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Articles

La loi du marché

 Dans la série des lieux que je vois en rêve et dont je n'arrive pas à déterminer la source dans l'univers de la veille, il y a ce vieux marché. Deux rues parallèles, bordées de maison en granit, descendent dans la vieille ville et constituent, en bas, les deux bords d'une place carrée, en légère pente. On est visiblement dans une ville de province qui a connu des jours meilleurs, même pas une sous-préfecture mais un patelin de pas plus de 15000 âmes. Je crois qu'une rivière serpente en bas. Je descends l'une ou l'autre des deux rues pour me rendre sur la place, y croisant des gens farfelus. Je rêve assez souvent que je vais y faire des emplettes. Il y a une allée transversale, couverte à l'aide d'une de ces toiles épaisses à renforts de bois, avec des marchands de légumes et des traiteurs vendant tout plein de trucs bien gras et appétissant, des espèces de crêpes épaisses fourrées à plein de choses, accompagnées de cafés parfumés. Un peu plus haut, hors...

Farniente

 Bon, ayé, je viens de finir un gros truc (sur HPL, encore) dont je vous reparlerai cet automne et me voilà techniquement en vacances : mon dernier atelier de l'année a eu lieu samedi, mes prochaines traductions à rendre, c'est pour fin août, donc il y a un côté absence de pression qui a quelque chose de neuf et de bienvenu, vu que depuis décembre j'ai rendu une quinzaine de trads, dont des grosses, un roman, le plus gros que j'aie jamais fait (il sort le 16 août), des palanquées d'articles. Ouf.   Faut dire ce qui est Au niveau boulot je me suis mis une super trempe Enfin presque. Le truc que je viens de finir, il faut encore le relire et le mettre en forme. C'est relativement peinard, en vrai. Et c'est l'occasion de me mettre sérieusement à mon "Perceval" (j'ai le vrai titre, encore un truc allitérant à rallonge, validé par l'éditeur mais pas encore officialisé, donc ce sera la surprise). J'ai 10 ou 12 % du bouquin dans la boite, ...

Writever juillet, part 1

Hop, une petite giclée de micro-nouvelles, sur des thèmes d'actualité, parce qu'il faut bien, aussi, des fois. 1. "Non, mais la relation client, quand on est nécromancien, c'est la plaie. Les morts-vivants et les spectres sont toujours en train de se plaindre et de réclamer. On voit les collègues en burn-out, ceux qui finissent par boire leurs propres potions, ou qui s'emmurent vivants. On les voit. On se demande ce qu'attendent les autorités ducales pour réguler ce marché."   2. La Karma Corp. s'occupait de réincarnation optimisée. Contre espèces sonnantes et trébuchante, elle pouvait transférer votre mauvais karma sur des employés payés pour ça. Puis un  des ingénieurs eut une idée géniale pour économiser. On envoya le mauvais Karma sur des traders et des secrétaires d'état. Pour eux, ça ne faisait plus aucune différence. Ils étaient déjà voués à se réincarner dans un corps de lombric, de toute façon.    3. "Comment ça, encore une invasion d...

Avec le temps

 Ah, c'est jour de défilé. Il risque d'être beau, aujourd'hui, vu qu'on commémore les trente ans de la mort de Léo, c'est le jour férié du Ferré. C'est donc d'un mauvais goût achevé que de mettre en place des marches militaires millimétrées et les descentes sur la chaussée des Champs de la Maréchaussée en uniforme du dimanche. Mais le bon goût n'étouffant pas un état dont les caciques sont des Bruno "Renflement Brun" Lemaire et Marlène "c'est pas grave, ce ne sont que quelques millions dilapidés pour arroser les copains" Schiappa, on aura probablement le déploiement habituel et anachronique digne de la Place Rouge dans les années 50 ou d'une république bananière de calibre réglementaire. C'est toujours curieux de voir l'état de droite prétendre commémorer les sans-culottes. Non, Marlène, pas comme ça. Que voulez-vous, je n'ai guère de compassion pour les compassés, peu d'appétence pour ceux qui nous voient avan...

