Je rentrais chez moi après une petite course (racheter des falzars, vu que les miens tombent en lambeaux, et que maintenant que j'ai accepté pour quelques mois un boulot à l'extérieur, il devenait urgent que je sois habillé autrement qu'un clodo) quand je suis tombé en arrêt devant un très beau coucher de soleil.
Les couleurs étaient magnifiques, une belle palette à la Steph Péru, dont je soupçonne que c'était le tour ce soir. Ils ont bon goût, là-haut, des fois ils savent faire appel à des gens compétents.
Et puis d'un coup, un nuage s'est écarté légèrement, et le ciel a été inondé de rayons, de gros rayons solaires, jaunes et larges, comme en dessinaient les peintres pour représenter la puissance divine et l'illumination céleste. Ça a duré tout au plus quinze secondes, puis ça a disparu comme c'était venu.
Quand ça s'est dissipé, ça m'a lancé dans une réflexion wildienne. Le caractère majestueux de l'effet a certes été pillé par les peintres bondieusards, au point même de devenir un cliché graphique, et du coup, cette lecture se surimpose mécaniquement au phénomène. Mais du coup, elle le brouille. Elle personnalise et détourne ce qui est avant tout une manifestation de la nature. On ne voit plus un de ces ciels sans penser à ces images.
(Wilde expliquait qu'on n'avait jamais pris conscience de la beauté des brouillards anglais avant que Turner n'en face de l'art)
Par ailleurs, et dans un ordre d'idées pas si lointain, je suis retombé au fil de mes lectures sur ce passage de Borges qui m'avait marqué, et que je trouve toujours très beau : "Il imagina que nous sommes les fragments d'un dieu qui, à l'origine des temps, se détruisit, avide de ne pas être ; l'histoire universelle est l'obscure agonie de ces fragments."
Voilà, si l'on ne se revoit pas (j'éprouve quelques difficultés à mettre ce blog à jour, en ce moment), bonne fin d'année à tous !
Les couleurs étaient magnifiques, une belle palette à la Steph Péru, dont je soupçonne que c'était le tour ce soir. Ils ont bon goût, là-haut, des fois ils savent faire appel à des gens compétents.
Et puis d'un coup, un nuage s'est écarté légèrement, et le ciel a été inondé de rayons, de gros rayons solaires, jaunes et larges, comme en dessinaient les peintres pour représenter la puissance divine et l'illumination céleste. Ça a duré tout au plus quinze secondes, puis ça a disparu comme c'était venu.
Quand ça s'est dissipé, ça m'a lancé dans une réflexion wildienne. Le caractère majestueux de l'effet a certes été pillé par les peintres bondieusards, au point même de devenir un cliché graphique, et du coup, cette lecture se surimpose mécaniquement au phénomène. Mais du coup, elle le brouille. Elle personnalise et détourne ce qui est avant tout une manifestation de la nature. On ne voit plus un de ces ciels sans penser à ces images.
(Wilde expliquait qu'on n'avait jamais pris conscience de la beauté des brouillards anglais avant que Turner n'en face de l'art)
Par ailleurs, et dans un ordre d'idées pas si lointain, je suis retombé au fil de mes lectures sur ce passage de Borges qui m'avait marqué, et que je trouve toujours très beau : "Il imagina que nous sommes les fragments d'un dieu qui, à l'origine des temps, se détruisit, avide de ne pas être ; l'histoire universelle est l'obscure agonie de ces fragments."
Voilà, si l'on ne se revoit pas (j'éprouve quelques difficultés à mettre ce blog à jour, en ce moment), bonne fin d'année à tous !
Commentaires
Ne t'inquiète pas pour les mises à jour du blog, parfois, on se met à négliger ces petites bêtes mais en général ça revient :)