Accéder au contenu principal

Beautés du monde moderne

Un ami m'a fait découvrir un véritable joyau visuel, de la confiture pour le petit pervers de l'esthétique que je suis. C'est un clip vidéo qui résume à lui tout seul tout un pan de la discipline.

Allez, je le balance, on commentera après.



Voilà, c'est fait. Au départ, je m'étais contenté de renvoyer le lien à quelques copains triés sur le volet. La réaction de Jay W. a été tout à fait encourageante. Son mail commençait par "C'est un de ces cas où j'ai moitié envie de te traiter, et moitié envie de te remercier." Alors je me suis dit qu'il fallait que je fasse découvrir à d'autres gens, que je me livre à un peu de prosélytisme.

Il faut dire que le mélange d'esthétique années 80* de la chose et de style téléfilm d'heroïc fantasy pour ménagère de moins de cinquante ans a quelque chose de fascinant. Comme du Army of Lovers au premier degré, pour situer. Comme un Cüneyt Arkin avec du budget. Comme la scorie d'une charrette de programmes achetés au poids par M6 dont le directeur de la programmation ne saurait que foutre et la balancerait en début d'après-midi sur W9 la mort dans l'âme. Je ne sais pas exactement qui sont ces gens ni de quand exactement date cette merveille, mais il va falloir que j'enquête**.

Le mot "beau" ne vient pas immédiatement à l'esprit, il n'est probablement pas tout à fait approprié. Et pourtant, pourtant, je perçois dans ce clip une véritable volonté de bien faire, une vraie cohérence esthétique, la patte de quelqu'un qui savait très précisément ce qu'il voulait obtenir, et s'est démené pour l'avoir, et ne s'est pas arrêté avant de l'avoir exactement eu comme il voulait. C'est la marque d'un vrai auteur, quoi. Je suis totalement admiratif.



*oui, je sais, ayant grandi dans les années 80, je suis bien placé pour savoir que "esthétique" et "années 80" sont deux notions qui ne se recoupent pas absolument, mais bon, comme je le disais, nous sommes dans un cas où le vocabulaire courant montre ses limites.

**Vérification faite, il prépare une trilogie, ce garçon. J'en bave d'avance. Et il faut impérativement qu'il se mette aux vampires, aussi. Il peut éclater Twillight sur une jambe et les yeux bandés***.

***Et, cela va sans dire, j'espère qu'il y aura des cosplayers de ça à Japan Expo cette année.

Commentaires

Anaïs a dit…
Merciiiiii !
J'ai l'honneur d'avoir fait découvrir ce clip à Uriel, et je le félicite beaucoup de te l'avoir fait suivre. Car regarder Chris Dan Owens c'est beaucoup d'émotions pour un coeur humain, mais entendre les gens en parler et le commenter, c'est un bonheur sans bornes.
Merci monsieur le plus grand scénariste de France pour cet instant spécial !

Et pour le plaisir : http://www.youtube.com/watch?v=_4fn8cAvdXg
Mathieu Doublet a dit…
Il y a effectivement tous les codes de l'heroic fantasy avec l'esthétique des romans du même genre (tout spécialement les AD&D) et c'est un bel hommage. Maintenant, va juste falloir penser à faire un scénar' qu'on puisse comprendre à partir de toutes ces images. Bon, heureusement qu'on l'a en taille réduite parce que je me doute qu'en plus grand, ça sent énormément le fond bleu (et donc l'esthétique 80's).

Le coup du grattage de guitare est particulièrement savoureux ...
Alex Nikolavitch a dit…
Et puis le type a un pur regard Blue Steel, par moments. Et l'abus de ventilo parce que leurs cheveux le valent bien, c'est.... hmmmm...

En tout cas, Anaïs, je crois que tu portes une lourde responsabilité karmique.
Anonyme a dit…
Je savais pas que Barbara Cartland avait écrit des romans de fantasy pour l'Oréal... O_____o
abelthorne a dit…
Rhooo, ça fait des semaines, voire des mois que je l'ai posté discrètement dans les bas-fonds du forum de SP.com et personne ne l'a remarqué. Personne. Vous n'avez pas idée à quel point j'ai été déçu.
Odrade a dit…
Le "monde morderne" ?

T'es pas un peu tolkinisé ?

Je... suis sans voix.
C'est des allemands ? Les mouvements de caméra et les hum jeunes femmes me font penser à de la fantasy güntherienne. Non ?
(J'espère que Günther fait partie de ta culture-clips.)


O.
abelthorne a dit…
C'est vrai que vu le clip, il mériterait d'être allemand. Mais non, c'est américain ("Et quand c'est américain, c'est bien !")
Alex Nikolavitch a dit…
Il est californien, pour être précis.
Odrade a dit…
Bref, c'est horrible, je trouve. Mal aux yeux. Sadique.

