Accéder au contenu principal

Le livre des rêves

C'est quand je suis tendu (quelqu'un a eu des soucis de santé assez lourds dans la famille, donc là ouais, j'ai été grave tendu) que je fais le plus de rêves idiots, quand j'arrive à dormir. Mais quand je parle de rêves idiots alors là c'est du  complètement con, d'une absurdité foncière qui me confond au réveil, des choses auxquelles je n'arrive même pas à trouver un sens aux détails les plus triviaux.

Là, par exemple, j'ai rêvé d''une ancienne collègue avec laquelle j'ai bossé y a des années, et à qui je n'avais pas repensé depuis bien longtemps. C'était quelqu'un que j'appréciais, un peu fofolle, une personne rigolote avec laquelle j'ai eu plaisir à travailler.

Dans mon rêve, je découvrais qu'en fait, quand elle n'était pas au boulot, elle écrivait des bouquins. Et que c'était elle, Preston Child. C'est là que ça devient absurde. Dans la réalité, je crois que j'ai jamais lu de ma vie un bouquin de Preston Child. Dans mon rêve, j'avais l'air de connaître, de savoir que c'était du polar. Le rêve se déroulait dans mon ancien quartier, celui où je n'habite plus depuis trente ans, qui a énormément changé depuis, mais qui là était conforme à ce qu'il était quand j'étais môme. On s'est posés dans ce bar qui n'existe plus, on a causé bouquins, je me suis réveillé.

Et le rêve m'a poursuivi, en fait. Je me triturais les méninges. Je ne voyais pas la collègue en question écrire quoi que ce soit, et surtout pas du polar. J'ai été vérifier d'ailleurs si ce Preston Child écrivait bien du polar, du coup. Pour découvrir qu'en fait c'étaient deux mecs, comme Boileau et Narcejac. J'ai jamais lu leurs bouquins. Je crois même n'en avoir jamais tenu entre les pattes. Alors pourquoi est-ce que je rêve de leur travail ? Ça n'a aucun putain de sens !

Y a des gens ici qui lisent ça ? C'est bien, ça vaut le coup ? C'est mon inconscient qui essaie de me dire que je passe à côté d'un truc, ou bien ma cervelle pédale complètement dans la choucroute moisie, là ?

Commentaires

Tonton Rag a dit…
Moi, j'ai un rêve récurrent depuis plus de 40 ans; rêve ? plutôt cauchemar, le genre que même HP Lovecraft n'oserait concevoir. Quelque chose qui n'a pas de sens et qui peut griller le cerveau d'une âme mal trempée. Dans mon rêve, je suis le petit frère de Nikolavitch. Dans mon rêve, je veux me réveiller mais je n'y arrive pas. Le rêve se poursuit, envahit le réel.
C'est atroce, c'est indicible.
Anonyme a dit…
Tu n'as jamais eu un boileau narcejac dans les mains ?
Pas même un "sans-atout" ? La tension ne te ferais pas perdre la mémoire ...

Krka
Alex Nikolavitch a dit…
si si, des Boileau-Narcejac, j'en ai lu quelques uns, ouais. C'est Preston Child dont je pige même pas que ça intervienne dans mes rêves tellement ça me passe sous le radar
Tororo a dit…
Voilà un billet qui m'interpelle! Il y a quelques jours à peine j'ai fait un rêve qui ressemblait étrangement à celui-ci: je retrouvais une vieille amie et je me souvenais, sans surprise (j'avais l'impression de l'avoir toujours su), qu'elle écrivait des livres, et à succès en plus (mais je ne pense pas que ce soit la même amie que vous: la mienne ne signe pas Preston Child).
Le plus curieux, c'est que ce n'est pas la première fois que j'ai cette sensation de déjà vu en lisant un de vos billets, il y a quelque temps un autre de vos posts m'avait rappelé un rêve fait un peu avant, dans lequel j'avais découvert les fameux wagons-jardins qui font le charme des express transcontinentaux chinois.
Ce qui m'amène inévitablement à me poser la question: y a-t-il des modes dans les rêves? L'entité mystérieuse qui envoie les rêves dans la tête des gens a-t-elle des lubies, des coups de cœur dont elle veut absolument faire profiter ses abonnés premium, ou, plus prosaïquement, solde-t-elle de temps en temps ses fonds de tiroir? (je sais bien qu'il y a une théorie classique qui veut que les rêves soient envoyés aux humains par des dieux oubliés, pour persuader ces malheureux de préparer leur retour en leur offrant des sacrifices et en leur jouant de la flûte, mais j'ai des doutes: il me semble qu'il y a trop peu de témoignages de première main à l'appui de cette hypothèse).
Alex Nikolavitch a dit…
deux lectures conseillées : le cycle des rêves de HP Lovecraft (Mnemos en avait fait une belle réédition y a quelques années, avec une bonne retraduction de David Camus) et l'intégrale de Sandman (rééditée en 6 tomes +1 chez Urban, avec retraduction d'un certain Patrick Marcel, mais comme il passe des fois par ici, il en parlera peut-être mieux que moi)

