Vous avez peut-être vu passer cette info sur Vénus et la substance détectée dans son atmosphère. Je vous fais un petit point rapido, parce que bon, ça fait pas forcément de mal.
Alors, l'info, c'est qu'on a trouvé des traces de vie potentielles sur Vénus. Ce qui a de quoi alimenter la machine à fantasmes.
Vénus, ce n'est pas la planète qu'on imagine le plus facilement abriter la vie. Les conditions y sont épouvantables, infernales, même, avec des températures de plusieurs centaines de degrés, une atmosphère toxique, des pluies acides, etc. La phosphine, la substance qui a attiré l'attention, est à l'avenant. Elle a été utilisée comme gaz de combat, ça situe bien le truc.
Mais…
Mais, dans la nature, on ne l'a repérée que dans l'atmosphère des géantes gazeuses (dont les conditions feraient passer Vénus pour un week-end à la plage) et dans des milieux difficiles, dans lesquelles les formes de vie sont des bactéries dites extrémophiles. Il s'agit de micro-organismes ne consommant pas d'oxygène et existant, notamment, autour des cheminées volcaniques sous-marines, dans des conditions particulières impropres à la vie plus évoluée. Car ces extrémophiles seraient bien plus proches des premiers trucs apparus sur terre, avant que l'oxygène à l'état libre y devienne courant, et que la vie puisse s'y développer telle que nous la connaissons.
Alors, soyons clairs, à ce stade, les traces de phosphine ne prouvent rien. Il est possible que des extrémophiles vivent dans l'atmosphère de Vénus. Il est possible aussi (et plus probable) qu'elle ait été produite par un processus chimique encore inconnu. Gageons que toutes les agences spatiales vont aller y renifler de plus près, et qu'on en aura le cœur net dans quelques années. Rappelons-nous le méthane martien, qui s'est avéré un pétard mouillé.
Mais… Mais si la suite montrait que des bactéries sont bien la clé de cette histoire, alors c'est l'info du siècle. Cela tendrait à démontrer que la vie est plus courante que nous le pensions, et élargirait notablement le champ des recherches en ce qui concerne les planètes habitables. Affaire à suivre de près, donc, mais sans s'emballer.
Edit : Un mois plus tard, de nouvelles analyses montrent que les taux sont bien inférieurs à ce que l'on avait initialement cru. La science avance ainsi, par approximations successives. Mais même ces résultats problématiques sont l'occasion de réflexions nouvelles et de faire avancer tout le bouzin…
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