Accéder au contenu principal

On croit rêver

Après le repas, pour ma pause post prandiale (oui, pléonasmitude : la pause d'après repas est forcément post prandiale), je me suis mis un vieux cartoon Superman des frères Fleischer. C'était sur un DVD trouvé à vil prix dans un bac. J'avais déjà un DVD compilant la quasi totalité des Superman des frangins, mais plusieurs éléments me donnaient à penser que la qualité d'image serait un peu meilleure sur celui-ci. C'était d'ailleurs le cas : meilleure qualité d'image, meilleure qualité de son. Par contre, toujours pas de VO, c'est quand même dommage. Pour la VO, rendez-vous ici, du coup.

Mais ce qui m'a un peu étonné, c'est l'avertissement en début de DVD. Oh, ça fait des années qu'il n'y a plus de quoi s'étonner de voir des avertissements anti-piratage au début d'un DVD. Sauf que là, je ne sais pas si c'est légal : les Superman des frangins Fleisher, ils sont libres de droits. Dans le domaine public. Les seules restrictions à leur usage sont liées à la trade mark déposée sur le personnage. Mais sinon, n'importe qui a le droit de les diffuser. C'est ça, le domaine public. Donc les diffuser avec un avertissement anti-copie, c'est s'arroger des droits sur l'œuvre (dont le copyright) que l'on n'a tout simplement pas, me semble-t-il (d'autant que ces petits éditeurs qui ressortent ces pépites du dessin animé des années 40 ne le font, et ne peuvent le faire, que parce que c'est libre de droits, justement). Si quelqu'un dans le coin a des notions de droit en la matière, ça m'intéresserait qu'il nous fasse profiter de ses connaissances.

Et sinon, je suis tombé sur une bouteille de shampooing arborant fièrement un petit logo "no silicone". Outre le fait que la mention en Anglais est un poil ridicule sur un flacon vendu en France qui arbore fièrement aussi la mention "Paris" sous la marque/nom du coiffeur qui a vendu les droits de son nom à un industriel, ça me plonge dans un abîme de perplexité. Primo, j'ignorais qu'on foutait du silicone dans les shampooings. Deuzio, j'ignorais aussi que sous cette forme, ça pose un problème quelconque qui justifie qu'on puisse se vanter de son absence dans la formule. On sait qu'il y a des modes en ce domaine, généralement lancées par le biais d'études produites par les premiers à avoir l'idée de lancer des gammes "sans -insérez ici le nom du produit maudit de la semaine-" mais le silicone ? Cela veut-il dire que les shampooings Frank P. se fournissaient en silicone frelaté chez Pip ? Ou bien qu'un de leur concurrent fout du silicone dans ses produits, et qu'on essaie de le shooter en sous-entendant que le silicone dans les shampooings, c'est nocif ?

Ça me surprend et ça m'épate, en tout cas. Y a des communicants qui méritent le goulag, je pense.

Commentaires

Zaïtchick a dit…
TOUS méritent le goulag.
Edmond Tourriol a dit…
Alors, à titre perso, j'utilise un shampooing sans singes nazis. On voit où ça m'a mené.
JayWicky a dit…
Je pense qu'il y a un avertissement anti-copie justement parce que le DVD a une meilleure qualité de son et d'image. On peut supputer qu'il y a eu un travail d'étalonnage, donc tripotage, donc ajout par rapport au matériau "public", et donc ça devient un nouveau produit Tartempion Vidéo que tu n'as pas le droit de copier. Si tu veux éditer ton propre Super-Fleischer, tu n'as pas le droit de copier la galette de monsieur Tartempion, tu dois te lever le cul comme monsieur Tartempion, trouver des pseudo-masters quelque part et les nettoyer/arranger à ta sauce.

Je trouve ça invraisemblable que personne n'ait pensé à faire des doublages rigolos et des panachages avec d'autres dessins animés et films, d'ailleurs. Sans mettre "Superman" dans le titre, ça devrait être inattaquable par Warner, je suppose.
Alex Nikolavitch a dit…
j'ai pas dit que c'était nickel top moumoute, juste un peu plus propre : ça sent un master récupéré à une autre source, et compressé pas comme un goret. c'est pas une édition restaurée pour autant hein.
abelthorne a dit…
La mise en garde est peut-être tout bêtement pour protéger le graphisme follement original des menus (et de l'avertissement en question, pendant qu'on y est) ? Histoire que des petits malins ne s'amusent pas à diffuser de manière totalement illicite toute la partie navigation du DVD. Et ça protège aussi indirectement les cartoons qui sont dessus mais c'est complètement accessoire, c'est pas le but, vous pensez bien.
titi-bolt a dit…
Reprenons:

Que ce soit libre de droit de diffusion n'empeche pas que ca reste une oeuvre d'un auteur, et qu'à ce titre personne ne peut se prevaloir de la paternité de la dite oeuvre.

