Accéder au contenu principal

Attention, cette note de blog contient de vrais morceaux d'incitation à la haine

Le fiston vient d'allumer la télé pour regarder le sport, parce qu'il y a des trucs d'athlétisme. C'est la pièce à côté et, alors que je travaille à relire de vieilles traductions en vue d'une réédition, j'entends les commentaires de... Je ne vais pas dire journalistes, j'ai trop de respect pour la notion de journalisme. Des... Baveux sportifs.

Il y a un problème, là, c'est juste pas possible. Je veux bien comprendre que commenter un marathon, ça doit à peu près être le truc le plus chiant du monde. mais meubler avec du vide intersidéral à ce point, je pige juste pas, c'est quasiment conceptuel, à ce stade.

"Et regardez la façon de courir de machine, c'est de la pure poésie en mouvement", suivi par un plan moyen sur quinze bonnes femmes musculeuses en train de courir comme des robots, parfaitement synchronisées. S'ensuivent des considérations diverses et variées sur des prononciations, des statistiques, ce qu'est devenu tel entraîneur, le décalage horaire, etc.

Dans la famille l'être et le néant, ils ont choisi le néant, c'est clair. Même si j'appréciais un tant soit peu le sport, je crois que ce genre de péroreurs m'en guérirait vite. Et on les paye pour faire ça, en plus. Je crois que je leur souhaite du mal, des trucs dégueulasses voire même des maladies tropicales immondes. à toute la corporation des commentateurs sportifs. Par principe. L'humanité ne s'en portera que mieux.

Commentaires

soyouz a dit…
Dis, Niko, t'as jamais essayé d'écouter le tour de France ?
Anonyme a dit…
Halte aux traductions de rééditions.
1)On perd tout le langage si savoureux propre à l'époque.
2)On ne retrouve plus les dialogues qu'on avait relu des dizaines de fois étant enfant.
3)Manque de respect pour les traducteurs originaux !
Alex Nikolavitch a dit…
Alors

1)déjà, ça dépend de la qualité de la trad originale (j'ai déjà eu l'occasion de corriger de très grosses bourdes de collègues, en faisant de la retrad)

2)je sais, un éditeur m'a fait dernièrement une scène parce qu'il ne retrouvait pas dans ma traduction très fidèle le goût de la traduction foireuse dont il avait un souvenir ému, quoique vague. Moi, désolé, mais on me demande de faire une trad très fidèle, je fais une trad fidèle au texte original, pas à la précédente traduction

3)dans le cas de la réédition à laquelle je travaillais ce week end, le traducteur original, c'était moi, et j'admets que le respect pour ma propre pomme m'étouffe moyen. désolé. quand j'ai l'occasion d'améliorer mon propre travail, je la saisis.

après, c'est clair que changer "Ça va chauffer" par "ça va castagner", ce n'est pas quelque chose que j'aurais fait.

et sur les retraductions, pour récupérer l'ancienne trad, il faut encore avoir le droit de le faire : une traduction, comme toute œuvre littéraire, est soumise aux règles sur le droit d'auteur. si on ne retrouve pas le traducteur original ni ses ayants droits, ça complique.
Anonyme a dit…
Ah, c'est vrai.

Pour le premier point, même si la traduction était foireuse, on avait quand même obligatoirement le vocabulaire de la langue française de l'époque.

Je crois que c'était dans une réédition des premiers numéros des origines des X-men (j'espère que c'était pas de vous sinon je m'en voudrais), il y avait pas mal de vocabulaire qui ne collait vraiment pas avec le vocabulaire utilisé en France à l'époque.

Alors après, faut-il essayer de se mettre dans la peau d'un traducteur anglais-français des années 60 ?

-Ca vous donne du travail historique en plus.
-Il y a aussi un risque de ne pas bien se faire comprendre par les lecteurs...
+Mais c'est tellement plus immersif...
Alex Nikolavitch a dit…
alors, justement, je n'ai jamais fait de réédition Marvel de ce genre (alors que j'aurais adoré, justement, pour restituer un petit cachet Lug dans la trad, c'était d'ailleurs le sens de ma remarque sur "ça va chauffer").

personnellement, sans se mettre "dans la peau", il faut éviter les anachronismes de langage, c'est clair.
soyouz a dit…
Tiens Niko, Le Petit Journal a pensé à toi ce soir !
Alex Nikolavitch a dit…
ah, pourquoi, qu'est-ce qu'ils ont dit ?

(je me navre trop facilement de la médiocrité de la Télé pour pouvoir supporter plus de 4 minutes 32 du Petit Journal par semaine)

(c'est bien le truc de Canal, le Petit Journal, c'est ça ? le Nulle Part Ailleurs de 34ème génération ?)
soyouz a dit…
Non, ça c'est le Grand Journal. Je te parle du Petit Journal de Yann Barthès. Y a eu une petite séquence sur Patrick Montel assez rigolote (même si pour le coup, on s'en était rendu compte bien avant Yannou et sa bande !)
Alex Nikolavitch a dit…
Ça fait trop d'années que je ne regarde plus Canal, en fait.

