant, des solutions du type de celle d’Alcubierre restent nos meilleures pistes à ce jour. Un ingénieur de la Nasa, Harold White, prétend avoir trouvé des solutions et son équipe s’est mise au travail l’an passé. Mais en ces matières, on ne peut vendre la peau de l’Ourse qu’après avoir été la chercher sur l’étoile Polaire : le système White ne demande pour fonctionner qu’une grosse demi-tonne de masse négative, ce qui est un progrès par rapport au design original, reste le problème de la production, via des excitations localisées de la structure de l’espace-temps. Car oui, pour faire onduler l’espace-temps, il faut le chatouiller, c’est d’une imparable logique.

Inutile de dire que ce n’est pas encore demain que la main de l’homme mettra le pied sur la croupe du Centaure, ni même sur Alpha.





La boîte à outils


Un film à voir : 2001, l’Odyssée de l’espace, dans lequel on a un long voyage à vitesse normale, un voyage avec un portail d’hyperespace, et même des australopithèques en prime.


Un roman à lire : le cycle de Dune, dans lequel la distorsion de l’espace finit par impliquer une distorsion des corps, les Navigateurs devenant au fil des générations des êtres monstrueux.


Un disque à écouter : We Travel The Space Ways, de Sun Ra and his Myth Science Arkestra, parce qu’on ne fait plus tellement de psyché-jazz cosmique, de nos jours, et c’est bien triste.





*Et pas que pour le meilleur : ces cochonneries de GPS fonctionnent entre autres grâce à elle, car c’est l’application de ses équations qui permet de trianguler à deux mètres près un objet à une altitude différente des satellites chargés de le repérer, au prix de savants calculs. La prochaine fois que vous tournerez à gauche à deux cents mètres parce que la voix vous a dit « à deux cents mètres, tournez à gauche », vous saurez que c’est la faute à papy Einstein.

**Voire à une vitesse démesurée (ludicrous speed) comme dans La Folle Histoire de l’espace, (Spaceballs, Mel Brooks, 1987). Sauf que ce n’était pas l’Enterprise. Mais le principe reste le même.

***Et « les faits sont têtus », nous rappelle une fois encore dans l’oreillette monsieur Vladimir I. Oulianov, de Simbirsk. Je le soupçonne fortement d’être têtu lui aussi.

**** Le Système Valentine, 1998.

***** The Forever War, Joe Haldeman, 1974.

******Histoire de ne pas vous assommer avec des exposants négatifs démentiels, disons que c’est juste tout petit, la longueur de Planck. Beaucoup plus petit qu’un électron. Alors des dimensions de cette taille-là, elles doivent être bien planckées.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Chez les voisins

 Vous le savez peut-être, mais il m'arrive d'écrire dans la presse, notamment dans Geek le Mag (je travaille avec eux depuis déjà quelques années).  Là, ils m'ont demandé des notules pour leur site internet. Tout à fait le genre de choses que j'aurais fait normalement sur ce blog, des petites considérations sur tel personnage, telle préconception. Y en a déjà quatre en lignes : Pourquoi Hollywood ne peut pas adapter Fondation  ? Guy Gardner est-il un connard ?  L'éternel retour de Red Sonja Tezuka a-t-il vraiment inventé les mangas ?    Y a parfois un côté gentiment troll. On va voir ce que ça donne. J'essaierai de les répercuter ici à l'occasion.   Par ailleurs, je mets en place à partir du 2 octobre un atelier d'écriture sur l'imaginaire, à la Maison de Quartier du vieux Conflans, à Conflans Ste Honorine. Ce sera un jeudi sur deux de 20 à 22h. N'hésitez pas à me solliciter en commentaire à ce sujet. Le site du comité de quartier    

