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La fille-araignée

Tiens, ça fait une paye que j'avais pas balancé une nouvelle inédite... Voilà un truc que j'ai écrit y a 6 mois de ça, suite à une espèce de cauchemar fiévreux. J'en ai conservé certaines ambiances, j'en ai bouché les trous, j'ai lié la sauce. Et donc, la voilà... (et à ce propos, dites-moi si ça vous dirait que je fasse des mini-éditions de certains de ces textes, je me tâte là-dessus)





Elle m’est tombée dessus dans un couloir sombre de la maison abandonnée. Il s’agissait d’une vieille villa de maître, au milieu d’un parc retourné à l’état sauvage, jouxtant le canal. Nul n’y avait plus vécu depuis des décennies et elle m’avait tapé dans l’œil un jour que je promenais après le travail, un chantier que j’avais accepté pour le vieil épicier du coin. J’en avais pour quelques semaines et j’en avais profité pour visiter les alentours.

Après avoir regardé autour de moi si personne ne m'observait, je m’étais glissé dans une section effondrée du mur d’enceinte, j’avais traversé le jardin dévoré par les hautes herbes et les arbrisseaux laissés à prospérer, puis j’étais rentré par une fenêtre brisée, que je n’avais pas eu de mal à ouvrir. Cette curiosité de ma part avait quelque chose d’intéressé : une telle ruine, je pouvais l’avoir à un bon prix, en me débrouillant bien, avant de la retaper pour en tirer un gros bénéfice.

La salle à manger était restée telle quelle, comme si on l’avait abandonnée précipitamment. Aucune house sur les meubles, un vase d’étain terni au milieu de la table dont le bois était désormais rongé. La moisissure avait totalement dévoré le tableau au mur, un portait sans doute, dont la surface avait pris un caractère abstrait de taches verdâtres et marron. Un lierre maladif, venu de la façade, colonisait une chauffeuse à l’endroit où, dans la matinée, le soleil éclairait la pièce.

Désirant poursuivre avant la tombée de la nuit, je me glissai dans le couloir. C’est là qu’on me demanda, semblait-il, qui j’étais. La poussière me faisait tousser, c’est pourquoi au départ, je n’étais pas sûr d’avoir bien entendu. J’écarquillai les yeux dans la semi-obscurité, mais ne vit qu’une énorme araignée sur un mur au papier-peint déchiré, à un pas de moi.

« Pardon ? » demandai-je en direction de la bête.

« Quand les bêtes te parlent, me disait mon grand-père, écoute-les toujours avec attention. Mais méfie-toi, aussi, c’est un mauvais signe. »

Un mauvais signe de quoi ? De l’attention que me porte l’univers ? Ou de mon équilibre mental ? Celui du grand-père était notoirement instable et sujet à caution, peut-être savait-il donc très bien de quoi il causait. Enfant, je l’avais toujours considéré comme une sorte d’expert en bizarrerie, un bonhomme fascinant. Peut-être était-ce ce qui m’attendait à mon tour, l’âge venant. J’en prenais le chemin. Un jour, mes vaticinations donneraient de quoi réfléchir à des gamins trop sûrs d’eux, à moins qu’ils ne choisissent de s’en moquer ouvertement.

« Non, pas elle », me fit une petite voix alors que je me penchai en direction de l’araignée pour l’examiner de plus près, une chose orangée et grasse. Le trop grand nombre de pattes de ces bestioles m’a toujours donné le frisson.

Je me retournai sans rien voir.

« Mais non, ici. Êtes-vous donc sot ?

— Je ne vois pas grand-chose, surtout.

— Ah bon ? »

Je perçus un mouvement un peu plus loin, dans une sorte de niche, du genre de celle où l’on installait le seul robinet de l’étage, dans le temps. Je m’approchai.

Elle était assise là, pelotonnée, les bras autour de ses jambes nues et grises. Sa robe déchirée était couverte de poussière et de toiles d’araignées. Elle avait de grands yeux noirs et tristes qu’elle leva vers moi. Je ne leur trouvai rien d’implorant, pourtant, plutôt une pointe de curiosité.

