Accéder au contenu principal

Reading a la playa, oh-oho-oh oh

Bon, c'était la saison, et j'en ai profité pour partir un peu à la cambrousse me reposer. Ce qui signifie globalement qu'au lieu de bosser sur des articles, des interviews ou des traductions, j'ai avancé tranquillement sur mon prochain bouquin. Et que je me suis empiffré de bonnes choses solides et liquides, que je suis allé un peu apprendre à la petite des techniques ninja pour les châteaux de sable, et et que j'ai rattrapé du retard de lecture.

J'ai lu deux Disque Monde que je n'avais pas encore lus (il en reste quelques uns), j'ai relu American Gods dans la foulée de mon visionnage de la série télé (pour découvrir qu'elle s'écartait en fait assez vite du bouquin, plus que dans mon souvenir) et cette relecture s'est faire en VO et dans l'édition augmentée des dix ans (je me fous encore des baffes pour le coup de Wednesday dans l'île de Peter, mais d'un autre côté, je ne vois pas comment j'aurais pu actualiser Wendy sans en passer par là)(oui, dans la VF d'American Gods, pour des raisons tout à fait solides, Wednesday ne s'appelle pas Wednesday, et donc je me suis vautré dans une idée déjà exploitée, même si c'était très différemment, par Gaiman).

J'ai aussi chopé à l'aller, à la librairie Payot de la Gare Montparnasse (j'avais eu peur en voyant que leur rayon essais, où ils avaient des caisses de Champs Flammarion, avait été remplacé par un rayon sandwiches, mais en fait même s'ils ont réduit et déplacé l'étagère Champs, elle demeure assez bien fournie) un chouette bouquin d'Alessandro Barbero (celui du Jour des Barbares, bouquin que je recommande à tous les cuistres qui comparent la crise actuelle des réfugiés à la fin de l'empire romain : il y a effectivement des points de comparaison très nets, la crise qui déboucha sur la bataille d'Andrinople démontre que les CRS et la maire de Calais refont exactement les mêmes saloperies que les fonctionnaires romains de l'époque, à part peut-être la vente de ragoût de chien, et que si les responsables impériaux avaient fait preuve d'un poil d'humanité, la face du monde en raurait peut-être été changée) (c'est juste moi, ou je recommence avec mes orgies de parenthèses ?). Donc, j'ai pu lire dans le train Le Marchand qui voulait gouverner Florence, un recueil de six textes contextualisant six personnages historiques du moyen-âge, via les paroles et les écrits qu'ils ont laissés. Très pointu, mais d'une écriture très accessible, le bouquin a parfois des fulgurances ironiques à la Umberto Eco (qui est d'ailleurs directement cité à un moment). Je recommande assez vivement.

Bouquin en cours, par contre (il faut prendre le temps de le digérer tranquillement), le SPQR de Mary Beard, qui m'avait été vivement recommandé par plusieurs personnes, et qui est effectivement très bon. Ce n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, un bouquin sur l'histoire de Rome. Il traite, en fait, de la façon dont Rome se voyait. Ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Et c'est passionnant. Et très vivant, aussi, un peu à la manière du Barbero. Bon, et à propos, je rappelle à tout hasard que "Quousque tandem abutere, Catiline" ne signifie pas "Catherine, aboule un couscous pour deux".

Voilà voilà !

Commentaires

Geoffrey a dit…
Ah,je savais pas qu'American Gods était passé par la case NeverWhere : l'édition augmentée ! Ta da !
Y a beaucoup de différences ?


Je me rappelle avoir lu un livre, Vegas Mytho, qui exploitait aussi des idées à la Gaiman en faisant autre chose. À force de naviguer tous dans le même jardin de l'imaginaire, on finit par récolter des graines communes...l'important étant de les faire pousser différemment de son voisin.
Alex Nikolavitch a dit…
j'ai plus assez en tête la première version pour comparer, hélas.

mais oui, on braconne un peu sur les même terrains

Posts les plus consultés de ce blog

En repassant loin du Mitan

 Bilan de la semaine : outre un peu de traduction, j'ai écrit  - 20000 signes d'un prochain roman - 20000 signes de bonus sur le prochain Chimères de Vénus (d'Alain Ayrolles et Etienne Jung - 30000 signes d'articles pour Geek Magazine    Du coup je vous mets ci-dessous un bout de ce que j'ai fait sur ce roman (dans l'univers du Mitan, même si je n'ai plus d'éditeur pour ça à ce stade, mais je suis buté). Pour la petite histoire, la première scène du bouquin sera tirée, poursuivant la tradition instaurée avec Les canaux du Mitan, d'un rêve que je j'ai fait. Le voici (même si dans la version du roman, il n'y aura pas de biplans) . On n'est pas autour de la plaine, cette fois-ci, je commence à explorer le vieux continent :   Courbé, il s’approcha du fond. À hauteur de sa poitrine, une niche était obstruée par une grosse pierre oblongue qu’il dégagea du bout des doigts, puis fit pivoter sur elle-même, dévoilant des visages entremêlés. Une fo...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...