Ça cause dans le poste (again)

 J'ai pas mal répondu à des interviews et des podcasts, ces derniers temps. C'était même un peu le mode rafale. Histoire de, je répercute tout ça ici. Hommage Collatéral a fait un gros podcast sur Cthulhu, avec Steph Chaptal, Alain T. Puysségur et ma pomme. J'ai été interviewé avec Camille Salomon pour La cour des abysses, sur Superpouvoir. Et Céline Badaroux m'a invité dans son émission "et toi, comment tu écris ?" Et un podcast de Radio Mi-go, la chaîne de l'association Miskatonic, avec Camille Salomon et Cheapo (en embuscade), arrive bientôt !

Dick Pick

 Hier soir, je suis passé au Club de l'Etoile, salle de ciné parisienne où je commence à avoir mes petites habitudes et où il m'arrive d'animer des soirées (la dernière en date c'était celle sur le Dark Knight de Miller). Là, j'y allais incognito pour un nouveau format lancé par la chaîne Intercut , une sorte de cinéclub avec un twist : en arrivant, on ignore quel film on va voir. Les spectateurs disposent seulement de quelques indices. Hier, c'était Moby Dick . Je ne l'avais pas revu depuis... trente ans au moins. Ça a été l'occasion de me le remettre dans les yeux et les oreilles. D'ailleurs, le film comme le roman, je ne les avais regardé/lu qu'en VF à l'époque. Ce que je connaissais de la VO, c'était l'adaptation magistrale en BD par Bill Sienkiewicz, sortie au tout début des années 90 (et dont la VF est dispo chez Delcourt), qui m'avait donné un peu accès à la langue de la chose. Il faut absolument que je corrige cette lacu...

Les mains dans le cambouis

Il est intéressant, ce moment où l'on s'aperçoit qu'on est en train d'écrire de la merde, et qu'en essayant d'arranger le coup, on ne faut que l'étaler. Là, si on est un peu malin, on se dit que c'est le moment d'arrêter de pisser du texte pour le reste de la journée.   Dessin de Chaz Truog dans Animal Man Pour autant, on n'arrête pas de bosser. On commence par noter précisément où ça déconne, pour tout réparer le lendemain matin avant de se remettre à écrire. Dans le cas tout frais de l'accident industriel qui a inspiré cette notule, le problème naît essentiellement d'essayer d'insérer un traitement thématique dans un essai construit à la base comme chronologique (je vous reparlerai plus en détail de ce bouquin dès qu'il sera annoncé officiellement), ce qui implique de tricher et de jouer au bonneteau avec certains trucs. Dans ces cas-là, se louper est immédiatement calamistrophique. Et là, je suis en plein dedans. Mais bon...

Writever juin, part 2

Hop, la part 2 du Writever de ce mois-ci où l'on continue en mode "professeur Jones". Apparemment c'est de saison.   16. Il en est du sphinx comme du sourire de la Joconde, on en a tellement fait une énigme en soi que tout chez lui devient mystérieux ou sujet d'interprétations, voire de réinventions plus ou moins acrobatiques. À part chez les fans de comics lorsqu'ils décryptent leurs illustrés préférés devant des néophytes, on rencontre rarement des gens aussi obsessionnels. Les fans du sphinx sont les premiers geeks de l'histoire.   17. Les célèbres mosaïques du palais de Plahensos, réputées dans tout le monde antique, avaient été ventilées façon puzzle par les millénaires et les tremblements de terre fréquents dans la région. On avait les pièces, une description par un auteur antique, et une IA générative. Elle tenta toutes les permutations possibles, sans rien trouver de satisfaisant, à part un portrait authentique d'Agamemmnon, les chiffres du lot...

