Avec un peu de retard (j'étais le nez dans le guidon tout le début du mois) voilà un bout de Writever pour juillet. La suite probablement demain ou après-demain.
1/
Une naissance princière était un événement. Bébé était examiné sous toutes les coutures par les oracles. Le temps que Bébé règne on avait oublié leurs prédictions. Sauf quand son royal père canait dans l'année. C'est ainsi que le régent Dongulf fit pendre les oracles.
2/
Le duc aimait beaucoup son fils aîné, issu de sa première femme notoirement volage. Pour éviter toute contestation avec les demi-frères lors de la succession, il décida de l'adopter. Le duc était du genre prudent. Bien sûr, la procédure fut contestée bien plus tard.
3/
La reine Gotrade (noble turgonde, un peuple nouvellement conquis) prit le contrôle à la cour. Elle plaça ses mignons, isola le roi, mena les affaires. Les accidents de chasse étaient si courants dans la vieille garde que le végétarisme fit son apparition aux banquets.
4/
Don Savalo fut le premier à formuler des lois de la génétique. Ce médecin de la cour pendant près de 80 ans nota au fil des générations les difformités des princes et conseilla d'arrêter de marier des princesses à la dynastie boutinienne, notoirement consanguine.
5/
Dans le pays, le choix du prénom était caractéristique de la classe sociale. On pouvait donner n'importe lequel à l'enfant tant qu'il avait été porté par au moins un ancêtre (sur 10 générations). On fouillait les généalogies pour dénicher le plus prestigieux possible.
6/
D'après la légende, donner du lait de traguche à un bébé en ferait un guerrier de renom. Cela entraîna la raréfaction rapide de l'espèce, incapable de se reproduire en captivité. Bientôt, le signe d'élection du guerrier, ce fut de capturer ces paisibles animaux.
7/
L'augmentation du nombre d'enfants morts-nés entraîna une enquête dans le monastère où l'on formait les médecins accoucheurs. On découvrit qu'ils apprenaient traditionnellement leur art dans un grimoire vieux de 700 ans, écrit dans une langue que nul ne parlait plus.
8/
Le mythe fondateur de la dynastie régnante était l'engrossage d'une matrone par un dieu quelconque. Son identité variait selon les besoins politiques du moment. Dieu guerrier, solaire, fertile, ils se succédaient dans la liturgie. Pas celui des facteurs, étrangement.
9/
Le mage Grodobert se targuait de pouvoir déterminer le sexe de l'enfant directement dans l'utérus. Il employait un rituel et une boule de cristal, sans quitter son laboratoire. Comme il était mal organisé, il se mélangeait dans ses fiches. ça a fait des histoires.
10/
Grodobert avait également tenté des expériences sur des homuncules alchimiques, lui permettant de dupliquer toute personne. l'un de ceux-ci avait remplacé le roi Charlosix pendant un épisode de folie, mais s'était dissous inopinément tandis qu'il rendait justice.
11/
L'un des composants indispensables de ces homuncules était le sang de l'original. Cela déchaîna une vague de panique. Les gens refusaient les saignées que leur proposaient les médecins, de peur d'être dupliqués dans les alambics de Grodobert.
12/
Bardulf hérita du trône suite à un concours de circonstances. Les fils du roi précédent avaient connu de funestes destins. On accusa Bardulf, mais était-il vraiment capable de faire tomber la foudre ou de placer un linteau de porte sur le chemin d'un prétendant ?
13/
Lors des périodes de crise, l'oracle que l'on consultait c'étaient les oies du capitole. On attendait l'éclosion d'un oison et l'on interprétait la façon dont il brisait sa coquille et le dessin des fragments retombés au sol.
14/
Le fils de Bardulf fut déclaré illégitime, mais se maintint au pouvoir en faisant brûler les registres matrimoniaux du petit royaume. Cela entraîna une recomposition des familles. On appela ce moment le Reboute, parce qu'un rebouteux qui s'était chargé de l'autodafé.
15/
Le chaos de la cour où prétendants et favoris s'entretuaient allègrement eut des conséquences : les femmes décidèrent de ne plus s'en mêler individuellement. Les épouses d'ennemis mortels discutaient des événements et la Sororité devint une force stabilisatrice.
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