Ca fait des siecles que les oeuvres de Molière, Shakespeare and Co sont tombées dans le domaine public. Mais ça reste leurs oeuvres et chaque editeur les cite bien en tant que tel.

Encore plus loin dans le sujet, chaque traduction de shakespeare precise l'auteur de l'oeuvre ET l'auteur de la traduction. Je suppose qu'on est dans le même type de reflexion: chaque editeur peut sortir une version, mais il doit quand même avoir des contraintes quand à la paternité des oeuvres, tant dans la forme matière premire que dans la forme produit fini.

Encore plus loin dans le sujet, n'importe qui peut faire ses propres versions des vieux succes d'Henri Salvador. Les versions d'epoque sont tombées dans le domaine public; mais les versions qui seront faites maintenant seront copyrightées et protégées contre la copie. C'est grace à ça que Bruel s'est fait des bollocks en or massif il y a une dizaine d'années.

Je pense vraiment qu'à partir du moment où il y a un ajout quel qu'il soit par rapport à la version d'origine, ça doit relancer la machine. Si ça se trouve, c'est tout simplement les voix françaises quientrainent tout ça.
Alex Nikolavitch a dit…
Les voix sur le DVD sont pas récentes. et je maintiens que si l'éditeur obscurissime en question a pu sortir ces Superman, c'est justement parce que c'était libre de droits. Là, on n'a aucun remaster qui justifie quoi que ce soit. au pire, une meilleure maitrise de l'aspect technique que chez le voisin.

je suis payé pour savoir que la traduction change la donne, mais là, elle est d'époque aussi. et mon petit doigt me dit que l'éditeur ne s'est pas préoccupé de retrouver le traducteur ni les doubleurs, dans le cas présent.
Edmond TOURRIOL a dit…
Dans les doubleurs de mon DVD, il y a (de mémoire), Julie Arnold qui joue Lois Lane. Et tous ceux qui ont vu Marc et Sophie savent qu'elle n'est pas assez vieille pour que son travail soit déjà dans le domaine public.
Alex Nikolavitch a dit…
T'as pas la réédition dans le coffret avec les films Superman, toi ?
Edmond TOURRIOL a dit…
J'ai un coffret avec les 4 DVD Superman, oui, mais c'était un coffret à 15€ et s'il y a des bonus avec les dessins animés, je les ai ratés. Mes DA Fleischer, je les ai achetés sur un DVD double face à 3€ avec un pauvre menu unique pour les deux faces.
Uber a dit…
A propot de l'ajout, dont parle titi-bolt : des diffuseurs sortent des dvd avec de nouveaux montages de vieux classiques du cinéma. Le nouveau montage permet de s'assurer la protection des droits, quand bien même la pertinence du nouveau montage soit contesté (ex : l'Atalante de Jean Vigo distribué par Gaumont)

Le shampooing : le silicone aide, par exemple, à la "définition" des boucles, mais étouffe le cheveux (pour reprendre les explications jetées à la vas-vite par la presse féminine)

Posts les plus consultés de ce blog

Un bouquin pour les gouverner tous

  Tiens, j'en avais pas encore causé parce que j'attendais que ce soit officialisé, mais le prochain Pop Icons portera ma signature et sur J.R.R. Tolkien (oui, je tente le zeugme acrobatique, je suis comme ça). Comme pour mon précédent, consacré à H.P. Lovecraft, il y aura une campagne de financement participatif , mais  on pourra aussi le trouver en kiosque et en librairie d'ici la fin du mois prochain. Je suis un peu moins pointu à la base en Tolkien qu'en Lovecraft, mais j'ai fait mes devoirs pour l'occasion, découvrant pas mal de trucs que je n'avais pas lus jusqu'alors, notamment ses correspondances. Voilà, foncez, pour Eorlingas, la Comté et tout le reste !    