Ruelle dans les brancards

 De nouveaux des rêves de villes d'ancien régime, labyrinthiques, aux ruelles tortueuses, aux pierres et aux huisseries de bois noircies. Cette nuit, j'étais dans la partie touristique de la vieille cité, les bâtiments vénérables sont défigurés par des boutiques de souvenirs cheap et des bars à hôtesses pour touristes en goguette.  L'une d'entre elles, qui joue les rabatteuses pour un établissement louche et surveille donc toutes les allées et venues de la rue, me fait pénétrer dans la maison d'un riche propriétaire qui écrase tous ses voisins sous les loyers. Il a une collection d'art assez étrange, un côté océanien marqué, mais remanié par Lovecraft et Derleth. Les pièces sont exposées sur des murs boisés à l'ancienne, qui assombrissent les pièces. L'éclairage ne parvient pas à compenser et tout a un côté sinistre et inquiétant. Je trouve ce que je venais chercher, une statuette ultra chelou, gigero-primitive. Je sais que si je l'embarque, je me fe...

Bonneteau sémantique

Bon, même si j'ai pas vraiment d'éditeur en ce moment, pour les raisons que vous savez (si vous êtes éditeur et que je vous ai pas encore embêté en vous envoyant mes trucs, manifestez-vous), je continue à écrire.   Avec le temps, j'en ai déjà causé, je suis devenu de plus en plus "jardinier", en ce sens que quand je commence à écrire, je n'ai plus qu'un plan très succinct, indiquant juste la direction du récit et ses grosses balises et je me laisse porter par les situations et les personnages. Bon, une des raisons, c'est que quand je faisais des plans détaillés, j'en foutais la moitié au panier en cours de route. Une autre, c'est que je me fais plus confiance, à force. Là où j'ai changé mon fusil d'épaule, c'est que le truc sur lequel je bosse en ce moment est un roman d'anticipation (développant l'univers posé dans quelques unes de mes nouvelles, on retrouve d'ailleurs un personnage) et pas de fantasy. Mon plan se rédui...

Révisions, rétrocontinuité et crises infinies, quand les héros fuient leur passé

Encore une rediff, un gros article que j'avais publié dans l'antho des Moutons électriques  Super-héros : Sous le masque. Les univers de super-héros se « rebootent » à intervalles réguliers, partiellement ou complètement. Les histoires redémarrent à zéro et l’on en profite pour dépoussiérer les concepts. Mais pourquoi ce révisionnisme ? Pourquoi le Superman de 1938 n’est-il plus exactement le même personnage que celui de 1954, de 1988 ou de 2012 ? Le temps qui passe est-il la kryptonite de ces personnages costumés ? Lorsque Siegel et Shuster créent Superman au milieu des années 1930, ils n’ont encore aucune idée de la postérité à venir de leur personnage. Et pour cause : personne chez l’éditeur n’y croit et la première histoire publiée en 1938 l’est à titre de bouche-trou dans Action Comics n°1. Mais le succès immédiat engendre des imitations et détournements, et au fil des années qui suivent, on voit apparaître Batman, Human Torch, Sub Mariner, Wonder Woman, Captain America et...

Return of the space cow-boy

 À l'occasion de ma pause post-prandiale, je m'étais remis la scène d'ouverture d' Il était une fois dans l'ouest , parce que ça fait du bien des fois de revenir aux fondamentaux. Et puis, alors que je tentais de me remettre au boulot, j'ai tilté que le nouvel épisode d' Alien Earth venait de sortir. Bon, j'en causerai pas plus avant aujourd'hui, because que j'attends la fin de la série pour me faire un avis définitif (j'aime bien  Noah Hawley à la base, y a des choses que j'apprécie là-dedans et d'autre dont... j'attends de voir comment elles vont évoluer), mais j'ai eu un petit tilt. Ça représentait en apparence une sorte de grand écart conceptuel et esthétique, Charles Bronson et son harmonica d'un côté, Timothy Olyphant peroxydé téléchargeant des données biologiques de l'autre, sauf que... non, en fait. Ben oui, le western et le récit spatial (bon, même si on est pas dans le spatial avec Alien Earth , mais avec la...

