Je suis assez épaté par ma petite dernière. C'est la rentrée des classes cette semaine, et elle est surexcitée à l'idée d'aller à l'école. Pour elle, c'est visiblement une affaire de statut : si elle va à l'école, c'est qu'elle est devenue grande. Ça la met sur un pied d'égalité avec les grands frères et autres grandes sœurs. Elle a vraiment envie d'y aller. Elle nous en aura parlé tout l'été.
Ce qui est marrant c'est que, quand je me projette dans les brumes d'un très lointain passé, quand j'avais à peu près le même âge, je me souviens distinctement m'être planqué derrière le fauteuil du salon pour tenter d'échapper à la chose, le jour de ma première rentrée. L'école, pour moi, c'était avant d'y aller la première fois un truc mystérieux et menaçant (après aussi, c'était menaçant, ça avait perdu tout mystère, mais j'ai découvert très vite que dès qu'on se retrouve avec des groupes de gens un peu nombreux, on se retrouve avec une majorité de connards) (notons que je n'employais pas le terme "connards" à l'époque pour qualifier la chose, parce que j'étais bien élevé et que je ne connaissais pas le mot. Mais je n'en pensais pas moins).
De fait, aller à l'école m'arrachait à la douce quiétude du logis familial, aux loisirs simples, comme me pouiller avec mes frangins, regarder des livres avec des images, ou écouter des disques. Et justement, un de ces disques racontait l'histoire de Pinocchio. Et, bien entendu, il y avait sur le disque Jiminy Cricket qui expliquait sèchement "Mais voyons, tu ne vas pas à l'école pour t'amuser ! Tu vas à l'école pour travailler." Et là, j'avais des visions horribles, limite du genre wagonnet dans la mine. Oh, il m'était arrivé d'accompagner une fois ou deux mon père à son travail, mais il avait un travail qui me semblait cool : tout casser dans des magasins pour ensuite les refaire à neuf en plus joli, je trouvais ça rigolo. En plus il y avait plein d'outils, plein de trucs et de machins, c'était bien. Mais aller en touriste voir le travail des autres, c'était sympa. Alors qu'aller travailler moi-même, c'était une autre paire de manches.
C'était trop affreux, je ne voulais pas y aller. Non, surtout pas.
Du coup, je suis admiratif de l'espèce d'optimisme foncier de la petite, qui veut être sûre d'avoir au moins un crayon et un cahier dans son petit cartable pour être sûre de faire des choses de grande quand elle sera à l'école. C'est pas de moi qu'elle tient ça, tiens.
Ce qui est marrant c'est que, quand je me projette dans les brumes d'un très lointain passé, quand j'avais à peu près le même âge, je me souviens distinctement m'être planqué derrière le fauteuil du salon pour tenter d'échapper à la chose, le jour de ma première rentrée. L'école, pour moi, c'était avant d'y aller la première fois un truc mystérieux et menaçant (après aussi, c'était menaçant, ça avait perdu tout mystère, mais j'ai découvert très vite que dès qu'on se retrouve avec des groupes de gens un peu nombreux, on se retrouve avec une majorité de connards) (notons que je n'employais pas le terme "connards" à l'époque pour qualifier la chose, parce que j'étais bien élevé et que je ne connaissais pas le mot. Mais je n'en pensais pas moins).
De fait, aller à l'école m'arrachait à la douce quiétude du logis familial, aux loisirs simples, comme me pouiller avec mes frangins, regarder des livres avec des images, ou écouter des disques. Et justement, un de ces disques racontait l'histoire de Pinocchio. Et, bien entendu, il y avait sur le disque Jiminy Cricket qui expliquait sèchement "Mais voyons, tu ne vas pas à l'école pour t'amuser ! Tu vas à l'école pour travailler." Et là, j'avais des visions horribles, limite du genre wagonnet dans la mine. Oh, il m'était arrivé d'accompagner une fois ou deux mon père à son travail, mais il avait un travail qui me semblait cool : tout casser dans des magasins pour ensuite les refaire à neuf en plus joli, je trouvais ça rigolo. En plus il y avait plein d'outils, plein de trucs et de machins, c'était bien. Mais aller en touriste voir le travail des autres, c'était sympa. Alors qu'aller travailler moi-même, c'était une autre paire de manches.
C'était trop affreux, je ne voulais pas y aller. Non, surtout pas.
Du coup, je suis admiratif de l'espèce d'optimisme foncier de la petite, qui veut être sûre d'avoir au moins un crayon et un cahier dans son petit cartable pour être sûre de faire des choses de grande quand elle sera à l'école. C'est pas de moi qu'elle tient ça, tiens.
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