Le grand livre des songes

 Encore un rêve où je passais voir un de mes éditeurs. Et bien sûr, celui que j'allais voir n'existe pas à l'état de veille, on sent dans la disposition des locaux, dans les gens présents, dans le type de bouquins un mix de six ou sept maisons avec lesquelles j'ai pu travailler à des titres divers (et même un peu d'une agence de presse où j'avais bossé du temps de ma jeunesse folle). Et, bien sûr, je ne repars pas sans que des gars bossant là-bas ne me filent une poignée de bouquins à emporter. Y avait des comics de Green Lantern, un roman, un truc sur Nightwing, un roman graphique à l'ambiance bizarre mettant en parallèle diverses guerres. Je repars, je m'aperçois que j'ai oublié de demander une nouveauté qui m'intéressait particulièrement, un autre roman graphique. Ça vient de fermer, mais la porte principale n'a pas encore été verrouillée. Je passe la tête, j'appelle. J'ai ma lourde pile de bouquins sous le bras. Clic. C'était ...

My mama said to get things done...

Je suis passé à Aurore Système, petit salon de SF organisé à Ground Control, à Paris, par la librairie Charybde. Je ne connaissais pas le lieu, que j'ai découvert et qui est très chouette. Je venais surtout pour une table ronde sur l'IA, qui est un des sujet importants de nos jours et déchaîne les passions, surtout sous sa forme "générative", les chat GPT, Midjourney et autres. Je me suis tenu un peu à l'écart de ces trucs-là, pour ma part. Je suis très méfiant (même s'il m'est arrivé d'employer Deep-L professionnellement pour dégrossir des traductions du français vers l'anglais, que je retravaillais en profondeur ensuite), parce que l'ai bien conscience du processus et des arrières pensées derrière. J'en ai déjà causé sur ce blog, ici et ici .  La table ronde réunissait trois pointures, Olivier Paquet, Catherine Dufour et Saul Pandelakis, qui ont écrit sur le sujet, et pas mal réfléchi. Lors des questions qui ont suivi, on a eu aussi une...

De géants guerriers celtes

Avec la fin des Moutons, je m'aperçois que certains textes publiés en anthologies deviennent indisponibles. J'aimais bien celui-ci, que j'ai sérieusement galéré à écrire à l'époque. Le sujet, c'est notre vision de l'héroïsme à l'aune de l'histoire de Cúchulainn, le "chien du forgeron". J'avais par ailleurs parlé du personnage ici, à l'occasion du roman que Camille Leboulanger avait consacré au personnage . C'est une lecture hautement recommandable.     Cúchulainn, modèle de héros ? Guerrier mythique ayant vécu, selon la légende, aux premiers temps de l’Empire Romain et du Christianisme, mais aux franges du monde connu de l’époque, Cúchulainn a, à nos yeux, quelque chose de profondément exotique. En effet, le « Chien du forgeron » ne semble ni lancé dans une quête initiatique, ni porteur des valeurs que nous associons désormais à l’héroïsme. Et pourtant, sa nature de grand héros épique demeure indiscutable, ou en tout cas...

Le diable dans les détails

 La nouvelle série Daredevil, Born Again vient de commencer chez Disney, reprenant les mêmes acteurs que l'ancienne et développant des choses intéressantes, pour ce qu'on en voit jusqu'ici, faisant évoluer la relation entre Fisk et Murdock, le Kingpin étant désormais traité sous un angle plus politique, avec quelques coups de pieds de l'âne envers Trump et ses thuriféraires, ce qui après tout est de bonne guerre. J'étais un peu passé à côté de la vieille série, dont je n'avais pas vu grand-chose, mais je j'ai tranquillement rattrapé ces derniers temps, la réévaluant à la hausse.   Du coup, ça m'a surtout donné envie de me remettre aux comics. Daredevil, c'est un personnage que j'ai toujours bien aimé. Je me suis donc refait tous les Miller en une petite semaine. Hormis quelques épisodes, je n'avais pas relu ça d'un bloc depuis une bonne dizaine d'années. Ça reste un des runs fondamentaux sur le personnage, et tout ce qui vient après...

