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Affichage des articles du 2019

Oh oui, corrige-moi, grand fou…

Bon, je suis sur les corrections des Canaux du Mitan , qui comme vous le savez sans doute (et sinon, faut suivre, un peu) sort en avril chez les Moutons électriques. Alors, la phase de corrections, sur un roman, c'est un moment très curieux. Que j'appréhende, en général. C'est chose connue que le premier jet d'un bouquin est rarement publiable en l'état, et ça vaut pour moi comme pour à peu près tous les collègues que je connais. Sur Peter et les Coracles , fort de l'expérience accumulée lors de la phase chaotique des relectures d' Eschatôn , je me suis bien gardé d'envoyer le premier jet à l'éditeur, d'ailleurs. Je retravaillais pas mal le manuscrit, en plusieurs phases, avant de le montrer. Relecture, bricolages divers, repérage de choses arrivant à tel ou tel endroit du bouquin, mais qu'il s'agit de préparer un peu dans les pages et les chapitres précédents, etc. Ce que l'éditeur reçoit, en général, c'est au moins une ver

La baleine qui cache la forêt

C'est dimanche, alors bon dimanche, et je m'avise que ça faisait un bail que je ne l'étais pas livré à une homélie dominicale en mode vieux moine sur le retour (vous énervez pas, je suis pas certain que la bure m'aille au teint). Vous connaissez tous l'histoire de Jonas. Le prophète que Dieu envoie à Ninive, et qui vu la réputation des Ninivites, prend un bateau dans l'autre direction, se fait rattraper par une tempête du tonnerre de Zeus l'autre barbu céleste, est jeté à la baille par les marins qui ont bien pigé qu'il leur portait la scoumoune, est bouffé par une baleine Pinocchio style puis est recraché sur une plage et finit par obéir. C'est un classique de l'Histoire Sainte. ce type-là, quoi  La morale de l'histoire, c'est que, quand Dieu cause, ses prophètes ont intérêt à filer doux. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Et si la suite est moins spectaculaire, c'est elle qui est intéressante. Il finit par

Troisième Mitan

Bon, je suis en pleine phase de retravail sur Les Canaux du Mitan, mon prochain roman qui sort en avril chez les Moutons électriques. On essaie et on vire des trucs, et du coup, je me suis avisé qu'un bout de texte non retenu pourrait faire un joli teaser. Je le livre donc à vos mirettes… Dans sa cage trop étroite pour lui, Vautour tourne en rond. Il ne saurait plus dire depuis combien de temps dure sa captivité. Lui qui étendait ses ailes pour recouvrir le ciel, le voici confiné et jeté à terre. Lui qui survolait les terres désertiques et se nourrissait de soleil, le voici prisonnier des eaux. Cela fait si longtemps qu’il passe de cage en cage, au gré des caprices du temps, qu’il en a oublié le nombre. De petites voix lui disent parfois « souviens-toi, Vautour, tu n’es pas là pour rien », mais il essaie de ne pas les écouter. L’oubli lui semble plus miséricordieux que ces souvenirs cuisants. Quand il le peut, il dort. Il rêve à sa grandeur d’antan. Mais tou

Spécial origines

Bon, un petit point sur Les Canaux du Mitan , que j'ai envoyé à l'éditeur hier (puis renvoyé ce soir, parce que qui est le boulet qui a oublié d'attacher la pièce jointe ?). Bref. Et j'ai retrouvé pour vous l'origine de ce bouquin, un rêve que j'ai fait en 2006. L'image de ce truc m'est restée, et je l'ai réutilisé dans ma nouvelle Caprae Ovum , chez Mnemos, et ça sert de base au roman que vous pourrez lire en avril. Bon, entretemps, il a fallu que je construise le monde qui allait autour… illustration : M. Acaride -- C'est triste. On ne fait plus de bateaux-carnavals. J'ai rêvé, cette nuit, que dans un port délabré, je trouvais un vieux bateau-carnaval, à quai depuis des années. Les clowns marins qui avaient navigué sur ce bateau avaient dressé une table sur le pont, entre les attractions et les affiches délavées. Ils commémoraient la fin de leur carrière. La fin de la fête. J'étais là par hasard, je fus invité. Quelques heure

De saison

Aujourd'hui, je ne mettrai pas plus à jour ce bloc que dernièrement, mais là c'est parce que je soutiens la grève.

En Avril, ne perdez pas le fil !