Posts les plus consultés de ce blog

Pourtant, que la montagne est belle

 Très vite fait, je signale en passant que je devrais passer demain, lundi, dans le Book Club de France Culture avec Christophe Thill. On y causera de l'édition du manuscrit des Montagnes Hallucinées chez les Saints Pères.   (Edit : ça demeure conditionnel, je suis là en remplacement de David Camus, au cas où son état ne lui permettrait pas d'assurer l'émission) Toujours fascinant de voir ce genre d'objet, surtout quand on connaît les pattes de mouches de Lovecraft (qui détestait cordialement taper à la machine). Mais, très souvent dans ce genre de cas, ce sont les ratures et les repentirs qui sont parlants : ils nous donnent accès aux processus de pensée d'un auteur. Bref, faut que je révise un peu. Fun fact, le texte a été publié à l'époque grâce à l'entregent de Julius Schwartz, qui était agent littéraire et qui a représenté les intérêts de Lovecraft pendant quelques mois. Ce même Julius Schwart qui, vingt ans plus tard, présidait en temps qu'éditeur

Back to back

 Et je sors d'une nouvelle panne de réseau, plus de 15 jours cette fois-ci. Il y a un moment où ça finit par torpiller le travail, l'écriture d'articles demandant à vérifier des référence, certaines traductions où il faut vérifier des citations, etc. Dans ce cas, plutôt que de glander, j'en profite pour avancer sur des projets moins dépendants de ma connexion, comme Mitan n°3, pour écrire une nouvelle à la volée, ou pour mettre de l'ordre dans de vieux trucs. Là, par exemple, j'ai ressorti tout plein de vieux scénarios de BD inédits. Certains demandaient à être complétés, c'est comme ça que j'ai fait un choix radical et terminé un script sur François Villon que je me traîne depuis des années parce que je ne parvenais pas à débusquer un élément précis dans la documentation, et du coup je l'ai bouclé en quelques jours. D'autres demandaient un coup de dépoussiérage, mais sont terminés depuis un bail et n'ont jamais trouvé de dessinateur ou d

L'Empereur-Dieu de Dune saga l'autre

Hop, suite et fin des redifs à propos de Dune. Si jamais je me fends d'un "les hérétiques", ce sera de l'inédit. Le précédent épisode de notre grande série sur la série de Frank Herbert avait évoqué l'aspect manipulatoire de la narration dans  Dune , cette façon d'arriver à créer dans l'esprit du lecteur des motifs qui ne sont pas dans le texte initial. La manipulation est patente dans le domaine du mysticisme. Demandez à dix lecteurs de  Dune  si  Dune  est une série mystique, au moins neuf vous répondront "oui" sans ambage, considérant que ça va de soi. Il y a même des bonnes sœurs. C'est à s'y tromper, forcément. Et, un fois encore, le vieil Herbert (on oubliera charitablement le jeune Herbert et son sbire Kevin J. en personne) les aura roulés dans la farine. Dune  est une série dont l'aspect mystique est une illusion habile, un savant effet de manche. Certains personnages de la série sont mystiques. Certaines

Nietzsche et les surhommes de papier

« Il y aura toujours des monstres. Mais je n'ai pas besoin d'en devenir un pour les combattre. » (Batman) Le premier des super-héros est, et reste, Superman. La coïncidence (intentionnelle ou non, c'est un autre débat) de nom en a fait dans l'esprit de beaucoup un avatar du Surhomme décrit par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra . C'est devenu un lieu commun de faire de Superman l'incarnation de l' Übermensch , et c'est par là même un moyen facile de dénigrer le super-héros, de le renvoyer à une forme de l'imaginaire maladive et entachée par la mystique des Nazis, quand bien même Goebbels y voyait un Juif dont le S sur la poitrine signifiait le Dollar. Le super-héros devient, dans cette logique, un genre de fasciste en collants, un fantasme, une incarnation de la « volonté de puissance ».   Le surhomme comme héritier de l'Hercule de foire.   Ce n'est pas forcément toujours faux, mais c'est tout à fait réducteu

Le super-saiyan irlandais

Il y a déjà eu, je crois, des commentateurs pour rapprocher le début de la saga Dragonball d'un célèbre roman chinois, le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) source principale de la légende du roi des singes (ou du singe de pierre) (faudrait que les traducteurs du chinois se mettent d'accord, un de ces quatre). D'ailleurs, le héros des premiers Dragonball , Son Goku, tire son nom du singe présent dans le roman (en Jap, bien sûr, sinon c'est Sun Wu Kong) (et là, y aurait un parallèle à faire avec le « Roi Kong », mais c'est pas le propos du jour), et Toriyama, l'auteur du manga, ne s'est jamais caché de la référence (qu'il avait peut-être été piocher chez Tezuka, auteur en son temps d'une Légende de Songoku ).    Le roi des singes, encore en toute innocence. Mais l'histoire est connue : rapidement, le côté initiatique des aventures du jeune Son Goku disparaît, après l'apparition du premier dr

Hail to the Tao Te King, baby !