je pense que les rêves sont influencés par un air du temps, une "psyché collective", expression dans laquelle le mot psyché peut peut-être prendre aussi son sens de "miroir", allez savoir.

ce qui m'épate, de mon côté, c'est la géographie persistante, le fait que certains lieux oniriques reviennent toujours sous la même forme. j'ai commencé à en cartographier certains…
Tonton Rag a dit…
Une autre explication possible : Alex Nikolavitch est un schizo de la prison de Fresnes. Et dans ce cas, monsieur Tororo, vous n'existez peut-être pas, ou plutôt, vous n'existez que quand Alex Nikolavitch cesse de prendre ses médicaments. Là, sa personnalité malade se dédouble et vous avez l'illusion d'exister. Mais comme vous n'êtes qu'une projection de l'esprit malade d'Alex nikolavitch, il est normal que vos rêves ressemblent au sien.

PS mon épouse qui est psychologue refuse que je me drape de son autorité professionnelle pour asséner cette explication qui est pourtant la seule qui peut ordonner l'ensemble des faits. Votre sens de la logique, plutôt que votre profond respect pour les compétences professionnelles de mon épouse, doit vous contraindre à vous soumettre à mes arguments.

Posts les plus consultés de ce blog

Chronique des années de Peste, livre 15

 Normalement, on arrive à cette période de l'année où mes aventures absurdes en Charente alimentent la War Zone. Pas cette fois-ci, vu que le festival est reporté en juin. Et vu l'ambiance, pas sûr que j'y aille, ne serait-ce que pour soutenir le mouvement des collègues appelant au boycott du festival tant que certaines choses n'auront pas été revues au niveau du statut des auteurs, notamment au niveau des conditions de venue en festival. On échange donc avec les copains des messages gag nous donnant rendez-vous à tel ou tel bar d'Angoulème, et c'est quand même bien grinçant. On rit tellement jaune qu'on s'interroge sur l'état de notre foie, ou qu'on se croit dans les Simpsons. Alors qu'en vrai, nos gouvernants fonctionnent comme dans un épisode de South Park. Bref, tenez pas compte, je suis aigri et grognon, là, entre ces confinements qui devraient en être mais n'en sont pas, et ont tous les inconvénients des vrais sans en avoir l'ef...

Dans l'abîme du confinement

Ah, encore une petite interview, donnée cette fois-ci à la Miskatonic Asso , chez qui je devais intervenir en octobre prochain pour une conférence et un atelier, sauf que la désorganisation liée au confinement a conduit a reporter l'évènement (et j'en suis malade, y avait plein de gens que j'apprécie qui devaient être là) (tout comme le Salon de l'Ivre, prévu hier soir à la Brasserie de l'Être, lieu où je finis par avoir mes habitudes, a été par la force des choses annulé aussi). Bref. On  y cause essentiellement Lovecraft, mes publications sur le sujet et autres projets en cours (le roman chez Leha, la traduction chez Mnemos).