Bon, ben voilà, c'est officiel, je peux vous montrer la couverture des Canaux du Mitan, mon prochain roman qui sort en avril, chez les Moutons électriques . Elle est signée, comme de juste, par l'indispensable Melchior Ascaride qui est décidément trop fort. Ça me fait le coup à chaque fois, je suis tout frétillant en la découvrant. Le résumé : Une enfance parmi les" freaks" dans les canaux d'un monde différent. Un roman initiatique entre steampunk et Steinbeck. Le Mitan, vaste plaine couturée de canaux, creusés en des temps immémoriaux, et que les colons parcourent désormais sur de lentes péniches tirée par des chevaux. C'est sur l'une d'entre elles qu'embarque le jeune Gabriel, attiré par son côté exotique : peuplée de phénomènes de foire, elle lui permet d'échapper à un quotidien morose. Mais à quoi bon un "normal" parmi les nains et autres contorsionnistes ? Quels sont les esprits qui hantent les anciens tertres, tou

Demain sur France Culture

Demain matin (le 20 novembre donc) de 9 à 10, je participerai à l'émission Le Cours de l'Histoire sur France Culture pour y parler d'apocalypses cinématographiques (et éventuellement de post-apocalypses pour ne pas s'arrêter en si bon chemin). J'y développerai des petites choses que mes lecteurs auront déjà vues dans Apocalypses ! une brève histoire de la fin des temps, le bouquin que j'avais sorti il y a déjà sept ans pour une précédente fin du monde (celle de 2012).

Words, words, words

C'est fou, quand même, comment les mots "militant" et "politique" sont désormais utilisés par le pouvoir pour déconsidérer son opposition. C'est intéressant parce que révélateur : les militants du parti au pouvoir sont tout autant politiques, surtout, par exemple, quand ils "assument de mentir" pour protéger le président ou qualifient de "militantes" des images embarrassantes. Pour eux ces termes relèvent directement de l'injure disqualifiante. On pourrait croire à une forme d'aveuglement. Pour ma part, je crois qu'il n'en est rien. Militant et politique sont des termes qui ont un sens précis. Ils renvoient aux options possibles pour le gouvernement de la cité. Par essence, par construction, une position politique admet une position politique opposée, tout aussi légitime dans sa forme et son expression. L'existence d'un quelconque parti politique suppose l'existence d'autres partis avec lesquels se disput

Now Future

Bon, dans deux jours, on sera dans la temporalité du premier Blade Runner. Je passe la tête par la fenêtre, et je ne vois toujours pas de voitures volantes ni de répliquants. Par contre, la reconnaissance faciale et son exploitation fine (avec analyse des expressions et mouvements) se rapproche dangereusement du test Voight-Kampf. Les formes de ségrégation insidieuse vendue en boucle par les idiots utiles du fascisme (qui affectent de ne pas se rendre compte qu'en cas de victoire de leur camp, ils n'auront pas d'immunité pour autant : tout au plus voyageront-ils dans le troisième ou quatrième train au lieu d'être fourrés dans le premier, ils seront les Strasser des coteries qui tentent de prendre le pouvoir) et le flicage intégral sont à l'ordre du jour. Et c'est en cela que Blade Runner demeure à l'ordre du jour. Ce film est l'incarnation visuelle de la tendance "No Future" de la fin des années 70. Eh bien nous y voilà. Les pires fantasme

Microstories

Tout est de la faute d'Arthur Morgan. Cet affreux poste presque toutes les semaines sur Touitaire des tirages de dés "storycubes" en demandant aux confrères et amateurs d'en tirer une micronouvelle. Et forcément, je me suis pris au jeu (il faut savoir qu'en ateliers BD, je fais beaucoup travailler mes élèves sur des éléments aléatoires, jusqu'à utiliser un tarot comme générateur aléatoire d'histoires, on en recausera à l'occasion). Florilège de mes tentatives dans le domaine : 09/09 : Le monstre voleur et dévoreur de petits beurres est filmé sur un téléphone et fait un malheur sur youtube et twitter 16/09 : Notre aventurier était allé chercher la statuette de la déesse mère au fin fond de la pyramide maudite, mais la malédiction du pharaon frappe encore sous la forme d'une marche traitresse et il peut faire une croix sur ses ligaments croisés 23/09 : Au dessus de Gotham City, le commissaire Gordon allume le nouveau signal. Armé

Bowie Ken

Bon, demain soir samedi, je serai à partir de 18 heures à la Brasserie de l'Être, rue Duvergier à Paris, pour signer des bouquins. Et à 19 heures, je causerai un peu, en public, des Trois Coracles et de la façon dont j'ai travaillé mon sujet, la légende d'Uther, et pourquoi j'ai travaillé de la sorte. Et par ailleurs, vous pouvez voir à la liste ci-dessus qu'il y aura du beau linge dans le domaine des littératures imaginaires. Le lendemain, je serai aux Galactic Days d'Auxerre, pour poser la question : "Quelle forme pour la vie extraterrestre". C'est un peu un grand écart conceptuel, mais bon, vous me connaissez, quand on me tend un micro, je dégoise.