Cadeau Bonux

 C'est souvent sympa des petits bonus dans une BD. Je me suis livré à l'exercice pour mes propres albums (dans Tengu-Do , Crusades et l'Escouade des Ombres ), d'autres s'en sont chargés pour moi (sur les Burton ou Saint Louis ), j'ai eu droit à des préfaces (sur Celui qui écrivait dans les ténèbres et sur Deux frères à Hollywood ) et j'en ai réalisé pour des collègues (sur Le Château des étoiles et sur Les chimères de Vénus ). Outre cela, j'en traduis régulièrement pour des comics, et il m'arrive même d'en produire plus ou moins. J'ai perdu le compte de ceux que j'ai faits, mais y en a une bonne quantité, pas toujours créditée d'ailleurs.  Là, je suis en train d'en traduire un, un petit bonus d'un comics, et c'est précisément lui qui m'inspire la bafouille du jour.  Il y a trois sortes de bonus de ce genre. 1- Les préfaces ou postfaces, où généralement un camarade recontextualise le bouquin, en dit du bien, donne ...

Chassé croisé des vacances

 Bon, apparemment, c'est le 16 août que sort Les Exilés de la Plaine , mon nouveau roman aux Moutons électriques. Il était temps que je rende le bon à tirer (bon, c'est fait depuis la semaine dernière). La couve est toujours de l'excellent Melchior Ascaride Du coup je sais pas si vous pourrez l'emmener pour lire sur la plage. Ça vous aurait fait du bien, pourtant, vu qu'il y a tout un passage où les héros se les meulent dans la neige. Les lecteurs des Canaux du Mitan   ne seront pas complètement dépaysés. Ils retrouveront l'univers déjà développé, mais pas à la même époque. Les Exilés se déroule environ 80 ans avant. On est aussi dans un autre type de récit, qui prend la plaine un peu par l'autre bout, si je puis dire. Il y aura des dédicaces à la rentrée, notamment à la Dimension Fantastique à Paris, en septembre. En attendant, je vous remets le résumé et un extrait : Les guerres du vieux continent ont jeté sur d'autres rivages toutes sortes de fuyard...

Coïncidence de calendrier

 Revu quelques vieux films ces derniers temps. Je suis retombé sur Les Duellistes , notamment, mais je ne vais pas m'attarder dessus, c'est difficile d'évoquer un petit chef d'oeuvre de ce niveau. Le premier film de Ridley Scott, où l'on sent qu'il veut se faire son Barry Lyndon à lui, a tellement de qualités que ça tournerait à l'énumération fastidieuse. Il était sacrément bon, en ce temps-là, le Ridley.   Non, ce dont je voulais causer aujourd'hui, c'est de Léviathan , par George Pan Cosmatos. Je l'avais pas revu depuis un bail, et j'en gardais un plutôt bon souvenir, celui d'un sous Alien ou d'un sous Abyss plutôt pas trop mal foutu, une série B d'exploitation trop friquée pour son propre bien. Parce que sur la DA et les effets spéciaux, on a quand même Ron Cobb et Stan Winston. Ça envoie du lourd. La station sous-marine est très chouette, une espèce d'apogée de la SF à gros tuyaux, ce que j'ai décidé d'appeler à...

"Le coeur... ça va aller..." (chanson de Louis-Ferdinand Céline-Dion)

Assez épaté par l'histoire du sous-marin perdu en allant chercher le Titanic. Le truc était tellement mal branlé et le milliardaire concepteur tellement enthousiaste que ça a quelque chose de fascinant. (note, à l'heure où je poste ces lignes, il doit leur rester une heure d'oxygène si le bazar a pas déjà implosé) (mais je serais très surpris qu'ils s'en sortent)     Trop zarbi, cette nouvelle saison de "Le Bidule" Parce que du coup, plein d'interviews du mec sortent. Dont celle où il dit "mon truc est incoulable", le journaliste lui répond "c'est pas ce qu'on disait du Titanic, à l'époque ?" et le milliardaire, ça le fait marrer. Je crois que c'est ça le drame avec ces gens-là. Ils pensent que leur pognon valide leur intellect. D'ailleurs, récemment, un type a proposé de remplacer le test de Turing sur les IA par un autre où on confie mille balles à une IA et on mesure le temps qu'il lui faut pour en gagner...