Medium

 Un truc que je fais de temps en temps, c'est de la médiation culturelle. Ce n'est pas mon métier, mais je connais suffisamment bien un certain nombre de sujets pour qu'on fasse appel à moi, parfois, pour accompagner des groupes scolaires dans des expos, des trucs comme ça. Là, on m'a appelé un peu à l'arrache pour accompagner une animation interactive sur les mangas, et notamment les mangas de sport, avec des groupes de centres de loisirs. Bon, c'est pas ma discipline de prédilection, j'ai révisé un peu vite fait. Le truc, c'est qu'on m'en a causé la semaine passée. La personne qui devait s'en charger était pas trop sur d'elle. La mairie du coin (dans une banlieue un poil sensible) voyait pas le truc bien s'emmancher, la patronne d'une asso où je donne des cours l'a su, a balancé mon nom, m'a prévenu... Et c'en était resté là. Je restais à dispo au cas où. On m'a rappelé ce matin "bon, on va avoir besoin de t...

Numérologie

Tous les auteurs, je crois, ont leur petites coquetteries et afféteries d'écriture, des trucs auxquels ils tiennent et qui ne fascinent généralement qu'eux, et que personne ne remarque vraiment.   Bon, tout le monde a remarqué mes titres alambiquées sur la trilogie du Chien Noir , en allitération, reprenant la première phrase de chaque roman. C'était pour moi un moyen de me glisser dans des formes très anciennes, des codes de l'épopée, même si, fondamentalement, je ne sais pas si ces textes constituent en soi des épopées. Ils ont quelques moments épiques, je crois, mais ce n'en est pas la clé principale. Plus discret, il y a un jeu numérologique qui a émergé en cours de route. Mais reprenons : Trois Coracles, au départ, était conçu comme un one shot . Ce qui m'avait motivé, je l'ai déjà raconté, c'était l'histoire d'Uther, j'avais l'idée de transformer cette note en bas de page du récit arthurien en intrigue principale. Une fois le roman...

Trop de la Bal

 Bon, parmi les petits plaisirs angoumoisins, hormis les moments passés avec des amis et amies qu'on voit trop peu, hormis les bouteilles, hormis les expos d'originaux, il y a aussi fouiller dans les bacs. C'est ainsi que j'ai mis la main à vil prix sur un Savage Sword of Conan dans la collection Hachette. Je dois avoir dix ou douze de ces bouquins réimprimant au départ les aventures des années 70, publiées à l'époque en noir et blanc et en magazine, du célèbre Cimmérien de Robert E. Howard, souvent pris pour lire dans le train, quand j'en chopais un à la gare. Autant dire que ma collection est salement dépareillée. Mais comme ce sont à chaque fois des récits complets, ça n'a guère d'importance. En fait, c'est typiquement la série dans laquelle vous pouvez taper au pif sans trop de risque de déception.      Celui-ci, le n°5, je m'en voulais de l'avoir raté et je n'avais pas réussi à remettre la main dessus par la suite. Graphiquement y a...

News en vrac

 Je suis passé l'autre jour à Radio France pour enregistrer un podcast de l'émission Blockbusters. C'est consacré à Lovecraft, et j'y donnais la réplique aux excellents Patrice Louinet et François Baranger. Ce sera mis en ligne dans la semaine qui vient et diffusé sur les ondes cet été. En ce qui concerne HPL, je bosse également sur un bouquin collectif dont je vous recauserai bientôt. Il est également question de lui, à nouveau, dans ma dernière vidéo en date :   Et sinon, je viens d'apprendre que le roman graphique Dune vient de sortir, dans une traduction de ma pomme. Ainsi qu'un nouveau tome de Rising Stars. Voilà, je crois que j'ai fait le tour. Vous pouvez retournez profiter de la neige qu'on voit tomber par la fenêtre.

Unions, ré-unions, il en restera toujours quelque chose si on s'y prend pas comme des chancres

 Bon, j'en ai jamais fait mystère, mais j'ai tendance à faire savoir autour de moi que la réunionite est un peu le cancer de notre société moderne. Je supporte pas les grandes tablées où, passé l'ordre du jour ça oscille entre le concours de bite et la branlette en rond, pour des résultats concerts qui seraient obtenus en règle générale avec un mail de dix lignes.   éviter la Cogip   Quoi ? Oui, je suis inapte au simagrées du monde de l'entreprise moderne, chacun de mes passages dans des grands groupes m'a convaincu que c'étaient des carnavals de... non, aucun mot utilisable en public ne me vient. Et mes passages aux conseils d'administrations d'associations n'ont pas été mieux. Le problème, ce n'est même pas la structure, qu'elle soit filiale d'un truc caquaranqué ou petit truc local tenu avec des bouts de ficelle. Et pourtant, des fois, faut bien en passer par là, j'en ai conscience. Voir les gens en vrai, se poser autour d'une ...