Heureusement, il y a Günther http://www.youtube.com/watch?v=DbYtqAWDF2U !

Enjoy.


O.
Andre-Francois a dit…
ouch: j'me suis fais une fracture aux yeux.

Posts les plus consultés de ce blog

Causes, toujours

 Dans la mesure où j'ai un peu de boulot, mais que ce n'est pas du tout intense comme ça a pu l'être cette année, j'en profite pour tomber dans des trous du lapin de documentation, qui vont de la ville engloutie de Kitej (pour une idée de roman avec laquelle je joue depuis l'an passé mais que je ne mettrai pas en oeuvre avant de l'avoir bien fait mûrir) à des considérations sur les influences platoniciennes sur le christianisme et le gnosticisme primitifs (pour me tenir à jour sur des sujets qui m'intéressent de façon personnelle) à des trucs de physiques fondamentale pour essayer des comprendre des choses sans doute trop pointues pour moi.     Là, ce soir, c'étaient des conversations entre physiciens et un truc m'a fait vriller. L'un d'entre eux expliquait que la causalité est une notion trop mal définie pour être encore pertinente en physique. Selon lui, soit on la repense, soit on la vire. Il cite un de ses collègues britanniques qui disai...

Romulus et Rémus sont dans un vaisseau

 Comme il y a des domaines sur lesquels je suis toujours un poil à la bourre, j'ai enfin vu Alien : Romulus . J'avais eu l'intention d'y aller en salle, mais pour des problèmes d'emploi du temps, ça ne s'était pas fait. Et de toute façon, vous le savez si vous me lisez depuis longtemps, j'avais signé l'avis de décès de la licence Alien il y a déjà quelques années. Bon, hier soir, après avoir passé quelques heures en recherches perso sur des sujets obscurs (le proto-canon paulinien de Marcion, ça vous parle ? Probablement pas), je me suis calé devant la télé, et en fouillant dans les menus des plateformes, je suis tombé sur Romulus et je me suis dit : allez. Y a quinze jours, en faisant la même démarche, j'étais tombé sur le documentaire de Werner Herzog sur Bokassa. Pas exactement le même délire. Je ne m'attendais pas à grand-chose. J'avais vu passer des critiques pas très sympa. Ceci dit, les bandes annonces m'avaient fait envie : décor...

Sur la route encore

 Longtemps que je n'avais pas rêvé d'un voyage linguistique. Ça m'arrive de temps en temps, je ne sais pas pourquoi. Là j'étais en Norvège, je me retrouve à devoir aller dans le nord du pays pour accompagner un groupe, je prends un ferry puis une sorte de car pour y aller. Une fois sur place, on se fait une forteresse de bois surplombant un fjord, c'est féérique et grandiose. Pour le retour, pas de car. On me propose un camion qui redescend par la Suède, j'accepte le deal. Je me retrouve à voyager à l'arrière d'abord puis, après la douane, je passe devant avec le conducteur qui parle un français bancal et son collègue co-pilote qui cause un anglais foireux. Bon baragouine en suivant des routes tortueuses entre des pins gigantesques. Y a des étapes dans des trucs paumés où on s'arrête pour manger, un début de bagarre qu'on calme en payant une bouffe à tout le monde. Des paysages chouettes. Je suis jamais arrivé à destination, le réveil a sonné, ma...

Rebooteux

 Bon, on a profité de l'été pour se faire des sorties cinés avec la tribu Lavitch. Et comme il y a un tropisme comics par ici, ça a été Superman et Fantastic Four.     Pas grand-chose à dire sur le FF , qui est dans la moyenne des films Marvel en termes de scénar, mais bénéficie d'une belle direction artistique et d'un ton qui, pour le coup, colle assez avec ce qu'on était en droit d'attendre d'un film sur le quatuor le plus emblématique des comics, et qu'aucun des films précédents qui leur étaient consacrés n'arrivait à approcher (à part peut-être un peu le Corman, mais on reconnaîtra que c'est un cas particulier). Pas le film de l'année, mais un moment fun et coloré. On notera que prendre une actrice qui s'appelle Kirby pour faire le personnage le plus stanleesque de la bande ne manque pas d'ironie, mais elle fait bien le job, donc...  Fun et coloré, ce sont aussi des mots qui viennent à l'esprit en voyant le Superman , James Gunn ...

Fils de...