Coup double

 Ainsi donc, je reviens dans les librairies le mois prochain avec deux textes.   Le premier est "Vortace", dans le cadre de l'anthologie Les Demeures terribles , chez Askabak, nouvel éditeur monté par mes vieux camarades Melchior Ascaride (dont vous reconnaissez dans doute la patte sur la couverture) et Meredith Debaque. L'idée est ici de renouveler le trope de la maison hantée. Mon pitch :   "Les fans d'urbex ne sont jamais ressortis de cette maison abandonnée. Elle n'est pourtant pas si grande. Mais pourrait-elle être hantée par... un simple trou dans le mur ?" Le deuxième, j'en ai déjà parlé, c'est "Doom Niggurath", qui sortira dans l'anthologie Pixels Hallucinés, première collaboration entre L'Association Miskatonic et les éditions Actu-SF (nouvelles).  Le pitch :  "Lorsque Pea-B tente un speed-run en live d'un "mod" qui circule sur internet, il ignore encore qu'il va déchainer les passions, un ef...

Qu'ils sont vilains !

En théorie de la narration existe un concept important qui est celui d'antagoniste. L'antagoniste est un des moteurs essentiels de l'histoire, il est à la fois le mur qui bloque le héros dans sa progression, et l'aiguillon qui l'oblige à avancer. L'antagoniste peut être externe, c'est l'adversaire, le cas le plus évident, mais il peut aussi être interne : c'est le manque de confiance en lui-même de Dumbo qui est son pire ennemi, et pas forcément les moqueurs du cirque, et le plus grand ennemi de Tony Stark, tous les lecteurs de comics le savent, ce n'est pas le Mandarin, c'est lui même. Après, l'ennemi est à la fois un ennemi extérieur et intérieur tout en même temps, mais ça c'est l'histoire de Superior Spider-man et c'est de la triche.  Tout est une question de ne pas miser sur le mauvais cheval Mais revoyons l'action au ralenti. L'antagoniste a toujours existé, dans tous les récits du monde. Comme le s...

Le grand méchoui

 Bon, l'info est tombée officiellement en début de semaine : Les Moutons électriques, c'est fini. Ça aura été une belle aventure, mais les événements ont usé et ruiné peu à peu une belle maison dans laquelle j'avais quand même publié dix bouquins et un paquet d'articles et de notules ainsi qu'une nouvelle. J'ai un pincement au coeur en voyant disparaître cet éditeur et j'ai une pensée pour toute l'équipe.   Bref. Plein de gens me demandent si ça va. En fait, oui, ça va, je ne suis pas sous le choc ni rien, on savait depuis longtemps que ça n'allait pas, j'avais régulièrement des discussions avec eux à ce sujet, je ne suis pas tombé des nues devant le communiqué final. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Que les dix bouquins que j'évoquais plus haut vont quitter les rayonnages des libraires. Si vous êtes en retard sur Cosmonautes ! ou sur Le garçon avait grandi en un gast pay s, notamment, c'est maintenant qu'il faut aller le...

Le slip en peau de bête

On sait bien qu’en vrai, le barbare de bande dessinées n’a jamais existé, que ceux qui sont entrés dans l’histoire à la fin de l’Antiquité Tardive étaient romanisés jusqu’aux oreilles, et que la notion de barbare, quoiqu’il en soit, n’a rien à voir avec la brutalité ou les fourrures, mais avec le fait de parler une langue étrangère. Pour les grecs, le barbare, c’est celui qui s’exprime par borborygmes.  Et chez eux, d’ailleurs, le barbare d’anthologie, c’est le Perse. Et n’en déplaise à Frank Miller et Zack Snyder, ce qui les choque le plus, c’est le port du pantalon pour aller combattre, comme nous le rappelle Hérodote : « Ils furent, à notre connaissance, les premiers des Grecs à charger l'ennemi à la course, les premiers aussi à ne pas trembler d’effroi à la vue du costume mède ». Et quand on fait le tour des autres peuplades antiques, dès qu’on s’éloigne de la Méditerranée, les barbares se baladent souvent en falzar. Gaulois, germains, huns, tous portent des braies. Ou alo...