Les Canaux du Mitan

 Bon, ayé, c'est officiel, mon prochain bouquin pour les Moutons électriques sort en avril prochain. C'est celui dont je vous ai déjà causé ici même en l'appelant "Projet Péniche". On y retrouvera une partie de mes fixettes, mais la forme sera encore différente de ce que j'ai pu faire auparavant. J'attends de pied ferme la couverture de Melchior Ascaride pour pouvoir me régaler les yeux et vous la montrer. Dans l'intervalle, voilà la quatrième de couve : Une enfance parmi les" freaks" dans les canaux d'un monde différent. Un roman initiatique entre steampunk et Steinbeck. Le Mitan, vaste plaine couturée de canaux, creusés en des temps immémoriaux, et que les colons parcourent désormais sur de lentes péniches tirée par des chevaux. C'est sur l'une d'entre elles qu'embarque le jeune Gabriel, attiré par son côté exotique : peuplée de phénomènes de foire, elle lui permet d'échapper à un quotidien morose. Mais à q

Ô temps suspends ton vol (ou sinon, mets sur avance rapide)

Je reviens sur la table ronde de l'autre soir et sur ce qui s'y est dit. L'un des sujets en était le temps, comment on le gère dans la narration. C'était intéressant parce que cela nous confrontait à nos méthodes de travail et nos façons de structurer le récit. Jacques Martel avouait son malaise quant à l'ellipse, qu'il tentait d'éliminer en ramassant ses histoires sur des durées courtes. Le temps du récit avec lequel il est le plus à l'aise, c'est une poignée de jours. On a tous ces points aveugles. De mon côté, ce sont certaines formes de tension dans la relation, la mise en scène de certaines émotions. Je n'ai jamais écrit de personnages à la Nellie Oleson ou à la King Joffrey, parce que j'ai toujours peur d'être trop caricatural, et que ma façon de me projeter dans mes personnages ne me permet pas d'aller jusqu'à ces abymes de mesquinerie malveillante, l'écriture devient pour moi alors une souffrance (alors qu'il y a

Manger du Lyon

Bon, me voici rentré de Lyon, où j'ai participé à une très chouette table ronde avec Karine Gobled et Jacques Martel, suivi d'une interview d'Ellen Kushner (où j'ai fait un peu de traduction à la volée, très peu parce qu'elle parle très bien le français) et d'une conf de Mathieu Rivero. Je ne crois pas avoir dit trop de conneries, l'ambiance était très agréable, j'ai passé une excellente soirée, merci encore aux organisateurs et à Jérôme Vincent, éditeur d'Actu-SF qui a animé le truc (et qui publie accessoirement A la pointe de l'épée , le roman de cape et d'épée de l'invitée d'honneur) (Je recommande, y a du Alatriste, là-dedans, des complots, de beaux combats, et un univers tout simple. C'est à peine de la fantasy, c'est encore un de ces hybrides entre roman historique et imaginaire pur que je goûte fort et dont j'ai déjà parlé ici ). Bon, ça aurait été parfait si je n'avais pas été réveillé alors que je venai

Feuilles d'automne

Bon, je suis le nez dans le guidon jusqu'à la fin du mois. Outre une très grosse traduction, je dois boucler un bouquin qui sortira au printemps prochain, une espèce de roman à clés / recueil de nouvelles en mode fix-up dans un univers lovecraftien mais pas que (c'est mon "Projet Tentacules 2" dont je causais dernièrement. le "projet Péniche" avance, mais je ne le bouclerai que vers Noël, tel que c'est parti). En attendant, un petit extrait : De nos jours, la Frontière a disparu, balayée par la marche conjointe de l’histoire et du progrès. Cette ligne mouvante, qui structurait du temps de nos pères tout l’imaginaire de la Conquête de l’Ouest, marquait la limite entre les territoires civilisés et des régions sans lois, celles où sévissaient les frères Dalton ou Liberty Valance. Sur la Frontière fleurissaient comptoirs commerciaux, villes de mineurs exploitant des filons parfois vite taris, et troupeaux de bestiaux laissés à paître sur des éten