Dernièrement, dans l'article sur les Super Saiyan Irlandais , j'avais évoqué au passage, parmi les sources mythiques de Dragon Ball , le Voyage en Occident (ou Pérégrination vers l'Ouest ) (ou Pèlerinage au Couchant ) (ou Légende du Roi des Singes ) (faudrait qu'ils se mettent d'accord sur la traduction du titre de ce truc. C'est comme si le même personnage, chez nous, s'appelait Glouton, Serval ou Wolverine suivant les tra…) (…) (…Wait…). Ce titre, énigmatique (sauf quand il est remplacé par le plus banal «  Légende du Roi des Singes  »), est peut-être une référence à Lao Tseu. (vous savez, celui de Tintin et le Lotus Bleu , « alors je vais vous couper la tête », tout ça).    C'est à perdre la tête, quand on y pense. Car Lao Tseu, après une vie de méditation face à la folie du monde et des hommes, enfourcha un jour un buffle qui ne lui avait rien demandé et s'en fut vers l'Ouest, et on ne l'a plus jamais revu. En chemin,

Nécrologie ou résurrection

 Hasard du calendrier, voici que ressurgit d'outre-tombe un personnage mort-vivant apparu dans un récit de Spawn, le "Necrocop", créations frankensteinienne de savants fous cherchant à créer un Spawn qu'ils pouvaient contrôler. Ce qui était sans doute illusoire, vu que les créateurs du vrai Spawn n'ont jamais pu contrôler leur propre mort-vivant. Back to the retour (Dans Scorched : L'Escouade Infernale tome 3) Bref. Pourquoi j'en parle ? Parce que derrière les savants-fous, il y avait des auteurs. Les vrais créateurs du personnage, ce sont Jeff Porcherot (alias Arthur Clare) et... moi-même. Et c'était y a pile vingt ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Spawn Simonie , où était apparu le personnage, était un beau projet, une coédition entre Semic, l'éditeur de Spawn en France à l'époque, et Todd McFarlane, créateur et éditeur du personnage, qui nous a prêté son jouet. C'était exactement ça, quelque chose de beaucoup plus détendu que ce à quoi n

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d

Défense d'afficher

 J'ai jamais été tellement lecteur des Defenders de Marvel. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'aime bien une partie des personnages, au premier chef Hulk, dont je cause souvent ici, ou Doctor Strange, mais... mais ça s'est pas trouvé comme ça. On peut pas tout lire non plus. Et puis le concept, plus jeune, m'avait semblé assez fumeux. De fait, j'ai toujours plus apprécié les Fantastic Four ou les X-Men, la réunion des personnages ayant quelque chose de moins artificiel que des groupes fourre-tout comme les Avengers, la JLA ou surtout les Defenders.   Pourtant, divers potes lecteurs de comics m'avaient dit aimer le côté foutraque du titre, à sa grande époque.   Pourtant, ces derniers temps, je me suis aperçu que j'avais quelques trucs dans mes étagères, et puis j'ai pris un album plus récent, et je m'aperçois que tout ça se lit ou se relit sans déplaisir, que c'est quand même assez sympa et bourré d'idées.   Last Defenders , de J

Magic Steve

« Par les hordes hurlantes d'Hoggoth et les mille lunes de Munoporr ! » Et dans un déluge psychédélique d'effets lumineux, le Docteur Strange se débarrasse d'une meute de goules gargantuesques. Puis il rentre dans son sanctuaire de Greenwich Village et le fidèle Wong lui prépare un bon thé vert qui draine bien partout où il le faut, parce qu'il faut garder la forme, n'est-ce pas.   Mais si l'on interrogeait un spécialiste des arts magiques (au pif, Alan Moore, qui de surcroît ne s'est à ma connaissance jamais exprimé sur Doctor Strange , c'est bien, je peux lui faire dire à peu près ce que je veux, du coup), il risque de nous répondre avec un ricanement amusé et très légèrement narquois (en ce qui concerne Alan Moore et ce qu'il pense des mages fictifs, vous pourrez avec profit vous reporter à ses déclarations concernant Harry Potter , et au sort qu'il fait subir à Harry dans le dernier tome de Century ). Et il aurait d'ailleurs raison.