« Personne ne vient jamais ici, dit-elle de sa toute petite voix. Et ils toussent, comme vous. Faut pas tousser. Tousser, ça tue.

— Je visitais la maison, et elle est poussiéreuse. Il est temps que quelqu’un s’occupe de lui redonner un peu d’éclat, tu ne crois pas ?

— Pourquoi ? Je la trouve très bien comme ça. »

Qu’aurais-je pu répondre ? Elle me l’avait fait comprendre à demi-mot, j’étais un intrus pour elle.

« Mettons que je n’ai rien dit, alors.

— C’est chez moi, je ne veux pas qu’on la change, ajouta-t-elle.

— Je n’y toucherai pas, alors, c’est promis. »

Ses yeux noirs s’étrécirent comme si elle me jaugeait, comme si elle cherchait à déterminer si j’étais, ou pas, le genre de personne tenant ses promesses. Je n’aimai pas trop cette façon qu’elle avait de me fixer. Pour reprendre un semblant de contenance, je sortis de ma poche un biscuit que je gardais pour les petits creux. Son regard s’illumina. Je le lui tendis.

Elle le dévora avec une férocité effrayante.

« J’imagine que tu ne manges pas beaucoup, ici, risquai-je.

— Il n’y a que les araignées. Ça ne calme pas la faim. »

Je préférai ne pas visualiser ce qu’elle sous-entendait. Elle semblait fascinée par ma poche, espérant que j’en aie plus. Je secouai la tête.

« On peut aller en chercher d’autres, si tu veux. »

Je finis par prendre sa main, que je trouvai froide, et je l’emmenai au bord du canal qui passait juste derrière la vieille maison isolée.

Le soleil couchant semblait la gêner. Même la lumière chaude et orangée ne parvenait pas à illuminer son teint grisâtre. Elle frissonna, ôta sa main de ma mienne et partit en courant, entre des herbes folles qui lui montaient jusqu’à l’épaule, se réfugier à l’intérieur. Avec une agilité surprenante, elle escalada le mur jusqu’à une fenêtre et s’y glissa.

« Je viendrai t’en rapporter d’autres, alors ! » criai-je.

Elle ne répondit pas. Peut-être ne m’avait-elle même pas entendu.

En retournant vers la chambre que je louais pour la durée du chantier, je repensais à ce qu’elle m’avait dit. « Tousser, ça tue. » S’était-elle reconfinée, avait-elle été secouée par l’épidémie du Covid ? Je n’arrivais pas à lui donner un âge précis, mais elle n’avait pas dû être bien grande au moment de la grande panique, lorsque les rues s’étaient vidées d’un coup. J’hésitai à appeler les services sociaux, mais il aurait alors fallu justifier de ma présence dans cette maison, dont j’ignorais à qui elle appartenait.

Le lendemain en fin d’après-midi, je revins avec un sachet de viennoiseries. Passant devant la grille, je m’arrêtai pour regarder à nouveau la maison.

J’avisai la plaque, sur le côté, et la frottai avec mon mouchoir pour lire le nom gravé.

« N’allez pas par là. »

Je me retournai. Une petite vieille, avec son cabas, me regardait, l’air catastrophé.

« Je me demandais s’il était possible d’acheter cette belle maison…

— Ne faites pas ça. Quand j’étais jeune fille, les garçons y allaient pour nous impressionner, par défi. Il y en a qui ne sont pas ressortis.

— Les gendarmes ont bien dû venir fouiller ?

— Ils n’ont rien retrouvé.

— C’est abandonné depuis si longtemps que ça ? »

Elle repartit sans me répondre. Elle ne tenait visiblement pas à s’attarder en vue du bâtiment, ni même à en parler.

Lorsqu’elle fut hors de vue, je retrouvai le pan de mur écroulé et je rentrai dans la propriété abandonnée. Équipé d’une lampe, cette fois-ci, je filai directement à la niche où j’avais trouvé la fille. Elle était vide. Je l’appelai. Faute de réponse, je déposai mon sachet et je ressortis rapidement.