Le Niko près de chez vous

Bon, il est temps que je refasse un petit point dédicaces, conférences, etc… Ce dimanche, le 29, je dédicace de 15 à 18 h à la Brasserie le Métro, Place Maubert à Paris dans le cadre du Parcours BD. Avec Alex Varenne, Maxenge Granger, Ondine Lauriot et l'ami Marwan Kahil. (note, je suis indiqué comme dédicaçant aussi le samedi après-midi, mais j'ai été obligé de me désister, désolé) Vendredi 11 octobre à 19h, je participerai à une table ronde à Lyon (25 rue Chazière, dans le 4e arrondissement) dans le cadre des Masterclass de l'Imaginaire, sur le thème "Écriture du temps : anticipation, uchronie, fin du monde" avec Karine Gobled, et Jacques Martel. J'y interviens en temps que spécialiste en apocalypses, ce que j'envisage de mettre sur ma carte de visite parce que ça en jette. ( inscriptions ici) Le samedi 18 octobre, je devrais en toute logique participer au deuxième Imagibière, organisé par la Brasserie de l'Être, rue Duvergier, Paris 18. D

Guns and proses

Pour un petit salon local qui se tient bientôt (péniche Story Boat, Port St Nicolas de Conflans Ste Honorine, le 22, si vous voulez tout savoir), je me suis mis en tête de réimprimer un petit livret que j'ai réalisé il y a une dizaine d'années, contenant des histoires écrites il y a vingt ans et dessinées par mon vieux complice Jean-Marc Lainé. C'est toujours marrant de se replonger dans ces machins. C'était l'époque où on voulait un peu être Frank Miller à la place de Frank Miller. On essayait des trucs. Et mine de rien, y avait une petite ambiance, y avait des effets de narration plutôt chouettes. Bon, je regrette un peu l'effet "girl in fridge" dans La Chasse , le deuxième récit, mais il avait été conçu pour une anthologie au départ, et on m'avait demandé un truc à la Seven . Je n'avais d'ailleurs pas vu Seven , à l'époque, et du coup je me le suis auto-spoilé tout seul comme un grand en le pastichant sans connaît

Métro-dodo

Ah, encore un rêve où je passe un temps infernal dans les transports. Là, je devais me trimballer un vélo dans le métro. Ce qui n'a guère de sens, puisque si j'ai un vélo, c'est pour m'en servir, je ne vois pas trop de configurations où je descendrais dans le métro avec une bicyclette sous le bras. Bref. Et donc, je me transbahutait dans des stations tentaculaires, aux escalators planqués dans des recoins, aux ascenseurs exigus, aux escaliers et aux couloirs interminables, trainant toujours la petite reine. Enfin, je parviens à monter dans une rame, tout à l'avant. C'est une de ces rames automatiques, sans chauffeur, qui permettent de voir devant défiler les rails et les tunnels. Le métro démarre, s'enfonce dans le tunnel, puis émerge à l'air libre. Et là, surprise : pour étendre la ligne sans creuser de nouveau tunnel, les rails passent sur la Seine. Ils sont à demi immergés, soutenus Dieu sait comment, et le métro roule dessus. Je me souviens dis

1500 !

Ceci est le 1500e article sur ce blog. En une petite dizaine d'années (il a débuté en octobre 2009). Mais l'histoire de la Warzone remonte à beaucoup plus loin. En fait, elle commence en décembre 1992, ça fait donc un sacré bail. L'équipe du fanzine Direct Importation, consacré aux comics, vient de rebooter la revue, sous le titre Heroes . Ayant participé à la toute fin de DI , je me retrouve à écrire dans Heroes . Au moment où Marvel annonce, dans sa ligne 2099 , la nouvelle série signée Stan Lee, un événement. Les visuels de cette série, Ravage 2099 , me font bondir : ils pillent allègrement, mais de façon pataude, mon comic book préféré, Grimjack (voir au sujet de GJ l'interview de Tim Truman , ainsi que les papiers qu'y a consacré Artemus Dada, notamment ici et ici ), qui vient de s'arrêter l'année précédente. Je propose de me fendre d'un coup de gueule, et on me file donc une rubrique régulière consacrée à mes vitupérations. Son titre, vo

