Le fiston vient d'allumer la télé pour regarder le sport, parce qu'il y a des trucs d'athlétisme. C'est la pièce à côté et, alors que je travaille à relire de vieilles traductions en vue d'une réédition, j'entends les commentaires de... Je ne vais pas dire journalistes, j'ai trop de respect pour la notion de journalisme. Des... Baveux sportifs.
Il y a un problème, là, c'est juste pas possible. Je veux bien comprendre que commenter un marathon, ça doit à peu près être le truc le plus chiant du monde. mais meubler avec du vide intersidéral à ce point, je pige juste pas, c'est quasiment conceptuel, à ce stade.
"Et regardez la façon de courir de machine, c'est de la pure poésie en mouvement", suivi par un plan moyen sur quinze bonnes femmes musculeuses en train de courir comme des robots, parfaitement synchronisées. S'ensuivent des considérations diverses et variées sur des prononciations, des statistiques, ce qu'est devenu tel entraîneur, le décalage horaire, etc.
"Et regardez la façon de courir de machine, c'est de la pure poésie en mouvement", suivi par un plan moyen sur quinze bonnes femmes musculeuses en train de courir comme des robots, parfaitement synchronisées. S'ensuivent des considérations diverses et variées sur des prononciations, des statistiques, ce qu'est devenu tel entraîneur, le décalage horaire, etc.
Dans la famille l'être et le néant, ils ont choisi le néant, c'est clair. Même si j'appréciais un tant soit peu le sport, je crois que ce genre de péroreurs m'en guérirait vite. Et on les paye pour faire ça, en plus. Je crois que je leur souhaite du mal, des trucs dégueulasses voire même des maladies tropicales immondes. à toute la corporation des commentateurs sportifs. Par principe. L'humanité ne s'en portera que mieux.
Commentaires
1)On perd tout le langage si savoureux propre à l'époque.
2)On ne retrouve plus les dialogues qu'on avait relu des dizaines de fois étant enfant.
3)Manque de respect pour les traducteurs originaux !
1)déjà, ça dépend de la qualité de la trad originale (j'ai déjà eu l'occasion de corriger de très grosses bourdes de collègues, en faisant de la retrad)
2)je sais, un éditeur m'a fait dernièrement une scène parce qu'il ne retrouvait pas dans ma traduction très fidèle le goût de la traduction foireuse dont il avait un souvenir ému, quoique vague. Moi, désolé, mais on me demande de faire une trad très fidèle, je fais une trad fidèle au texte original, pas à la précédente traduction
3)dans le cas de la réédition à laquelle je travaillais ce week end, le traducteur original, c'était moi, et j'admets que le respect pour ma propre pomme m'étouffe moyen. désolé. quand j'ai l'occasion d'améliorer mon propre travail, je la saisis.
après, c'est clair que changer "Ça va chauffer" par "ça va castagner", ce n'est pas quelque chose que j'aurais fait.
et sur les retraductions, pour récupérer l'ancienne trad, il faut encore avoir le droit de le faire : une traduction, comme toute œuvre littéraire, est soumise aux règles sur le droit d'auteur. si on ne retrouve pas le traducteur original ni ses ayants droits, ça complique.
Pour le premier point, même si la traduction était foireuse, on avait quand même obligatoirement le vocabulaire de la langue française de l'époque.
Je crois que c'était dans une réédition des premiers numéros des origines des X-men (j'espère que c'était pas de vous sinon je m'en voudrais), il y avait pas mal de vocabulaire qui ne collait vraiment pas avec le vocabulaire utilisé en France à l'époque.
Alors après, faut-il essayer de se mettre dans la peau d'un traducteur anglais-français des années 60 ?
-Ca vous donne du travail historique en plus.
-Il y a aussi un risque de ne pas bien se faire comprendre par les lecteurs...
+Mais c'est tellement plus immersif...
personnellement, sans se mettre "dans la peau", il faut éviter les anachronismes de langage, c'est clair.
(je me navre trop facilement de la médiocrité de la Télé pour pouvoir supporter plus de 4 minutes 32 du Petit Journal par semaine)
(c'est bien le truc de Canal, le Petit Journal, c'est ça ? le Nulle Part Ailleurs de 34ème génération ?)