J'en parlais y a quelques temps, parfois il m'arrive de commettre de l'accompagnement éditorial pour des bouquins, que ce soient des comics ou des romans de SF.
En novembre sortent deux vieux trucs des années 90 sur lesquels on m'a demandé de faire des bafouilles contextuelles, du texte permettant de resituer les oeuvres.
Le premier c'est le Batman Spawn de 1994, où l'on retrouve une dream team de la décennie précédente, le tandem Frank Miller/Klaus Janson. Sauf que c'est séparément. Miller, ici, écrit un épisode dessinée par Todd McFarlane, tandis que Jason dessine l'épisode coécrit par Doug Moench, Alan Grant et Chuck Dixon (qui étaient les auteurs réguliers de Batman à l'époque).
Troisième fois que je traduis du Miller (après le Bad Boy avec Simon Bisley, et son épisode de Spawn écrit juste avant cette rencontre au sommet). Il est déjà quasiment dans la veine parodique de son All Star Batman & Robin. C'est une curiosité plus qu'autre chose, c'est bien fichu tout en restant anecdotique, mais c'est aussi très représentatif de son époque, pendant laquelle les comics ne vont pas forcément très bien.
L'autre truc, c'est la réédition des WildC.A.T.s d'Alan Moore et (entre autres) Travis Charest, sortis deux ou trois ans plus tard. Ce qui est intéressant, c'est que Moore, un peu en creux de vague après diverses fâcheries avec DC et Marvel, s'amuse à faire du gros mainstream sans prétentions. Et que même comme ça, il arrive à mettre des trempes aux auteurs des X-Men de la même période.
Lui-même entre dans sa veine de commentaire, justement après les excès du "dark age" que lui et Miller avaient plus ou moins initié à partir de 1986. Il se montre critique de ses continuateurs, employant leurs personnages et même une partie de leurs tics d'écriture pour les retourner. Sans la toute fin de son histoire, où il est obligé de jongler avec les événements d'autres séries et les options prises par d'autres auteurs, ce serait une absolue masterclass. Ça reste un super récit.
Bref, me replonger là-dedans (pour donc les préfaces, postfaces, résumés et pour les traductions ou révisions de mes propres trads plus anciennes, dans le cas de Moore), s'est avéré fort distrayant et intéressant, me replongeant dans une époque révolue.
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