Uchronies Express

Je me retrouve à filer des idées à un cinéaste amateur qui bricole une uchronie dans son coin. C'est hyper amusant à faire et son truc va être super rigolo. Ce que j'en ai vu m'épate et m'éclate. Il y a fatalement des idées non retenues, mais dont il serait dommage, je crois, qu'elles restent sous le boisseau. En voilà une, par exemple :   "En Allemagne, un politicien écrit du fond de sa prison un ouvrage expliquant l'importance de la surveillance émotionnelle de masse : Mein Voight-Kampff . Ses théories sont mises en œuvre 70 ans plus tard par le jeune Mark Zuckerberg."

Hop

Je ne sais pas si vous avez vu les essais du StarHopper de Space X. Ce machin est tout moche, n'a l'air de rien, et n'a pas volé bien loin, mais ce n'est qu'un démonstrateur technologique, un outil pour tester les moteurs et leur guidage. L'intéressant, c'est ce qui est censé venir après, le StarShip annoncé par Elon Musk et sa bande. Et là, c'est une très grosse fusée, faite de tout un tas d'éléments réutilisable. Et là où ça m'amuse, c'est que dans mon bouquin Cosmonautes (dont j'ai filé des extraits ici même le mois dernier) j'actais la mort de ce que j'appelais "le dard chromé", la fusée à papa (voire à grand-papa) qu'on voyait dans la vieille SF des origines et dont l'avatar le plus iconique, quoique pas chromé, est la fusée de Tintin. La complexité du vol spatial, l'absence d'un quelconque besoin d'aérodynamisme dès qu'on a quitté l'atmosphère et l'obligation de passer par des é

Attentes

Ah, je pense que toute l'imposante fraction geek de mon lectorat est au courant, il y a un nouveau trailer, ou teaser, ou je ne sais quoi, pour le prochain Star Wars . La nouvelle trilogie Star Wars , on en a déjà parlé dans ces pages, c'est un grand malade : ça tente de bâtir du nouveau sans aller au bout du truc, tout en flattant les vieux fans, et ce grand écart fout la zone. Au moins, avec la très décriée Prélogie, George Lucas faisait œuvre d'auteur, il faisait son truc à sa façon et l'assumait, pour le meilleur et le pire. Et il parvenait à raconter quelque chose de cohérent. Y a plein de trucs agaçant dans la Prélogie, plein de choix malheureux, mais il y a un vrai arc narratif. Et quelques petites merveilles dans les visuels et l'écriture. Pas assez, pas tout le temps, et c'est parfois gâché par des raccourcis, mais Lucas avait plutôt pas mal bouclé son histoire. Sur cette nouvelle trilogie, on sent un souci de direction, et les moments formidables o

Dans l'espace, personne ne vous entendra avancer

Je repensais à ces longs travelings sur des vaisseaux spatiaux qu'on voit dans plein de films, d' Alien à Star Wars , et parodiés dans La Folle Histoire de l'Espace . Pour ce que j'en sais,  le premier du genre est dû à Kubrick dans 2001 . La caméra y regarde longuement passer le Discovery, ce qui nous donne à la fois une idée des dimensions du bidule, mais aussi de la lenteur (relative : la vitesse d'un machin pareil sur une telle trajectoire doit dépasser les 11 km/seconde) des voyages spatiaux. Ces plans magnifiques donnent une impression de majesté et sont toujours hyper importants dans l'icônisation d'un gros engin de ce genre. Et comme souvent, un tel plan n'a de sens que cinématographique. Dans la réalité, je vois mal comment un observateur quelconque pourrait se trouver en situation d'observer un tel déplacement par un vaisseau. Il faudrait une trajectoire absolument synchrone, hormis en ce qui concerne la vitesse, qui me semble difficile

Archéologie narrative

Tiens, en fouillant de vieux fichiers, j'ai retrouvé un brouillon d'article resté inachevé et datant de 2007 intitulé "l'inconstance de l'éphèbe" (je me la racontais déjà vachement avec des titres à la con dans le genre, à l'époque). Le sujet en était les rapports complexes entre Mouche, Crochet et Peter Pan dans leur île imaginaire. Ce brouillon n'est constitué que de pistes en vrac, d'embryons de paragraphes, de phrases isolées, comme souvent ces premières étapes dans la création d'un article de ce genre, avant que je ne me livre à des recherches ou que je structure le bazar. Ce qui est rigolo, c'est que si j'ai laissé le truc en plan (le machin date de l'époque où je bossais à fond sur les scénars de Tengu-Do, très compliqués à organiser vu la nature du récit, et ceux de Crusades, compliqués par le fait que nous étions deux scénaristes à bosser dessus, et pas toujours d'accord, je n'ai donc sans doute pas eu beaucoup de

