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Le proverbe chinois du dimanche

"Les signes du ciel sont comme les oiseaux : on les voit quand ils passent, mais il est difficile de s’en saisir."

Je l'ai inventé l'autre jour, en discutant avec Munaro.

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Pourtant, que la montagne est belle

 Très vite fait, je signale en passant que je devrais passer demain, lundi, dans le Book Club de France Culture avec Christophe Thill. On y causera de l'édition du manuscrit des Montagnes Hallucinées chez les Saints Pères.   (Edit : ça demeure conditionnel, je suis là en remplacement de David Camus, au cas où son état ne lui permettrait pas d'assurer l'émission) Toujours fascinant de voir ce genre d'objet, surtout quand on connaît les pattes de mouches de Lovecraft (qui détestait cordialement taper à la machine). Mais, très souvent dans ce genre de cas, ce sont les ratures et les repentirs qui sont parlants : ils nous donnent accès aux processus de pensée d'un auteur. Bref, faut que je révise un peu. Fun fact, le texte a été publié à l'époque grâce à l'entregent de Julius Schwartz, qui était agent littéraire et qui a représenté les intérêts de Lovecraft pendant quelques mois. Ce même Julius Schwart qui, vingt ans plus tard, présidait en temps qu'éditeur

Fais-le, ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai

 Retravailler un essai vieux de dix ans, c'est un exercice pas simple. Ça m'était déjà arrivé pour la réédition de Mythe & super-héros , et là c'est reparti pour un tour, sur un autre bouquin. Alors, ça fait toujours plaisir d'être réédité, mais ça implique aussi d'éplucher sa propre prose et avec le recul, ben... Bon, c'est l'occasion de juger des progrès qu'on a fait dans certains domaines. Bref, j'ai fait une repasse de réécriture de pas mal de passages. Ça, c'est pas si compliqué, c'est grosso modo ce que je fais une fois que j'ai bouclé un premier jet. J'ai aussi viré des trucs qui ne me semblaient plus aussi pertinents qu'à l'époque. Après, le sujet a pas mal évolué en dix ans. Solution simple : rajouter un chapitre correspondant à la période. En plus, elle se prête à pas mal d'analyses nouvelles. C'est toujours intéressant. La moitié du chapitre a été simple à écrire, l'autre a pris plus de temps parce q

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Le dessus des cartes

 Un exercice que je pratique à l'occasion, en cours de scénario, c'est la production aléatoire. Il s'agit d'un outil visant à développer l'imagination des élèves, à exorciser le spectre de la page blanche, en somme à leur montrer que pour trouver un sujet d'histoire, il faut faire feu de tout bois. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que Les canaux du Mitan est né d'un rêve, qu'il m'a fallu quelques années pour exploiter. Trois Coracles , c'est venu d'une lecture chaotique conduisant au télescopage de deux paragraphes sans lien. Tout peut servir à se lancer. Outre les Storycubes dont on a déjà causé dans le coin, il m'arrive d'employer un jeu de tarot de Marseille. Si les Storycubes sont parfaits pour trouver une amorce de récit, le tarot permet de produite quelque chose de plus ambitieux : toute l'architecture d'une histoire, du début à la fin. Le tirage que j'emploie est un système à sept cartes. On prend dans

Edward Alexander Crowley, dit Aleister Crowley, dit Maître Thérion, dit Lord Boleskine, dit La Bête 666, dit Chioa Khan

" Le client a généralement tort, mais les statistiques démontrent qu'il n'est pas rentable d'aller le lui dire. " (Aleister Crowley, 1875-1947) S'il y a un exemple qui démontre le côté contre productif du bachotage religieux dans l'éducation des enfants, c'est bien Aleister Crowley. Bible en main, son père était un de ces protestants fanatiques que seul le monde anglo-saxon semble pouvoir produire, qui tentait d'endoctriner son entourage. Il est d'ailleurs à noter que papa Crowley ne commença à prêcher qu'après avoir pris sa retraite, alors qu'il avait fait une magnifique et lucrative carrière de brasseur. Comme quoi il n'y a rien de pire que les gens qui font leur retour à Dieu sur le tard, après une vie vouée à l'extension du péché. Le moins qu'on puisse dire, c'est que la greffe n'a pas pris. Même en laissant de côté l'autobiographie de Crowley, largement sujette à caution (comme toute autobiographie,