Causes, toujours

 Dans la mesure où j'ai un peu de boulot, mais que ce n'est pas du tout intense comme ça a pu l'être cette année, j'en profite pour tomber dans des trous du lapin de documentation, qui vont de la ville engloutie de Kitej (pour une idée de roman avec laquelle je joue depuis l'an passé mais que je ne mettrai pas en oeuvre avant de l'avoir bien fait mûrir) à des considérations sur les influences platoniciennes sur le christianisme et le gnosticisme primitifs (pour me tenir à jour sur des sujets qui m'intéressent de façon personnelle) à des trucs de physiques fondamentale pour essayer des comprendre des choses sans doute trop pointues pour moi.     Là, ce soir, c'étaient des conversations entre physiciens et un truc m'a fait vriller. L'un d'entre eux expliquait que la causalité est une notion trop mal définie pour être encore pertinente en physique. Selon lui, soit on la repense, soit on la vire. Il cite un de ses collègues britanniques qui disai...

Romulus et Rémus sont dans un vaisseau

 Comme il y a des domaines sur lesquels je suis toujours un poil à la bourre, j'ai enfin vu Alien : Romulus . J'avais eu l'intention d'y aller en salle, mais pour des problèmes d'emploi du temps, ça ne s'était pas fait. Et de toute façon, vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, j'avais signé l'avis de décès de la licence Alien il y a déjà quelques années. Bon, hier soir, après avoir passé quelques heures en recherches perso sur des sujets obscurs (le proto-canon paulinien de Marcion, ça vous parle ? Probablement pas), je me suis calé devant la télé, et en fouillant dans les menus des plateformes, je suis tombé sur Romulus et je me suis dit : allez. Y a quinze jours, en faisant la même démarche, j'étais tombé sur le documentaire de Werner Herzog sur Bokassa. Pas exactement le même délire. Je ne m'attendais pas à grand-chose. J'avais vu passer des critiques pas très sympa. Ceci dit, les bandes annonces m'avaient fait envie : décor...

Sur la route encore

 Longtemps que je n'avais pas rêvé d'un voyage linguistique. Ça m'arrive de temps en temps, je ne sais pas pourquoi. Là j'étais en Norvège, je me retrouve à devoir aller dans le nord du pays pour accompagner un groupe, je prends un ferry puis une sorte de car pour y aller. Une fois sur place, on se fait une forteresse de bois surplombant un fjord, c'est féérique et grandiose. Pour le retour, pas de car. On me propose un camion qui redescend par la Suède, j'accepte le deal. Je me retrouve à voyager à l'arrière d'abord puis, après la douane, je passe devant avec le conducteur qui parle un français bancal et son collègue co-pilote qui cause un anglais foireux. Bon baragouine en suivant des routes tortueuses entre des pins gigantesques. Y a des étapes dans des trucs paumés où on s'arrête pour manger, un début de bagarre qu'on calme en payant une bouffe à tout le monde. Des paysages chouettes. Je suis jamais arrivé à destination, le réveil a sonné, ma...

Rebooteux

 Bon, on a profité de l'été pour se faire des sorties cinés avec la tribu Lavitch. Et comme il y a un tropisme comics par ici, ça a été Superman et Fantastic Four.     Pas grand-chose à dire sur le FF , qui est dans la moyenne des films Marvel en termes de scénar, mais bénéficie d'une belle direction artistique et d'un ton qui, pour le coup, colle assez avec ce qu'on était en droit d'attendre d'un film sur le quatuor le plus emblématique des comics, et qu'aucun des films précédents qui leur étaient consacrés n'arrivait à approcher (à part peut-être un peu le Corman, mais on reconnaîtra que c'est un cas particulier). Pas le film de l'année, mais un moment fun et coloré. On notera que prendre une actrice qui s'appelle Kirby pour faire le personnage le plus stanleesque de la bande ne manque pas d'ironie, mais elle fait bien le job, donc...  Fun et coloré, ce sont aussi des mots qui viennent à l'esprit en voyant le Superman , James Gunn ...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...