Le Messie de Dune saga l'autre

Hop, suite de l'article de l'autre jour sur Dune. Là encore, j'ai un petit peu remanié l'article original publié il y a trois ans. Je ne sais pas si vous avez vu l'argumentaire des "interquelles" (oui, c'est le terme qu'ils emploient) de Kevin J. En Personne, l'Attila de la littérature science-fictive. Il y a un proverbe qui parle de nains juchés sur les épaules de géants, mais l'expression implique que les nains voient plus loin, du coup, que les géants sur lesquels ils se juchent. Alors que Kevin J., non. Il monte sur les épaules d'un géant, mais ce n'est pas pour regarder plus loin, c'est pour regarder par terre. C'est triste, je trouve. Donc, voyons l'argumentaire de Paul le Prophète, l'histoire secrète entre Dune et le Messie de Dune. Et l'argumentaire pose cette question taraudante : dans Dune, Paul est un jeune et gentil idéaliste qui combat des méchants affreux. Dans Le Messie de Dune, il est d...

C Jérôme

 Ah, on me souffle dans l'oreillette que c'est la Saint Jérôme, en l'hommage au patron des traducteurs, et plus précisément des traducteurs qui se fâchent avec tout le monde, parce qu'il était très doué dans ce second domaine, le gaillard.   Jéjé par Léonard   Bon, après, et à sa décharge, c'est une époque où le dogme est pas totalement fixé et où tout le monde s'engueule en s'envoyant des accusations d'hérésie à la figure. À cette occasion, le Jéjé se montre plus polémique que traducteur et doit se défendre parce qu'il a aussi traduit des types convaincus ensuite d'hérésie. De nos jours, son grand oeuvre c'est la traduction latine de la Bible. Ce n'est pas la première du genre, mais c'est la plus précise de l'époque. Il s'est fondé notamment sur une version d'Origène (un des hérétiques qui lui vaudront des problèmes) qui mettait en colonnes six versions du texte, deux en hébreu et quatre en grec et fait des recherches de ...

Dans la vallée, oho, de l'IA

 J'en avais déjà parlé ici , le contenu généré par IA (ou pour mieux dire, par LLM) envahit tout. Je bloque à vue des dizaines de chaînes par semaine pour ne pas polluer mes recommandations, mais il en pope tous les jours, avec du contenu de très basse qualité, fabriqué à la chaîne pour causer histoire ou science ou cinéma avec des textes assez nuls et des images collées au petit bonheur la chance, pour lequel je ne veux pas utiliser de bande passante ni perdre mon temps.   Ça me permet de faire un tri, d'avoir des vidéos d'assez bonne qualité. J'y tiens, depuis des années c'est ce qui remplace la télé pour moi. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas le problème. Plein de gens consomment ça parce que ça leur suffit, visiblement. Je suis lancé dans cette réflexion en prenant un train de banlieue ce matin. Un vieux regardait une vidéo de ce genre sans écouteurs (ça aussi, ça m'agace) et du coup, comme il était à deux places de moi, j'ai pu en ...

Dune saga l'autre

Encore une rediff du vieux Superpouvoir. Cette fois-ci : Dune, premier article d'une série qui s'est poursuivie quelques temps. Il est à noter que, lors de la rédaction de cet article-ci, il y avait longtemps que je n'avais pas relu les romans d'origine. J'ai du coup corrigé certaines petites imprécisions présentes dans l'article initial. Décidément, je l'aime pas, Kevin J. Anderson. Son boulot sur Star Wars, roman et comics, m'avait emmerdé chaque fois que j'avais mis le nez dedans. Ou tenté de le mettre, d'ailleurs, je ne m'accrochais jamais très longtemps. J'avais essayé un de ses préquelles à Dune, et ça avait été pire : j'avais dû tenir à peine deux chapitres tellement j'avais trouvé ça hors sujet dans l'écriture comme dans ce qu'elle racontait. C'était il y a longtemps. Et puis j'étais passé à autre chose, parce que j'ai passé l'âge de beugler comme un fanboy qui se sent trahi. M...

