Et donc, on vient de juger la première victime pardon, le premier couillon pris dans les filets de la célèbre loi Hadopi, celle que même la Corée du Nord nous envie.
L'affaire vaut le coup d'être notée, parce qu'elle permet de démontrer toute l'absurdité de la dite loi.
Alors voilà, nous avons un brave artisan Belfortain qui s'est fait gauler à quatre reprises à télécharger du... C'était quoi, déjà ? Ah oui, une poignée de chansons de Rihanna. Et donc, le juge le condamne.
Attention, stop !
Déjà, le monsieur n'est pas condamné pour avoir téléchargé ces chansons. Tout le monde sait, le juge y compris, que ce brave homme n'a rien téléchargé, et ne saurait probablement même pas comment faire. Tout le monde le sait et tout le monde en convient. Le seul tort de ce monsieur est d'être titulaire de l'abonnement internet qui a permis le téléchargement incriminé.
C'est ça là toute la beauté kafkaïo-ubuesque de la chose. La loi ne sanctionne pas le téléchargement. Tout simplement parce qu'il est impossible de prouver qu'une personne donnée a téléchargé quoi que ce soit, et que par ailleurs, en droit de la propriété intellectuelle, la qualification de "vol" d'un téléchargement reste très problématique, puisqu'il n'y a pas soustraction d'un exemplaire dans la poche de son légitime propriétaire (et on en a parlé dernièrement, le fait que le Comité International Olympique puisse se prévaloir de la défense de la propriété intellectuelle pour faire la chasse aux vendeurs de porte-clés montre bien que la notion a besoin d'un sérieux réexamen). Du coup, le brave monsieur est condamné pour n'avoir pas sécurisé sa ligne. Et du coup, madame en a profité pour télécharger comme un goret (ou une gorette, plus précisément) les quatre chansons de Rihanna, au mépris des mails et des recommandés d'avertissement payés sur vos impôts. Depuis, il va de soi que le couple est en instance de divorce (moi aussi, si ma femme écoutait du Rihanna, je crois que je l'aurais mauvaise).
C'est là toute l'hypocrisie de l'affaire. Madame n'est pas condamnée, alors que c'est elle qui a permis de caractériser le délit. Alors que justement, le fait qu'Hadopi ne puisse pas tout surveiller avait conduit les flics du réseau à se concentrer sur les gros trucs, ceux téléchargés par les jeunes et par les téléspectateurs de TF1, de Direct 8 et de NRJ12, les trucs de Rihanna, le nouveau Johnny, le film des Transformers, etc. L'Hadopi avait au moins cette vertu-là : elle pouvait devenir une formidable machine à sanctionner le mauvais goût et donc contribuer graduellement à l'élévation esthétique et culturelle de la population. La vraie fonction éducative de l'institution, elle était peut-être là, justement.
Mais non, ce n'est même pas la conne qui écoute du Rihanna qu'on a puni (puisqu'on punit le défaut de sécurisation, mais on le punit d'une amende indexée sur le nombre de chansons, c'est bien la preuve que le truc est trop alambiqué pour être honnête, d'autant plus qu'on peut difficilement sécuriser sans se couper de protocoles qui permettent le plus légalement du monde de télécharger La Nuit des Morts Vivants, le Cuirassé Potemkine, les mises à jour de logiciels courants ou les œuvres complètes de Balzac), c'est un pauvre mec qui croyait que Rihanna, c'était un plan pour prendre l'avion à pas cher.
Voilà, ça nous a coûté 12 millions d'euro cette année. Ça fait cher de la pantalonnade.
L'affaire vaut le coup d'être notée, parce qu'elle permet de démontrer toute l'absurdité de la dite loi.
Alors voilà, nous avons un brave artisan Belfortain qui s'est fait gauler à quatre reprises à télécharger du... C'était quoi, déjà ? Ah oui, une poignée de chansons de Rihanna. Et donc, le juge le condamne.
Attention, stop !
Déjà, le monsieur n'est pas condamné pour avoir téléchargé ces chansons. Tout le monde sait, le juge y compris, que ce brave homme n'a rien téléchargé, et ne saurait probablement même pas comment faire. Tout le monde le sait et tout le monde en convient. Le seul tort de ce monsieur est d'être titulaire de l'abonnement internet qui a permis le téléchargement incriminé.
C'est ça là toute la beauté kafkaïo-ubuesque de la chose. La loi ne sanctionne pas le téléchargement. Tout simplement parce qu'il est impossible de prouver qu'une personne donnée a téléchargé quoi que ce soit, et que par ailleurs, en droit de la propriété intellectuelle, la qualification de "vol" d'un téléchargement reste très problématique, puisqu'il n'y a pas soustraction d'un exemplaire dans la poche de son légitime propriétaire (et on en a parlé dernièrement, le fait que le Comité International Olympique puisse se prévaloir de la défense de la propriété intellectuelle pour faire la chasse aux vendeurs de porte-clés montre bien que la notion a besoin d'un sérieux réexamen). Du coup, le brave monsieur est condamné pour n'avoir pas sécurisé sa ligne. Et du coup, madame en a profité pour télécharger comme un goret (ou une gorette, plus précisément) les quatre chansons de Rihanna, au mépris des mails et des recommandés d'avertissement payés sur vos impôts. Depuis, il va de soi que le couple est en instance de divorce (moi aussi, si ma femme écoutait du Rihanna, je crois que je l'aurais mauvaise).
Les gens qui téléchargent du Céline Dion n'ont que ce qu'ils méritent
D'ailleurs, les gens qui ECOUTENT du Céline Dion n'ont que ce qu'ils méritent
Mais non, ce n'est même pas la conne qui écoute du Rihanna qu'on a puni (puisqu'on punit le défaut de sécurisation, mais on le punit d'une amende indexée sur le nombre de chansons, c'est bien la preuve que le truc est trop alambiqué pour être honnête, d'autant plus qu'on peut difficilement sécuriser sans se couper de protocoles qui permettent le plus légalement du monde de télécharger La Nuit des Morts Vivants, le Cuirassé Potemkine, les mises à jour de logiciels courants ou les œuvres complètes de Balzac), c'est un pauvre mec qui croyait que Rihanna, c'était un plan pour prendre l'avion à pas cher.
Voilà, ça nous a coûté 12 millions d'euro cette année. Ça fait cher de la pantalonnade.
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