Je viens de boucler un dossier Thor : Ragnarok pour un magazine, et comme j'ai largement débordé de la place qui m'était impartie (d'autant qu'il y avait une grosse interview d'un des concepts artists du film, interview copinage pur, quand vous verrez de qui il s'agit), et j'ai du sortir les ciseaux et ratiboiser à mort. Ce que je poste ici n'est donc pas vraiment un article, juste un encadré accompagnant d'autres trucs (sur la définition du Ragnarok, sur la déesse Hela et sur les films de gladiateurs)
Résultat, y a tout un bout de truc que j'ai fait sauter d'un bloc (on peut réduire un texte trop long en chassant l'adverbe et la virgule, mais y a toujours un moment où il faut être un peu plus hardcore) et comme je dis toujours que c'est pas bien de jeter, je me suis dit que j'allais vous en faire profiter. Parce que c'est trop la classe de jouer les journalistes maintenant que c'est devenu une profession encore plus méprisée que traducteur.
Au fait, y en a eu combien, des Ragnaroks chez Marvel ?
Ragnarok, c’est un peu comme les immortels chez notre High-Lambert national, il ne peut en rester qu’un. Sauf qu’une fois que c’est fait, c’est fini. Et qu’il faut trouver des solutions pour relancer la machine.
Au départ, Jack Kirby, créateur du comic book The Mighty Thor, voulait finir la série par un Ragnarok et la redémarrer sous un autre titre avec de nouveaux dieux (c’est ce qu’il fera l’année suivante chez DC, d’ailleurs, avec New Gods). Mais Stan Lee, son scénariste, s’y oppose violemment, parce qu’il ne veut pas sacrifier des personnages qui marchent bien, et ce sera la goutte d’eau qui met le feu à Asgard. Hormis un récit de deuxième partie qui raconte Ragnarok dans les Tales of Asgard, la série continue avec de nouveaux dessinateurs.
Roy Thomas, qui devient rédacteur en chef à la place de Stan Lee peu après, reprend l’idée. Sans les « nouveaux dieux » derrière. Son Ragnarok a lui est prétexte à une saga racontant une conflagration précédente, avec une génération antérieure de Thors et d’Odins. Les dieux étant des projections d’invariants universels, leurs aventures se réitèrent à chaque fois en un cycle sans fin, ce qui permet éventuellement à Marvel d’inventer de nouvelles versions du personnage.
Walt Simonson, qui réinvente la série quelques années plus tard, nous donne à voir des versions alternatives de Thor (dont une grenouille de deux mètres avec un marteau) et un superbe Ragnarok avorté avec un énorme démon du feu, Surtur (que visiblement on verra dans le film).
Depuis, après plusieurs remplacements du personnage principal, Thor a connu un ragnarok presque définitif il y a une dizaine d’années, juste avant la série Civil War. Et il a failli être le bon. Thor a disparu des pages de nos illustrés préférés pendant quelques années. Mais c’était sans compter avec J.M. Starczynski et Olivier Coipel qui sont parvenus à le réincarner, et tout son panthéon avec, y compris un Loki qui deviendra vite très troublant (c’est l’occasion de signaler qu’en vrai, dans les mythes nordiques, Loki est vachement moins séduisant que quand il a la tête de Tom Hiddleston). Depuis, Fear Itself, Siege et les autres catastrophes qui se sont abattues sur Asgard avaient toutes un parfum de Ragnarok sans en être vraiment et le pouvoir de Thor a à nouveau changé d’hôte humain. Combien de temps avant que Marvel ne redistribue les cartes, à présent ? Car qu’est-ce qu’un bon super-héros sans une bonne fin du monde, après tout ?
Au fait, y en a eu combien, des Ragnaroks chez Marvel ?
Ragnarok, c’est un peu comme les immortels chez notre High-Lambert national, il ne peut en rester qu’un. Sauf qu’une fois que c’est fait, c’est fini. Et qu’il faut trouver des solutions pour relancer la machine.
Au départ, Jack Kirby, créateur du comic book The Mighty Thor, voulait finir la série par un Ragnarok et la redémarrer sous un autre titre avec de nouveaux dieux (c’est ce qu’il fera l’année suivante chez DC, d’ailleurs, avec New Gods). Mais Stan Lee, son scénariste, s’y oppose violemment, parce qu’il ne veut pas sacrifier des personnages qui marchent bien, et ce sera la goutte d’eau qui met le feu à Asgard. Hormis un récit de deuxième partie qui raconte Ragnarok dans les Tales of Asgard, la série continue avec de nouveaux dessinateurs.
Roy Thomas, qui devient rédacteur en chef à la place de Stan Lee peu après, reprend l’idée. Sans les « nouveaux dieux » derrière. Son Ragnarok a lui est prétexte à une saga racontant une conflagration précédente, avec une génération antérieure de Thors et d’Odins. Les dieux étant des projections d’invariants universels, leurs aventures se réitèrent à chaque fois en un cycle sans fin, ce qui permet éventuellement à Marvel d’inventer de nouvelles versions du personnage.
Walt Simonson, qui réinvente la série quelques années plus tard, nous donne à voir des versions alternatives de Thor (dont une grenouille de deux mètres avec un marteau) et un superbe Ragnarok avorté avec un énorme démon du feu, Surtur (que visiblement on verra dans le film).
Depuis, après plusieurs remplacements du personnage principal, Thor a connu un ragnarok presque définitif il y a une dizaine d’années, juste avant la série Civil War. Et il a failli être le bon. Thor a disparu des pages de nos illustrés préférés pendant quelques années. Mais c’était sans compter avec J.M. Starczynski et Olivier Coipel qui sont parvenus à le réincarner, et tout son panthéon avec, y compris un Loki qui deviendra vite très troublant (c’est l’occasion de signaler qu’en vrai, dans les mythes nordiques, Loki est vachement moins séduisant que quand il a la tête de Tom Hiddleston). Depuis, Fear Itself, Siege et les autres catastrophes qui se sont abattues sur Asgard avaient toutes un parfum de Ragnarok sans en être vraiment et le pouvoir de Thor a à nouveau changé d’hôte humain. Combien de temps avant que Marvel ne redistribue les cartes, à présent ? Car qu’est-ce qu’un bon super-héros sans une bonne fin du monde, après tout ?
Commentaires
oui, au départ (chez Simonson), le Thor Grenouille était un colosse.
pour le ragnarok, tu parles du film avengers ?