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Bon, reviendu de quelques jours au vert. Ça m'aura pas fait de mal, même si j'ai quand même un peu bossé dans l'intervalle. 70.000 signes sur le Projet Péniche, 10.000 sur Projet Tentacules 2 (non, ce n'est pas le tome 2 de Celui qui Ecrivait dans les Ténèbres, mais un autre truc lié à HPL, ça va être dans un style un peu foutraque, cette fois-ci) et un peu de traduction. Mais j'ai fait des balades, je me suis trempé dans l'eau de mer et j'ai glandé (en fait, j'ai même rattrapé quelques mois de sommeil en retard). Quelques rêves notables. Un avec Tina Turner en mode Dôme du Tonnerre, c'était un peu curieux vu qu'il fallait que je conduise une voiture à la Mad Max et que là, même en rêve j'avais parfaitement conscience de pas être foutu de tenir un volant. Et un autre truc carrément étrange. On était en 1992 et je croisais dans un squat d'artistes un type que je n'ai rencontré que des années plus tard. Et qui n'est en f

Projet Péniche

Bon, mon prochain roman a atteint aujourd'hui les 300.000 signes, ce qui est à peu près la taille que faisait L'Île de Peter . Et il est loin d'être bouclé, le bougre. Je pense qu'il culminera à 450.000 signes, voire 500.000, ce qui le rapprocherait du format d' Eschatôn . Curieusement, je n'en ai pas encore écrit la fin, contrairement à mon habitude. Les grandes lignes en sont déjà tracées, bien sûr, mais je me réserve la possibilité de prendre quelques chemins et canaux de traverse. C'est déjà le cas, d'ailleurs : le narrateur de la portion que je vous donne à lire aujourd'hui était un personnage assez secondaire au départ, dont j'ai fini par étoffer le rôle, histoire de multiplier encore un peu plus les points de vue (ce sera un roman choral, un patchwork de textes très différents les uns des autres, comme le sera un autre bouquin que je prépare, un recueil de nouvelles à fil conducteur dans lequel on trouvera pèle-mêle coupures de journaux,

Irresponsables, mais pas coupables

Les comics sont remplis de personnages de savants fous. Mais ils regorgent aussi de savants posés en modèles, qui travaillent pour l'amour de la science et le progrès de l'humanité. L'archétype en est bien entendu Reed Richards, un monsieur que tout le monde s'accorde à trouver fantastique. Pourtant, quand on y regarde de plus près, les savants "bons" des comics sont aussi dangereux que leurs contreparties maléfiques. Commençons donc par Reed Richards, emblématique des Marvel Comics. Lançant sa fusée au mépris du danger, il s'expose à des radiations inconnues, et pourrit au passage ses compagnons d'aventure. Par la suite, il inventera des transmetteurs de matière, qui deviennent prétexte à une invasion skrull, et le célèbre portail vers la Zone Négative, source d'emmerdes incroyables, exposant la Terre à des menaces de type Annihilus ou Blastaar. Pourtant, Richards est souvent présenté comme le savant le plus génial de la planète, caution morale

L'appeau à apo

Y a quelques semaines, en attendant un train à gare de l'Est, je suis sorti par l'accès latéral, histoire de prendre le frais. Deux clodos discutaient, de façon animée. Et l'un d'eux dit soudain : « Y a une barrière qui s’est brisée et maintenant ils sont là à nous attendre. Toi aussi tu l’as senti, non? »  Je me suis prudemment replié, préférant clapoter dans ma bienheureuse ignorance de qui étaient ces "ils", de ce qu'était cette "barrière" et tout.  Quand les clodos vautrés sur les marches de la gare de l’est se muent en prophètes d’apocalypse, c'est un signe indubitable, je crois…   C'est vrai que ces mecs ont toujours eu des allures de clodo  Du coup, plutôt que de vous remettre une giclée de cosmonauterie, je vous gratifie d'un extrait de mon vieux bouquin sur l'Apocalypse, sorti à l'occasion de la précédente fin du monde, en 2012. -- Ce monde nouveau dans lequel l’ennemi est insaisis