Hop, une très jolie image, publiée cette semaine par des scientifiques, et qui me rappelle vachement un phosphène vu un jour où j'avais foncé bille en tête dans une porte transparente en verre blindé :
En fait, c'est le disque d'accrétion d'un bébé étoile situé à 400 années-lumière d'ici, dans la constellation du Taureau, pris grâce à un radiotélescope interférométrique*. On dit bébé étoile, parce que même si la température est en train de monter au centre, les réactions thermonucléaires ne semblent pas encore s'être mises en route.
Ce qui rend ce cliché fascinant, c'est que c'est le seul de son genre : on n'a encore jamais observé de système solaire à ce stade précis de sa formation. Ici, on voit bien que le centre commence à se condenser sur lui-même, mais surtout, on voit aussi ces stries noires, à la périphérie, ressemblant aux divisions des anneaux de Saturne. Et c'est exactement le même principe : elles signifient que de gros cailloux ont commencé à balayer et à amasser la poussière sur certaines orbites. Oui, ces stries noires sont les traces laissées dans le disque d'accrétion par des bébés planètes faisant leurs premiers pas. C'est hyper émouvant, je trouve.
L'autre disque qui fait l'actualité scientifique ces temps-ci n'est pas une nouveauté. Je vous le redonne :
Vous l'avez reconnu ? Ce petit machin est un des grands mystères de l'archéologie. Non qu'on ait le moindre doute quant à sa provenance ou à sa datation. Simplement, on était jusqu'à présent incapables de le lire. Bien des déchiffrements ont été proposés, sans qu'aucun ne s'impose. Celui-ci n'en est peut-être qu'un de plus, mais il ferait du disque une invocation à la déesse mère, dont on sait qu'elle était souvent associée à des serpents dans l'imagerie minoenne (et la spirale est assez ophidienne, pour le coup). Cela ferait du disque une amulette à l'usage des femmes allant accoucher, ou un recueil des prières à prononcer pendant la grossesse ou au moment de l'accouchement. La langue serait une forme ancienne d'indo-européen, apparenté semble-t-il à certains langages d'Anatolie.
Reste à voir si cette percée permettra le déchiffrement du Linéaire A, l'une des trois écritures de la Crète ancienne, qui a succédé aux hiéroglyphes du disque de Phaistos, cette petite galette à peu près contemporaine des pyramides, et qui représente un casse-tête pour les linguiste depuis un bon siècle.
* On en tire une image, mais ce qui est capté, ce sont des ondes radios captées par plusieurs antennes, en fait. Simplement, une fois traitées, elles permettent de reconstituer l'organisation spatiale de l'objet étudié, qui est totalement invisible aux longueurs d'ondes de la lumière ordinaire : il est dissimulé par une nébuleuse de poussières. Ce sont ces poussières, d'ailleurs, qui l'ont nourri à la base.
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