Le lendemain, je dus prendre la camionnette pour aller dans une ville éloignée, chercher du matériel. Je revins la nuit tombée et n’eus pas le temps de repasser par la maison abandonnée. Je vins vérifier le jour suivant ce qu’il était advenu de mon sac en papier. Je le trouvai là où je l’avais laissé, déchiqueté mais vide. La poussière, autour, avait été dérangée et il n’y avait aucune miette, comme si la petite n’avait rien laissé perdre de son festin.

Pendant quelque temps, je vins tous les deux ou trois jours, lorsque mes occupations me le permettaient, déposer à manger sur l’appui d’une fenêtre ouverte sur l’obscurité de l’intérieur, celle par laquelle elle était passée la fois où je l’avais vue. Lorsque je revenais, cela avait disparu.

*


Le chantier s’acheva. Le dernier soir, je tentai de pénétrer dans la maison. Je la fouillai de fond en comble avec ma lampe et je n’y trouvai personne. Je m’inquiétais. Les derniers pains au chocolat que j’avais déposés deux jours plus tôt n’avaient pas été touchés.

Je trouvai une chambre d’enfant, dans un état aussi sordide que tout le reste. Ce que j’identifiais, poupée de porcelaine ou bibelots en étain, me semblait ancien, dater de la Belle Époque au moins. Les araignées fuyaient le faisceau de ma lampe. Je crus voir une ombre bouger, du coin de l’œil, mais il n’y avait rien. J’appelai sans obtenir de réponse.

Je finis par me résoudre à interroger à ce sujet l’épicier dont j’avais rénové la boutique, en lui présentant ma facture le lendemain matin.

« Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer cette grande maison, en me promenant au bord du canal. Personne n’en fait rien ?

— Et personne n’en fera rien, c’était celle d’une grande famille de notables, dans le temps. Y a un bon siècle.

— Que s’est-il passé ?

— Ils ont réussi à échapper à la guerre à force d’argent, mais pas à la grippe espagnole ensuite.

— Elle les a tous emportés ? »

L’épicier sembla creuser dans ses souvenirs.

« Vous vous doutez bien que je n’y étais pas, moi. C’est ma grand-mère, qui tenait cette boutique à l’époque. Elle racontait ça, parfois, quand j’étais minot. De ce que je sais, ils ont décidé de se claquemurer, ne voyant personne, ne recevant personne, pour éviter toute contagion. Ils avaient toujours vécu repliés sur eux-mêmes, et l’épidémie n’a fait qu’amplifier la chose.

— Alors comment ?

— Il fallait bien que quelqu’un vienne ici prendre des provisions, vous savez. Ils avaient une cuisinière qui venait tous les deux jours au village. Sa patronne venait régler le tout une fois par mois.

— Et la servante a ramené le virus.

— Exactement. Elle a été congédiée aux premiers signes de la maladie. Les autres ont suivi, sont partis, je crois le jardinier, le maître d’hôtel, pas besoin de vous faire un dessin…

— Et sans les serviteurs, dis-je, j’imagine que les derniers occupants de la maison ont dû mourir de faim. »

Il haussa les épaules, avec un geste fataliste.

« En fait, personne n’en sait rien. Au bout de quelques semaines, on a cessé de voir de la lumière, mais peut-être n’avaient-ils tout simplement pas payé la note. C’était pour ça que ma grand-mère le ressassait, d’ailleurs. Ici aussi, ils ont laissé une belle ardoise. Cinquante ans plus tard, elle en parlait encore. »

Je passe parfois au village, lorsque mes affaires m’amènent dans le coin. La grande maison abandonnée se dresse toujours au milieu de son parc sauvage. Nul n’y va jamais.

Moi moins que quiconque.

Commentaires

Tororo a dit…
Mais oui ça me dirait. Le destin des nouvelles inédites, c'est de devenir édites, un jour ou l'autre, non?
Alex Nikolavitch a dit…
En effet, mais les éditeurs sont frileux sur les recueils de nouvelles. J'ai un paquet de nouvelles sorties en anthologies et en revues qui ne demandent qu'à être compilées, mais les éditeurs sont frileux là-dessus.
Je suis en train de réfléchir à comment faire des trucs un peu cool avec certaines d'entre elles.

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