La pataphysique, science ultime

 Bon, c'est l'été. Un peu claqué pour trop mettre à jour ce blog, mais si j'en aurais un peu plus le temps que les mois précédents, mais là, justement, je souffle un peu (enfin presque, y a encore des petites urgences qui popent ici et là, mais j'y consacre pas plus de deux heures par jour, le reste c'est me remettre à écrire, bouger, faire mon ménage, etc.) Bref, je me suis dit que j'allais fouiller dans les étagères surchargées voir s'il y avait pas des trucs sympas que vous auriez peut-être loupés. Ici, un papier d'il y a déjà huit ans sur... la pataphysique.     Le geek, et plus encore son frère le nerd, a parfois une affinité avec la technologie, et assez souvent avec les sciences. Le personnage du nerd fort en science (alors que le « jock », son ennemi héréditaire, est fort en sport) est depuis longtemps un habitué de nos productions pop-culturelles préférées. Et, tout comme l’obsession du geek face à ses univers préféré, la démarche de la science ...

Send in the clowns

Encore un vieux texte : We need you to laugh, punk Y'avait un cirque, l'autre week-end, qui passait en ville. Du coup, on a eu droit aux camionnettes à hauts-parleurs qui tournaient en ville en annonçant le spectacle, la ménagerie et tout ça, et surtout aux affiches placardées partout. Et pour annoncer le cirque, quoi de plus classique qu'un portrait de clown, un bel Auguste au chapeau ridicule et au sourire énorme ? Démultiplié sur tous les murs de la ville, ce visage devient presque inquiétant. Un sourire outrancier, un regard masqué sous le maquillage, une image que la répétition rend mécanique. Ce sourire faux, démultiplié par le maquillage, voire ce cri toutes dents dehors, que le maquillage transforme en sourire, c'est la négation de la notion même de sourire. Le sourire, c'est une manière de communiquer, de faire passer quelque chose de sincère, sans masque. Un faux sourire, a fortiori un faux sourire maquillé et imprimé, fracasse cet aspect encor...

Le voyage solaire du Chevalier Noir

Ce qu'on appelle le Voyage du Héros, ou plus improprement le « mono mythe » est un gabarit narratif dont le cinéma use et abuse, surtout quand il cherche à donner un tour épique à un récit. J'en ai déjà discuté longuement ici et là (voir mon bouquin Mythe et Super-héros , où j'évoque aussi le problème), mais autant préciser quand même de quoi l'on parle ici pour ceux qui ne connaîtraient pas. La bonne soupe de M. Campbell Tout part des études de Joseph Campbell, spécialiste de la mythologie qui repéra des parallélismes dans un grand nombre de sagas anciennes et autres mythes. Il n'est pas le seul à s'être livré à ce genre de comparaisons : Frazer et Dumézil restent des références dans le domaine. Mais Campbell dégagea un squelette de récit qui permettait de décrire et de raconter tous ces mythes.   Ninin-ninin-ninin-ninin-Bat-Maaaaaan ! Ce schéma est simple : nous avons un personnage bêtement normal qui est arraché à son quotidien par...

Aïe glandeur

Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas fendu d'un bon décorticage en règle d'une bonne bousasse filmique bien foireuse. Il faut dire que, parfois, pour protéger ce qu'il peut me rester de santé mentale, et pour le repos de mon âme flétrie, je m'abstiens pendant de longues périodes de me vautrer dans cette fange nanardesque que le cinéma de genre sait nous livrer par pleins tombereaux. Et puis parfois, je replonge. Je repique au truc. De malencontreux enchaînements de circonstances conspirent à me mettre le nez dedans. Là, cette fois-ci, c'est la faute à un copain que je ne nommerai pas parce que c'est un traducteur "just wow", comme on dit, qui m'avait mis sur la piste d'une édition plus complète de la musique du film Highlander . Et qu'en effet, la galette était bien, avec de chouettes morceaux qui fatalement mettent en route la machine à nostalgie. "Fais pas le con, Niko ! Tu sais que tu te fais du mal !" ...