Une petite note sur une de ces questions de mythologie qui me travaillent parfois. Je ne sais pas si je vais éclairer le sujet ou encore plus l'embrouiller, vous me direz. Mon sujet du jour, c'est Loki.  Loki, c'est canoniquement (si l'on peut dire vu la complexité des sources) le fils de Laufey. Et, mine de rien, c'est un truc à creuser. Chez Marvel, Laufey est représenté comme un Jotun, un géant. Et, dans la mythologie nordique, le père de Loki est bien un géant. Sauf que... Sauf que le père de Loki, en vrai, c'est un certain Farbauti, en effet géant de son état. Un Jotun, un des terribles géants du gel. Et, dans la poésie scaldique la plus ancienne, le dieu de la malice est généralement appelé fils de Farbauti. Laufey, c'est sa mère. Et, dans des textes un peu plus tardifs comme les Eddas, il est plus souvent appelé fils de Laufey. Alors, pourquoi ? En vrai, je n'en sais rien. Cette notule n'est qu'un moyen de réfléchir à haute voix, ou plutôt...

Dans la vallée, oho, de l'IA

 J'en avais déjà parlé ici , le contenu généré par IA (ou pour mieux dire, par LLM) envahit tout. Je bloque à vue des dizaines de chaînes par semaine pour ne pas polluer mes recommandations, mais il en pope tous les jours, avec du contenu de très basse qualité, fabriqué à la chaîne pour causer histoire ou science ou cinéma avec des textes assez nuls et des images collées au petit bonheur la chance, pour lequel je ne veux pas utiliser de bande passante ni perdre mon temps.   Ça me permet de faire un tri, d'avoir des vidéos d'assez bonne qualité. J'y tiens, depuis des années c'est ce qui remplace la télé pour moi. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas le problème. Plein de gens consomment ça parce que ça leur suffit, visiblement. Je suis lancé dans cette réflexion en prenant un train de banlieue ce matin. Un vieux regardait une vidéo de ce genre sans écouteurs (ça aussi, ça m'agace) et du coup, comme il était à deux places de moi, j'ai pu en ...

Boy-scouts go home !

 Bon, je suis plus débordé que je ne l'aurais cru en cette période. Du coup, une autre rediff, un article datant d'il y a cinq ans. Au moment où Superman se retrouve à faire équipe avec Guy Gardner à l'écran, c'est peut-être le moment de ressorti celui-ci. Les super-héros sont des gentils propres sur eux affrontant des méchants ridicules, avec une dialectique générale qui est, selon le cas, celle du match de catch ou de la cour de récré. C’est en tout cas l’image qu’en a une large partie du grand public. Certains, notamment Superman, correspondent assez à ce cliché. D’autres héros s’avèrent moins lisses, et contre toute attente, ça ne date pas d’hier : aux origines des super-héros, dans les années 1930-40, on est même très loin de cette image de boy-scouts. Les héros de pulps, ancêtres directs des super-héros, boivent et courent la gueuse comme Conan, massacrent à tour de bras, comme le Shadow ou lavent le cerveau de leurs adversaires comme Doc Savage. Superman, tel que...

La pataphysique, science ultime

 Bon, c'est l'été. Un peu claqué pour trop mettre à jour ce blog, mais si j'en aurais un peu plus le temps que les mois précédents, mais là, justement, je souffle un peu (enfin presque, y a encore des petites urgences qui popent ici et là, mais j'y consacre pas plus de deux heures par jour, le reste c'est me remettre à écrire, bouger, faire mon ménage, etc.) Bref, je me suis dit que j'allais fouiller dans les étagères surchargées voir s'il y avait pas des trucs sympas que vous auriez peut-être loupés. Ici, un papier d'il y a déjà huit ans sur... la pataphysique.     Le geek, et plus encore son frère le nerd, a parfois une affinité avec la technologie, et assez souvent avec les sciences. Le personnage du nerd fort en science (alors que le « jock », son ennemi héréditaire, est fort en sport) est depuis longtemps un habitué de nos productions pop-culturelles préférées. Et, tout comme l’obsession du geek face à ses univers préféré, la démarche de la science ...

En avant, marche !

Ça faisait longtemps, non, les homélies du dimanche ? Faut dire que j'ai enchaîné des gros trucs depuis septembre. Vous avez déjà vu un des résultats avec le bouquin sur Tolkien, mais d'autres choses vont arriver. Bref, je remettais le nez dans les vieux textes, parce que ça fait pas de mal, des fois, quand on est surmené et que j'écoute aussi les conférences du Collège de France sur l'exégèse biblique et tout ça. C'est le genre de trucs qui me requinquent quand je fais une pause. Et forcément, ça remet en route le ciboulot. Les rouages grincent au début, mais...  Vous vous rappelez peut-être de ma vieille réflexion sur  le Dieu qui "se promenait dans le jardin au souffle du jour" , il y a déjà... pfou, trop longtemps. un petit Edmund Dulac, parce que bon c'est toujours bien, Dulac   J'aime bien cette image de la Genèse, avec son petit côté presque bucolique et très incarné, les restes d'une vision moins abstraite et moins cosmique de Dieu, une...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...