Toujours intéressant, en atelier BD, de filer à des jeunes des pages de scénars inédits. Des BD écrites mais jamais réalisées ni publiées, j'en ai plein mes tiroirs, et je ressors ce matos à intervalles réguliers pour bricoler dedans.
Je vous jure, cette image a un rapport avec ce que je raconte
Là, j'ai donc, dans le cadre d'un exercice de storyboard, filé des pages de continuité dialoguée à mes jeunes élèves, qui s'en sont emparés chacun à sa façon. Le but n'est bien entendu pas de taper de la planche complète, juste de la faire au brouillon et d'apprivoiser l'exercice de la mise en place d'éléments graphiques à partir d'un texte assez succinct.
Un de mes petits gars, un garçon discret et très sympa branché humour noir et heroic fantasy a pris la scène d'ouverture d'un polar, d'une histoire de gangsters. Dans les premières pages, le protagoniste est attaché à une chaise et se fait malmener par des gros bras d'un gang rival. Le scénar prévoit que l'un d'eux sort un gros manche de pioche pour faire peur à notre "héros", puis pour éventuellement le travailler au corps si ça ne suffit pas.
Et donc, mon élève a dessiné le gars en train de brandir une pioche complète, avec son gros fer.
S'est ensuivi une explication un peu gênée sur la façon dont on se sert d'un manche de pioche seul pour ce genre de travaux, et des mérites comparés du club de golf et de la batte de baseball.
Question d'une autre élève : "mais comment vous savez tout ça, vous ?"
Là, je dois admettre que ça m'a décontenancé. D'un coup, le prof tout sympa passait pour une potentielle brute épaisse capable de péter des genoux. L'explication qui s'est ensuivie restera, je crois, mythique parmi mes élèves. C'est pas souvent qu'ils me voient piquer un fard.
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