Aïe glandeur

Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas fendu d'un bon décorticage en règle d'une bonne bousasse filmique bien foireuse. Il faut dire que, parfois, pour protéger ce qu'il peut me rester de santé mentale, et pour le repos de mon âme flétrie, je m'abstiens pendant de longues périodes de me vautrer dans cette fange nanardesque que le cinéma de genre sait nous livrer par pleins tombereaux. Et puis parfois, je replonge. Je repique au truc. De malencontreux enchaînements de circonstances conspirent à me mettre le nez dedans. Là, cette fois-ci, c'est la faute à un copain que je ne nommerai pas parce que c'est un traducteur "just wow", comme on dit, qui m'avait mis sur la piste d'une édition plus complète de la musique du film Highlander . Et qu'en effet, la galette était bien, avec de chouettes morceaux qui fatalement mettent en route la machine à nostalgie. "Fais pas le con, Niko ! Tu sais que tu te fais du mal !" ...

Général Jean-Joseph-Amable Humbert

" - Mais que comptiez-vous faire avec si peu de monde? -Aller à Dublin et libérer une nation qui souffre sous votre joug. - Voilà bien une idée qui ne pouvait germer que dans une tête française. " (Général Jean-Joseph-Amable Humbert, 1767-1823, dialogue avec le général Lake) Il y a des gens qui ont la poisse. Ils accomplissent des exploits incroyables, et sont néanmoins disgraciés et oubliés. Le général Humbert est de cette sorte : héros des Révolutions Française et Irlandaise, de la défense de la Louisiane et de la flibuste, il est mort en exil, renié par sa patrie. Avant de devenir général, l'homme avait été tanneur de peau de lapin. La Patrie étant en danger, il fut promu capitaine de la garde nationale de Lyon, participa au siège de Mayence puis à la guerre en Vendée, et fut nommé général de brigade à 26 ans. Devenu second de Lazare Hoche, il l'accompagna lors de la première opération (ratée) de soutien à la révolution en Irlande. Après une deuxième tentative, Hum...

Sonja la rousse, Sonja belle et farouche, ta vie a le goût d'aventure

 Je m'avise que ça fait bien des lunes que je ne m'étais pas penché sur une adaptation de Robert E. Howard au cinoche. Peut-être est-ce à cause du décès de Frank Thorne, que j'évoquais dernièrement chez Jonah J. Monsieur Bruce , ou parce que j'ai lu ou relu pas mal d'histoires de Sonja, j'en causais par exemple en juillet dernier , ou bien parce que quelqu'un a évoqué la bande-son d'Ennio Morricone, mais j'ai enfin vu Red Sonja , le film, sorti sous nos latitudes sous le titre Kalidor, la légende du talisman .   On va parler de ça, aujourd'hui Sortant d'une période de rush en termes de boulot, réfléchissant depuis la sortie de ma vidéo sur le slip en fourrure de Conan à comment lui donner une suite consacrée au bikini en fer de Sonja, j'ai fini par redescendre dans les enfers cinématographiques des adaptations howardiennes. Celle-ci a un statut tout particulier, puisque Red Sonja n'est pas à proprement parler une création de Robert H...

Seul au monde, Kane ?

Puisque c'est samedi, autant poursuivre dans le thème. C'est samedi, alors c'est Robert E. Howard. Au cinéma. Et donc, dans les récentes howarderies, il manquait à mon tableau de chasse le Solomon Kane , dont je n'avais chopé que vingt minutes lors d'un passage télé, vingt minutes qui ne m'avaient pas favorablement impressionné. Et puis là, je me suis dit "soyons fou, après tout j'ai été exhumer Kull avec Kevin Sorbo , donc je suis vacciné". Et donc, j'ai vu Solomon Kane en entier. En terme de rendu, c'est loin d'être honteux Mais resituons un peu. Le personnage emblématique de Robert Howard, c'est Conan. Conan le barbare, le voleur, le pirate, le fêtard, le bon vivant, devenu roi de ses propres mains, celui qui foule de ses sandales les trônes de la terre, un homme aux mélancolies aussi démesurées que ses joies. Un personnage bigger than life, jouisseur, assez amoral, mais tellement sympathique. Conan, quoi. L'autre...