Le voyage solaire du Chevalier Noir

Ce qu'on appelle le Voyage du Héros, ou plus improprement le « mono mythe » est un gabarit narratif dont le cinéma use et abuse, surtout quand il cherche à donner un tour épique à un récit. J'en ai déjà discuté longuement ici et là (voir mon bouquin Mythe et Super-héros , où j'évoque aussi le problème), mais autant préciser quand même de quoi l'on parle ici pour ceux qui ne connaîtraient pas. La bonne soupe de M. Campbell Tout part des études de Joseph Campbell, spécialiste de la mythologie qui repéra des parallélismes dans un grand nombre de sagas anciennes et autres mythes. Il n'est pas le seul à s'être livré à ce genre de comparaisons : Frazer et Dumézil restent des références dans le domaine. Mais Campbell dégagea un squelette de récit qui permettait de décrire et de raconter tous ces mythes.   Ninin-ninin-ninin-ninin-Bat-Maaaaaan ! Ce schéma est simple : nous avons un personnage bêtement normal qui est arraché à son quotidien par des

Sortie de piste

 Deux sorties culturelles cette semaine. C'est vrai, quoi, je ne peux pas rester confiner non stop dans mon bunker à pisser du texte. La première, ça a été l'expo sur les chamanes au musée du Quai Branly, tout à fait passionnante, avec un camarade belge. Je recommande vivement. Les motifs inspiré des expériences psychédéliques Les boissons locales à base de lianes du cru Les tableaux chamaniques Truc intéressant, ça s'achève par une expérience en réalité virtuelle proposée par Jan Kounen, qui visiblement n'est jamais redescendu depuis son film sur Blueberry. C'est conçu comme un trip et c'en est un L'autre sortie, avec une bonne partie de la tribu Lavitch, c'était le Dune part 2 de Denis Villeneuve. Y a un lien entre les deux sorties, via les visions chamaniques, ce qu'on peut rapprocher de l'épice et de ce que cela fait à la psyché de Paul Muad'dib. Par ailleurs, ça confirme ce que je pensais suite à la part 1, Villeneuve fait des choix d&#

Planning

Bon, vu que ça se précise, je refais le planning des prochaines interventions et dédicaces : On m'a posé la question plusieurs fois cette semaine : je ne suis PAS à la Comicon. Y avait un truc de prévu avec un libraire, mais ça a été annulé. Et j'y aurais bien été faire une conférence, mais je ne suis pas expert en youtube et réseaux sociaux, je croyais que c'était une convention de comics, moi. Bref. Par contre, vendredi 6 novembre à 17h00, je devrais dédicacer Les dieux de Kirby chez Pulp's , rue Dante à Paris. Venez nombreux. Samedi 7 à 16 heures, c'est à dire le lendemain, je donne une conférence à la médiathèque Albert Camus d'Antibes, sur le thème Les villes rêvées des comics. Il est possible qu'il y ait une dédicace avant, ça reste à préciser. Dans le doute, amenez vos bouquins à la conf, je ferai un grigri dedans. Le dimanche 6 décembre, je participerai à une table ronde sur la traduction au Salon des Ouvrages sur la BD , aux Blancs Manteaux

Ecritures, majuscules et paroles

Borges est un auteur auquel je reviens régulièrement. S'il est souvent jugé aride par ceux qui l'approchent une première fois, la fréquentation assidue de sa prose (et parfois de ses vers) est riche de plaisirs métaphysiques intenses. J'ai épluché des dizaines de fois certains de ses recueils, comme Fictions ou Enquêtes . D'autres, découverts parfois plus tard, m'ont moins marqué. L'Aleph est un de ceux-là, relu moins souvent. Mais néanmoins, un des textes qu'il contenait m'avait particulièrement frappé, et je l'ai relu récemment avec plaisir : l'écriture de Dieu . C'est un texte crépusculaire, l'histoire d'un prêtre aztèque prisonnier des Espagnols, dont la cellule jouxte celle d'un jaguar. Se souvenant d'une ancienne légende évoquant un message laissé par son dieu, une formule magique de toute puissance, il puise dans ses souvenirs pour trouver l'endroit où elle a pu être écrite. Puis finit par s'aviser que le dieu

Méditations dominicales permettant de jouer les désoeuvrés alors que j'ai encore trois tonnes de taf à boucler pour demain

La soirée de vendredi a été très chouette. Et y a pas que moi qui le dis : Bruce et sa joyeuse bande disent tout pareil . Il aura dont été question de comics, de leurs origines et de leur sens profond. Et encore merci à la bibliothèque d'avoir si bien accueilli nos grandes envolées lyriques. "Mais voyons, Monsieur Bruce, vous ne pouvez pas traiter Batman de Nazi" "non, j'ai juste dit gros facho, pas Nazi. c'est pas Manuel Valls, quoi, quand même."* La soirée a eu un gros avantage (outre le fait de discuter gentiment, de boire des coups en bonne compagnie, d'expliquer pourquoi From Hell c'est génial et de me faire passer pour plus brillant que je ne suis en glissant des mots comme "déconstruction" ou "icônisation" à des moments stratégiques) celui de me permettre d'échapper à un signe avant-coureur de la fin de la civilisation : Maitre Gims a en effet eu une Victoire de la Musique. C'est moche, quand même. Ça v